CHAPITRE 15 - VULNERABLE
Kim Taehyung, 19 ans,
Décembre 2018, Seoul.
QUELQUES JOURS PLUS TARD...
— Comment tu te sens ?
Avec Jimin, nous sommes assis sur le canapé des loges d'une émission de variété coréenne. Nous allons être diffusés sur une chaîne télévisée très populaire et c'est une occasion qui ne se représentera peut-être jamais pour le petit groupe que nous sommes. J'ai conscience que notre carrière peut prendre un tournant avec cette nouvelle représentation. Chacune des émissions de ce genre compte.
La tension est donc à son comble. Nous avons tous passé la journée à répéter, mais surtout à être dans notre bulle, presque déconnectés de la réalité. Les événements se sont enchaînés rapidement. Nous avons continué de nous entraîner sur ce que nous préparons depuis plusieurs mois, se rajoutant à ce que nous avons sélectionné à partir de nos séances d'enregistrement.
Cinq nouvelles chansons sont venues compléter notre discographie, dont Red Fire que nous allons dévoiler pour la première fois ce soir. Dans environ deux heures, nous serons sur le plateau pour le lancement de notre nouveau mini-album. Nous avons également travaillé sur quelques contenus pour faire patienter le public, notamment durant nos quelques jours de vacances. Nous ferons probablement un live à notre retour, pour prendre la température et échanger avec les fans.
— Je suis stressé, comment veux-tu que je sois ? lui dis-je, un rire nerveux s'échappant de mes lèvres. Et toi ?
— Pareil, j'ai l'impression qu'on joue nos vies ce soir.
Je suis déjà prêt. On a coiffé mes cheveux noirs en arrière, ce qui me donne un air plus sérieux tandis qu'un léger maquillage charbonneux vient assombrir mon regard. En plus de porter un costume ébène assez échancré à l'avant, une chaîne épaisse en argent vient entourer mon cou, créant l'illusion d'un enchaînement, comme si je sortais d'une prison faite de torture.
— J'ai aussi ce pressentiment, je ne sais pas exactement ce que ça veut dire.
Je me triture les doigts, m'arrachant parfois la peau, pourtant j'essaie de m'en empêcher. Jimin, posté face à moi, me paraît être dans le même état. Il n'a pas encore été maquillé, mais son costume blanc lui donne une allure angélique qui lui scie à merveille. Celui-ci épouse ses formes élégantes, le rendant tout simplement magnifique. Le budget vestimentaire a littéralement explosé ce soir, on ressent la qualité des vêtements que l'on porte. La chorégraphie nécessitant des gestes amples, nous avions besoin de tenues adaptées, mais surtout résistantes, prévues pour qu'elles ne nous entravent pas.
— Je suis sûr que nous allons réussir, j'ai confiance en Eodum, me rassure Jimin et je lui souris en retour.
Il a raison, je me fais probablement du souci pour rien. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser au porté, c'est surtout lui qui m'angoisse. Nous avons pas mal répété avec Jungkook, jusqu'à ce que notre partie nous semble correcte, mais nous savons tous les deux que nous ne nous contenterons pas de ça. Nous voulons du deux cents pourcents, comme d'habitude. Ce porté a continué de nous poser problème, pendant un long moment, et il n'y a que très récemment que nous y sommes parvenus plusieurs fois d'affilé. J'espère que ça sera également le cas à l'antenne.
J'entends le sèche-cheveux s'activer et Harin se dépêche de coiffer Namjoon, lui tirant ses mèches en arrière pour dégager son visage et lui conférer une apparence plus imposante. A ses côtés, Hoseok regarde son téléphone et rigole tout seul devant ce dernier. Il est probablement le moins stressé d'entre nous, il a l'avantage d'être celui qui a baigné dans la danse depuis son plus jeune âge. A cinq ans, il était déjà dans une salle pour apprendre le style hip-hop et a ensuite fait de nombreuses battles de rue, se perfectionnant sans cesse. Il a plus tard commencé à rapper et ses compétences en la matière sont vraiment impressionnantes, il a un flow naturel qui ferait envie à n'importe quel artiste.
— Tu n'appréhendes pas trop le porté ? me demande soudainement Jimin et mon regard revient sur lui.
