Acte II - Scène 3: Mariage
Melden s'éveilla dans une pièce qu'il ne connaissait pas, alors que le soleil semblait se lever. Il sursauta en se redressant, surprit d'ouvrir les yeux dans cette chambre inconnue puis se remémora les événements de la veille et se calma peu à peu. Brangäne ouvrit la porte timidement puis soupira de soulagement en voyant que son mentor était réveillé. Il semblait d'ailleurs bien en forme et lui bondit dessus comme un animal enragé.
-Qu'est-ce que tu as fait, idiote ?
-Je... Je...
-Je sais très bien ce que tu as fait ! Comment ai-je été assez stupide pour ne pas m'en rendre compte ! Mais je t'avais dit de faire attention aux dosages non ?
-J'ai tout respecté !
-NON ! Tu t'es plantée ! Tu n'as pas réussi à me tuer, tu as seulement amplifié l'effet de la potion. Sinon, la potion n'aurait jamais eu un tel goût, et nous ne nous serions pas évanouis!
-Mais je ne comprends pas... Qu'est-ce qu'il va se passer alors ?
-Nous sommes liés Zain et moi, à cause de toi. S'il meurt, je meurs. Et ensuite...
Melden marqua un arrêt pour tenter de ne plus hurler sur sa jeune élève qui semblait au bord des larmes. Il s'assit sur le lit calmant sa respiration.
-Ensuite, reprit-il, il y a une vieille légende qui dit que les âmes sont liées pour l'éternité une fois qu'on a ingéré ce poison. En fait, ce qui me gêne c'est que je n'arrive plus à le haïr. Je ne peux plus le détester. Tout ce que je veux maintenant, c'est être avec lui, et... et le... C'est de ta faute !
-Mais Seigneur, je pensais que ça n'aurait aucun effet ! Je croyais qu'on était censé avoir des sentiments amoureux pour que ça fonctionne.
-Mais je l'aime, imbécile ! Je ne sais plus ce que je dois faire... Mais si le mariage avec Saraï me permet de rester proche de lui alors... Je... Ah, regarde ce que tu as fait !
-Je suis désolée, Seigneur.
-L'idée d'une alliance avec Saraï me répugnait déjà, mais je ne pourrai jamais supporter d'avoir d'autres mains que les siennes posées sur mon corps, maintenant... Je voudrais...
-Je préfère ne pas le savoir, murmura Brangäne rouge de gêne, le coupant tout net dans ses fantasmes.
Melden lui lança un regard noir.
-Tu es bien gonflée! Tu devrais assumer tes actes!
-Je suis désolée, Seigneur... Cette conversation me met mal à l'aise.
-Qu'est-ce que je dois faire Brangäne ? soupira Melden. Si on me voit avec lui, ce sera un incident inimaginable. Ce sera la guerre, jusqu'à l'anéantissement total, ce n'est pas possible.
-Je... J'ai peut-être un plan.
Zain se réveilla dans sa chambre sans comprendre où il était, puis réalisa qu'il avait été drogué avant de s'endormir. Il était censé être mort à cause du poison, alors pourquoi était-il vivant ? Et où était Melden ? Il désirait le voir encore plus ardemment qu'avant. La plaie qu'il sentait en son absence s'était métamorphosée en trou béant et il sortit en vitesse de sa chambre pour le retrouver puis tomba nez à nez avec sa mère.
-Zain, tu es réveillé, mon fils.
-Oui, répondit Zain le plus froidement possible.
-Que s'est-il passé ? On vous a retrouvé toi et ton ami évanouis ? Vous avez dormi jusqu'à ce matin, j'avais presque peur que vous ne vous réveilliez pas.
-On était heureux de se revoir et on a trop bu, improvisa Zain.
-C'est ce qu'il me semblait, vous êtes encore si jeunes, tous les deux !
-Le mariage est prévu pour quand ?
-Aujourd'hui. Je suis tellement heureuse !
-Pourquoi tu fais ça, maman ?
-Tu n'es pas heureux pour moi ?
-Comment pourrais-je ? Tu te maries à mon ami d'enfance ! Tu gâches sa vie et la mienne !
-Je suis désolé, Zain. Il est vrai que je n'ai pas beaucoup pris en compte tes sentiments mais... Je peux encore donner des enfants, mais pas pour longtemps, tu comprends ?
-Arrête ! Je ne veux pas entendre ça. Où est Melden ? Je veux le voir.
