1. LE DÉBUT DES CONFUSIONS.

[ Bonjour et merci infiniment à celles et ceux qui passent par ici pour découvrir cette histoire. Ce One Shot met en lumière Namjoon dans un contexte sombre, illégal et dangereux, explorant ainsi la dark romance. L'histoire ne cherche pas à romantiser et banaliser les actions des personnages, mais à présenter un univers complexe avec une histoire psychologique et une relation saine. La violence et la tromperie ne font pas partie des principes de Kim Namjoon, malgré le contexte sombre. ]

Je dédie cette histoire à aphrodite_lazzare qui m'a donné la chance d'écrire cette histoire pour son concours.

Kim Namjoon se retrouve confronté à Valentina Giovanni, une jeune Italienne témoin d'un meurtre qu'il a commis. Leur cohabitation forcée va les entraîner dans une série d'événements mêlant incidents, jalousie et admiration. L'amour et la pitié ne sont pas dans l'esprit de Namjoon mais pourrait-il être amené à changer ce qu'il pensait ne jamais voir ?

ENVOÛTE-MOI

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PARTIE¹

-LE DÉBUT DES CONFUSIONS-

NAPLES - ITALIE - FALAISE.

Sur le bord d'une falaise, là où la mer se fracasse contre les pierres rocheuses en contrebas, un homme se tient droit, une cigarette entre les doigts, extirpant une fumée de nicotine de sa bouche. Le vent fait flotter les pans de son long trench noir et le début de sa veste luxueuse. Son visage reste impassible, froid si bien qu'il est sans doute sans cœur. Autour de lui, ses hommes de main sont silencieux, prêts à l'écoute et attendent dans un cercle presque parfait, les ordres de leur patron.

Kim Namjoon, le chef impitoyable de la Camorra.

Devant Namjoon, un homme se présente agenouillé, le visage baissé. Il tremble de tout son corps et ses mains se frottent entre elles comme pour amadouer le chef, lui faire passer une pitié qu'il n'aurait bien évidemment jamais. Ses vêtements sont froissés, sales, comme s'il avait passé des jours à fuir, sans succès, le chef le retrouverait toujours pour assouvir son désir de vengeance.

La peur se montre dans ses yeux. Sa voix est à peine audible sous le vent.

— Tu savais ce qui arriverait, Antonio. Les dettes doivent être payées. Toujours, dit-il en prenant une nouvelle bouffée de cigarette.

Antonio hoquète, cherche ses mots, mais rien ne sort de sa bouche sèche. Ses mains se tendent vers le dit Kim dans un geste pitoyable de dernier recours. Pourtant, pour le chef, ce n'est qu'une dernière prière avant de rejoindre l'au-delà.

Je... Je t'en supplie, Kim... Juste un peu plus de temps... Je trouverai l'argent, je te le promets...

Un sourire sans joie se dessine sur les lèvres du mafieux. Il écrase lentement sa cigarette sous son talon, comme si ce simple geste pouvait marquer la fin de la discussion. Ses mains retrouvent les poches de son pantalon et il avance pas à pas vers sa victime.

— Le temps, Antonio, c'est ce que tu n'as plus.

Il n'y a pas d'autre avertissement. Un simple signe de tête, et deux hommes de main s'approchent de l'agenouillé. Antonio commence à paniquer, à se débattre, mais c'est inutile... Le froid métal d'une arme s'appuie contre sa nuque ce qui arrête aussitôt ses mouvements.

— Kim ! Je le promets... Je... Je t'en supplie...

Un bruit sourd résonne dans les oreilles de tout homme sur place. La balle a été tirée et le corps sans vie s'écroule sur l'herbe laissant peu à peu une flaque de sang nourrir la végétation.

Kim se détourne et est prêt à quitter cette scène, quand quelque chose dans son champ de vision capte son attention. Ses yeux et ses sourcils se plissent, et il distingue une silhouette. Une femme. Elle se tient là, presque figée, ses yeux grands ouverts, horrifiés. Elle a tout vu.

Kim reste silencieux, scrutant la femme qui ne bouge toujours pas. Ses hommes attendent son ordre. La femme ne doit pas être ici, personne en effet ne devait l'être, il avait choisi une place calme et déserte mais c'était sans doute un mauvais choix.

