2. LE COEUR DE L'ACTION.

ENVOÛTE-MOI

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PARTIE²

-LE COEUR DE L'ACTION-

NAPLES - ITALIE - RÉSIDENCE DE LA MAFIA KIM.

Le chef de la Camorra guide la jeune femme vers son salon privé, loin des regards des hommes et referme la porte derrière eux.

Elle s'assoit sur un canapé moelleux. Ses mains tremblantes essayent de démêler ses cheveux blancs doux comme la neige.

Namjoon se tient devant elle, ses yeux sombres scrutent son visage. L'angoisse qu'elle a vu autrefois, quand elle a aperçu cet homme dangereux, une arme à la main, s'est dissipée laissant place à la plus grande des fatigues.

- Tu devrais appeler ta famille, dit-il brusquement, rompant le silence plutôt tendu qui s'est installé entre eux. Dis-leur que tout va bien.

Surprise par le ton de sa voix, elle lève les yeux vers lui. Il est peut-être dur dans ses mots mais quelque chose lui fait dire qu'il cache une autre facette de sa personne.

Elle hoche lentement la tête, après avoir réalisé que ses proches doivent être morts d'inquiétude.

- Mon téléphone est... dans la chambre, murmure-t-elle de sa faible voix.

Ce sont les seuls mots qui franchissent ses lèvres. Si elle tente de formuler une autre pensée, telle que partir d'ici, il pourrait être encore plus impassible.

Namjoon fouille dans la poche de son pantalon et en sort son propre téléphone, avant de le tendre vers elle. Elle hésite un instant, puis prend l'appareil. Il reste à ses côtés, les bras croisés, comme pour s'assurer qu'elle va bien faire ce qu'il lui a demandé.

Elle compose le numéro d'une main tremblante, le regard fuyant bien évidemment celui du mafieux. Après quelques sonneries, une voix familière répond à l'autre bout du fil.

- Maman, c'est moi... Oui, je vais bien, je t'assure, tout va bien. Je suis juste fatiguée, mais ne t'inquiète pas pour moi. Je suis chez une amie.

Elle force un sourire dans sa voix et essaye de rassurer sa mère malgré tout ce qui vient de se passer. Namjoon l'observe attentivement. Lorsqu'elle raccroche, il reprend le téléphone de ses mains.

- Qu'est ce qu'il va m'arriver maintenant ?

- Tu en sais bien trop. Rien n'est gratuit, Valentina.

Elle reste surprise en entendant son prénom, et elle se pince la main pour vérifier qu'elle est bel et bien en présence du chef redouté de la Camorra, l'une des mafias les plus puissantes d'Italie.

- Ma famille va s'inquiéter.

- Ta vie compte plus que ta famille. Tu as vu le côté obscur de la vie, maintenant tu en subis les conséquences.

Elle se redresse et avance vers lui sans hésiter.

- Peut-être ai-je fait l'erreur de vous apercevoir en me promenant pour me changer les idées, mais vous n'avez pas le droit de me priver de mes droits. Oui, ma famille dépend de moi pour subvenir à ses besoins. Oui, vous auriez pu me tuer sans hésitation sur ces falaises, mais vous ne l'avez pas fait. Pourquoi donc, hein ? Suis-je une exception à vos yeux ? Voulez-vous me retenir ici, captive de votre pouvoir ?

Il attrape le doigt qui le pointe et le tire vers lui, rapprochant le corps de la jeune femme du sien.

- Souviens-toi bien à qui tu t'adresses, Valentina Giovanni, car je suis loin de plaisanter avec mes prochaines cibles. Je prendrais un malin plaisir à te briser.

Elle serre les lèvres et tente de retirer son doigt, ce qui lui donne l'occasion de le serrer encore plus.

- J'aurais pu te tuer, jeter ton corps par-dessus la falaise, mais j'ai préféré te laisser en vie, intact.

- Pourquoi ? Pour t'utiliser à ma guise ? T'offrir à mes hommes ?