-Il est dans sa chambre, celle dans l'aile droite, au premier étage. Je t'aime, Zain.
-Il paraît, oui.
Zain sortit en urgence de sa chambre, parcouru le château à toute allure en se dirigeant vers le lieu que lui avait indiqué sa mère. Il croisa Lues Tanborth sur le trajet, qui venait régulièrement dans la Maison Llugorn en prévision de devenir le suivant et protecteur de Saraï.
-Bonjour, Seigneur Llugorn, dit-il en s'inclinant, un air sournois sur les lèvres. Viendrez-vous au mariage de Dame Saraï Llugorn et Seigneur Melden Penzifig ? Vous devez vous réjouir de l'union de vos deux êtres les plus chers.
-Ah ? Si l'idée vous donne tant de joie, j'ai hâte de voir Brangäne épouser votre père. Vous lui faites la cour depuis un moment, je me trompe ?
Lues s'empourpra rageusement et reprit sa route sans rien dire, vexé de s'être fait rembarrer de la sorte. Zain ajouta un courtois : «Très bonne journée Seigneur Lues, j'ai hâte de vous voir ce soir à la fête ! »
Il arriva dans la chambre indiquée par sa mère et ouvrit la porte sans toquer, trop pressé de voir son aimé qui vivait désormais sous son toit. Il aperçut Melden, éclairé par la lumière matinale, absorbé par une conversation avec Brangäne. Melden se tourna vers lui en l'entendant arriver, et sur son visage se dessina un gigantesque sourire. La jeune femme blonde se leva, le salua et quitta rapidement la pièce, toute rouge d'embarras, laissant les deux amis d'enfance seuls.
Melden se leva et se jeta au cou de Zain, incapable de résister aux élans qu'il avait refréné jusque-là. Ils se serrèrent longuement dans les bras l'un de l'autre, trop heureux pour parler, s'enlaçant seulement le plus fort possible. Ils réalisèrent à cet instant à quel point les bras de l'autre, la présence de l'autre, leur avait manqué.
Ils s'écartèrent alors légèrement et s'embrassèrent avec passion, poussés par l'envie d'être unis, de ne faire qu'un, de se mêler à l'autre. Ils s'embrassèrent sans peur d'être rejetés, seulement effrayés à l'idée que le baiser ne s'arrête. Ils s'embrassèrent éperdument, comme si leur vie en dépendait, ne décollant leurs lèvres que pour les rapprocher encore, caressant leur visage amoureusement, mêlant leur langue, se laissant consumer d'envie et de désir. Ils se détachèrent finalement pour se sourire.
-Je suis heureux d'être ici avec toi, murmura Melden.
-Moi aussi, si tu savais, tu es mon amour, ma vie.
Melden sourit, réalisant qu'il était littéralement sa vie. Il était son soleil, son souffle vital. A cause d'une simple erreur, ils étaient liés pour l'éternité.
-Je suis désolé, Melden, je ne pourrai pas supporter que tu... déjà avec quelqu'un d'autre ce serait difficile, mais avec elle, je... Je ne peux pas. Je suis prêt à la tuer, je crois.
-J'ai un plan, ne t'inquiète pas. Brangäne a eu une superbe idée. Il n'y aura jamais personne d'autre que toi. Ne fais rien, attends-moi ce soir dans ta chambre, je te rejoindrai dès que j'aurai terminé.
-Ce sera difficile ce soir, de te voir avec elle. Je suis déjà fou de rage rien qu'à l'idée de ce mariage.
-Ce mariage est bien peu de choses à côté de l'ampleur de notre union, crois-moi.
-Que veux-tu dire ?
-Brangäne a remplacé le poison qui était censé nous tuer par un philtre d'amour, c'est pour ça que nous ne sommes pas morts, et que nous nous aimons de la sorte. Mais elle s'est trompée et... Nous sommes liés pour toujours. Ce philtre, il agira au-delà de la mort, Zain.
-C'est merveilleux ! Rien ne peut nous séparer, mon amour.
Melden avait volontairement éludé la partie ou la mort de l'un déclencherait systématiquement celle de l'autre, ne sachant comment Zain réagirait et ne souhaitant pas lui causer le moindre mal.
Ils s'écartèrent l'un de l'autre en entendant la porte s'ouvrir, inquiets d'être surpris par un indésirable. Saraï entra dans la pièce.