La femme, pétrifiée est vu par tous les hommes qui prennent leur arme entre leurs mains. Mais elle reste là, à regarder le patron, avant de descendre son regard vers le corps inerte d'Antonio. Elle se rend enfin compte du danger qui glisse dans l'air.

Amenez-la-moi, ordonne-t-il d'une voix basse, demande le chef en faisant un léger signe de la main.

Sans un mot de plus, ses hommes se dirigent vers la femme, prêts à la capturer. Kim, lui, allume une nouvelle cigarette, son regard rivé sur la mer agitée.

Il entend les hurlements de la femme au loin. Celle qui ne devait rien voir. Il inspire profondément, et savoure la fumée de sa cigarette. Le parfum du tabac emplit ses poumons et lui apporte sans surprise une sensation de domination et de contrôle absolu.

Pour la mort d'Antonio, il ne ressent rien. Pas une once de pitié, pas le moindre regret. Antonio n’était plus qu’une erreur à corriger, un homme qui a abusé du peu de gentillesse que Namjoon pouvait lui offrir. Il a joué le jeu, et il a perdu.

Kim sait que son pouvoir repose sur une règle simple : ne jamais montrer de faiblesse. Chaque acte de gentillesse pourrait se transformer en une fissure. Chacun pourrait en profiter, le désobéir, le piétiner et cela, il ne se le permet pas.

Son cœur est depuis longtemps durci par les trahisons, les pertes, et la violence. Il est froid, mort et laissé de côté. Personne ne peut l'atteindre sauf quelques personnes qui pensent encore avoir la chance de le faire.

La mafia est tout ce qui compte, tout ce qui a toujours compté. Elle est sa seule famille, sa maison, son unique véritable attachement. Chaque décision, chaque sacrifice est pour elle. Pour la protéger, il est prêt à tout, même à ordonner des exécutions de sang-froid comme il l'a si bien montré tout à l'heure.

Les mots de Kim ont toujours été tranchants, précis, comme des coups de scalpel. Antonio, était une faille, tout comme ceux d'avant  Et les failles doivent être éliminées.

Mais cette femme... Cette femme change ses pensées. En la voyant, son cœur ne se serre pas, son esprit ne vacille pas. Elle est une simple inconnue, un nouvel obstacle de plus sur son chemin qu'il doit exécuter. Pourtant, il ne peut ignorer l’étrange sensation qui s’insinue en lui, dans tout son corps. Ce n’est pas de la peur, ni de la compassion, mais une curiosité froide...

Qui est-elle pour oser être là, témoin de son monde sans y appartenir ?

Lorsqu’il la remarque, son regard se fait plus dur, plus calculateur... Une petite part de lui, infime, ressent presque de la compassion pour cette femme qui s’est retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais cette pensée est rapidement étouffée par la réalité de sa position. Une autre règle cruciale pour lui : éliminer les témoins. Il doit le faire et elle n'est pas une exception.

Trop de choses bouillonnent dans sa tête. Il prend donc le temps d'allumer une troisième cigarette en l'espace de 20 minutes. Il pense simplement à la décision qu'il doit prendre pour cette victime innocente.

En lui, tout est froid. Le visage de la femme ne l’impressionne pas, son expression d’horreur ne l’atteint pas. Il a déjà vu ces regards, des dizaines de fois. Rien ne lui fait ressentir cette pitié.

Kim Namjoon ne perd jamais son calme. C’est une règle d’or. Mais cette femme… cette maudite silhouette qui se dessine sous ses yeux… Elle ne le sait pas encore, mais elle a déjà signé sa mort en osant poser les yeux sur son monde, bien qu'elle n'ait jamais eu l'intention de le faire.

Lorsqu’il la voit, une flamme froide s’allume dans ses iris. Ce n’est pas de la panique, ni même de la peur, mais une colère glaciale, une haine pure et dévorante qui monte lentement en lui. Elle ne devrait pas être là, elle ne devrait jamais être là.

Cet endroit, cette falaise, ses hommes, le corps inerte. Elle… elle a tout vu. Elle a vu Antonio, elle a vu la mort défiler.

Un témoin. Il y a longtemps qu’il n’avait pas eu à faire à ça. La simple idée que quelqu'un, surtout une étrangère, ait pu surprendre une telle scène le met hors de lui. Sa mâchoire se serre, ses poings aussi. Elle n’a pas seulement vu la fin d’Antonio. Elle a pénétré l’intimité de sa mafia. Elle a assisté à une mort qui ne devait être connue que de ceux qui en sont les acteurs, de ceux qui partagent ce même monde. Et elle n'en appartient pas.