- Pour t'envoûter. Cela doit être étrange pour toi d'avoir en face de toi un homme au pouvoir absolu dans ce pays. Même la police nous redoute. C'est excitant.

Elle plonge son regard dans le sien, les dents serrées. C'est à ce moment qu'elle examine attentivement l'homme en face d'elle. Ses cheveux bruns, ses yeux sirènes. Peut-être parle-t-il italien, mais ses traits le trahissent clairement.

- Lâche-moi. Maintenant.

- Tu prends tes aises maintenant que tu sais que je ne te ferai pas de mal, snowflake.

- Ne m'appellez pas comme ça, imbécile.

- Oh, tu veux que je te surnomme microbe ? Non, ça ne va pas à l'image que je donne de toi, dit-il en relâchant son doigt.

Il range ses mains dans ses poches et se craque la nuque d'un coup de tête sous son regard.

- Fais comme chez toi. Mais retiens ça, tu ne pourras pas m'échapper et si tu le fais, mes hommes te trouveront et la fin ne sera pas douce à voir.

- Je veux revoir ma famille ! répète-t-elle. Je n'ai pas besoin de votre pouvoir ni de votre argent !

- Écoute-moi bien. Pour l'instant, tu es sous mon toit. Ta langue peut révéler nos secrets à tout moment, et cela, je ne peux pas le permettre.

- J'ai dit que je garderais le silence. Je ne veux pas mourir, je ne prendrai pas ce risque. On sait tous ici que la mafia n'a jamais baissé ses effectifs. Un simple homme peut être un trafiquant, un membre de la mafia, prêt à agir à tout moment. Ma vie vaut plus que vos activités illégales à la con.

Il l'écoute attentivement, ses paroles résonnent en lui. Finalement, il quitte le salon, son regard étant maintenant sombre. Au fond de lui, cette femme est bien plus qu'une témoin.

***

Plus tard, dans la nuit, Namjoon marche dans le couloir de sa résidence et s'arrête un instant devant la porte de la chambre où la jeune femme se repose. Il hésite, puis pousse lentement la porte, suffisamment pour jeter un coup d'œil à l'intérieur.

La pièce est plongée dans la pénombre, seulement éclairée par la lune à travers les rideaux. L'Italienne dort paisiblement. Son visage est détendu, presque innocent. Les draps sont remontés jusqu'à ses épaules, ses cheveux sont éparpillés sur l'oreiller. Elle semble apaisée, si bien qu'on dirait qu'elle ne se soucie pas du monde qui l'entoure.

Namjoon reste immobile et la regarde sans vraiment savoir pourquoi il est là. Une étrange sensation l'envahit mais il repousse ceci en secouant la tête.

Il s'avance doucement dans la pièce et prend soin de ne pas faire de bruit. Enfin, il s'assoit sur le bord du lit et l'observe un moment.

Elle semble si fragile, si différente de ce qu'il a pu voir ces derniers jours. Cette femme, qu'il voyait d'abord comme une simple témoin dans son monde de brute a commencé à détruire peu à peu les murs autour de son cœur.

Sans vraiment réfléchir, il tend la main et écarte délicatement une mèche de cheveux de son visage. Elle bouge légèrement dans son sommeil et se rapproche instinctivement de lui, comme si sa présence la réconfortait. Namjoon se fige, surpris par cette réaction, mais il ne retire pas sa main.

Son téléphone vibre, il le prend dans son autre main et regarde le message qu'il vient de recevoir. Il jette un coup d'œil vers la jeune femme et prend la peine d'envoyer un petit message à son destinataire.

Quand ses prunelles obscures plongent sur le visage délicat de cette femme, il se sent soudain envahi par un besoin inexplicable de la protéger, de la garder à l'abri de tout mal dans ce monde et dans son monde. Un sentiment qu'il n'avait jamais ressenti pour personne d'autre...

