La foule joue sa symphonie autour de moi

Et celle du silence m'impose sa loi,

Ses rythmes et ses consonances familières

Qui en moi-même ne datent plus d'hier.

Ils sont un jeu dont les règles me sont connues

Sans les avoir pourtant ni apprises ni lues,

Comme un mécanisme enfoui en mon âme,

Une seconde conscience lourde d'un gramme.

Nature qui se révèle d'elle-même

Au milieu des disputes et des je t'aime,

De leurs au revoir et de leurs retrouvailles,

Alors que mes sentiments déraillent.

Je me perds dans les émotions de ces inconnus,

Dépassée par ce monde qui a déçu

Les espoirs d'une enfant à la fois trop grande

Et trop petite pour ce qu'elle appréhende.

Si différente au milieu des copies conformes,

L'impression de trahir en étant hors norme,

De se trahir en faisant bonne figure

Alors qu'elle aime le silence à l'usure.