Chapitre 22

"Boum"

Il entendait ce son régulier, son propre cœur se mêlant à ce battement, l'emmenant dans une mélodie douce et mystique. Il en était sûr, maintenant qu'il connaissait l'existence de cette chose, il ne pouvait pas croire que ce n'était pas ça. Le Cœur des Ténèbres se tenait devant lui, en mouvement perpétuel, tournant au-dessus du sol et se déformant lentement à chaque "boum" qui le secouait. Il se souvenait de sa curiosité du début, il avait voulu le toucher, pour voir sa consistance, ce qu'il ressentirait. Et c'était à ce moment que Gouenji était venu du néant et que son rêve avait viré au cauchemar. Il l'avait stoppé dans son geste, l'empêchant de toucher le Coeur. Cela voulait-il dire que lui aussi avait conscience de l'importance de cet artefact ?

Il sentait le sang tambouriner dans ses tempes avec force, il lui suffisait de se saisir de ce Coeur pour mettre un terme à la ségrégation que subissait les Enfants des Ténèbres. Mais un doute subsistait malgré tout dans son esprit, était-ce vraiment la bonne solution ? Ne risquait-il pas de commettre une erreur ? Une petite voix au fond de sa tête lui chuchotait que c'était dangereux, qu'il ne pourrait pas assumer les conséquences de cet acte. Mais une autre voix, plus forte, plus puissante, lui disait de le prendre, s'en saisir, afin de tout régler. Il pourrait endiguer le malheur, faire en sorte que plus personne ne souffre, que le cas de Gouenji ne se répète pas. Il pouvait briser ce cercle vicieux et infernal, une bonne fois pour toute.

Ses doigts tremblaient, sa peau suait et sa vision devenait flou à cause de la pression qu'il ressentait. Il avait face à lui un organisme d'une puissance et d'une importance capitale, qui existait depuis la nuit des temps et prenait son énergie du monde lui-même. Deux avis se percutaient dans sa tête, provoquant des ondes de choc qui lui donnait mal au crâne. Jamais il ne s'était sentit aussi tiraillé, perdu, incapable de faire le choix qu'il jugeait correct. Que devait-il faire ?

Tu peux le faire, c'est pour la bonne cause.

Ca te dépasse, laisse tomber.

Pense à Gouenji, pour éviter que son drame ne se répète.

Tu ne seras pas capable de l'assumer.

Tu es béni par les Dieux, tu as tous les droits.

Tu n'es qu'un humain face à une force ahurissante.

Prends le.

Abandonne.

Vas y.

Recule.

Saisis le !

Ne fais pas ça !

ATTRAPE LE !

Il revoyait Belze, la conversation qu'ils avaient eu, cet espoir qui avait fleuri dans son cœur pour offrir un monde meilleur à ceux qui souffraient. Il voulait changer ce monde, la vision de la population. Il voulait le sortir du Chaos. Il était l'Enfant de la Lumière, béni par les Dieux, il en avait le droit.

C'était son Destin.

L'hésitation disparu, sa vision redevint claire et il cessa de trembler. Avec une assurance qu'il ne se connaissait pas, il tendit le bras, et referma ses doigts sur le Coeur. Il coupa son souffle un instant, comme s'il s'attendait à ce que quelque chose ne se passe, mais rien. Pas de tremblements, ni de monstres surgissant du néant, ou de pièges qui se déclenchent depuis les murs. Il retira lentement le Cœur de sa position centrale, ce dernier battant encore dans sa main, comme si rien ne s'était passé. Au contraire, on aurait même dit qu'il brillait avec plus de force et de vigueur.

– Une seconde...

Il venait de réaliser quelque chose, n'était-il pas le pire des idiots ? Il était dans un rêve, même si tout lui semblait réel et que, pour une raison étrange, il parvenait à faire usage de ses sens, ce qu'il faisait était inutile. Une fois qu'il ouvrirait de nouveau les yeux, il serait les mains vides.

Quel crétin ! Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Pris dans la surprise, la panique et l'euphorie, il en avait totalement oublié ce détail pourtant crucial.

"Tu en paieras le prix."

Une voix d'outre tombe traversa la pièce et le fit frissonner jusqu'au plus profond de ses os, tous ses poils se hérissant d'un coup. Il se tourna pour trouver qui en était à l'origine, mais ne vit que du vide et les statues. Il se fit alors assaillir par des voix venues de tout côté, toutes plus froides les unes que les autres, comme si elles venaient d'un monde si lointain et terrifiant qu'elles en avaient perdu toute humanité.

"La bénédiction des Dieux ne te protégera pas."

"Tu en paieras le prix."