- Reprends-toi, Namjoon. Elle ne devrait pas avoir d'importance à tes yeux.

Quand celle-ci commence à gigoter, sa respiration se fait plus lente, plus profonde, tandis qu'il effleure doucement sa peau douce du bout des doigts. L'Italienne se détend, sa main capturant délicatement la sienne.

Une chaleur étrange l'envahit, bien différente de l'adrénaline ou de la colère qui pulsent dans ses veines.

- Alors, snowflake, on tient à moi ?

Il se penche légèrement, son visage vient à quelques centimètres du sien. Il écoute le souffle calme de sa respiration.

C'est là qu'il se rend compte qu'il ne la considère plus simplement comme une témoin ou un danger. Quelque chose en elle l'attire, un lien qui le pousse à rester à ses côtés.

- Pousse-toi... Tu ne mérites pas d'être aussi proche de moi... murmure-t-elle en repoussant sa main, la voix faible, les yeux fermés.

Il lâche un faible rire et se lève du lit. Il jette un dernier regard à la jeune femme endormie. Sans un bruit, il quitte la chambre pour retrouver ses hommes.

***

NAPLES - ITALIE - GRANDE PISCINE DE LA RÉSIDENCE.

La nuit s'est installée sur la villa, enveloppant les jardins dans l'obscurité lunaire. L'eau de la piscine scintille d'un bleu océan magnifique qui bouge au rythme du vent nocturne.

Vêtue d'un tee-shirt et d'un short empruntés aux affaires du mafieux, Valentina avance sur les pierres ancrées au sol pour rejoindre la piscine. Les hommes assurant la sécurité de la résidence la reluquent sans retenue.

Alors qu'elle dépose sa serviette sur un transat, elle aperçoit au loin deux hommes, suivis de quatre autres derrière. L'un d'eux est le chef de la Camorra et l'autre un inconnu, un Asiatique, vêtu d'un costume noir élégant, tenant un sac en cuir dans une main et l'autre discrètement dans sa poche.

Elle pénètre dans l'eau, ignorant les regards des hommes puissants de la cour, et se laisse glisser dans la piscine, nageant ainsi avec grâce.

- Arrêtez de la regarder. Concentrez-vous sur votre travail et l'entrejambe qui vous sert de couilles, déclare le chef des lieux.

C'est ainsi qu'elle nage pendant près d'une heure et demie, laissant ses pensées vagabonder vers sa famille, son arrivée ici, et les moyens de s'en sortir. Cependant, la présence des hommes obéissant sans scrupules à leur patron rend la situation bien plus complexe que prévu.

Au fil des minutes, la fatigue se fait sentir dans son corps, ses vêtements imbibés alourdissent chacun de ses mouvements, ses mains commençant à trembler. Soudain, ses yeux s'ouvrent brusquement. Elle scrute les environs et distingue les hommes postés à chaque coin. Alors qu'elle essaye de les cerner, du sang dégouline de leur main et s'écrase contre le sol.

Le son des gouttes résonne dans ses oreilles. Elle fixe un homme avant qu'il ne s'effondre contre la porte à quelques mètres d'elle.

- Q-Qu'est-ce qu'il m'arrive... ? Valentina, reprends-toi...

Un autre corps chute à sa droite, suivi par un autre derrière elle. Prise de panique, elle se bouche les oreilles, l'eau autour d'elle se glace soudainement alors que son corps s'enfonce dans les profondeurs de l'eau. Immobile, elle ne lutte pas, son esprit est ailleurs.

Des pas rapides la font rouvrir les yeux sous l'eau. Les reflets de la piscine dansent devant elle avant qu'un corps ne plonge. L'éclaboussure perturbe brièvement la surface calme. Elle libère ses oreilles, ses mains s'agitent dans le vide. Une silhouette s'approche, mais elle reste immobile, elle ne bouge pas, comme si son corps refusait de la remonter à la surface.