— Je n'ai rien vu, rien vu... S'il-vous-plaît, ne me tuez pas... Je suis encore trop jeune... C'était un accident monsieur, je n'aurai pas dû être là...

Il la fixe, sans relâche, chaque seconde. Pourtant, son visage reste neutre. La froideur est son masque. Ses hommes ne peuvent distinguer ses émotions, pas même la femme.

Elle tremble, ses yeux cherchent désespérément une échappatoire, mais il ne lui laisse aucune chance. Pour lui, elle n’est qu’un insecte qu’il écrasera sous son talon, très rapidement.

Kim s’approche lentement d’elle, chaque pas résonnant sur l'herbe arrêtent peu à peu les battements du cœur de la jeune femme. La terreur se lit dans ses yeux.

La femme ne comprend toujours pas. Elle est terrifiée. Elle ne se rend pas compte où elle est, ce qui va la suivre. Mais Kim le sait. Il voit ce mélange d’incompréhension et de terreur dans son regard, et cela le met d’autant plus hors de lui.

— Monsieur, s'il-vous-plaît... Je n'ai rien vu ! Je ne dirais rien, je vais emporter ce secret jusqu'à ma tombe... !

Il s’arrête devant elle, la dominant de toute sa hauteur. Lentement, il s’accroupit et rapproche son visage du sien. Son regard est dur, froid, mais ses mots sont d’une douceur énormément trompeuse...

— Tu sais ce que tu as vu, n’est-ce pas ? demande-t-il en tournant son regard vers le corps près d'eux.

La femme hoche la tête frénétiquement, des larmes perlant au coin de ses yeux. Mais il ne se laisse pas attendrir. Cette faiblesse qu’elle affiche, ne fait qu’attiser sa colère. C’est une insulte à ses yeux, quelque chose qu'elle pense qui va le faire changer d'avis.

— Et tu penses pouvoir t’en sortir, comme ça ? poursuit-il, sa voix se chargeant d’une froideur glaciale.

Pour toute réponse, elle prend la main du mafieux et la pose sur son front, ce qui lui fait relever le sourcil. Ça ne l'atteint pas.

— Je n'aurai pas dû passer par là, je m'excuse, je ne dirais rien, S'il vous-plaît, j'ai une vie devant moi...

La main de Namjoon se lève lentement et attrape son menton pour la forcer à le regarder dans les yeux. Ce contact la fait frémir, elle lâche ses bras le long de son corps agenouillé, mais il ne relâche pas sa prise.

— Personne ne voit ce que tu as pu voir. Et personne ne reste en vie par la suite, murmure-t-il.

Il se redresse alors, la laissant se recroqueviller à ses pieds. L’humiliation qu’elle ressent, la terreur qui monte en elle, tout cela lui fait peur. Elle le supplie encore et encore, voulant partir d'ici et retrouver sa vie d'il y a quelques heures.

Attachez-la, ordonne-t-il d’une voix tranchante. Elle vient avec nous.

— Non !! S'il-vous-plaît ! J'ai une famille ! Je ne peux pas les laisser ainsi ! Ayez pitié pour moi monsieur !

Il tourne finalement le dos à la femme. Au fond de lui, la colère continue de bouillir, même s’il sait que bientôt, elle s’apaisera. Dès qu’elle aura payé pour ce qu'elle a vu, il pourra retrouver son calme. Mais pour l’instant, il la laisse à ses hommes, sous ses cris déchirants, sachant qu’elle comprendra bientôt, contre son gré, ce que cela signifie d’être témoin du monde de Kim Namjoon.

***

NAPLES - ITALIE - RÉSIDENCE DE LA MAFIA KIM.

Une épaisse fumée se perd dans la pièce dans laquelle se trouve le chef de la mafia. Les rideaux de la pièce bougent au rythme du vent et la lumière de la lune tape sur les vitres de la chambre.

Namjoon tape sa cigarette sur le rebord de son balcon, son visage ne laissant paraître aucune émotion et sa posture est celle d'un homme imposant et tendu.

