Chapitre 9.

— Salut, me dit Josh d'une voix grave et confiante.

— Je peux t'aider, je demande étonné par sa présence près de moi. Ni Tania, ni ta soeur, ne sont avec moi, si c'est ce que tu veux savoir.

— Non, je t'ai vu en passant de l'autre côté de la rue. Je suis passé te dire bonjour.

— Bien. Bonjour, alors, je lui répond sèchement.

Je ne sais pour quelle raison il a ressenti le besoin de venir me saluer mais je veux qu'il se trouve partout, sauf près de moi. Sa présence me donne des frissons et m'irrite à la fois. Je le détail discrètement, il est encore plus beau que la dernière fois, à la lumière du jour. Il est d'une beauté à vous faire tomber votre cul par terre, à vous déstabiliser et vous désarmer simplement en vous lançant un regard. Je ne suis pas prête. Je ne veux pas me sentir déstabilisé rien qu'en posant mes yeux sur lui.

— Je peux m'assoir ? il me demande.

— Si j'avais eu envie de compagnie, j'aurai certainement appelé quelqu'un d'autre que toi, je lui répond tendue.

— Ne sois pas si désagréable ma belle, tu gâches ta beauté en fronçant tes sourcils.

Je gâche ma beauté en fronçant mes sourcils ? C'est la seule chose qu'il est trouvé à dire ? Est ce qu'il est sérieux ? Il doit comprendre mes pensées en regardant mon visage et la tête que je suis en train de lui tirer. Non, mais franchement.

— Pour quelqu'un qui ne parle soit disant pas beaucoup, tu es bien entreprenant. Tu ne m'as vu qu'une seule fois, qu'est ce qu'il te permet de venir t'asseoir à ma table et surtout traverser toute une rue pour me saluer ? Qu'est ce qu'il ne va pas chez toi ?

Mon ton est sec et triste à la fois. Je regrette immédiatement de lui parler d'une telle façon. Ce n'est pas du tout mon genre d'habitude, je n'aime pas agresser les gens par simple envie, mais comme je le disais... il me déstabilise.

— Désolée. Je ne voulais pas être impolie. C'est juste, que je suis un peu à crans ces temps ci.

Être à cran c'est peut dire, lorsqu'un parfait inconnu qui ressemble à un mannequin se pointe à votre table, alors que vous vous sentez coupable rien qu'en le regardant. Je ne devrai pas le trouver beau et je ne voudrai pas apprendre à le connaître si j'avais aimé véritablement James. Pour autant, je ne doute pas de l'amour sincère que j'éprouvai à son égard. Qu'est ce qu'il ne va pas chez moi, putain ?

— Je ne voulais pas t'importuner en venant ici. Mais, puisque c'est comme ça, je vais te laisser tranquille. Excuse-moi, pour le dérangement. Je voulais simplement te saluer parce que pour je ne sais quelle raison, ma soeur et sa meilleure amie t'adore.

Cette fois ci, il n'est plus aussi agréable qu'il y a quelques minutes. Ça peut se comprendre. Sur ces mots, il range la chaise qu'il avait sorti et me tourne le dos. À cet instant, je prend mon appareil poser sur la table et le photographie à plusieurs reprise en mode rafale. Sa démarche est rapide et saccadée pour exprimer le mécontentement que je lui ai causé. Il tourne un moment son visage vers moi, comme s'il attendait quelque chose de ma part et je continue de le photographier. Je m'en fiche qu'il puisse me voir, je ne m'arrête quand même pas. Et, il me sourit. Un sourire a faire fondre la glace. Il dégage tant de luminosité, rien qu'en étirant sa bouche. Je suis étonnée par tant de beauté. À cet instant, je baisse immédiatement mon appareil et lui lance un regard assassin. Il sourit encore et s'en va pour de bon cette fois.

Je ne tarde pas à quitter la terrasse non plus. Modifier mes photos va me prendre du temps ce soir, il y en a des tonnes. Devant mon ordinateur, je regarde chaque image et je suis plutôt fière de moi. J'aime prendre les gens par surprise, quand ils s'y attendent le moins, parce que c'est comme ça que les photographies ressortent plus belles. Aucun artifice, aucun faux semblants. Tout est simple, vrai, naturel.