-Je me doutais que je vous trouverai ici. Tu as tellement grandi, Melden.
Melden lui lança un petit sourire gêné alors que Zain bouillait intérieurement. Ne réalisait-elle pas à quel point la situation était glauque ?
-Melden, reprit-elle, tu es prêt pour ce soir ?
-Oui, je suppose.
-D'accord, Zain te fera découvrir ton nouveau domaine aujourd'hui, et on viendra te préparer le soir pour la cérémonie. Ça te convient ?
-C'est parfait.
Saraï caressa affectueusement la joue de son futur époux, faisant frémir d'horreur les deux garçons, puis elle quitta paisiblement la pièce.
Zain et Melden passèrent donc la journée ensemble à se balader dans ces jardins qu'ils connaissaient déjà par cœur, les ayant traversés des centaines de fois lorsqu'ils étaient enfants. Comme les deux amis étaient inséparables depuis leur plus jeune âge, on avait trouvé un arrangement en les laissant passer assez souvent une semaine l'un chez l'autre, ce qu'il faisait qu'ils connaissaient les membres de l'autre famille comme s'il s'était agi de la leur. Melden considérait presque Saraï comme sa mère, tant il avait passé de temps avec elle. Il se prit alors à se demander à partir de quel moment elle l'avait convoité. Elle s'en accommodait, n'avait pas l'air surprise le moins du monde par la situation et semblait même heureuse. Peut-être avait-elle imaginé cette possibilité sordide depuis longtemps, peut-être l'avait elle rêvé. Mais depuis quand ? S'allier à un Penzifig avait son attrait, c'était indéniable. Ou alors, peut-être était-elle tombée amoureuse de lui longtemps avant ça ? Lorsqu'il était toujours enfant ? Melden frissonnait d'horreur et de dégoût en y pensant, ce que remarqua Zain.
-Tu penses à Saraï, n'est-ce pas ? Elle me dégoûte aussi...
-Je me demandais depuis combien de temps elle envisageait ce mariage.
-Je me pose aussi la question.
Ils étaient seuls sur une grande plaine précédent la forêt. Zain analysa rapidement les environs avant de s'approcher de Melden pour l'embrasser encore. Les lèvres du jeune homme aux cheveux blancs le rendait fou de désir. Il se surprit à caresser son corps avec envie, pressant ses mains autour de sa taille et les laissant descendre doucement. Melden soupirait en répondant à ses caresses, ivre de ses mains sur ses hanches, puis le repoussa à contre cœur, son corps lui hurlant de laisser faire Zain.
-Je... Il faut attendre ce soir, imagine qu'on nous surprenne ?
-Je m'en fous un peu... Je veux seulement être avec toi.
-Moi aussi... Mais dieu sait ce qui nous arriverait si on nous surprenait.
-Même la mort ne me fait plus peur si je peux t'y rejoindre.
-Tu es toujours aussi naïf, Zain... Ils pourraient bien nous séparer tant que nous sommes vivants.
Zain conserva le silence, furieux de ne pas être pris au sérieux par son ami. Puis celui-ci lui sourit et toute sa haine s'envola, dissipée par la beauté de son regard. Ils continuèrent de marcher silencieusement dans la forêt, main dans la main, à l'orée des arbres en fleurs, profitant de la magie de cette dernière journée d'insouciance et de liberté avant les noces du soir.
Ils durent finalement rentrer et se séparer. On para Melden d'habits somptueux aux couleurs de sa Maison. Il portait donc une longue tunique lilas, parsemée d'éclairs noirs brodés. Le riche vêtement était magnifique et Melden se surprit à s'admirer un moment, ne pensant plus à la signification de ce qu'il portait. Il essayait de se convaincre qu'il n'épousait pas Saraï, mais Zain lui-même, et la situation devenait légèrement plus supportable pour son cœur déchiré.
On vint ensuite le chercher pour le conduire dans le jardin où toute la cérémonie était censée se dérouler. Chaque représentant des quatre Maisons de l'archipel était présent. Trank et Lues Tanborth, Gerwin, Brangäne et Neres Nantcoch, et Pennaeth et Surmura Penzifig étaient présents. Melden s'avança dans l'allée scindant l'assemblée en deux et monta sur l'estrade. Saraï Llugorn apparue, parée d'une splendide robe verte et dorée et d'un bijou de tête serti d'une émeraude déposé sur son front. Elle s'avança fièrement, laissant une servante soulever sa longue traîne puis se positionna face à Melden en souriant.