Derrière lui, la jeune femme qui avait vu tout le massacre se tient sur le lit, assise, les mains tremblantes, ses yeux cherchant désespérément une échappatoire.

Emmenée ici contre sa volonté, ayant tenté de lutter, elle reste assise sans rien faire attendant simplement que l'homme en face d'elle parle.

Prenant une profonde inspiration, elle finit par briser le silence.

Laissez-moi partir, murmure-t-elle d'une voix cassée et tremblante par les cris qu'elle avait poussés plus tôt.

Sous sa parole, il reste immobile, la fumée de sa cigarette s'élève dans la pièce. Pendant un instant, il ne semble pas l'avoir entendue. Mais après quelques secondes, il tourne lentement la tête vers elle, ses yeux d'un brun froid la fixent brusquement.

Tu sais que ce n'est pas aussi simple, rétorque-t-il.

Elle déglutit, mais ne détourne pas le regard. Elle a peur, si peur d'être brusquée par cet homme qu'elle a connu dans des circonstances qu'elle ne voulait pas, elle. Une partie d'elle-même veut toujours hurler, mais une autre, lui dit de rester forte, de ne pas montrer sa peur, sa faiblesse, sa crainte.

Pourquoi ? Pourquoi me gardez-vous ici ? Je ne vais rien dire, je ne raconterai rien à la police, ils n'en sauront rien.

Il écrase sa cigarette dans un cendrier en cristal d'un geste habitué, puis se retourne, les mains dans les poches et s'approche lentement d'elle. Ses chaussures de ville à talons claquent sur le sol.

Tu penses que je vais te laisser t’en sortir ? crache-t-il.

Je ne vous demande rien, répond-t-elle calmement, les yeux glissant dans les siens. Je veux simplement retrouver ma liberté.

Cette réponse l'énerve davantage. Il serre les poings, et se rapproche d’elle.

Tu crois être plus forte que moi, hein ? Tu n’es rien ici. Juste un moyen pour moi de faire comprendre à ta famille ce que je suis capable de faire.

Il s'arrête devant elle et la domine de sa taille imposante. Mais en étant proche et près de son visage quelque chose change. Une fissure, presque invincible, apparaît en lui. Les yeux de cette femme. cette chevelure blanche et naturelle, ce rouge à lèvres violet nuit. Tous les aspects d'une personne qu'il n'a ni l'habitude de voir ni d'entendre est face à lui et cela le déstabilise à un point qu'il mélange cela à du déni.

Vous me haïssez, dit-elle doucement, mais ça ne changera rien. Vous pouvez me détester autant que vous voulez, ça ne fera pas de vous un homme meilleur, ni plus puissant.

Ces mots résonnent dans sa tête. Personne mais personne n'a jamais osé lui parler ainsi. C'est alors que la colère s’empare de lui mais au fond, une fissure refuse de céder à cette rage.

Taisez-vous, ordonne-t-il d'une voix tremblante de colère. Je pourrais vous tuer ici et maintenant.

Alors faites-le, réplique-t-elle.

Il s’arrête momentanément, troublé par cette réponse. Un moment de silence s'installe entre eux. Son envie de la frapper ou de la réduire pulse dans ses veines mais il se retient.

Son regard reste fixé sur le visage de cette femme dont il n'en connaît toujours pas le nom. Il reste debout et attend. L'envie de reprendre une nouvelle cigarette l'irrite mais cette femme encore plus. Il a croisé d'autres ennemis, des traîtres, des victimes. Mais cette femme... est différente.

Un frisson le traverse alors que ses pensées restent focalisées sur celle-ci. Il détourne le regard ce qui n'empêche questionne cette jeune femme. Elle l'a vu, il est possible qu'il soit pas aussi invincible qu'il pense être.

Sortez-moi d'ici, dit-elle, cette fois avec une voix douce.

Le mafieux fronce les sourcils, ses traits se durcissent. Il se tourne brusquement et marche vers la porte sans un mot. Mais au moment où il pose la main sur la poignée, il s'arrête, ses doigts se mettent légèrement à trembler.

Tu restes ici. Pour l'instant, déclare-t-il de sa voix rauque.

Soudain un bruit sec retentit dans les couloirs du bâtiment. Namjoon recule juste à temps pour voir la porte d'entrée s'ouvrir sur l'un de ses hommes de main.