Je referme mon ordinateur, lorsque quelqu'un vient taper à ma porte. J'ouvre, pour découvrir Tania, un grand sourire aux lèvres.

— Ce soir, un petit resto ça te dit ? me demande t-elle.

— Non, pas ce soir, je suis fatiguée. Demain soir, plutôt ?

— Pas de soucis. Je te laisse te reposer. Je vais faire de même. On se voit demain matin.

Je referme ma porte et retourne à mon ordinateur. Mes yeux s'arrêtent sur les photos volées de Josh. Je regarde ses photos à en m'en donner mal à la tête et comme je ne l'ai pas sur mon compte Instagram, je peux poster la photo de lui. Il est de dos et on ne reconnaît pas que c'est lui, je ne suis pas bête de là à l'afficher alors que Tania à mon compte. Une légende accompagne la photo, où il est simplement vêtu d'un jean slim noir, d'un sweat à capuche gris et de baskets assorties à son haut. « Un homme parmi tant d'autres, se promenant dans les rues de Paris... »

J'aurai une raison bien particulière dorénavant pour ne pas l'avoir sur les réseaux sociaux. Lui, qui pense que je le déteste, me prendrait pour une folle, s'il verrait cela.

La sonnerie de mon téléphone retentit, me faisant sursauter.

— Allô, papa ?

— Bonjour ma fille. Comment tu vas aujourd'hui ?

Je lui explique que tout va bien, que je me plais vraiment ici et que tout s'arrange au fur et à mesure que les jours passent. Il est rassuré lorsque je lui annonce que Laura, ne va pas tarder à me rejoindre. Mon père a une confiance aveugle envers mon amie. Il me raconte ses journées au travail, sans ne jamais oublié de me dire que je lui manque terriblement. Il me manque aussi. Nous parlons encore de tout et de rien, jusqu'à ce qu'ils doivent raccrocher pour répondre a un appel important.

J'ai les larmes aux yeux en pensant à mon père, qui se retrouve seule dans cette grande ville, qu'est Londres. Il me manque beaucoup, mais je ne suis pas prête à écourté mes vacances ici. J'ai l'impression que ma vie là bas n'est plus qu'un lointain souvenir, pourtant je dois bien me mettre en tête que mon retour est inévitable. Je ne peux pas fuir éternellement, même si ce n'est pas réellement ce que je suis en train de faire. Je vais devoir retourner à Londres, reprendre ma routine habituelle, boulot, dodo. Rendre visite à James et aux autres personnes qui comptent beaucoup pour moi.

Ce qui me frappe à cet instant, c'est que je n'ai même pas prit la peine de prendre des nouvelle de sa famille. On s'est toujours très bien entendu et ils doivent être blessés de voir que je les ai complètement oubliés après son décès. Je ne veux pas qu'ils m'en veuillent. Je prends mon téléphone et envoi un texto à la mère de James. Je n'ai pas la force de l'entendre me parler, l'écouter pleurer et me dire à quel point son fils lui manque. Je suis peut être lâche, mais je ne pourrai certainement jamais supporter cela.

Brianna : Bonjour, madame Cole. C'est Brianna. Je suis désolée de pas vous avoir donner de mes nouvelles plus tôt et de pas en avoir pris des votre non plus. Je n'en avais pas le courage. Je n'imagine pas à quel point cette épreuve doit être dur pour vous. Je pense à vous et vous embrasse très fort. Soyez courageuse, c'est ce qu'il aurait voulu.
À très vite.

Mon message est assez ridicule lorsqu'on pense que je viens de l'envoyer à une mère qui a tout juste perdu son fils. Mais, je ne sais quoi lui dire d'autre. Si je m'écoutais, je ne prendrai plus jamais de ses nouvelles, et je la laisserai dans la partie de mon passé aussi. Ça serait cruelle de ma part. Mais, devoir lui parler ne me fait souffrir que d'avantage. Il faut avant tout que je pense à moi. Il faut que je continue d'avancer. Parce qu'il a bien une chose que la vie m'a apprise, c'est qu'elle finit toujours pas nous rattraper.

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