○▪︎ 13 ▪︎○ Ce que je comprends enfin dans le terme parfait
○▪︎ Il y a des jours comme ça où le soleil brille, le ciel est bleu, les oiseaux chantent, mais tes prunelles n'y voient que du gris. Il y a des jours comme ça, où tu es entouré de ta famille, de tes amis, de tes deux extraordinaires compagnons, mais toi, tu n'es que grisaille. Il y a des jours comme ça, où tu aimerais juste retourner te coucher et te réveiller que la semaine suivante.
Ce genre de journée, je la traverse actuellement. Je l'ai su au moment même où je me suis levé ce matin. D'ailleurs, je le sentais venir depuis quelque jours, ce monstre gris grandissant en moi. Et comparé à la fois dernière où il a prit possessions de mon corps, aujourd'hui je sais exactement pourquoi il a fait son apparition.
Demain, c'est la saint Valentin.
Et pour une personne comme moi dont le cœur est séparé en deux morceaux, ce n'est pas la tradition clichée idéale. Malgré le faite de savoir pertinemment que l'un comme l'autre ne se formaliseront pas de ce genre d'évènement, le monstre ne peut s'empêcher d'envahir mes entrailles.
Vais je pouvoir un jour me débarrasser de lui ? Vivre enfin sereinement sans le poids de la propagande de ses créateurs ?
Le pire est que je ne peux m'empêcher de le faire transpirer pas les pores de ma peau lorsqu'il me submerge. Ce qui a pour conséquence d'inquiéter tout mon entourage. Dont ma mère qui à le don de placer ces doux conseilles toujours au bon moment.
" Fils, tu recommences à faire de la merde à écouter ton cerveau ainsi " m'a t-elle sorti l'autre soir avec sa délicatesse légendaire.
Oui, ça je le sais bien, mais c'est plus fort que moi. Comment ne pas craquer face à cette effervescence superficielle qui nous bourre le crâne à peine sortie de chez soi. Les affiches dans le métro, les annonces à la radio, les slogans dans les vitrines des magasins, les commentaires idiots de tes potes qui ne captent même pas la connerie qu'ils viennent de te lacher et surtout les propos des potes d'un de tes mecs qui achèvent tes barrières en prétextant qu'une saint Valentin parfaite est nécessaire à son bonheur "surtout avec les choix de vie que tu lui imposes ".
Comment ne pas se sentir merdique après cela ? Comment ne pas avoir l'impression d'être obligé de rentrer dans le moule pour convenir à tout le monde ?
Pourtant, tout le monde, j'en ai rien à foutre. Ce qui compte se sont mes deux amours. Mais tout le monde est beaucoup plus fort que moi, il gagne à chaque fois. Et le monstre gris pointe le bout de son nez.
Alors je courbe l'échine et je m'esquinte à trouver le comment faire une saint valentin parfaite pour deux personnes le même jours.
Et même lorsque le soir arrive et que tu te penses tiré d'affaire pour aujourd'hui, il faut qu'un " Demain nous faisons des promo pour les couples, amène donc ta petite amie" résonne à tes oreilles quand tu viens chercher tes ramens à emporter pour ton petit ami sans le e.
Ce monde va me faire devenir fou.
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Le réveil.
Il faut se lever.
Je ne veux pas.
Mais si je ne me lève pas, ils vont être triste.
Je ne peux pas craquer aujourd'hui.
Je craquerai demain.
Quand le monstre sera devenu bien noir.
...
Ça toque à la porte, elle s'ouvre avec fracas et ma mère qui gueule déjà.
- Lèves toi, t'es en retard !
- B'jour à toi aussi
- Dépêches toi t'es attendus !
Ce doit être Izuku qui est venu jusqu'ici ne me voyant pas devant chez lui. Je dois être présentable pour lui, mais le visage qui se reflète dans le miroir me fait presque sursauter. Ça va pas être chose aisée.
Mon apparence arrangée comme j'ai pu, je descends les marches trop lentement à mon goût. Mon corps refuse de suivre le rythme imposé par mon cerveau, ce qui me fait tanguer désagréablement.
- On dirait un zombie
- Merci m'an, très réconfortant
- Avec plaisir fils. Tiens, je t'ai emballé des brioches. Maintenant dégage ça doit faire un quart d'heure qu'ils t'attendent
Sans avoir le temps de réagir, je suis envoyé valser dehors un coup de pied au cul, la porte me claquant au nez. Super, manquait plus que ça pour que la journée soit parfaite.
- Coucou Katchan
Sa petite voix chantante s'infiltre en moi doucement, caressant mon être meurtri. Tournant les yeux en sa direction pour admirer sa petite bouille d'ange, je tombe dans deux prunelles absinthes.
