Ça n'est pas vraiment agréable de se faire couper par une de ses meilleures amies.
Déjà psychologiquement ça fait mal. Enfin ça, ça serai si j'étais en mesure de ressentir le traumatisme. Pour ma part c'est surtout physique.
Et difficile d'accès, vu que c'est dans le cou.
La blessure en elle-même n'est pas grand chose, elle n'est pas très profonde et n'a touché aucun point mortel. Somme toute, c'est superficiel.

Oui. Aussi superficiel que la blessure de Khal Drogo avant qu'elle ne s'infecte et qu'il ne meurt.
C'est pas facile d'accès le cou quand on est seule et qu'on doit désinfecter. Mais remarquez, j'en ai pas vraiment envie de toute manière.
Cette blessure est une marque.
Elle deviendra une cicatrice.
Elle est et sera pour tous, la preuve que Marine n'est plus.

Je suis toujours elle. Je le sais car je ne ressens rien face a ce que m'a dit Suzy. Et je me sens coupable de ne rien ressentir. Non pas coupable, ça n'est pas le mot, je ne ressens rien face à ce fait et c'est ça le problème, je voudrais vraiment me sentir coupable.
Je me sens coupable de ne pas me sentir coupable ? Vous voyez, c'est compliqué.

C'est peut-être pour ça que je laisse la blessure s'infecter ? Pour éprouvé une quelconque douleur ? Pour remplacé mes sentiments ? Remplir mon cœur de ceux-ci ? De douleur ?
C'est mon point d'encrage. Ma manière de me souvenir que je suis humaine. De me souvenir celle que j'étais. Parce que je suis toujours Marine, j'entends parfois cette petite voix au fond de ma tête qui me dit que je suis un monstre.

Mais elle devient de plus en plus faible et j'ai peur qu'un jour elle disparaisse. J'ai peur de ne plus l'entendre... Peur d'un jour ne plus être assez humaine pour avoir peur de ce que je suis.
Je suis humaine...
Je suis humaine.
Je suis humaine !

[Flashback]

De rage, dès que j'entrais dans son champs de vision, elle brandit son sabre et se précipita vers moi, collant sa lame froide contre la peau fragile de mon cou.

Évidemment je m'y attendais, je savais que nos retrouvailles seraient explosives. C'est pourquoi je ne fit pas semblant d'avoir peur ou d'être surprise, parce que à quoi bon ? Autant qu'elle voit le monstre qu'elle avait en face d'elle. Le monstre qui avait tuer celui qu'elle aimait. Peut-être que si je la dégoûtait assez, elle trancherait ma gorge et ça serait fini.

Mais ça serai lâche de simplement mourir ici. Je ne méritais pas la mort. La mort n'était pas venue me chercher. Même la mort n'avait pas voulu de moi ! Si c'est pas ironique !
Il doit bien y avoir une raison à ça non ?

Peut-être que je suis réellement un monstre.
À voir le regard de Suzy, ça ne fait aucun doute.

Je ne fais même pas attention à ce qu'il se passe réellement, c'est comme si tout autour de moi était un film qui passait au ralenti. Et je vois dans ses yeux une haine profonde... Oui elle m'en veut d'être en vie. Et je la comprends, je me demande moi-même pourquoi c'est moi qui suis ici et pas quelqu'un d'autre. N'importe qui d'autre.

Et en même temps, au fond de ces yeux et dans les tremblement de colère de sa main, je vois aussi qu'elle n'est pas sûre de ses mouvements. Au fond je suis toujours son amie et elle hésite.
Je sens Émilie arrivé et tenter de s'interposer mais lui somme de rester en retrait.
Je dois faire ça seule. Je dois assumer les conséquences de mes actes.

Je sais que Suzy n'aura pas le cran de me tuer, je le vois dans ces yeux, mais elle me déteste, moi, ce que j'ai fais, ma réaction et détestera ce que je suis devenue.
Je sais tout ça mais ça ne me fais rien.

J'espère seulement que me détester lui rendra service, elle semble mal en point. Moralement et physiquement. Si je peux lui offrir un défouloir ça améliorera peut-être la situation ?
Rien ne m'atteins de toute façon, autant en faire profité quelques uns.
Les personnes qui comptaient le plus pour Marine.