— C'est la partie qui me rend le plus nerveux. Hormis le fait de se planter devant des milliers de personnes, j'ai toujours peur de ne pas rattraper la tête de Jungkook-a, avoué-je en soufflant tout l'air que mes poumons contiennent.
— Je comprends, mais vous avez beaucoup travaillé, ça va aller, continue-t-il de me rassurer et j'ai subitement envie de le prendre dans mes bras, mais il poursuit avant que je ne le fasse. D'ailleurs, il est où notre maknae ?
Maintenant qu'il pose la question, ça fait de longues minutes que je ne l'ai pas vu. Il était en train d'effectuer des vocalises lorsqu'il a brutalement quitté la pièce, mais je ne m'en suis pas plus préoccupé que ça, étant habitué à ce qu'il se volatilise avant chaque événement que nous faisons. Je pense qu'il a envie d'un temps seul avec lui-même avant de monter sur scène, pour s'ancrer suffisamment.
— Je vais aller le chercher, dit-il en se levant, mais je l'arrête d'une main sur le bras.
— Tu n'es même pas maquillé, laisse, je m'en occupe.
Il ne discute pas, hochant simplement la tête. Je sors des loges et le couloir interminable qui me fait face me découragerait presque dans ma quête.
Où est-ce qu'il a bien pu se planquer ?
Nous pourrions profiter des dernières minutes qui nous restent pour répéter notre partie avant d'entrer sur scène, histoire d'être sûrs.
J'ouvre certaines portes, dérange des gens qui n'ont rien demandé et lorsque je les interroge, personne n'est capable de me dire où il est. Quand je me décide à aller vérifier dans les toilettes, je me fais la réflexion qu'il ne peut pas être là-dedans depuis autant de temps.
— Jungkook-a, tenté-je en entrant dans la pièce. Jungkook-a ? recommencé-je et j'entends une sorte de plainte.
Je fronce les sourcils, m'avançant jusqu'à l'une des cabines. Je toque à la porte en l'appelant à nouveau.
— J'arrive, entends-je à travers le battant.
Cette voix ne lui ressemble pas, elle est craintive, traînante, elle en a perdu son angélisme habituel.
— Jungkook-a, je te cherchais partout. Ça va ?
— Oui, dit-il en soufflant. J'arrive.
Il n'arrête pas de répéter qu'il arrive, comme s'il voulait que je le laisse tranquille. Pourtant quelque chose me pousse à insister.
— Tu es sûr que ça va ?
— Je t'ai dit que oui, laisse-moi. J'arrive bientôt, râle-t-il tandis qu'il reprend plusieurs fois sa respiration, comme s'il étouffait.
— Ouvre-moi, réponds-je, inquiet.
— Taehyung-ssi, s'il te plaît.
— Ouvre-moi, persisté-je, commençant à tambouriner sur la surface en bois.
— Putain, jure-t-il et ça me surprend vu que ce n'est pas son genre.
— Ouvre-moi !
Mon ton est plus ferme cette fois-ci, ne lui laissant plus le choix. J'entends un verrou s'actionner et la porte s'ouvre. Je la pousse doucement, m'attendant à retrouver un Jungkook malade, pourtant ce n'est pas tout à fait la vision qu'il m'offre.
Il est recroquevillé sur le sol, les bras autour de ses genoux, tentant vainement de se protéger de ce qui l'entoure. Sa tête est rentrée dans ses jambes et il ne me lance aucun regard lorsque j'entre et que je referme la porte derrière moi, le préservant ainsi des regards indiscrets.
Il est habillé de son costume blanc, à l'instar de Jimin, mais son charme naturel n'est pas là, il l'a abandonné ici, dans ce recoin mal éclairé.
— Jungkook-a, qu'est-ce qui t'arrive ? l'interrogé-je d'une voix que j'espère douce.
J'ai l'impression qu'à la moindre incartade, il pourrait se ratatiner au point de disparaître. Je ne l'ai jamais vu ainsi, dans une telle détresse.
— Je veux... J'ai besoin... d'être seul, dit-il mais j'ai du mal à percevoir sa voix tant sa bouche colle à son pantalon de costume.
Je m'accroupis face à lui, autant que l'espace me le permet et pose ma main sur son genou. Avec vivacité, il relève la tête vers moi et dégage ma main d'un mouvement de jambe.