"Le chaos va engloutir ce monde."

"L'équilibre est rompu."

Il posa ses mains sur son crâne, une douleur fulgurante lui vrillait le cerveau. C'est comme si on était en train de lui ouvrir la boîte crânienne pour y insérer toutes ces phrases suffocantes.

"Tu vas payer."

"Tu vas payer."

"TU VAS PAYER."

Il ouvrit la bouche et un hurlement strident lui échappa, la douleur était intenable. Comment pouvait-il autant souffrir alors même que rien de tout cela n'était réel ? Il avait l'impression de revivre son premier rêve, quand la mort était venue le saisir et lui faire croire que tout était terminé pour lui.

Son cri résonna en écho dans l'immense salle vide, et un grincement attira son attention malgré la douleur qui détruisait son intérieur. Il vit alors avec terreur les statues, le regard lumineux, braqué droit sur lui. Toutes, sans exception, le fixait avec jugement, et il se rendit compte que les voix provenaient d'elles. Elles semblaient déjà vivante de base, sculptées avec finesse et précision, mais désormais il se sentait face à de véritables humains. Immense, écrasant, prêt à le faire disparaître s'il osait esquisser le moindre mouvement. Des êtres du passé, anciens, qui jusqu'alors n'avaient jamais levé la main sur ce Coeur Ancestral. Il était ridicule, minuscule, impuissant face à eux.

"Le prix du sang."

"Le chaos."

"L'équilibre doit être restauré."

Il n'allait plus tenir, la douleur était intenable, lui donnant envie de se frapper la tête contre le sol pour la faire disparaître. Il n'en pouvait plus.

– Endou !

Une voix transperca tout le reste, faisant voler en éclats l'assaut brutal qu'il essuyait depuis plusieurs longues secondes. Il se sentit retrouver sa respiration, sa vie, alors que les voix se taisaient. Son esprit et sa tête étaient libérés de l'étau froid qui avait manqué de le tuer. Il voulait se redresser, remettre le Coeur à sa place, mais avant de pouvoir émettre le moindre son, le moindre mouvement, il s'écroula. Telle une marionnette à qui l'on aurait coupé les fils.

Il ouvrit les yeux, de retour dans le monde réel. Il pouvait le sentir, la sensation était différente du rêve, même si ce dernier était horriblement réaliste. Surtout quand il s'agissait de lui faire ressentir la douleur et la mort.

– Mamoru ! Dieu merci tu te réveilles enfin !

Il cligna des paupières, c'était la voix de sa mère qui résonnait à sa droite. Et maintenant qu'il observait un peu plus autour de lui, il pouvait dire que ce n'était pas sa chambre. Où se trouvait-il donc ?

– Mamoru, est-ce que tu nous entends ?

La voix de son père cette fois-ci, peinte de l'inquiétude et de l'anxiété comme c'était rarement le cas.

– Oui, répondit-il la bouche pâteuse.

Il tenta de se redresser, mais tout son corps était endoloris, comme s'il avait reçu des milliers de coups partout. Ses bras le lâchèrent et il retomba lourdement sur le matelas qui le soutenait, le souffle court.

– Vous ne devriez pas bouger, votre corps est loin d'être remis.

Endou se figea, pourquoi entendait-il la voix de Belze ? Il aurait voulu poser des milliards de questions, mais rien ne sortait de sa gorge. Il était exténué, éreinté, et ce n'était sûrement qu'une question de temps avant qu'il ne se fasse happer une nouvelle fois dans le gouffre du sommeil.

– Tout va bien Mamoru, chuchota sa mère en lui prenant la main. Nous n'avons pas eu d'autres choix, tu étais en train de hurler dans ton sommeil et rien ne pouvait te réveiller.

Ce n'était pas possible, son rêve n'avait pas duré assez longtemps pour que ses parents fassent le trajet jusqu'ici, combien de temps avait-il dormi au juste ?

– Vous pensez qu'il va vite se remettre ? demanda son père à l'attention de l'Ancien.

– Bien entendu, il a juste besoin de repos.

– Qu'est ce qui a pu provoquer cela ? questionna sa mère.

– J'en suis pas sûr, mais une trop grande exposition à l'Enfant des Ténèbres pourrait être l'explication la plus plausible.

Non ! S'il disait ça, il allait perdre tous les progrès faits avec sa mère ! Et plus rien ne pourrait jamais être arrangé. Il voulait défendre son ami, assurer que ça n'avait rien à voir, mais il était cloué par le mutisme, la fatigue, l'impuissance.

– Mon dieu, je le savais ! s'exclama sa mère. Je n'aurais jamais dû...