La cérémonie fut rapide, un prêtre béni leur union dans un interminable discours, fit réciter quelques phrases aux futurs mariés, qui répondaient distraitement pour diverses raisons. On apporta ensuite deux alliances en or que les époux durent se glisser au doigt, puis une dague ornée de pierres précieuses. Le mélange du sang était une tradition dans l'archipel lors du mariage. Le prêtre s'empara du couteau et entailla le bras de Melden, ce qui le fit légèrement grimacer, avant de couper celui de Saraï. Ils déposèrent ensuite les plaies ouvertes l'une sur l'autre et, dès que ce fut terminé, des serviteurs accoururent avec des bandages pour empêcher le sang de couler. Ce fut finalement l'heure du baiser, et Melden se retint de s'évanouir de dégoût alors que Saraï déposait ses lèvres sèches sur les siennes. L'assemblée applaudit alors, célébrant ce mariage insensé et arrangé, ainsi que la paix qu'il scellait entre les Maisons de l'archipel.
Lorsque la cérémonie fut terminée, Brangäne retrouva Melden et lui glissa un flacon de somnifère inodore qu'elle avait concocté dans la journée.
-J'espère que tu ne t'es pas trompée, cette fois-ci, idiote comme tu es.
-Si vous avez été un bon professeur, je suppose que ça devrait aller.
-Idiote ! Tu es tellement insolente... Merci, Brangäne.
Empoisonner Saraï fut plus simple que prévu. Alors qu'il feignait de la resservir, il se tourna dos à elle et fit discrètement couler le somnifère dont le petit contenant avait été glissé dans la manche de sa tunique jusque dans son verre. Il ajouta pardessus le vin et tendit la boisson à Saraï, qui la but sans aucune méfiance tout au long du dîner.
Lorsque la fête fut terminée et que les convives regagnaient leurs chambres pour la nuit, Saraï emmena Melden dans la chambre nuptiale en le tirant par la main. Il eut soudain peur que Brangäne ait raté sa formule et que Saraï soit plus en forme que jamais.
Elle le poussa sur le lit, puis se jeta sur lui en l'embrassant à pleine bouche, ce qui avait pour effet de raidir le corps de Melden, qui se sentait agressé par la simple présence de cette femme.
-Melden, soupira-t-elle, si tu savais depuis quand j'attendais ce moment.
Le jeune homme aurait pu jurer que son cœur s'était arrêté de battre pendant un instant.
-Vous m'aimez depuis longtemps ?
-Oui, tu es si beau, si intelligent, tu m'as toujours rendue folle, j'étais même jalouse de Zain, rit-elle.
Elle commença à déshabiller le jeune homme, qui se laissait faire, tout en maudissant intérieurement sa jeune élève. Le somnifère était pourtant une potion simpliste, à croire que l'idiotie de cette enfant était sans limite. Saraï embrassait passionnément le torse jeune et vigoureux de Melden, qui n'attendait plus que son sort soit scellé, puis, contre toute attente, Saraï se redressa en baillant.
-Oh, j'ai peut-être bu trop de vin, dit-elle en riant. Montre-moi ce que tu sais faire.
Melden, livide, monta à califourchon sur la mère de Zain, avec l'envie de mourir. Avec un peu de chance, elle s'endormirait avant que ça n'aille trop loin. Il l'embrassa mollement, donnant ce que lui permettait son dégoût et qui semblait satisfaire Saraï. Ses baisers répondirent de moins en moins à ceux de Melden, et alors qu'il s'attendait à se faire disputer de ne pas la désirer, il réalisa qu'elle s'était endormie. Il retenu un cri de joie et courut hors de la chambre pour ne plus perdre une seconde loin de Zain.
Le jeune homme aux cheveux en piques se lamentait, seul dans sa chambre, pleurant la situation, ne retenant plus ses sanglots qui l'avaient menacé toute la soirée. L'événement lui brisait le cœur et voir l'objet de son amour dans les bras de sa mère, en laquelle il avait toujours voué une confiance absolue, lui arrachait son âme. Il était tard et Melden n'était toujours pas là. Et si son plan avait échoué et qu'il passait ses noces avec sa mère ? Il devait souffrir terriblement. Et s'il aimait ça ? Cette dernière idée était encore plus douloureuse que les autres. Mais elle ne lui resta pas longtemps en conscience. Melden était bien trop pur, bien trop beau et amoureux pour prendre du plaisir avec quelqu'un d'autre que lui. Le souvenir du jeune homme radieux lui fit un instant oublier toute sa peine, remplissant son cœur déchiré d'un amour véritable.
