• chapitre 40
Les jours s'écoulaient et se ressemblaient. Jisung était pris dans l'engrenage de la vie, dans les études et sa relation ambiguë avec Minho. Il avait du travail pour l'université, des dossiers à rendre, des exposés à boucler. Heureusement, il en avait terminé avec les vidéos de présentation des voitures de la concession et tout avait été publié sur le site quelques jours auparavant. Minho en était amplement satisfait, il avait fourni un travail soigné et qualitatif, et il pourrait intégrer cela dans son portfolio quand il devrait trouver un employeur ou même un stage. Et puis, cela lui avait permis d'obtenir pas mal d'argent qu'il comptait garder de côté. S'il avait besoin d'une nouvelle caméra ou de matériel, il n'aurait pas à demander à ses parents ou à se serrer la ceinture.
En sortant de son dernier cours, accompagné de ses amis, Jisung reçut un message de la part de Minho. Ce dernier lui proposait de venir le chercher car il avait envie de l'emmener quelque part. Sans aucune hésitation, il accepta. Les moments seuls étaient de plus en plus rares ces temps-ci. Depuis que Dayoung était rentrée de son dernier voyage, ses activités se cantonnaient à Séoul et elle était toujours présente à l'appartement quand ils rentraient des cours ou du boulot. Les deux hommes trouvaient toujours un moyen de partager un baiser rapide, de se toucher brièvement, d'avoir un contact quelconque. C'était vital. Jisung ressentait la tension constante entre eux, un simple regard embrasait tout son corps et il était de plus en plus adepte des plaisirs solitaires, bien que Minho reste toujours le centre de ses pensées. S'envoyer des messages sulfureux était également devenu une habitude. Ça leur permettait de tenir, de savoir qu'ils se désiraient encore et que dès qu'ils seraient de nouveau seuls, ils fonceraient l'un sur l'autre sans aucune retenue.
— On sort demain, ça te dit ? demanda Jeongin.
Jisung cligna des yeux, perdu dans ses agréables pensées qui s'apprêtaient à dériver un peu trop loin.
— Sortir ! abrégea Felix.
— Ah, oui. Ça pourrait me faire du bien.
Il lâcha un soupir et ses épaules s'affaissèrent. Il était particulièrement tendu en ce moment, son esprit encombré de beaucoup trop d'informations et de questions. Les fêtes de fin d'année approchaient un peu plus chaque jour, les travaux dans sa résidence avançaient bien et d'ici peu, il pourrait retourner chez lui, dans son studio. Cette idée lui plaisait, car il avait besoin de retrouver son cocon rassurant et familier, mais cela signifiait qu'il ne verrait plus son amant tous les jours. Il y avait des inconvénients, mais aussi des bénéfices à tout cela. Peut-être serait-ce moins difficile de ne pas l'avoir en face sans pouvoir le toucher.
— Ça nous fera du bien à tous, souffla Ryujin. Je suis sur les rotules avec les cours, j'ai besoin de me changer les idées.
— Et moi j'ai besoin de trouver quelqu'un, se plaignit Felix avec une moue boudeuse.
Jeongin leva les yeux au ciel.
— Trop dur d'être le magnifique Lee Felix, se moqua-t-il.
Le concerné lui asséna une frappe sur le bras, faisant fi du compliment.
— Ça t'amuse ? Mes malheurs te font rire ?
— Oui ! Parce que t'es le plus gros queutard du groupe et pour le moment c'est toi qui dort sur la béquille.
Ryujin et Jisung ne purent s'empêcher de s'esclaffer. Leur ami, pourtant très porté sur le sexe, en était toujours au point mort niveau relation, et il commençait à désespérer.
— Tu vas trouver, Lix, tenta de le rassurer Jisung. Faut dire qu'en ce moment avec la tonne de travail qu'on a sur le dos, on a pas trop le temps.
— Dis celui qui a le beau-frère le plus canon de l'univers à portée de main.
— À portée de main, mais pas toujours accessible.
Il grimaça, cette discussion lui rappelait ô combien il était difficile de trouver un instant d'intimité avec son amant depuis plusieurs jours. Ils avaient pu profiter d'une partie de jambe en l'air dans la voiture, mais ce n'était pas toujours possible ou pratique, et plutôt délicat. Et puis, les semaines passaient à une vitesse folle, il n'y avait pas beaucoup d'occasions pour se détendre vraiment.