La silhouette se révèle être le dit Kim. Des bulles s'échappent de sa bouche quand elle tente de parler. Le corps masculin se précipite vers elle et en quelques mouvements il atteint la jeune femme. Enfin, d'un geste puissant, il se rapproche et la saisit par les épaules pour la ramener vers le bord de la piscine.

Elle reste pétrifiée, incapable de bouger ou de parler. La chaleur de son corps contre le sien reste étrangement rassurante, et pourtant, elle sent encore le danger rôder autour d'eux. Le poids de ce qu'elle vient de voir la cloue sur place, et elle lutte pour respirer, l'eau se mêle à ses larmes silencieuses.

Namjoon réalise son état et resserre son étreinte en la sortant de l'eau. Ses bras puissants entourent son corps tremblant.

- Respire, souffle-t-il, baissant le ton pour tenter de la calmer. Regarde-moi.

Elle lève lentement les yeux vers lui, son regard restant rempli de peur. Mais ce qu'elle voit dans ses yeux noirs la trouble encore plus. Ce n'est pas la froideur du chef de la mafia qu'elle connaît. Non. C'est quelque chose de plus profond, presque vulnérable.

- Ils... Ils sont morts... chuchote-t-elle en regardant les cheveux trempés du plus puissant.

- Qui est mort Valentina ?

- Tes hommes sont morts. Je les ai vu mourir, ils sont morts, répète-t-elle en tournant le regard vers les portes, réalisant à la fin qu'ils sont encore tous debouts, à leur poste.

- Mais ils... ils... Je les ai vu, il y avait du sang, beaucoup et...

- Tout va bien, ajoute-t-il en s'approchant un peu plus, leurs visages étant maintenant à quelques centimètres l'un de l'autre. C'est juste des hallucinations. Personne ne va te faire de mal. Pas tant que je suis là.

Des hallucinations...

Il tente de reprendre une respiration régulière tout comme elle. Elle ne sait pas si c'est la chaleur de son corps contre le sien, la douceur de ses mots ou la situation à laquelle elle vient d'assister mais elle se sent de suite en sécurité.

Namjoon sent son calme revenir peu à peu ce qui lui donne l'occasion de desserrer son étreinte juste assez pour la regarder. L'eau perle sur son visage. Ses cheveux blancs sont encore plus brillants mouillés. Son regard s'attarde un instant sur ses lèvres tremblantes, le rouge à lèvres violet n'est plus visible. Et une pulsion dangereuse traverse son esprit.

Elle ne comprend pas pourquoi elle se sent soudainement en sécurité dans les bras de l'homme le plus dangereux qu'elle a jamais rencontré. Mais cette sécurité la réchauffe, lui fait oublier ne serait-ce qu'un instant, l'horreur qu'elle a vu ou... hallucinée ?

- Je pensais que c'était réel... J'ai voulu me protéger en allant au fond de l'eau... Je croyais voir la mort devant moi...

Doucement, presque par réflexe, elle s'accroche à lui, ses mains se glissent autour de son cou. Leurs corps se pressent l'un contre l'autre. Leurs respirations se ralentissent et se synchronisent.

Namjoon baisse les yeux sentant son souffle contre sa joue. Lentement, ses mains glissent le long de ses bras, la maintenant contre lui avec une tendresse qu'il ne s'est jamais permise de ressentir et de réaliser... Jamais.

- Je te protégerai, murmure-t-il comme une promesse, ses lèvres étant presque contre les siennes.

Elle hoche légèrement la tête, incapable de prononcer un mot. Elle oublie tout le reste : le meurtre, la peur, la réalité impitoyable du monde. Ce qu'elle voit, c'est la proximité dans lequel ils se trouvent et à quel point le parfum masculin de cet homme l'envoûte.

***

NAPLES - ITALIE - SALLE DE RÉUNION.

