○▪︎ 7 ▪︎○ Ce que je ne veux pas choisir


○▪︎ Les loupiotes suspendues aux branches ressemblent fortement à une nuée de feux follets virevoltant dans les touffes feuillus. Le feu de bois trônant au milieu de la petite clairière laisse s'échapper un fumet reflétant une ambiance mystérieuse. Les notes mélodieuses qui s'élèvent doucement dans l'air apportent cette touche de magie à ce moment chaleureux.

Et ce buffet immensément gigantesque et varié attire la foule comme des papillons de nuits autour d'une lampe. Notre hôte a encore tout donné pour combler ces convives alors que c'est son propre anniversaire. Elle ne changera jamais et en même temps, quand on a assez de moyens pour organiser une fête telle que celle là, pourquoi se priver ?

La seule chose qui manque pour que cette soirée me soit agréable, c'est la présence de mon compagnon. Qui me paraît si froid et distant depuis cette conversation peu plaisante alors que dans les faits, rien n'a vraiment changé.

Un mois s'est écoulé depuis que je lui est étalé tout ce qui faisait battre mon cœur tout autant que de le tourmenter. Et malgré mes révélations, il reste à mes cotés et me donne toujours baisers et étreintes brulantes, à la limite du charnel même.

Mais je ne sais pas, j'ai tout de même l'impression qu'il a fermé une barrière qui n'était pas là avant. Ou peut être est-ce juste moi qui me fais des films pour justifier mon débordement constant de culpabilité.

Il est vrai que je ne peux guère dicter à mon cœur ce que je dois ressentir, mais je me perds de plus en plus souvent dans cette prairie verdoyante reflétant dans les iris d'un autre. Cela me brise tout en me comblant le ventre d'un envol de papillons.

Et à cela, j'ai eu beau tout essayer, même me foutre la tête dans le mur, rien ne fonctionne. Cet organe de malheur palpite toujours autant lorsqu'il croise ce reflet malachite.

Mais je crois que ce qui me perturbe le plus, c'est que plus il bat fort pour Izuku, plus il s'emballe pour Hitoshi. Lorsque que je suis avec l'un, l'autre disparaît momentanément. Mais c'est lorsque je suis seul qu'il se met à vaciller au milieu d'un gouffre sans fond.

Car je ne sais absolument pas de quel coté aller. Et plus le temps passe, plus il m'est impensable de choisir l'un ou l'autre. Je ne peux en abandonner un alors que chacun ont une part égale de mon amour.

J'ai l'impression d'être un monstre hypocrite.

- Katchan ? Ça ne va pas ? Tu es tout pâle

Sa voix cristalline, ses prunelles aux myriades de vert et tous mes doutes disparaissent.

- Ça va. Je ... réfléchis

- A quoi ? Enfin tu n'es pas obligé de me parler

- A toi, à lui, à vous, à nous, à moi

Son visage se met à refléter un mélange de joie et de peine assez étrange à interpréter.

- Je ne veux être une source de problèmes pour personne. J'en ai déjà assez fait. Et puis, tu sais, j'avais cas savoir ce que je voulais plus tôt

- Là n'est pas la question Deku. T'es là tout autant que lui, c'est trop tard

- Mais ce que je veux dire, c'est que c'est ce que tu veux toi qui compte. Ce que je peux ressentir ou même lui, ça ne doit pas interférer dans ton choix. Enfin, je dis ça mais je ne suis pas très bien placé pour te donner des conseils

- Ouais, mais c'est bien ça la question qui me hante. Et j'ai pas d'réponse

- Tu n'as pas besoin de te presser

- Mais plus j'attends, plus ça devient un choix impossible

- En même temps Katchan, le choix est pas très compliqué. C'est avec lui que tu as un lien plus intense

- Tu rigoles j'espère ! Mec, ça fait plus de 15 piges que j'te kiffe

- Dis pas n'importe quoi, tu es amoureux de lui

- Faut que j'te rappelle c'que j'ai fait pour tes beaux yeux ?

Je crois que je lui ai fermé le clapet. Les larmes pointes même aux coins de ses yeux et c'est légèrement déplaisant. C'était pas l'effet qui était recherché mais il m'a légèrement échauffé à dire ses conneries.

- Chiale pas

- Mais... C'est juste que j'ai été horrible avec toi. Je ne comprends pas pourquoi tu as encore des sentiments pour moi

- Si j'me souviens bien, j'crois qu'j'ai été le pire des connard avec toi aussi

- C'est pas pareil

- Ouais, c'est pire

- Non, c'est pas vrai ! Et puis lui il te fait du bien alors je vois pas pourquoi tu choisirais le gars qui t'a fait souffrir

- T'as cru qu'autant d'années ça pouvait s'effacer comme ça ?