– Ne vous en faites pas, vous n'y êtes pour rien, assura Belze d'une voix douce et conciliante. Votre enfant est têtu, il est difficile même pour nous de comprendre le lien qui unit Lumière et Ténèbre. Mais il dormira quelques jours et tout ira mieux.

Il entendit sa mère sangloter, son père ne rien dire, alors qu'il se débattait avec son propre corps pour se faire obéir.

– Maman..., lâcha-t-il d'une voix rauque.

– Je suis là mon chéri, hoqueta-t-elle à travers ses larmes, je ne laisserais plus rien t'arriver. Je te le promets.

Il tourna la tête avec difficulté et vit la mine déconfite de son père, celle en larmes de son père, et le visage de Belze. Ce dernier, en retrait, lui souriait. Mais pas le genre de sourire rassurant qui réchauffe le cœur. Le sourire qui vous transperce, vous glace le sang, vous fait réaliser que vous avez été manipulé pour un objectif qui n'était pas le vôtre.

"Boum"

Belze bougea doucement ses lèvres pour parler silencieusement, et Endou put très distinctement l'entendre, comme si on lui hurlait dans les oreilles.

Merci.

Il le vit, caché dans les longues manches de l'Ancien, le Coeur noir qui continuait de battre. Mais il avait perdu son éclat, sa lueur. Il n'était plus qu'un amas terne, qui battait sans conviction. Pourquoi ? Comment était-ce possible ? Ça ne devrait pas être ici ? Toutes les questions se bousculèrent dans sa tête, mais il n'eut le loisir d'en poser aucune, car il bascula de nouveau en arrière et s'effondra, la fatigue le saisissant à pleines mains.

Ce furent les pires jours de sa vie. Il oscillait entre le réveil et le sommeil, la conscience et l'inconscience. Il ne savait jamais l'heure, le jour, s'il faisait jour ou nuit. Il était déboussolé, perdu, incapable de joindre qui que ce soit. Ses parents se relayaient à son chevet, l'aidant à boire et se nourrir quand il n'en avait pas la force. Cette dernière excursion dans son rêve l'avait chamboulée à un point qu'il n'aurait jamais imaginé, c'est comme si tout son être avait été vidé d'énergie, et qu'il n'arrivait pas à récupérer. Était-ce cela, le prix qu'il devait payer pour son crime ? Lui qui avait osé poser la main sur quelque chose qui le dépassait de loin, de très loin. Il avait été arrogant, croyant pouvoir aller contre le monde et ses lois. Et maintenant c'était Belze qui possédait le Coeur des Ténèbres. Belze qui n'avait certainement pas de bonnes intentions. Pourquoi ne l'avait-il pas vu plus tôt ? Comment avait-il pu se faire avoir aussi aisément ? Il voulait sortir, retrouver sa vitalité, voir Gouenji. Il devait lui parler, s'expliquer. Tout ça lui rongeait son propre cœur.

- Tout ira bien mon chéri, tu vas finir par te rétablir, chuchotait sa mère à son chevet.

Il le voulait oui, plus que tout. Mais chaque effort qu'il fournissait pour ça semblait vain, comme un oiseau à qui l'on a coupé les ailes qui voudraient retrouver l'éclat du ciel et le vent de la liberté.

Il était parfois pris de poussées de fièvres, augmentant la température de son corps, avant de chuter brutalement jusqu'à le faire claquer des dents, comme en plein hiver. Les voix qu'il avait entendues revenaient aussi le hanter, le plongeant dans d'atroces cauchemars ou une fin toujours plus terrible l'attendait. Il se faisait déchiqueter, broyer, brûlé, noyé, entraînait dans les bas fonds par des bras cadavériques qui s'accrochaient à lui comme on se tient à la vie.

Combien de temps s'écoula ? Il n'en avait aucune idée. En tout cas, ce fut trop long pour lui. Il n'en pouvait plus de cet état, de rester allité sans rien pouvoir faire, sans contacter quiconque. Sans savoir ce que Belze était réellement en train de faire avec le Coeur des Ténèbres. Il avait peur de tout ce qu'il avait provoqué, peur de ne jamais s'en sortir et rester prisonnier de ces horreurs qui hantaient son esprit.

Puis, un matin, il ouvrit les yeux, il n'était pas en nage pour la première fois depuis longtemps. Son sommeil avait été exempt de mauvais rêves, et il se sentait de nouveau empli de cette énergie qui le caractérisait en temps normal. D'un bond rapide il se leva, et sentit ses jambes faiblir sous son poids, le contraignant à s'agripper à son lit pour rester debout. Bien sûr, à force de rester allongé ici, il avait perdu des muscles et une force considérable, mais au moins il pouvait se lever. Il était capable de faire autre chose que se comporter comme une loque qui a besoin d'aide pour le moindre mouvement à effectuer.