La grande salle de réunion comporte des rideaux de velours rouges tirés pour cacher l'intimité des discussions qui se déroulent dans la pièce. Les murs sont ornés de tableaux d'art classique, mais personne n'y prête attention. Plus précisément, les regards sont fixés sur le centre de la pièce, où deux hommes imposants se tiennent face à face.

Le chef de la Camorra est assis à la tête de la table. Ses traits sont durs, froids, comme taillés dans la pierre. Ses yeux sont quant à eux sombres, perçants, le contraire de ce qu'il avait pu dévoiler à Valentina.

Sous le silence, il regarde l'homme en face de lui : Vincenzo Cassano, le chef de la Cosa Nostra. Son regard est tranchant mais malgré tout, il ne laisse rien paraître car les affaires entre les deux mafias doivent marcher.

- Alors, Namjoon, commence Vincenzo d'une voix presque amusée. On dirait que nos chemins vont se croiser de plus en plus souvent.

Namjoon ne répond pas immédiatement. Il se contente de l'observer. Chaque membre des deux mafias présentes dans la salle retient son souffle. Personne ne doit parler en présence de ses deux hommes.

- Ce n'est pas une coïncidence, répond finalement Namjoon, sa voix grave résonnant dans la pièce. Les territoires se chevauchent, les affaires se croisent. Mais je me demande ce que tu fais réellement ici, Vincenzo. Il y a autre chose, n'est-ce pas ?

Vincenzo laisse échapper un léger rire, un son sans joie, avant de plonger ses yeux dans ceux de Namjoon.

- Il y a en effet autre chose. Il y a cette femme... Elle semble avoir une valeur particulière, n'est-ce pas ?

À la mention de la femme, Namjoon sent son estomac se contracter, mais il ne laisse rien paraître. Son visage reste aussi impassible qu'une pierre. Il sait exactement de qui Vincenzo parle.

La femme qu'il a récemment fait agenouiller devant lui après l'avoir trouvée en train de tout voir. La femme qu'il a laissé saine et sauve. La femme qui lui fait perdre ses moyens.

Avant qu'il ne réplique, la porte à droite s'ouvre, laissant entrer un majordome, plateau en main. Il marche vers les deux hommes et dépose les verres, un devant chaque homme. Mais une fois partie, les hommes de main dans la pièce pointent leurs regards sur la silhouette devant la porte.

Valentina.

Elle regarde tout d'abord Namjoon puis détourne les yeux vers l'homme en face de lui et son visage se crispe. Cet homme, est celui qu'elle avait vu hier avant de rentrer dans la piscine. Celui à la malette en cuir et le costard noir.

Sans attendre, Namjoon lui demande de la rejoindre, ce qu'elle effectue sans hésiter, redoutant l'homme qu'elle ne connaît pas personnellement.

- Je me demande pourquoi tu t'intéresses à elle.

- Je pense que tu sais pourquoi Namjoon, répond Vincenzo en s'approchant légèrement de la table. Elle a vu ce qu'elle n'aurait jamais dû voir. Mais plus encore, elle m'intéresse. Je veux cette femme.

Le sang de Namjoon se glace, mais il ne montre rien, ne cille même pas. Il refuse de céder à la colère qui gronde en lui. Comment sait-il qu'elle a tout vu ? Il sait que Vincenzo essaie de le provoquer, de le faire réagir, et il ne lui donnera pas cette satisfaction.

Pourtant, l'idée que Vincenzo puisse poser la main sur elle, puisse la prendre et l'utiliser pour ses propres désirs, lui est insupportable. Il n'est pas du genre à ressentir de la possessivité, mais quelque chose en lui s'enflamme à cette idée.

- Elle est sous ma protection, dit-il enfin. Elle reste avec moi.

Vincenzo sourit, mais cette fois, son sourire ne parvient pas à cacher la colère qui bouillonne en lui. Il sait que Namjoon ne lâchera pas cette femme aussi facilement. Il la veut.

- Très bien, murmure Vincenzo, mais sache que si tu ne me la donnes pas... Je viendrai la chercher moi-même. Et tu sais que je ne reculerai devant rien pour obtenir ce que je veux.