C'est la première fois qu'il me repousse, j'en reste figé.
Mes pupilles rencontrent les siennes, son regard n'est plus mystérieux, il est en peine. Il ne se contient plus, il pleure son désespoir, des larmes noyant son visage juvénile. Ses paupières semblent lourdes, comme si un poids venait les empêcher de battre, d'ouvrir les yeux sur le monde.
— Jungkook-ie, dis-je dans un souffle, surpris de le trouver dans cet état.
Un gémissement le prend et il baisse à nouveau la tête, la plongeant dans le noir de ses membres. Il n'ose pas m'affronter, pas ainsi, pas lorsque chaque pleur le renferme un peu plus dans sa bulle et qu'il met de la distance avec le monde. Avec moi.
Ses épaules se mettent à tressauter à mesure qu'il semble repartir en crise. Sa respiration se bloque, puis reprend avant de se stopper encore, et le cycle se répète de nombreuses fois.
— Jungkook-a, regarde-moi, lui demandé-je, ne reconnaissant pas ma propre voix qui se fissure, à l'image de la brèche qui se crée dans mon cœur.
Il ne m'écoute pas, n'entend peut-être plus rien, ayant éloigné la vie qui l'entoure, se retranchant dans son château de cartes écroulé.
— S'il te plaît, ne te renferme pas.
Son corps est pris de spasmes, il lutte pour trouver une respiration normale, et la position qu'il a adopté n'est pas la plus optimale pour retrouver un souffle naturel. Cacher sa vulnérabilité lui est donc plus important que de s'alimenter en oxygène. J'ignore si c'est la peur qui parle ou bien la fierté, mais l'une ou l'autre est en train de lui rendre la vie difficile.
Alors qu'il avait refusé mon toucher, je tente une nouvelle approche, posant doucement ma main sur son épaule. Il ne réagit pas, prit dans ses soubresauts accablants de tristesse, alors je remonte mes doigts, jusqu'à les glisser dans sa chevelure. Elle est douce dans ma paume, je la caresse avec délicatesse, cherchant à l'apaiser.
Je veux qu'il me fasse suffisamment confiance pour relever la tête, qu'il ne soit pas effrayé du regard que je peux porter sur lui.
— Jungkook-ie, l'appelé-je pour l'énième fois.
Il est contracté à l'extrême, je peux le voir à la manière dont ses muscles tendent le tissu qui les couvre, à la façon que son corps a de se balancer pour retrouver un semblant de calme, probablement illusoire.
Ma main descend pour s'accrocher à sa mâchoire que je pousse pour qu'elle remonte à la surface, qu'elle quitte les profondeurs de cet océan mélancolique.
Il me laisse faire et je rencontre à nouveau ses pupilles qui me témoignent toute la fragilité qu'elles verrouillent à double tour, ne laissant personne l'approcher. J'ai le sentiment de faire face au véritable Jungkook, celui qui est inaccessible, qui se terre sans cesse sous une énorme couche de sarcasme et de talent, celui qui peut échouer, qui se trompe. Celui qui trébuche, saigne et s'enlise seul dans le sable, se débattant en vain pour se sortir de ses tourments.
— Respire, doucement, lui conseillé-je.
— J'y... arrive pas, me confit-il, ses paupières s'abaissant pour venir briser notre contact visuel.
Son menton se pose à nouveau sur ses genoux tandis qu'ils resserrent ses bras autour de ses jambes, comme un étau pour se défendre.
— Tu vas y arriver, l'encouragé-je en forçant encore sur sa mâchoire pour qu'il me regarde.
Nos iris s'accrochent et communiquent pendant quelques secondes. Je ne sais pas exactement ce qu'ils se disent, mais Jungkook conserve une respiration laborieuse, pleine d'angoisse.
Pourtant il essaie, je le vois à la manière dont il ancre son regard dans le mien, cherchant une bouée de sauvetage, une oasis au milieu du désert. Sa détermination est telle que ses dents mordent ardemment dans sa lèvre et s'il n'arrête pas, il risque de se mettre à saigner.
— Concentre-toi sur ma respiration, sur ma voix, et tout ira bien.
