Chapitre 1.
Quelques heures plus tard, je descend de l'avion et respire enfin l'air frais de l'extérieur. Mon paquet de cigarettes à la main je me dirige vers la sortie de l'aéroport à la recherche de ma dose de nicotine, qui cela étant dit est bien méritée après cette longue journée désastreuse.
L'aéroport Paris Charles de Gaules, est immense ce qui complique ma recherche pour sortir d'ici. Une passante du même vol que moi se trouve à mes côtés. Je l'interrompe pour lui demander son aide.
— Excusez-moi de vous déranger, pourrez vous m'indiquer la sortie s'il vous plaît ?
— Vous n'étiez jamais venu ici, me répond elle en riant.
— Et bien non, c'est la première fois pour moi. Je vie sur Londres. Ma mère est française et c'est la première fois en vingt trois ans que je viens en France, ironique non ?
Elle aurait pu m'amener si elle était restée avec nous. Au moins elle m'aura appris une chose.
— Je me disais que vous parliez plutôt bien le français pour une étrangère. Vous allez voir, Paris est une belle ville.
La ville des amoureux, dit-on.
— Oui, seulement lorsque nous sommes pas seuls.
Son ton est ironique, pendant que mon coeur en prend un coup. La ville des amoureux, Paris, devait accueillir un couple d'amoureux transis jusqu'à ce que la mort vienne les séparer. En y repensant, c'est une situation bien ironique lorsqu'on pense que nous nous disions cela toute la sainte journée « jusqu'à ce que la mort nous sépare » elle s'en est chargée plus tôt que prévue, à mon grand désespoir.
Triste vie.
— On a oublié de faire les présentations. Je m'appelle Tania.
— Et moi, Brianna, lui répondis-je d'un sourire sincère aux lèvres.
— Mon taxi est là. Si tu ne sais pas trop quoi faire, tu peux m'appeler. Je te donne mon numéro, ne te gêne surtout pas. J'adore me faire de nouveaux amis.
— Merci beaucoup, à très vite.
Tania m'a l'air d'être de bonne compagnie. Je l'appellerai certainement dans les prochains jours. Posséder une connaissance dans cette grande ville n'est pas de refus, elle pourra m'aider à visiter et peut être que grâce à elle je vais pouvoir me faire de nouveau amis aussi. Un voyage est toujours plus agréable lorsque nous sommes pas tout seul.
Je commande un Uber à l'aide de mon application, télécharger sur l'AppStore, puis j'envoie un message rapide à ma meilleure amie Laura. Je sais qu'elle s'inquiète beaucoup pour moi ces jours ci, même si je ne veux pas qu'elle le fasse. Si il y a bien quelque chose dont je n'ai pas envie, c'est que les gens s'inquiètent pour moi. Ça peut paraître mal placé mais j'aimerai simplement qu'ils me laissent tranquille reprendre ma vie en main. Ce ne sont pas eux qui ont tout perdu en une putain de fraction de seconde.
Laura est ma meilleure amie depuis presque toujours maintenant, nous ne nous sommes jamais quittés. Nous avons eu des tonnes d'amis différents, mais nous, nous avons toujours été le noyaux dur. Jamais l'une sans l'autre, c'est de cette façon que l'on peut définir notre amitié.
Brianna : Salut, ma chérie. Je suis arrivée à Paris. Tout se passe bien pour le moment, j'ai même rencontré quelqu'un, elle s'appelle Tania, elle m'a laissé son numéro au cas où j'aurai besoin de compagnie. Je ne veux toujours pas parler de lui, je t'en prie. Rejoins moi, si tu peux. Tu me manques déjà, je t'aime.
Cinq minutes plus tard mon Uber arrive, j'indique l'adresse de mon b&b au chauffeur et me laisse glisser sur la banquette arrière, un petit moment de répit. Mon téléphone sonne indiquant un message. C'est Laura.
Laura : Coucou. Je suis contente que tu ailles bien, je m'inquiète beaucoup pour toi. Essaie de m'appeler quand tu peux. J'essaierai de prendre des congés. On se tient au courant. Je t'aime à plus tard.
Laura est la soeur que je n'ai jamais eu. Aussi loin que je m'en souvienne elle a toujours été présente dans ma vie. Je m'estime heureuse, d'avoir reçu un tel cadeau de la vie. Depuis toute petite, nous avons partagés tous les moments importants de notre vie ensemble et encore aujourd'hui nous partageons tout, mais pas ça... pas sa mort. Je ne veux la partager avec personne d'autre, les gens souffrent déjà pour que je leur rajoute ma peine en plus sur les épaules, et je ne veux pas faire cela.