Il me faut un certain temps, surement trop long vu les deux paires d'yeux moqueurs qui me fixent, pour comprendre que la vision qui se dessine devant moi n'est pas un canular de mon esprit.
Mes deux amoureux se trouvent sur le pas de mon jardin, attendant sagement que je me décide à les rejoindre.
- Qu'est c'que vous foutez là tous les deux ?
C'est le ton rocailleux d'Hitoshi qui me répond.
- Parce que tu pensais sincèrement que nous allions te laisser dans cet état d'épuisement juste pour un évènement dont nous n'avons pas grand chose à faire ?
- Si j'suis même pas capable de vous satisfaire aujourd'hui, ça rime à rien !
- Ça y'est, tu t'es fait contaminer finalement !
- De quoi ?
- C'est pas grave si tu ne nous satisfait pas aujourd'hui, vu que tu le fais déjà tous les autres jours de l'année. Et qui te dit qu'agir comme d'habitude en restant toi même ne nous comblera pas ?
Deku intervient en attrapant doucement ma main.
- Et puis, tu sais, tu as le droit toi aussi de passer une bonne journée des amoureux. Pourquoi il n'y a que toi qui devrais trimer pour nous faire plaisir ?
Je les regarde à tour de rôle sans savoir quoi répondre. Hitoshi vient saisir mon autre main et nous entraine dans sa course dans un dernier argument.
- Aller, arrête de te surmener pour rien et profite donc un peu. Et puis pour cette journée spécialement lambda, on s'est dit qu'on pouvait bien être trois quelques heures pour te satisfaire toi pour une fois
- Vous êtes sérieux ?
La moue tristoune de Deku m'interroge timidement.
- L'idée ne te plaît pas ?
- Si bien sur que si ! C'est juste que j'veux pas qu'se soit désagréable pour vous !
- Pourquoi ça le serait ? Avec Hitoshi, on est ami avant tout tu sais. C'est pas parce qu'on sort avec le même garçon d'un commun accord que l'on doit se détester
- Mais c'est que les autres...
- On s'en fou des autres !
Hitoshi me coupe de ses propos dans ma lancée tout en embrassant ma joue. Tandis que Deku plaque ses lèvres sur mon autre joue en concluant la conversation.
- Oui, on s'en fou des autres. Nous, ça nous convient ainsi, c'est ça qui est important
Je me fais donc trainer en direction du parc, un amoureux à chaque bras. Là bas, ils étalent une couverture sur l'herbe encore fraîche, l'accompagnant de coussins et déballent un énorme brunch aux goûts de chacun.
Les yeux ébahis, je les regarde s'installer de part et d'autre d'un coussin, me faisant signe de m'y assoir. Penaud, je m'exécute un peu mal à l'aise avant qu'ils ne s'activent à se servir.
- Café ?
Me sortant de mon brouillard, Hitoshi me tend une tasse du liquide bouillant.
- Détends toi ! Ressourçons nous tous les trois avant d'aller affronter les stéréotypes de cette société détraquée
Deku vient se coller à moi avant d'ajouter d'une petite voix.
- C'est vrai ! Prends un peu de notre énergie pour envoyer bouler les idiots comme tu sais si bien le faire !
Mes yeux divaguants de l'un à l'autre, les mots franchissent mes lèvres sans préavis.
- Ouais ok d'accord, on va faire ça
J'attrape alors Hitoshi pour venir le coller de l'autre coté de mon torse et fourrant mon nez dans leurs denses chevelures, j'inspire tout le courages qu'il me faut pour faire face au monstre gris. Et je sens que là, goûtant au plaisir d'avoir mes deux amours dans mes bras simultanément, il ne va plus m'importuner bien longtemps.
Découvrant un trésor merveilleux au creux de ce petit cocon atypique hors du temps, je me délecte de leurs présences qui me sont si indispensables pour avancer. La preuve en est encore aujourd'hui. Que ferais je sans eux ?
Leurs voix aux timbres opposés donnent une mélodie si harmonieuse lorsqu'elles se rejoignent. Les effluves si différentes qu'ils dégagent se mêlent en une fragrance étonnamment alléchantes. Ces teintes surprenantes que reflètent leurs êtres crées un mélange agréablement hypnotisant.
Je suis tout simplement subjugué par ses deux astres me tournoyant autour. L'un dégageant une lumière étincelante et vivifiante, l'autre une ombre revigorante et apaisante. Je ne suis qu'une étoile perdu dans leur cosmos.
Le seul vœu que je peux faire, c'est que cette journée parfaite teinte mon existence inlassablement.
Peut il se réaliser ? ▪︎○
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