Des larmes dévalent à un rythme régulier la vallée de ses joues, entachant la pureté de son visage. Elles viennent s'échouer dans son cou et dégringolent jusqu'à ma main toujours agrippée à sa mâchoire. L'un de mes doigts se dépose sur sa lèvre et je la tire jusqu'à ce que ses dents la lâchent. Je le vois déglutir, ses narines se dilatent en prenant de nombreuses inspirations, et lorsque je me mets à caresser ses joues pour y chasser les larmes, il ferme les yeux. Il se retranche à nouveau dans sa bulle, mais il ne me repousse pas, au point que son front s'abat sur le mien dans une tentative de lier nos respirations, pour qu'elles se synchronisent et l'apaisent.
— Comme ça, c'est bien, dis-je en entendant son souffle se calmer progressivement.
Doucement, je laisse mes doigts redescendre pour former des cercles dans son dos. Sa respiration imite la mienne et je la sens se déposer sur mon visage. Je ferme les paupières pour tranquilliser les battements précipités de mon cœur qui s'est emballé, à l'image d'un Jungkook enfermé dans les toilettes, vivant une crise d'angoisse, seul, à l'abri des regards.
Sa cage thoracique n'est plus violentée par ses inspirations brusques, mais ses pleurs ne cessent pas pour autant. Il semble perdu dans sa peine, s'autorisant enfin à souffrir dans un silence qui n'en est plus tout à fait un depuis qu'il m'a laissé entrer.
Je me détache de Jungkook pour le laisser reprendre ses esprits, mais il me retient en s'accrochant à mon bras.
— Ne pars pas, me déclare-t-il, suppliant.
Je suis étonné par sa remarque, surtout que je ne comptais pas le laisser comme ça. Il n'a même pas ouvert les yeux pour me faire cette demande tant il refuse de revenir pleinement à la surface, semblant se complaire dans ce tourbillon infernal.
— Je ne pars pas, réponds-je simplement.
Seulement à cet instant, il décide de me montrer ses pupilles affligées.
L'espace est restreint et mes jambes me signalent qu'il est temps de les bouger pour changer de position, alors je m'assois contre la porte de la cabine. Jungkook me regarde faire et ses iris m'envoient des signaux d'alerte, comme s'il n'aimait pas cette soudaine distance entre nous.
Alors que je n'aurais jamais pensé lui proposer une telle chose, je plie les genoux et les écarte légèrement avant de reprendre la parole :
— Viens.
Il n'attend pas et son dos vient se déposer contre ma poitrine, reproduisant l'étau confortable que nous adoptons chaque nuit. Si nos mots ne s'accordent pas toujours, nos corps savent communiquer, ils se répondent d'une manière bien plus instinctive, presque primitive. J'ignore ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons, je sais simplement que mon toucher l'apaise et que le sien me réconforte. J'ai compris un peu tard que je me sentais en sécurité à ses côtés, qu'il ne me lâcherait pas, comme il a pu le verbaliser.
Nous sommes une famille et nous sommes là les uns pour les autres, dans les meilleurs moments, comme dans les pires. Surtout les pires. Aujourd'hui est un jour difficile pour Jungkook, mais je suis là pour lui, je ne le lâcherai pas non plus.
Ses cheveux chatouillent la peau de mon cou et celle de ma joue. Il sent la vanille, mais ce parfum est fortement masqué par une odeur de laque. Je ne suis pas sûr d'aimer ça, je lui préfère la senteur sucrée de son shampoing.
— Tu sens la laque, dis-je au bout de quelques minutes pour alléger l'atmosphère.
Il émet un rire sans son, focalisant son attention sur son bracelet en cuir qu'il maltraite en y faufilant ses doigts.
— Je n'arrivais pas à calmer cette crise d'angoisse, me confesse-t-il soudainement de lui-même.
— Tu en fais souvent ?
— Oui, dit-il seulement en soupirant.
— Tu sais pourquoi ?
Il se redresse pour s'asseoir correctement, quittant mon torse tandis qu'il me montre son dos. Il reste entre mes jambes, mais continue de fixer le sol.
— Ça m'arrive dès que nous avons un événement ou que la pression se fait trop grande. Je sais ce que tu vas dire, rit-il. Quel gamin à psychoter dès qu'il est un peu stressé !
Il passe une main dans ses cheveux, y défaisant le gel qui maintenait sa chevelure en arrière.