Il ne permettra pas à cet homme de prendre ce qui lui appartient, ce qu'il a décidé de protéger.

- Essaie donc. Mais sois prêt à en payer le prix. Nos mafias ne vont pas se détruire à néant pour une femme. Lâche donc l'affaire rapidement car la Camorra ne reculera pas pour tes conneries à la con.

Vincenzo recule finalement, son sourire disparaît alors qu'il fait signe à ses hommes de le suivre. Mais avant de partir, il jette un dernier regard à la femme, qui se tient près de Namjoon, qui observe la scène sans vraiment comprendre ce qu'il se passe.

À la vue du regard de Vincenzo sur Valentina, Namjoon attrape la main de celle-ci entre la sienne. Il tente de rester calme jusqu'à ce que son adversaire quitte la pièce et lorsqu'il la quitte, il se relève de son siège, lâchant la main de la jeune Italienne au passage.

- Qui est-il ?

- Vincenzo Cassano. Le chef de la Cosa Nostra. Nos activités dans les territoires italiens et siciliens nous obligent à coopérer, bien que je déteste partager mes idées.

- Homme solitaire, je le note, dit-elle en le voyant se diriger vers la baie vitrée, ses doigts saisissant une cigarette de son étui en métal.

- Ce n'est pas simplement une question de décider seul, cet homme est comme un radar. Il perçoit tout ce que nous tentons de dissimuler dès le lendemain. Je me demande souvent s'il y a une taupe parmi mes hommes.

- Vous êtes connectés. Vous êtes au courant de ce qui se passe là-bas et vice versa. Simplement l'entendre parler de moi est étrange...

Il allume sa cigarette et souffle la fumée avant de se tourner vers elle. Depuis l'incident à la piscine, la communication se fait plus simple, et leur proximité est devenue de plus en plus naturelle, au point que le dit Kim commence à se questionner sur la réelle raison de la présence de cette femme dans ses résidences.

- Pourquoi sympathises-tu autant avec moi ? Je suis redouté pour ma froideur, tu devrais me craindre, Valentina.

- Certaines raisons poussent toujours quelqu'un à devenir ce qu'il ne pense pas être. Au fond de vous, vous êtes une personne totalement différente, mais vous la dissimulez.

- J'ai toujours été ainsi. Mes hommes te le confirmeront, mon égoïsme et ma froideur ne sont pas apparus du jour au lendemain.

- Mais votre bonté, elle, est apparue. Si vous étiez vraiment égoïste, je serais morte sur cette falaise et je me serais noyée dans la piscine. Vous avez plongé sans hésiter, et vos hommes me l'ont bien fait comprendre.

Il entame sa cigarette, l'écrase dans le cendrier, puis se rapproche de Valentina, la seule présence dans la pièce après le départ des hommes de main.

- Tu prétends me connaître depuis longtemps alors que tu ne connais qu'une infime partie de ma vie, Valentina.

Sa présence devient plus imposante une fois face à ses prunelles.

- Cependant, depuis que tu es arrivée dans mes résidences, mon esprit est parfois embrouillé.

Lui, un homme puissant en Italie. Elle est simplement infirmière à temps partiel pour subvenir aux besoins de sa famille.

Sa main masculine et ornée de bague effleure sa joue avant de saisir délicatement sa tête. Leurs regards se croisent. Il la scrute attentivement avant de briser le silence.

- Je suis dangereux. J'ai tué du monde. Alors ne sympathise pas avec moi.

- Si vous l'étiez vraiment, vous m'auriez tué.

- Je peux très bien le faire.

- Faites-le dans ces cas-là. Prouvez le que vous êtes l'homme dangereux que vous pensez être face à vos hommes.

Elle avale sa salive, en le testant. Si vraiment il est prêt à la tuer, elle devra dire adieu à sa famille.