— Allez, demain ce sera mission trouver un beau brun ténébreux pour toi, dit Ryujin.
Felix minauda, mais il avait l'air satisfait.
— Donc on va dans un bar gay ? demanda Jeongin, un sourcil haussé.
— Oui, t'as tout compris.
— Donc Felix peut pécho, toi aussi, Jisung aussi, mais pas moi ?
La jeune femme le fusilla du regard. Comme si Jeongin était en reste… Il n'avait pas besoin de sortir pour faire des rencontres, il était adepte des applications et discutait avec pas mal de filles. Il n'avait rien à envier à personne.
— Pour une fois, faisons plaisir à notre pauvre Felix en manque. Peut-être qu'il finira par arrêter de nous casser les oreilles avec ses jérémiades.
— Dis comme ça, j'accepte le deal.
Ryujin et Jeongin se tapèrent dans la main. Leur ami boudait toujours, mais ses lèvres se courbaient en un petit rictus qu'il tentait de retenir.
Ils quittèrent le campus et tout naturellement Jisung retrouva Minho qui l'attendait plus loin. Quand il grimpait dans sa voiture et que leurs regards se croisaient, il avait l'impression d'être l'héroïne d'un drama, et ça lui plaisait. Cet homme le faisait se sentir spécial de bien des manières. Il n'avait pas forcément besoin de parler et de le complimenter pour qu'il se sente validé. Ses yeux parlaient pour lui, son toucher le trahissait. Il savait à quel point Minho le trouvait beau, à quel point il aimait son corps, son style vestimentaire aux antipodes du sien, à quel point il le trouvait intéressant et intelligent. C'était la première fois qu'il se sentait aussi confiant avec quelqu'un et même si leur relation était étrange, qu'il ignorait si elle était plus que physique, il adorait la vivre.
— J'ai envie de t'emmener quelque part, annonça l'homme.
Jisung fronça les sourcils.
– Où ça ?
— C'est une surprise.
La voix de son amant était particulièrement suave et son ventre se tordit. Peut-être allaient-ils retrouver une chambre d'hôtel en secret pour profiter d'un peu d'intimité ? Jisung en mourait d'envie et il pria pour que ce soit le cas. Le manque se faisait ressentir, comme un vide infini à l'intérieur de lui qu'il devait à tout prix combler. La nuit, il rêvait des mains de Minho parcourant son corps, de sa bouche aventureuse goûtant à sa peau chaude. De son sexe profondément enfoui en lui qui lui procurait un immense plaisir. Il avait hâte. Très hâte. Leur proximité lui manquait et il savait que la retrouver lui ferait le plus grand bien, que ce serait explosif.
Dans la jungle routière de Séoul, il resta silencieux, les yeux rivés sur les voitures alentour et les buildings qui défilaient. Le petit sourire collé à son visage ne partait plus. C'était comme s'il était ancré là pour toujours, figé dans le marbre.
— On y est presque.
L'adrénaline se diffusa dans ses veines, son cœur se mit à battre plus fort et son bassin fut envahi d'une agréable chaleur. Son corps tout entier se préparait à l'extase.
Ils arrivèrent près d'un immense bâtiment et Minho bifurqua sur la droite, jusqu'à pénétrer dans un parking souterrain. Et là, lorsque Jisung comprit que ce n'était pas un hôtel mais un gigantesque centre commercial, son euphorie s'évapora. Il déglutit et tourna la tête vers Minho, comme pour chercher des réponses sur son visage toujours enjoué. Il ne comptait pas coucher avec lui, du moins pas tout de suite, et ça le chiffonnait un peu. Il ne comprenait pas pour quelle raison il l'avait emmené jusque là.
Une fois le véhicule garé, Minho en sortit et Jisung suivit, même s'il n'était pas emballé. La situation l'avait mis mal à l'aise d'un seul coup. Il se retrouvait là, avec une envie qui resterait inassouvie et ça le rongeait. Il avait tant besoin de Minho, d'être proche de lui, collé tout contre son corps chaud et en demande du sien…
— Un souci ? demanda l'homme.
Jisung secoua négativement la tête.
— Non, ça va.
— Tu en es certain ?
