Paradoxalement
Elle marche sur les pavés du trottoir,
Funambule oubliée des mémoires.
Bras tendus entre deux mondes,
Seule sur la ligne, elle est dans la ronde.
La pluie tombe sur le goudron sale,
Les bottes cloutées avancent bancales
Au rythme du vent qui s'essouffle et qui
Oscille ses membres et sa conscience raidie.
Les feuilles mortes se mêlent à ses cheveux,
Les passants la voient, personne ne s'émeut.
Quoi d'étrange ? Elle-même ne ressent plus
Et continue car elle est une âme perdue.
Elle marche, anesthésiée, esprit disloqué
Pour au bout du fil se mettre à saluer
D'un sourire triste avant qu'elle ne se vautre
Et murmure –Paradoxalement vôtre !
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