— Monsieur, les hommes qui ont été chargés pour aller chercher la cargaison de drogue ont été pris pour cible. Plusieurs blessés. Nous devons les soigner avant que ça ne s'aggrave.

— Bordel, demandez au médecin de les soigner. Tu ne pouvais pas me déranger plus tard.

— Le médecin a également été touché monsieur. Nous ne savons pas comment faire... c'est urgent.

Je peux vous aider. Il fut un temps où j'ai été infirmière, déclare la jeune femme derrière.

Namjoon, encore sous le choc, regarde cette dernière. Son corps n'a pas bougé mais son visage a blêmit si bien que ses yeux sont grands ouverts. Leurs regards se croisent de nouveau mais cette fois la haine a disparu laissant place au soulagement.

Sans réfléchir, il se précipite vers elle, défait les liens de ses poignets. Il n'y a pas de temps à perdre. Le danger de perdre plusieurs de ses hommes est énorme.

Viens, ordonne-t-il, la tirant vers la sortie.

Encore sous le choc, elle ne résiste pas. Alors qu'il l'entraîne hors de la chambre, Namjoon sent une fissure s'agiter en lui, une fissure qu'il tient enfermé depuis longtemps. La haine qu'il a nourrie envers elle se change et se remplace par un sentiment qu'il ne comprend pas et qu'il refuse de comprendre.

En arrivant vers le lieu où chaque homme blessé se présente devant lui, il déglutit. Certains de ses hommes essayent de rassurer les autres, d'autres se soignent comme ils le peuvent.

Fais ton travail, dit-il vers la jeune femme en remontant les manches de sa chemise.

Elle hésite un instant, les mains tremblantes alors qu'elle regarde les hommes blessés alignés devant elle. Leurs gémissements remplissent l'air. Namjoon l'observe attentivement sans détourner le regard. Elle inspire profondément et s'oriente vers un homme.

Où sont les équipements médicaux ? demande-t-elle finalement.

Un des hommes de main de Namjoon s'approche et ramène une mallette en métal qu'il pose à ses pieds. La jeune femme s'accroupit rapidement, ouvre la mallette pour en découvrir le contenu. Sans perdre un instant, elle attrape du fil, une aiguille, et des bandages.

Elle commence par le blessé le plus proche, un homme à la peau pâle, aux cheveux trempés jusqu'au front dont la chemise est imbibée de sang. Elle déchire le tissu pour révéler une plaie profonde à l'abdomen. Ses doigts commencent à suturer la blessure malgré le stress.

Namjoon la regarde faire, en admirant malgré lui la délicatesse avec laquelle elle travaille. Il se sent étrangement serein en la voyant ainsi, concentrée dans son travail.

Allongé sur une table en métal improvisé, l'homme se retrouve allongé. Sa respiration haletante, la sueur perlant sur son front, et son teint blafard révèle le mal dans lequel il est.

La jeune femme se prépare à extraire la balle logée dans son abdomen. Quant à Namjoon, debout à quelques mètres, il l'observe attentivement et silencieusement cette dernière.

Elle respire profondément et se concentre sur sa tâche. Le matériel est certes minimaliste mais si elle a les chances de sauver cet homme alors elle doit tout faire pour. C'est ainsi qu'elle saisit la pince stérilisée et la plonge dans une solution. La faible lumière de la pièce ne l'aide pas mais elle remarque tout de même le trou dans la chair du garde d’où le sang coule encore et encore.

— Je vais devoir retirer la balle maintenant, dit-elle doucement au garde.

Le garde hoche à peine la tête, ses yeux sont écarquillés de douleur. Ses lèvres se pincent pour étouffer un cri.

Elle incline légèrement la tête, et insère lentement la pince dans la plaie. Le garde gémit, son corps se tord sous l'effet de la douleur, mais Namjoon pose une main ferme sur son épaule, le maintenant en place et lui montrant qu'il est ici.

Respire, lui dit Namjoon, le regard encore fixé sur la pince qui progresse dans la chair millimètre par millimètre.

Elle continue de fouiller malgré un visage crispé par la concentration. Elle sent enfin la pince toucher la balle, un tout petit morceau de métal enfoncé profondément dans les chairs de cet individu. Enfin, elle resserre sa prise, s’assure qu’elle est bien positionnée, puis commence à tirer lentement.