La porte s'ouvrit alors sur un Melden essoufflé et heureux qui déboula dans la pièce à toute allure, se jetant sur Zain dans une passion nouvelle, dans un feu dévorant et inapaisable, lui donnant pour unique désir de fusionner avec lui pour l'éternité.
-Tu as pleuré ?
-J'avais peur que tu ne puisses pas venir, mais maintenant que tu es là, tout va bien.
-Je suis désolé, ça a été plus long que prévu.
-Tu es là, maintenant. C'est tout ce qui compte.
Ils s'embrassèrent encore, allongés sur le lit de Zain, unissant leurs lèvres dans des baisers de plus en plus voraces. Caresser la langue de Melden avec la sienne était pour Zain une expérience nouvelle et délicieuse, à laquelle il aurait aimé s'adonner bien plus tôt. Il la cajolait avec douceur, puis la coinçait entre ses lèvres et l'aspirait, arrachant à Melden de légers gémissements de plaisir. Il avala avec excitation la salive qui lui emplissait la bouche, glissa ses mains dans ses cheveux blancs, y laissant courir ses doigts qui se perdaient dans ses ondulations. Melden caressait le visage de son amant en brûlant de passion et de désir, le griffant presque, augmentant ainsi le désir de Zain.
Zain se redressa alors, forçant Melden à s'asseoir sur lui, et commença à le déshabiller sans se détacher de lui, déboutonnant ses vêtements de ses doigts fiévreux et fébriles. Melden se laissait faire, échappant aux lèvres avides de Zain pour s'attarder sur son cou doré et musclé, le mordant et le léchant avec passion, remontant sur ses oreilles en laissant traîner sa langue sur sa peau. Il fit alors danser le lobe d'oreille de son partenaire entre ses dents, le serrant doucement en le titillant du bout de la langue. Zain frémit, sa peau lui donnant la chair de poule et de multiples frissons. Il acheva de dévêtir son partenaire, jetant sa tenue à l'autre bout de la pièce et le retournant pour se placer au-dessus de lui. Il retira de lui-même le haut de ses vêtements, tandis que Melden s'attardait sur le bas. Il jouait avec la bosse qui s'était formée à travers le tissus, la faisant grossir sous ses doigts en fixant son ami dans les yeux, la bouche entrouverte. Il finit par retirer le pantalon, laissant apparaître le sexe dressé et nervuré de Zain.
Melden se redressa pour avoir son visage à la hauteur de celui de Zain et l'embrassa fougueusement, le faisant patienter, caressant son sexe du bout des doigts, avant de finalement baver dessus pour l'humidifier et le prendre dans sa bouche. Le corps entier de Zain s'arqua sous le plaisir, entièrement consumé par son désir dévorant. Sa langue accompagnait ses mouvements de bouche, alors qu'il ne le quittait plus des yeux, trop obsédé par sa beauté. Zain donnait de légers coups de bassins dus au désir trop intense de le posséder entièrement.
Il se retira finalement de la bouche de son amant, avant de se glisser à son tour entre ses jambes. Il entreprit de le masturber d'une main, léchant l'un de ses doigts de sa main libre pour caresser l'entrée de son corps. Il l'explora ensuite avec sa langue, arrachant à Melden un léger cri de surprise, rapidement suivi par des râles de plaisir. La jouissance arrivait par vagues dans le corps de Melden, le faisant frissonner des pieds à la tête, lui donnant envie d'en ressentir toujours plus. Il avait le sentiment que la langue de Zain englobait son corps entier, le possédait entièrement. Puis il glissa lentement un doigt à l'intérieur de lui, lui permettant de s'habituer à la sensation neuve. Ça ne lui faisait pas réellement mal, c'était juste étrange, bien qu'assez plaisant, de sentir quelque chose de si dur à l'intérieur de lui. Puis le doigt de Zain commença à remuer légèrement et l'étrange sensation se mua en plaisir encore plus agressif qu'auparavant.