Au fond elle est toujours là et vous savez ce qu'elle veut évité par dessus tout ? Être seule avec elle même. Être seule avec moi. Parce qu'elle sait ce qu'il se passera alors. Nous le savons parfaitement.Et vu la souffrance que nous avons enduré, je dois vous dire que je n'ai pas du tout envie que ça se reproduise.

C'est pour ça que je veux rester Marine, c'est pour elle que ces personnes reste autour de moi.
Alors je me pose la question : Qu'est-ce que je ferais à ma place ?
Que ferai Marine face à une Suzy qui lui en veut à mort ?
Est-ce qu'elle s'excuserai ?
Est-ce qu'elle fondrai en larme ?
Est-ce qu'elle tenterai de la calmer ?
S'énerverait-elle ?

La vérité c'est que je n'en sais rien. Et quelque part je suis sûre que Marine ne saurait pas quoi faire non plus dans cette situation.
Je pense qu'elle aurait improvisée selon ses ressentis, elle a toujours été douée pour dire parler et sortir des mots du fond du cœur.
Le problème c'est que moi je ne ressens rien. Je ne peux pas improvisé.
Mais je ne peux pas rester sans rien dire non plus.
Alors je dis la seule chose dont je suis certaine :

- Tu peux m'en vouloir autant que tu voudras Suzy, mais ça ne ramènera pas Gabriel.

Et ces mots enflamment ses yeux. Elle serre le manche de son sabre plus fort alors que la lame s'enfonce lentement dans ma chair.

- Tu crois peut-être que c'est en disant ce genre de choses que tu vas te tirer d'affaire ?! T'imagines quoi ? Que je vais te dire «oui c'est vrai t'as raison, pardon de t'avoir accusé du meurtre du père de mon enfant pas encore né.» ?! Tu crois qu'on est dans une comédie ?? Non ! C'est la vraie vie ! Tout ça c'est réel ! Et Gabe est mort parce que t'as fais la connerie monstrueuse d'acceptée de laisser entrer Michael !! (Des larmes coulèrent sur ses joues) Mais qu'est-ce qui t'as prit enfin ?! Qu'est-ce qui t'as prit d'accepter ce putain de deal ?! Qu'est-ce qui t'as prit de tuer Gabe en sachant ce qu'il représentait pour moi !! Pourquoi es-tu revenue ?!!"

Un mélange de haine et de tristesse dansait gracieusement dans ses yeux. Un mélange que j'enviais énormément et qui m'hypnotisa un instant, fasciné par ce spectacle pourtant si naturel.
Elle l'avait dit.

Je ne savais pas si elle avait dit absolument tout ce qu'elle avait sur le cœur, mais dans les grandes lignes ça m'avait l'air assez consistant pour qu'elle s'arrête un moment.

- Je sais. 

Je sais tout ce que tu dis, j'ai déjà passé les événements des centaines de fois dans ma tête. Je suis plus que consciente des actions que j'ai faite et de ce qu'elles ont engendré.Je sais absolument tout ce que tu peux ressentir malgré mon manque d'émotions, car j'ai passé une éternité à envisagé toutes les possible conséquences à mes actes. La manière dont les gens proches de moi réagiraient, ce qu'ils diraient, feraient, penseraient, deviendraient. Je connais absolument toutes les possibilités. Je sais.

-Je suis désolée que mes choix ai entraîné ces conséquences. C'était loin de tout ce que je voulais. Tu peux continuer à me haïr si c'est ce que tu souhaite, mais je te le répète, ça ne ramènera pas ce qui a été perdu. Tu devrais plutôt te réjouir de ce qu'il te reste.

Je ne savais pas quoi dire d'autre que ce que je pensais réellement. Oui elle avait beaucoup perdu dans cette bataille, mais comme tout le monde présent dans cette pièce. Chacun avait une part de responsabilité dans la situation présente. Chacun aurait pu faire quelque chose si on lui en avait donner l'occasion, si il ne s'était pas passer ceci ou cela, si les choses avaient été différentes. Mais les choses sont comme elles sont et personne ne peut rien y changer.