Le garde pousse un cri étouffé, ses muscles se tendent sous la douleur, mais il reste immobile, face à la poigne ferme de son patron. Malgré la résistance de la balle dans la chair, la jeune italienne repositionne la pince et extrait la balle du corps qu'elle a pénétré.

Le morceau de métal ensanglanté sort enfin de la peau de l'individu et le léger bruit du métal déposé sur un plateau arrête enfin cette douleur abominable. Le garde, épuisé, retombe lourdement sur la table, les yeux à peine ouverts, le souffle haletant.

En dernier temps, elle nettoie la plaie avec de l'alcool ce qui fait gémir le garde sous l'effet du liquide. Puis elle suture la plaie avec des gestes rapides après avoir enfilé un fil sur une aiguille.

Namjoon observe silencieusement la scène, son visage restant toujours aussi neutre qu'avant. Mais intérieurement, il est frappé par cette nouvelle femme devant ses yeux. Si elle n'avait pas été là, il aurait dû ramener ses hommes à l'hôpital ce qui pourrait questionner énormément de monde.

Elle termine son travail, nettoie les instruments et couvre la plaie d'une compresse propre qu'elle fixe avec un bandage autour de son ventre.

Il est hors de danger pour l'instant, dit-elle en relevant la tête pour croiser le regard de Namjoon. Mais il aura besoin de repos, et surtout, il faudra surveiller son état pour prévenir une infection.

Namjoon hoche la tête, toujours silencieux. Il regarde son homme, déjà plus calme, avant de reporter son attention sur elle.

Tu as fait un bon travail, dit-il simplement, mais intérieurement, il est fier d'avoir recueilli cette perle rare.

Elle lâche un sourire nerveux et crispé avant de finir par soigner les blessures des hommes les moins graves. Et quand les hommes voient leurs camarades soignés et hors de danger, le calme se dissipe dans la pièce.

Il croise les bras et se tient légèrement à l'écart. Une part de lui est toujours méfiante et se demande pourquoi elle aide ses hommes. L'autre part, quant à elle, est soulagée par ce qu'il a pu voir. Sans elle, ses hommes seraient peut-être morts.

Comment est-ce que tu sais faire tout ça ? demande-t-il soudainement, incapable de cacher sa curiosité.

Elle ne relève pas la tête, toujours concentrée sur le dernier homme qu'elle soigne. Pourtant, Namjoon peut voir un léger sourire sur ses lèvres.

J'ai été infirmière avant tout ça, avant que les choses ne changent, répond-elle. J'ai dû apprendre à soigner les autres.

Il reste silencieux et prend en compte ce qu'elle vient de dire. Cette dernière relève les yeux vers lui, plongeant son regard dans le sien.

Vous devrez vous occuper de ceux qui vous ont attaqués, dit-elle. Je m'occupe de vos hommes, mais il faut régler ça au plus vite sinon ça recommencera.

Namjoon hoche la tête, étant toujours troublé de la voir sauver ses hommes alors qu'il y a quelques heures elle venait de voir ce chef tuer une victime.

Il se détourne, prêt à rassembler les hommes restants dans la pièce. Mais avant de partir, il s'arrête, une dernière question trotte dans sa tête.

Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu nous aides alors que tu sais que je pourrais très bien te faire du mal ?

Elle relève à nouveau les yeux, mais cette fois, une fierté glisse dans ses prunelles.

Parce que je ne suis pas comme vous. Je ne laisse pas les gens mourir quand je peux les sauver. Je leur donne la vie pendant que vous, vous la leur retirez.

Il reste figé un instant, ses mots résonnent en lui. Puis, sans un mot de plus, il se retourne tout entendant la femme parler avec l'un de ses hommes blessés.

Comment vous appelez-vous ? Je voudrais vous remercier convenablement...

— Valentina Giovanni. Mais... Appelez-moi Vale.

Quelque chose a changé en lui. Ce simple échange venait de fissurer le mur de glace qu'il avait barricadé autour de son cœur.

Mais il sait une chose : il ne la laissera pas mourir. Pas maintenant. Pas avant de comprendre pourquoi cette certaine Valentina le perturbe autant depuis leur première rencontre.

FIN PARTIE¹

-À suivre-

Il y a aura trois chapitres sur cet OS, dont environ 4200 mots par chapitre, c'est pourquoi j'ai décidé de le couper en trois ☺️🦋

4167 mots

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