Melden avait le sentiment de perdre la tête. Zain aussi, tant ce qu'il voyait était majestueux. Le corps du jeune homme se tordant sous le plaisir qu'il lui procurait était l'expérience à la fois la plus gratifiante et la plus séduisante qu'il avait jamais vécu. Il se pencha au-dessus de Melden pour encore l'embrasser, en profitant pour ajouter un deuxième doigt au premier, ce qui fit gémir son ami. Il attendit encore quelques instants, et continua remuer ses doigts contre la prostate de Melden, lui donnant envie d'hurler son plaisir.
Une fois habitué à la sensation de ses doigts à l'intérieur de lui, Melden sourit d'un air sournois en rapprochant Zain de lui. Il l'embrassa à nouveau en lui mordant les lèvres puis aspira la peau de son cou.
-Qu'est-ce que tu fais ? murmura Zain.
-Je te marque. Pour que tu te souviennes que tu m'appartiens.
-Mais si on le voit, on saura que c'est toi.
-Alors, tu devras mentir... De toute façon, c'est trop tard, la marque est là...
Zain enfonça sans crier gare un troisième doigt dans l'intimité de Melden en guise de réponse. Celui-ci se redressa en poussant un petit cri plaintif avant de lancer un sourire éloquent à son amant. Zain se positionna devant le rectum dilaté de Melden et le pénétra avec le plus de douceur possible, arrachant un grognement à son partenaire, dont le visage figé exprimait toute la douleur.
-Ça va ?
-Si tu savais à quel point j'aimerais te détester...
-Ah ? C'est dommage que tu en sois incapable, hein?
Zain encula Melden jusqu'à la garde sans aucun ménagement, traversé par une vague de désir et de colère suite à la phrase de son ami. Le Penzifig contenu le hurlement et les larmes qui le menaçaient, fixant Zain avec un air de défi.
-Je me demandais à quel point cette histoire t'avait rendu cruel.
Zain, sentant la pression qu'exerçait Melden sur son membre se relâcher légèrement, commença à bouger doucement à l'intérieur de lui. Les deux hommes gémirent à l'unisson, tant la sensation de plaisir était démentielle pour eux. Ils s'embrassaient, l'un dans l'autre, au bord de la défaillance, retenant du mieux qu'ils pouvaient leurs cris de plaisirs, de peur d'être entendus.
-Tu n'as rien vu de ma cruauté, Melden.
-Je m'en doute, tu n'as encore jamais été cruel envers moi.
-Pourquoi le serais-je ? As-tu idée d'à quel point je t'aime ?
Ils chuchotaient tous les deux, collés l'un à l'autre, savourant leur présence mutuelle, puis Melden retourna Zain sans prévenir et ils tombèrent du lit, se retrouvant sur le sol en pierres glaciales de la chambre. Melden s'empala alors à nouveau sur Zain, qui était tombé sur le dos, profitant de la sensation folle d'être pénétré en entier, comme s'il avait réellement été à l'intérieur de lui. Il se sentait s'ouvrir sur son sexe, et bougeait de plus en plus vite, le corps trempé par la sueur. Zain posa ses mains sur le bassin de son amant, accentuant ainsi ses mouvements, sa vision du jeune homme aux cheveux argentés tressautant sur lui achevant de le rendre fou. Melden fini par se tordre violement de plaisir, en poussant un hurlement étouffé et se vida à grands jets sur le torse de Zain qui ne tarda pas à jouir à son tour, trop excité par l'orgasme de son ami.
Melden se laissa alors tomber sur Zain et enfouit sa tête dans son cou, tandis que son ami traçait des lignes sur son dos du bout des doigts. Melden se leva à contre-cœur quelques minutes plus tard, traversa la pièce, entièrement nu, laissant Zain admirer la pâleur de son corps athlétique et musclé au clair de lune. Il revint vers le brun aux cheveux pointus, qui l'observait avec la bouche entrouverte, et lui retira la semence qui séchait sur son torse à l'aide d'un tissus mouillé, puis ils s'allongèrent dans le lit, serrés l'un contre l'autre.
-Je ne serai probablement plus là quand tu te réveilleras demain matin.
-Je sais... Je voudrais t'avoir pour moi seul.
-Tu m'as déjà pour toi seul, Zain. Je t'appartiens pour l'éternité, tu as oublié ?
-Tu comprends ce que je veux dire...
-Dis-moi, quelle la chose la plus cruelle que tu pourrais faire, à ton avis ?
-Egorger Saraï.
-Je trouve ça plutôt mignon.
-Puis te baiser sur son cadavre.
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