Le mafieux incline sa tête vers la sienne, elle se penche légèrement sur la gauche, si bien qu'il peut sentir l'odeur de la jeune femme. Quant à elle, elle sent parfaitement son parfum envoûtant.

Sa main, ornée de bague, explore chaque contour de son visage, glissant ensuite le long de son dos. Elle se presse contre lui, et ressent la chaleur de son corps à travers leurs vêtements. Pendant un instant, il hésite. Son souffle se fait plus court.

- Alors, qu'attendez-vous ? souffle-t-elle.

Il resserre son étreinte, son visage est désormais si proche qu'elle peut sentir chaque souffle sur sa peau. Son regard se fait quant à lui plus perçant.

- Tu n'as pas peur de la mort ? demande-t-il, dans un murmure.

- Ce n'est pas la mort qui m'effraie, répond-elle. C'est le fait de vivre dans une constante peur. Mais sachez une chose, vous ne me faites pas peur. La seule chose que vous puissiez faire, c'est me tuer, rien de plus.

Il la regarde encore une fois, ses yeux plongés dans les siens. Pour lui, c'est le doigt sur le bouton. Le départ annoncé. D'un geste brusque, il attrape sa nuque, et l'attire à lui avec une force désirée. Leurs lèvres se rencontrent violemment, dans un baiser qui bouscule entre une passion aussi dangereuse que incontrôlable.

Elle résiste d'abord, surprise par son action soudaine mais ses mains se glissent instinctivement sur son torse, ressentant également la puissance de ses muscles sous ses vêtements. Elle sait que ce qu'elle fait est mal, dangereux, qu'elle devrait le repousser et pourtant le sentiment d'en vouloir plus avec cet homme l'irrite.

Il approfondit le baiser, sa main glisse dans ses cheveux blancs tandis que l'autre parcourt sa taille, la pressant ainsi contre lui. Le monde autour d'eux s'éloigne. Aucune personne ne peut les déranger. Il n'y a que eux, et simplement ce baiser désireux.

Mais soudain, un bruit sourd résonne contre la porte. Il se détache rapidement mais sensuellement d'elle, ses yeux étant encore remplis de désir, tandis qu'elle reprend difficilement son souffle, les joues rouges et brûlantes et le cœur battant à tout rompre.

- Patron ? On a un problème, résonne la voix d'un de ses hommes de l'autre côté de la porte.

Il reste figé un instant, les poings à présent serrés. Il combat l'envie de tout repousser pour continuer ce qu'il vient de commencer. Mais la réalité explose en lui, et il se redresse, sa froideur revenant peu à peu dans son corps.

- J'arrive, grogne-t-il, la voix rauque, encore désorientée par ce qui vient de se passer.

- Qu'est ce que c'était que ça au juste... ?

- C'est la preuve que je ne me contente pas que d'ôter la vie de ceux qui le méritent.

— Vous ne pouvez pas me laisser ainsi et vous en aller comme si de rien n'était. Vous venez d'embrasser celle que vous étiez censée tuer, que vous retenez captive, loin de sa famille depuis des jours.

Son pouce effleure ses lèvres enflammées.

- Je ne contrôle pas mes sentiments, snowflake. J'y peux rien, tu m'envoûtes. Comprends-le maintenant, tu es à moi.

D'un dernier regard, il fixe la jeune femme avant de se diriger vers la porte. En l'ouvrant, il se retourne une dernière fois vers elle, comme pour s'assurer qu'elle est bien réelle, qu'ils ont bien partagé ce baiser. Puis, sans un mot de plus, il quitte la pièce, la laissant seule avec ses émotions et ce baiser brûlant gravé sur ses lèvres.

FIN PARTIE²
-À suivre-

Bien évidemment je ne peux pas créer un slow burn en 3 chapitres, c'est pourquoi les sentiments ont l'air quelquefois rapides et je m'excuse 🙏🏼🤍

Alors Vincenzo Cassano fait son entrée ??

4318 mots

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