Il laissa filer un soupir tout en fixant Minho, mais il lui assura une fois de plus qu'il n'y avait aucun problème. Il ne voulait pas discuter de cela maintenant, ce n'était pas l'endroit pour faire une scène et il avait peur de passer pour un gamin capricieux. Ce qu'il ressentait pour son beau-frère était de plus en plus flou et il ne voulait pas s'exprimer sur un coup de tête.
Minho lui adressa un petit signe de tête pour l'inviter à le suivre et il grimpèrent dans l'ascenseur. Le silence était pesant. Mais quand Jisung sentit ses doigts se glisser sur sa main pour la frôler, un puissant frisson lui parcourut l'échine. Il déglutit, essayant de garder son calme et de ne pas se laisser emporter par la passion qui le consumait peu à peu. Juste un baiser, juste une caresse… Il aurait tout donné pour se pendre à son cou et l'embrasser à en perdre haleine.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et ils arrivèrent sur un grand hall scintillant, là où de nombreuses personnes flânaient devant les vitrines des magasins. Un centre commercial, mais pourquoi ? Jisung ne comprenait toujours pas ce qu'il faisait ici, pourquoi Minho l'emmenait dans un tel endroit comme si cela allait lui faire plaisir. Oui, il était toujours heureux de passer du temps avec lui, mais il avait surtout besoin d'intimité.
Minho l'invita à avancer dans la grande allée, il avait l'air de savoir où il voulait aller. Jisung ne dit rien, il marcha à côté de lui sans demander quoi que ce soit, mais en observant tout autour de lui. C'était étrange de passer un tel moment avec son amant, à la vue de tout le monde, hors de l'appartement ou de la concession. Il se rendait compte que leur relation se résumait vraiment à du sexe, rien de plus. Que partageaient-ils à part cela ?
Ils s'arrêtèrent devant une enseigne de multimédia et Jisung se tourna vers Minho, l'interrogeant silencieusement du regard.
— C'est là où je voulais t'emmener.
— Oh…
Il cligna des yeux à plusieurs reprises. De l'extérieur, il était facile de constater que la boutique était spacieuse.
— On entre ?
Jisung accepta et ils pénétrèrent à l'intérieur. Il y avait tant de choses qu'il ne savait plus où donner de la tête. Entre les ordinateurs hors de prix, les différents téléphones exposés sur plusieurs rayons, les tablettes et les appareils photo… Il suivait Minho sans rien dire, ses yeux parcourant chaque produit avec attention. En réalité, il adorait la technologie, mais il se freinait car même s'il avait de l'argent et des économies, il ne voulait pas dépenser sans compter. Il aurait eu envie de se payer la dernière caméra sur le marché, mais pour le moment il se contentait de ce qu'il avait. Et puis il préférait garder ce qu'il avait de côté pour plus tard, au cas où il devait déménager ou se rendre dans un autre pays pour travailler ou continuer ses études.
— La tienne date un peu il me semble ?
Jisung fronça les sourcils.
— Ta caméra, continua Minho.
— Euh, un peu mais…
— Laquelle est la meilleure parmi celles-ci ?
Il lui montra le rayon d'un geste de la main et Jisung resta figé, peu sûr de ce qu'il devait comprendre. Minho n'allait quand même pas lui demander d'en choisir une pour la lui payer ? Il ravala sa salive et considéra les différentes caméras présentées avant de reposer les yeux sur son beau-frère. Ce dernier pencha légèrement la tête sur le côté.
— Ne fais pas ton timide, rit-il.
— Mais Minho…
— Ça me fait plaisir.
Il l'avait interrompu, et Jisung ne savait plus où se mettre. Un sentiment étrange se souleva en lui, mélange de gêne et de satisfaction. Le fait que Minho pense à lui faire plaisir de cette manière le surprenait et signifiait beaucoup. Ses joues devinrent brûlantes et il baissa la tête dans l'espoir de dissimuler son état. Cette attention toute particulière le touchait en plein cœur.
— C'est…
Il n'arrivait pas à s'exprimer, c'était au-delà de ce qu'il imaginait.
— Tu as très bien travaillé pour les vidéos de présentation, j'en suis amplement satisfait alors je pense que tu mérites un petit supplément.
Jisung le remercia d'une toute petite voix. Il appréciait le compliment, peut-être plus que de recevoir quelque chose de matériel. Si Minho était content du travail qu'il avait fourni, c'était la plus belle des récompenses. Et puis, au vu des prix, même s'il savait très bien que l'homme pouvait tout lui payer, il se sentait terriblement mal à l'aise. Les sommes étaient conséquentes et il n'avait aucune envie d'abuser.
