Beauté asiatique
Des fleurs virevoltant de tous les côtés, avec cette femme trônait de dos, bien droite, comme si le vent ne l'atteignait pas et n'avait aucun effet sur elle. Il n'altérait pas non plus sa magnifique coiffure tellement soignée, précise et si richement ornée qu'on l'aurait dite sortie d'un conte de fée.
Son maquillage précis au millimètre et sa parfaite symétrie donnaient une telle harmonie à son faciès à mâchoire ronde qu'elle paraissait briller, irréelle, loin du monde des vivants et des pauvres mortels qu'elle côtoyait quotidiennement.
Son vêtement, composé de plusieurs tissus, à vifs motifs de fleurs et de pétales donnait à tous ceux qui la voyaient une impression de jeunesse et de vigueur soudaines, provoquée par ces riches coloris, contrastés par la douceur et le calme de la jeune femme qui apaisait comportements, cœurs et âmes pour ceux qui avaient la chance de la voir de près, s'arrêter gentiment avant de reprendre sa route après un bref échange de mots ou simplement de sourires.
Ses cheveux noirs comme l'ébène ou comme la nuit noués brillaient à la lueur de Soleil le jour et de la Lune la nuit. Peu importe le moment, elle rayonnait toujours de grâce et de beauté, d'une manière si magnifique que sa lumière et ses reflets en paraissaient presque artificiels.
Elle était constamment montée sur ses chaussures de bois qui paraissaient dures, désagréables et peu discrètes mais à ses pieds fins et délicats, auxquels on avait enfilé des chaussettes de tissu blanc avec une forme particulière et adaptée à ses mignons petits orteils, elles avaient l'air d'être les meilleures chaussures du monde. Quand elle marchait avec elles sur le sol pavé de la rue centrale, faisant de légers bruits sur les petites dalles de pierre assemblées les unes aux autres avec une minutie et une patience extrêmes, avec le vent qui faisait cliqueter ses broches et les décorations volumineuses et voluptueuses de sa coiffure, cela donnait une impression magique et un son quasiment inhumain...
Son ombrelle l'accompagnait partout où elle allait une fois la saison chaude arrivée et installée pour un moment en compagnie de son meilleur ami, le Soleil, qu'il côtoyait des mois avant de repartir on ne savait où. Les beaux motifs colorés sur le papier délicat de l'accessoire représentant souvent des fleurs ou de petits animaux mignons apportaient une touche de vie supplémentaire à sa tenue. Elle charmait quiconque avait le malheur, ou le bonheur, de passer à côté d'elle dans les petites rues caractéristiques de son quartier.
Lorsque son visage de porcelaine s'illuminait d'un sourire, aussi doux que le pelage d'un chaton, sa bouche maquillée de rouge semblait dotée d'une vie propre et autonome tant elle semblait détachée du reste de son visage, entièrement recouvert de blanc, comme une poupée. Ses lèvres fines et relevées vers le centre rendaient si bien avec le reste de son maquillage décoratif. On voyait nettement sur son beau front découvert la démarcation entre ses cheveux d'un noir d'encre et sa peau pâle encore accentuée par un maquillage blanc comme la neige.
Quand elle riait, on croyait entendre du cristal tinter doucement, comme une cloche de verre se balançant au rythme des caprices d'un léger vent estival. Ceux qui avaient le privilège de la voir dans quelque état rieur que ce soit se retrouvaient charmés, comme paralysés devant une telle grâce et un charme aussi irréel.
Elle les charmait.
Tous.
Volontairement ou pas.
Ses habits flottant dans la brise légère du soir ou dans le vent chaud arrivant du Sud, et sa ceinture nouée à sa taille, avec une longue traîne, reste de tissu, derrière, voulait s'emmêler avec le reste de sa tenue mais elle savait toujours lire les mouvements des vents pour ne jamais tomber et ne perdait donc jamais cette beauté surréaliste, cette grâce féérique qui la caractérisait si bien.
Lors de toute la durée de la saison chaude, année après année, elle ressortait toujours le même éventail, avec son papier pastel décoré de motifs floraux vifs, ces formes qui lui convenant si bien. Ils la mettaient en valeur, elle n'allait pas s'en priver, surtout de cette chaleur insoutenable qui paraissait encore pire pour les autres quand elle se trouvait à proximité, faisant chauffer cœurs et âmes de son infaillible charme comparable à un ensorcellement quelconque.
Mais aujourd'hui, tout était différent.
Pour la première fois dans sa vie, le charme qu'elle provoquait était réciproque...Elle avait trouvé une personne qui lui faisait le même effet qu'elle-même faisait constamment aux autres.
Elle connaissait enfin cet effet decharme irréel, d'impression de chaleur insoutenable et cette sensation de seretrouver sous le joug d'une certaine beauté.
Comment pouvait-elle ? Comment cette personne, cet être d'un air pourtant presque banal pouvait donc lui procurer autant de bonheur rien qu'en la voyant ?
Impensable. Impossible.
Il fallait en parler ensemble. Ensemble.
Ensemble à jamais...
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Voilà, c'est terminé ! Merci d'avoir lu et merci de votre éventuel vote si ça vous a plu !
Je voulais depuis un moment décrire quelque chose dans le genre, disons aussi précisément, et c'est resté sur un thème asiatique.
Je me demande si ce que j'avais comme modèle en tête était évident ou non...
J'ai terminé cette nouvelle maintenant parce que c'est le texte que j'ai présenté au concours d'écriture de mon école (appelée gymnase, pour ceux qui ont lu "Mon lycanthrope favori", disponible sur mon profil).
Merci beaucoup pour les 400 lectures et merci pour votre fidélité !
Quoi qu'il en soit, à bientôt ! 😄😁
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