Peut-être avais-je raison de dire ceci ? Peut-être était-ce froid ?
Peut-être.
Elle lâcha son sabre et se rua à l'extérieur.
Avais-je merdé ?

[Retour vers le TURFU !!]

Je me regarde dans le miroir mais c'est comme si je ne voyais rien.
Une voix lointaine me dit qu'avec mes bandages dans le cou je ressemble à Yoonbum. Et je suis confuse un moment car j'ai du mal à déterminé qui est-ce.

Sûrement un personnage de livre ou de série que Marine aimait bien. Ça aussi c'est embêtant. Tout ce qui était important pour elle a perdu toute importance pour moi. Je ne comprends pas l'attachement que j'ai pu avoir pour toutes les choses que j'ai aimé.

La plupart me semble futiles. Quel intérêt de se souvenirs de chaque noms de chaque personnages secondaire sans importance dans chaque œuvres qu'elle avait regarder ou lu ?Quel intérêt de s'attacher à ces personnages ? D'inventer des scénarios très poussé pour leur donner de la profondeur ?

Pourquoi est-ce qu'elle s'intéressait à de si petites choses ? Des petits détails qui ne veulent rien dire pour personne à part pour elle. Des petites choses qui font tout.
Quel intérêt ?

Ça ne lui apporte rien. Ça n'apporte rien à personne. C'est une perte de temps. Et au final une souffrance.
Une souffrance...

Suzy...
Tu souffre toi aussi hein ?
Comme Marine...
Dîtes-moi... Quel intérêt d'aimer ?

Alors que je me pose cette question je sens quelque chose se brisé en moi. Je suis surprise qu'il y ai encore quelque chose à cassé.
Mais j'ai l'impression d'avoir atteint un point de non retour.

Ça fait une semaine que je vis et j'ai l'impression d'avoir plus vécu en étant "morte" que vivante.
Peut-être que c'est ainsi qu'il aurait dû en être. Peut-être que ce qui est mort devrait rester mort.
Est-ce que je peux seulement me considérée comme vivante en ce moment même ?

Une idée me traverse l'esprit. Je baisse le regard et cherche l'objet de mes pensées, sans succès. Je fouille alors dans les tiroirs et tombe sur des ciseaux.
Je les regarde un moment, avant de me dire que ça fera sûrement l'affaire.
En silence je m'adosse contre la porte et me laisse glisser jusqu'au sol, un peu comme une feuille morte tombant d'un arbre.

J'ouvre les ciseaux et regarde attentivement la parti tranchante. Les lames ne sont pas très aiguisé, si je veux être efficace il va falloir y mettre beaucoup de force.
Qu'est-ce que maman disait ? «Vertical pour en finir, horizontal pour de l'attention. »
Ça me ferait presque sourire.

J'aimerai dire que je n'aime pas ce que je vais faire, mais la douleur que je ressentirait avant la fin sera sans doute la seule chose que j'aurais ressenti depuis une éternité et vous n'avez pas idée d'à quel point j'ai hâte !

Tiens ?
Qu'est-ce que c'est ?
Il pleut ?
Une goûte vient de tomber sur mon bras. D'où vient-elle ? Il n'y a rien au plafond.
Ah ? En voilà une deuxième ? Et une troisième ?

Je lâche les ciseaux et les essuie du bout du doigt. D'où vient cette eau ?
Est-ce que...
Non...après tout ce temps je...?
Quelqu'un frappe violemment à la porte, me sortant de ma trompeur.

- Marine si tu sors pas de suite je vais finir par croire que t'es tomber dans le trou !

C'est la voix d'Émilie.
Je me lève précipitamment pour regarder dans le miroir.
Tu...Je pleures ?
Je ne sais pas pourquoi mais entendre sa voix fais redoubler l'intensité des larmes.
Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Marine ?

- Oui oui j'arrive.

Ça n'a duré qu'un instant, les larmes se sont arrêté aussitôt que je les ai essayé et je suis sorti sans que personne ne se doute de rien. Pas même Em.
Mais c'était assez pour me faire réfléchir à ma situation.
Ces larmes étaient un signe qu'il y avait encore de l'espoir.
Tiens bon Marine.