— Allez, tu t'y connais certainement plus que moi, alors je te fais confiance pour choisir la meilleure.
Il devait se rendre à l'évidence, Minho était une personne très déterminée, il ne lâcherait pas l'affaire avant qu'il ait choisi une caméra. Alors Jisung prit le temps de regarder chaque modèle, chaque fonctionnalité, afin de faire le choix le plus éclairé. Puisqu'il était obligé, il devait jouer le jeu. Il aurait pu choisir la moins chère, ou celle entre deux, mais il savait que Minho n'était pas dupe et très intelligent. Il comprendrait, inutile de chercher à le tromper.
Après plusieurs minutes silencieuses, un vendeur arriva dans leur direction pour les aiguiller sur un modèle qui répondrait aux attentes du jeune homme. Il expliqua qu'il était étudiant en audiovisuel, qu'il cherchait un objet performant et professionnel, qu'il pourrait utiliser dans le cadre de ses études mais aussi pour un éventuel travail.
— Quel est votre budget ? demanda l'homme.
— Illimité, répondit Minho.
Le vendeur esquissa un large sourire, visiblement ravi de l'apprendre.
— Mais ce n'est pas une invitation à nous vendre la plus chère si elle ne correspond pas à ce qu'il veut en faire, ajouta-t-il.
L'homme acquiesça et leur présenta plusieurs caméras en expliquant toutes les fonctionnalités et particularités. Après un long moment passé à l'écouter et à le regarder faire ses quelques démonstrations, Jisung s'était décidé. Il lança un coup d'œil à Minho qui l'encouragea à s'exprimer. Il arrêta son choix sur une caméra 4K avec un trépied et un microphone qui valait une petite fortune.
Quand Minho sortit sa carte bancaire à la caisse, il se sentit encore plus embarrassé. Il avait la sensation de profiter de lui et de son compte en banque. Pourtant, il était heureux de cette attention, parce que cela prouvait qu'il s'intéressait à lui et à ce qu'il aimait. Finalement, peut-être était-ce mieux que de passer deux ou trois heures à l'hôtel à s'envoyer en l'air. Ça n'allait pas dissiper l'envie de passer un moment en tête à tête avec Minho, mais c'était différent. Pour une fois, Jisung eut la sensation de compter d'une tout autre manière aux yeux de son amant.
Ils quittèrent le magasin, le jeune homme tenant son paquet entre les bras comme un trésor précieux que personne ne devait dérober.
— Merci beaucoup, murmura-t-il.
— Je te l'ai dit, ça me fait plaisir.
— Tu n'étais pas obligé, c'est vraiment énorme comme présent, et je sais pas comment je pourrais te remercier.
— Juste "merci" me suffit. Je ne le fais pas pour avoir quelque chose en retour, ne te méprends pas. Je veux juste que tu profites de ce cadeau.
— J'en prendrai grand soin, sois-en sûr.
— Je n'en doute absolument pas. Tu es soigneux avec les choses que tu aimes.
Ils échangèrent un regard, un sourire, puis plus un mot. Ils regagnèrent le parking pour retrouver la voiture. Jisung gardait son nouveau bien avec lui, le regard perdu sur la ville engloutie par l'obscurité alors qu'il voyageait dans ses pensées.
La sensation de gratitude l'envahissait alors qu'ils roulaient dans les rues illuminées de Séoul. Il se sentait reconnaissant envers Minho, non seulement pour le cadeau matériel, mais aussi pour l'attention et la considération qu'il lui accordait. Malgré la complexité de leur relation, il réalisait à quel point cet homme comptait pour lui, au-delà de leurs moments intimes. C'était bête à admettre, mais il ressentait une forme d'attachement tout particulier pour lui. Et c'était autant libérateur que terrifiant. Il y avait encore des zones d'ombre à explorer mais il se sentait prêt à affronter les défis qui se présenteraient face à lui.