James aussi a été présent dans ma vie pendant de longues années, il a partagé lui aussi tous les moments importants que j'ai pu connaître, mais là il est l'heure de le laisser filer vivre sa vie dans un coin tranquille du paradis. On se retrouvera, j'en suis sûr, mais pour le moment je me dois de continuer à vivre. Si ce n'est pas pour moi, je dois le faire au moins pour lui. Avec James, nous avons toujours parlé de chose comme ça, qu'est ce que l'on ferait si l'un de nous venait à disparaître, à chaque on en revenait à la même conclusion, même si la perte de l'autre nous faisait atrocement souffrir, il fallait que l'on continue à avancer, il fallait qu'on s'ouvre à d'autres gens et nous nous étions donnés l'interdiction formelle de passer le restant de nos jours seuls. Aujourd'hui, pendant cette épreuve je me dis que nous avions raison de se promettre ce genre de chose mutuellement, sans ça, je n'aurai jamais eu le courage de lui tourner le dos si vite. Je peux paraître froide aux yeux des gens et insensible à sa disparition, mais si je ne le fais pas aujourd'hui, je ne le ferai certainement jamais.
Assise à l'arrière du Uber, je regarde le ciel gris et hoche la tête.
J'honorerai notre promesse, tout ira bien. Sois en paix, mon amour.
Quelques temps plus tard, nous entrons dans Paris. J'admire la vue et me laisser reculer sur mon siège. Les voitures roulent rapidement à nos côtés, les gens sur les trottoirs marchent d'un pas décidés et la vue est plus magnifique que jamais. Pourtant, tous ces gens ne regardent pas la beauté qui se présente devant eux comme moi je la regarde. Certainement parce que eux, vivent ici, contrairement à moi. J'ai hâte de visiter toute cette grande ville à pieds afin de prendre le temps d'admirer chaque monument qui se présente à moi. Nous nous éloignons un peu afin de rejoindre mon bed and breakfast. Nous avions décidés de se retirer un peu de la ville afin d'avoir un peu de tranquillité. Ils ne nous faut que quelque temps afin d'arriver à mon logement. Je salue le chauffeur et rentre dans la bâtisse là où une dame m'attend.
— Bonjour, me dit-elle.
— Bonjour, il y avait une réservation au nom de Blaine s'il vous plaît.
— Je regarde tout de suite.
Je la vois chercher mon nom sur son écran d'ordinateur, et j'aperçois à la tête qu'elle fait qu'elle ne me trouve pas. Et, je comprends... c'est James qui s'était chargé de la réservation...
— Regardez plutôt au nom, de James... James Cole.
Mon coeur se serre lorsque je prononce son nom à haute voix. Il me manque déjà tellement.
Tu ne pouvais donc pas être prudent ?
— Ah oui, vous voilà ! Une chambre de deux c'est bien ça ?
— Oui, merci.
— Sans indiscrétion mademoiselle, votre ami n'est pas avec vous ?
— Non, malheureusement il n'a pas pu venir avec moi. Ce n'est pas grave, c'est plus excitant comme ça.
J'essaie de rire avec elle, mais le son qui sort de ma bouche doit paraître tout sauf vrai. Elle me regarde avec un sourire triste et me donne les clefs de la chambre.
— C'est au troisième étage, la chambre au bout du couloir a droite. Je vous souhaite une bonne installation. N'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit et redescendez plus tard pour que je puisse vous faire visiter le reste.
— Merci M'dame, bonne journée.
Je monte au troisième étage, ma petite valise à la main et me dirige vers ma chambre. Sa maison ressemble plus à un château qu'à une maison, et elle est d'une beauté époustouflante. Toute rénovée et décorée de nouveaux meubles plus beaux les uns que les autres. Tous les murs sont entièrement blancs ce qui donne encore plus de profondeur aux pièces diverses.
Arrivée dans ma chambre, je dépose mes affaires à l'entrée et inspecte la chambre. Elle est propre et sa décoration très épurée. Il y a un lit blanc bien assez grand, avec une table de chevet, en face de lui une télé écran plat, des rideaux gris clairs accrochés aux fenêtres, un petit bureau collé au mur, et une petite salle de bains. Rien de plus, rien de moins. Très suffisant pour moi toute seule.
Après cette longue journée, je m'allonge sur le lit entièrement habillée, je mets mon téléphone en charge en le posant sur la petite table de chevet beige, avant que le sommeil ne m'emporte quelques minutes plus tard m'emmenant rejoindre de l'autre côté, mon cher et tendre amour
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