— Tu crois que c'est ce que je pense de toi ?
— Tu me rappelles assez souvent que je ne suis qu'un enfant.
J'ai un pincement au cœur, je n'imaginais pas que ça pouvait le toucher à ce point, qu'il y accordait autant d'importance.
— Tu es loin d'être un gamin, m'expliqué-je. Tu es encore jeune et parfois tes réactions sont enfantines, mais elles le sont tout autant que les miennes.
Il relève la tête à mes mots, mais ne se retourne pas.
Je poursuis :
— Si je te le dis aussi souvent, c'est plus comme une défense parce que tu me pousses à réfléchir et à me remettre en question. La vérité, c'est que je pense que tu es bien plus que ce que tu montres et que ton insolence cache quelqu'un de vulnérable.
— Vulnérable, répète-t-il avec un fond de reproche.
— Oui, vulnérable, affirmé-je. Et je crois que c'est la partie que je préfère chez toi.
Sa tête se tourne à moitié vers moi. Ses larmes ont cessé de couler, mais les traînées qu'elles ont laissé restent présentes et marquent son visage.
— De quoi tu parles ?
— Ce Jungkook que j'ai en face de moi, il me semble plus intéressant, sincère et authentique que celui que j'ai côtoyé pendant deux ans, lui avoué-je en mordant dans ma lèvre.
Il se met à nouveau à fixer le mur devant lui, fuyant mon regard. Il ne supporte pas d'exhiber cet aspect de lui, celui qui craquelle et expose les plaies qu'il renferme.
— Tu n'as pas à avoir honte de ta fragilité, tout comme tu n'as pas à avoir peur de tomber. Tout ça, ça te rend unique et prouve que le cœur d'un homme bat en toi. Parce que nous sommes tous des humains et que pleurer n'est pas une marque de faiblesse, c'est une preuve de courage.
Je l'entends renifler et je crains d'avoir dépassé la limite, d'être le responsable d'une nouvelle crise.
— Je n'avais jamais vu les choses comme ça, dit-il en se raclant la gorge pour que sa voix m'apparaisse plus claire. Je dois être très courageux en ce moment même alors.
Je ris nerveusement parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il soit réceptif à mes mots, à ma manière de penser.
Encore une fois, il est surprenant.
Alors une idée saugrenue me vient à l'esprit et je ne lui laisse pas le temps de germer, je la cueille avant de la semer.
— Jungkook-a ?
— Mmh...
— Ce Jungkook-là, est-ce que tu penses qu'il voudrait être mon ami ?
Je réfléchis à mes paroles après les avoir prononcées, mais je ne les regrette pas pour autant. Je pense chacun de mes mots.
Il redresse ses épaules, se raidit encore plus, et je me demande si c'est un signe positif.
Contre toute attende, son dos se courbe lorsqu'il vient se reposer contre moi à nouveau. Il expire une quantité importante d'air, comme pour se débarrasser d'un poids invisible.
— Il l'est depuis la nuit où tu m'as réconforté, soupire-t-il.
Je sais qu'il parle de cette fameuse nuit où j'ai découvert qu'il faisait des crises d'angoisse et où j'avais simulé le sommeil. Nous savions tous les deux que l'autre mentait, trichait, que nous étions bien éveillés, conscients de nous apporter ce réconfort dont nous avions tant besoin.
Je scelle cette toute nouvelle relation par mes bras qui s'enroulent autour de lui, le ramenant au plus près de moi.
Je ne sais pas où nous allons, mais là, ici, maintenant, je me sens à ma place.
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NOTE DE L'AUTEURE :
La première partie de mon roman se clôture ici et c'est clairement mon chapitre préféré de cette partie, même après relecture haha Que pensez-vous de l'histoire jusque-là ? Vos avis comptent beaucoup pour moi :)
La deuxième partie est plus longue et se situe en 2024, soit 6 ans plus tard. Les choses auront beaucoup évolué et les personnages risquent de changer également. On va entrer dans le vif du sujet et les chapitres à suivre sont plus difficiles sur un plan psychologique. Ils sont plus longs aussi haha
A partir de maintenant, je reprends un rythme de post plus espacé : 2 chapitres par semaine, l'un le mercredi et l'autre le samedi (sauf cette semaine).
Donc je vous dis à mercredi pour la suite xx
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