- Si tu en fais le choix

- Vas-y alors, j'te r'garde. Oublis moi et tu m'fileras le manuel d'explications après

- Je peux pas

- Moi non plus

- Comment on fait alors ?

- Tu crois qu'si j'avais la réponse j'me prendrais la tête h24 ?

Sa voix se bloque dans sa gorge alors qu'il était sur le point de répondre et sa main se dirige doucement vers ma joue. La pulpe des ses doigts vient récolter une larme qui s'était échappé de derrière mes cils.

- Katchan, tu pleures ?

- Quoi ? Tu m'prends pour un insensible qui chiale jamais ?

- Non bien sûr que non. Je ne veux juste pas être la cause de tes pleures à nouveau

- Va falloir t'y faire parc'que c'est pas demain la veille que la solution va tomber du ciel

- Ton cœur t'aidera à choisir, écoute le

- C'est drôle, il m'a sorti exactement la même chose. Vous êtes bien mignon mais mon cœur lui, il veut pas choisir. Et là si je l'écoute vraiment, je fais de la merde

- Pourquoi ?

- Parc'qu'il a très envie de gouter tes lèvres

Ses iris s'agrandissent et se mettent à briller de milles lueurs. Les petites étoiles qui parsèment ses joues scintillent fortement sur cette teinte de coucher de soleil. Et sa peau chaude vient se glisser dans mes cheveux avant de murmurer.

- Fais le

- J'peux pas

- Je sais

- C'est mal

- Ce sera un secret

- C'est pas vivable

- Tant pis

- T'es sur ?

- Je veux tellement les goûter aussi que j'en rêve la nuit

Il ne m'en faut pas plus pour faire dérailler mon cerveau et succomber aux pulsions de mon cœur même si mon esprit me cri que je suis la pire des pourriture. Mais une simple pression de ses lèvres et il la met en veilleuse, me laissant profiter de cette instant éphémère.

Et après en avoir moi aussi rêvé pendant un nombre de nuits infinies, je m'aperçois que ces mirages sont loin d'atteindre la réalité. Je plane actuellement sur un nuage de coton duveteux. Et ce goût acidulé et sucré me donne l'impression de croquer dans une pomme d'amour. Addictif.

Je suis littéralement entrain de fondre de l'intérieur.

Puis la bulle d'illusion se rompt et nos yeux brumeux se rencontrent de nouveau. Mais je me sens bien, libéré, serein. Étrange sensation. Sa voix m'interpelle dans le brouillard agréable de mon esprit.

- Ça va Katchan ?

- Ouais

- Sûr ?

- Grave bien oui

- Tu ..

- Chut, nique pas tout avec ton charabia

- Pardon

- Viens là plutôt

L'attirant contre moi, je me perds dans l'odeur de pinède de ses cheveux un temps incertain, heureux.

Mais comme tout rêve à une fin, c'est forcé par des énergumènes éméchés que nous rejoignons l'attroupement s'enjaillant. Les heures défilent aussi rapidement que les verres et c'est totalement plein que l'on s'entasse tous sur des matelas balancés là pour dormir à la belle étoile. Alors qu'un palace est à notre disposition... Les gens bourrés, ça réfléchit pas trop.

Et puis dans la nuit nos corps se sont collés et au réveils, nos yeux se sont accrochés et lors des au revoir, nos main se sont effleurées.

Puis sur le chemin du retour, seul dans les rues inanimées d'un dimanche matin, mon esprit c'est éveillé de nouveau en me hurlant des injures. La soirée merveilleuse c'est transformée en amas de regrets et les doutes sont revenus m'accabler.

Je me dégoute.

~○~▪︎~○~▪︎~○~

Apeuré, même terrifié en arrivant au lycée le lendemain, je redoute les prunelles absinthes qui vont me transpercer et lire en moi comme un livre ouvert. Il va comprendre d'un simple coup d'œil et en souffrir. A cause de moi. J'aimerai tant être à la hauteur de cet amour qu'il m'offre.

Me noyant dans mon propre malaise, sa chevelure apparaît au détour du portail me faisant frémir. Puis son regard glisse vers moi, son sourire illumine sa peau pâle et sa voix profonde vient caresser mes tympans.

- Hey Kat's !

Puis son odeur aux notes camphrés orientales, son torse chaud contre le mien, ses bras fin et saillants s'enroulant autour de ma nuque et ce goût délectable de poivre fruité. Et tous mes doutes disparaissent.

Puis-je vivre mon amour sans choix ?

~○~▪︎~○~▪︎~○~▪︎~○~▪︎~○~▪︎~○~▪︎~○~▪︎~○~▪︎~○~
🪽

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top