De retour à l'appartement, Jisung ne parvenait pas à descendre de son petit nuage. Il se sentait vraiment apprécié par son amant, et valorisé. Cette attention qu'il avait eue envers lui était sans doute une preuve de son implication dans leur relation. Il cherchait à lui faire plaisir, et ça ne passait pas par le sexe. Il posa le paquet dans l'entrée pour se déchausser et ôter sa veste qu'il rangea dans l'armoire, tout comme Minho. Quand il se retourna, Dayoung arrivait, et ses sourcils froncés le firent déglutir. Elle semblait contrariée, peut-être même un peu en colère, et Jisung fit un pas en arrière lorsqu'elle arriva à leur niveau.
— Vous êtes rentrés tard, dit-elle d'un ton sec.
Minho jeta un regard en direction de Jisung puis consulta sa montre.
— Pas beaucoup plus tard que d'habitude.
Sa réponse lui fit davantage plisser les yeux avant qu'elle ne les pose sur le sac que Jisung avait mis dans un coin.
— Vous êtes allés quelque part ? Qu'est-ce que c'est ?
Jisung ne sut pas s'il devait répondre, alors il se tourna une fois de plus vers son amant pour chercher de l'aide auprès de lui. Mais Minho restait de marbre. Dayoung fit un pas en avant afin de se pencher au-dessus du paquet dans l'espoir d'en apercevoir le contenu.
— Tu avais besoin de quelque chose ? demanda-t-elle.
— Je l'ai emmené voir les caméras, et je lui en ai payé une, intervint Minho.
Il attrapa le présent de Jisung pour le lui confier. Dayoung ne se sépara pas de son air contrit, observant tour à tour les deux hommes qui restaient silencieux.
— Vous auriez pu me prévenir, râla-t-elle d'une petite voix. J'ai vraiment l'impression de faire partie du décor en ce moment.
Jisung eut envie de disparaître sur le champ. C'était bien la première fois qu'il voyait sa demi-sœur aussi contrariée, peut-être même envieuse. Il comprenait sa peine, elle faisait tant d'efforts pour que tout se passe bien dans son mariage qu'elle devait en avoir assez de l'indifférence de Minho. Mais d'un autre côté, cette union ne représentait pas l'amour, et elle ne pouvait pas exiger de son époux quelque chose qu'il ne voulait pas et ne pouvait pas lui offrir.
— C'est pas pour une fois…
— Si ! Je suis là à attendre comme une idiote, tu aurais pu m'envoyer un message, histoire que je sache à quoi m'attendre.
Minho lâcha un lourd soupir tout en levant les yeux au ciel.
— Arrête un peu, lança-t-il avant de se mettre en marche pour rejoindre la pièce de vie.
Dayoung le suivit d'un pas déterminé et Jisung resta planté en plein milieu du couloir avec sa caméra entre les bras. Il ne savait pas comment réagir, c'était la première fois qu'il assistait à une dispute de couple et ça le mettait terriblement mal à l'aise. Tout lui revenait en pleine figure ; il se sentait coupable d'être l'amant de son beau-frère, de trahir sa demi-sœur et de risquer de décevoir tout le monde avec son comportement. Si ses parents apprenaient une telle chose, ils seraient déçus et furieux. Il jouait un jeu dangereux et incertain, où il ne pouvait pas assurément gagner. Il y avait trop de paramètres à prendre en compte, trop de stratégie à élaborer et il n'était clairement pas entrainé pour cela. Mais en même temps, il ne voulait pas tout arrêter, il ne voulait pas perdre ce que Minho et lui étaient en train de vivre. Il ne pouvait pas envisager de passer à autre chose.
— Tu es mon mari, tu pourrais te montrer un peu plus impliqué !
— Que je sois ton mari ne te donne aucun pouvoir sur moi. Tu n'as pas d'exigences à avoir me concernant.
— Tu as dit oui, je te rappelle ! Tu t'es engagé dans cette relation !
— Et ?
Un silence s'installa et Jisung ferma les yeux un court instant. Il avait envie de venir au secours de Minho, mais il ne pouvait pas. Ces affaires de mariage n'étaient pas les siennes, il ne devait pas intervenir et prendre parti au risque de se mettre son amant et sa demi-sœur à dos. Ça ne le regardait pas.
— Ça serait pas mal de faire des efforts de ton côté.
— Fous-moi la paix.
— Minho…
Jisung entendit la porte-fenêtre s'ouvrir et se fermer, et il en déduisit que son beau-frère s'était éclipsé sur la terrasse pour fumer. Il ne voulait pas rester seul avec Dayoung, alors il préféra fuir dans sa chambre.
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