PDV externe

[t/p] était née 22ans auparavant, une journée d'été. Sa mère l'avait abandonnée et elle fut placée dans une famille qui avait déjà adopté deux autres enfants. À ses quatre ans, deux autres enfants avaient agrandi la fratrie. Un bien joli tableau, pourtant entaché d'une ombre.
Les parents adoptifs de la jeune [t/p] étaient un couple de non-altérés qui jouaient faussement les sauveurs d'orphelins. La vérité était tout autre. Ces deux monstres abusaient physiquement et psychologiquement de leurs enfants, les punissant s'ils ne faisaient pas comme il fallait ou par pur plaisir. Ils utilisaient toutes sortes de tortures, gravant à vie leurs empreintes sur le corps des enfants.
[t/p] priait nuits et jours qu'un héros la sauve, elle et les autres. Elle rêvait toutes les nuits que le numéro 1, All Might, débarque au milieu de son salon en criant « La cavalerie est là ». Il enverrait valser ses tortionnaires et la délivrerait de son enfer. Mais il ne venait pas et [t/p] subissait chaque jours la cruauté toujours plus poussée de ses tuteurs.

Un soir d'automne, alors que le soleil se couchait à l'horizon, son calvaire prit fin. Une lueur hardante éclairait son visage abattu, et une douce chaleur l'envahissait.

— C'est fini petite.

La voix grave de l'homme flamboyant qui la tenait dans ses bras lui sembla être la plus belle chose au monde et, les larmes coulant sur ses joues, elle s'endormit. Elle ne vit pas le carnage qui les entouraient. Autour d'eux, il n'y avait plus rien. La maison était détruite, les champs autour décimés. Quant à sa famille... Elle était là seule à avoir survécu.

— Endeavor ! L'agent marqua un arrêt. Mais que c'est-il passé ici ?!

Le héros resta silencieux et se leva avec la jeune enfant dans ses bras. Pourtant bien loins de son habitude il la garda avec lui. Sa détresse l'avait touché au plus profond de son âme. Lui seul avait tout vu, il savait exactement ce qui s'était passé.

[t/p] se réveilla dans un lit confortable. Elle ouvrit doucement ses yeux [c/y] et bondit d'un coup en ne reconnaissant pas les lieux. Elle se leva et se recroquevilla dans un coin. Ses cheveux [c/c], mal coupés, lui tombaient sur le visage. Soudain la porte s'entre ouvrit et une petit tête dépassa.

— Salut. Lança l'enfant qui se tenait là.

Il devait avoir environ son âge. [t/p] ne répondit pas. Son corps entier tremblait. Il poussa un peu plus la porte et entra légèrement dans la pièce.

— Je m'appelle...
— Toya ! Je t'ai dis de la laisser tranquille ! Sors d'ici !

Le garçon grimaça de peur et s'enfuit en courant. Devant la porte se tenait maintenant un homme grand et fort. Ses yeux bleus fixaient étrangement la jeune fille. Il s'approcha mais se résigna en voyant l'air terrifié de [t/p].

— Si tu as faim, un petit déjeuner t'attends dans la salle à manger, en bas...

Son ventre gargouilla en signe de réponse. Timidement elle demanda

— Je peux ... ?

L'homme acquiesça et lui montra le chemin. Dans la salle à manger, le jeune garçon et son père observaient [t/p]. Ils n'avaient jamais vu personne se goinfrer d'une telle façon.

— Je suis Endeavor, le héros...
— J-je sais... répondit elle faiblement. Je vous ai vu...s-sur les papiers...
— Je vois.... Il se gratta la tête, mal alaise. Quel est ton nom ?
— [t/p], monsieur.
— Très bien [t/p]. Manges autant que tu veux.

La jeune fille s'empiffra de plus bel, lorsqu'elle marqua un arrêt

— Monsieur...
— Hm ?
— Ma famille... où ils sont ?

Endeavor hésita.

— Tu es en sécurité maintenant.

[t/p] resta figée un moment, une tartine dans la main, puis s'effondra en pleurs. C'était comme si on venait de lui enlever le poids du monde. Le jeune garçon s'approcha et posa une main tendre sur sa tête.

— C'est mon père qui t'as sauvé ! Lui dit il avec un grand sourire.

[t/p] lui rendit malgré les larmes.

Elle y resta une semaine puis Endeavor eut l'ordre de la ramener à la commission. Il n'avait pas pu cacher la vérité, mais avait défendu sa cause. Ses supérieurs avaient décidé qu'ils jugeraient d'eux même. [t/p] était triste de quitter les Todoroki mais son sauveur lui promit de venir la voir aussi souvent qu'il le pouvait. Chose qui, même pour lui, était étrange.

Dans l'établissement [t/p] n'était pas très alaise. Les autres enfants avait peur d'elle et pour cause : son alter s'était éveillé ce fameux jour, mais elle ne savait pas le contrôler. Ils l'avaient surnommée Oni - démon.

Un jour, à l'heure du repas, alors qu'elle était seule dans son coin un enfant s'approcha d'elle.

— Salut, c'est toi Oni ?

Elle le toisa du regard avec colère.

— Il est drôlement cool ton alter ! Moi c'est Keigo. Takami Keigo ! Oh non, il se gratta l'arrière de la tête, je devrais plutôt dire Hawks.

Le jeune garçon s'inclina ouvrant ses petites ailes dans son dos et posa sa main droite sur son cœur. Une révérence parfaite et élégante. [t/p], d'abord surprise, ne put retenir un léger rire qu'elle étouffa rapidement.

— Je m'appelle [t/p].

Le jeune Keigo sourit satisfait et s'installa à ses côtés. C'était, pour lui, le début d'une belle amitié.