- Mamoru ! Qu'est ce que tu fais !

Sa mère venait d'arriver dans la petite pièce qui l'hébergeait depuis tout ce temps, de crainte qu'il ne refasse une "crise" ses parents avaient préféré rester proches des Anciens. Mais Endou avait envie de vomir rien que de penser qu'il avait été assez niais pour croire les paroles de Belze. Il se refusait à rester ici une minute de plus.

- Je m'en vais, je n'en peux plus de rester ici.

- Hors de question ! Regarde toi, tu ne ressembles à rien ! On dirait que tu vas t'effondrer au premier coup de vent qui passera !

Elle le saisit fermement par les épaules et le força à retourner sur son lit, mais le jeune homme se débattit pour échapper à son entrave.

- Non ! Ça suffit ! Je suis en pleine forme !

Elle lui lança un regard plein de colère comme il n'en avait jamais vu chez elle, et pendant un court instant ça lui fit peur.

- Maintenant, ça suffit, Endou Mamoru. J'ai supporté tes crises, ton insolence, ta colère, ton égoïsme, mais je ne compte plus laisser passer tout ça. Tu vas rester ici jusqu'à ce que tu ailles vraiment mieux, et après on verra si tu pourras sortir de nouveau ! Et n'essaye pas de discuter, parce que ça va très mal se passer pour toi. J'ai été patiente jusqu'ici, mais je n'aurais pas dû. A cause de cet Enfant des Ténèbres, tu es dans un état lamentable et tu ne sais même plus ce que tu dis ! hurla-t-elle.

Il le savait, à cause de Belze et ce qu'il avait dit, c'était terminé. Plus jamais sa mère ne laisserait la moindre chance à Gouenji. Elle le détesterait jusqu'au bout, et se battrait pour que jamais ils ne puissent se revoir. Cette simple pensée lui déchira le cœur. Il voulait hurler, taper, fracasser, mais à quoi bon ? Ça ne servirait à rien d'agir comme ça. Tout était de sa faute. Il s'était pris pour dieu pendant un instant, et désormais il se brûlait les ailes, avant de chuter vers le sol et les enfers.

- Il n'a rien fait.

Il refusait que tous les malheurs retombent une nouvelle fois sur Gouenji, il était innocent. Tout ce qui arrivait n'était que de sa responsabilité à lui. Qu'on laisse son ami en dehors de tout ça.

- Je te demande pardon ? fit sèchement sa mère.

- Il n'a rien fait ! répéta-t-il plus fort. Je t'interdis d'insulter mon ami comme ça !

Il ne pouvait pas s'en empêcher, les mots déferlaient tout seul. Il ne pouvait pas le tolérer de voir une autre fois Gouenji se faire traîner dans la boue.

- L'Ancien a parfaitement confirmé ce que je pensais, arrête de vivre dans le déni, Mamoru ! Regarde dans quel état tu es !

Oui, il le savait, il le sentait. Après tout, c'est lui qui le vivait chaque jour un peu plus, qui payait le prix de son erreur. Mais il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même, se maudire d'avoir été idiot à ce point.

- Cet Ancien veux juste me tenir à l'écart, c'est tout. Ça l'arrange qu'on pense du mal de Gouenji ! Et toi aussi ça t'arrange bien de te faire conforter dans ta théorie pourrie !

Le mot de trop, il pu le sentir vibrer jusqu'au plus profond de lui. Sa mère craqua, après ces derniers mois à encaisser les changements de son fils et la peur qu'il ne lui arrive quelque, son esprit brisa la dernière barrière qu'elle avait érigée.

Endou la sentit bien, la douleur qui irradia sa joue en même temps que cette chaleur désagréable. Il vit le regard courroucé de sa mère, vite remplacé par la surprise et la panique. Jamais elle n'avait levé la main sur lui. Et aujourd'hui, pour la première fois, elle venait de le gifler.

Elle semblait effarée par son geste, regardant sa main comme si elle ne l'avait pas contrôlée. Endou aurait dû être surpris, choqué, ahuri, mais aucun de ces sentiments ne le traversa. Non, la seule chose qui lui traversa l'esprit fut la chose suivante : elle est déstabilisée.

C'était sa porte de sortie, sans hésiter une seconde il s'empara du portable qui lui appartenait, posé sur un meuble à côté de la porte et s'engouffra vers l'extérieur.

- Mamoru ! cria sa mère dans son dos.

Il ne se retourna pas, fuyant le plus rapidement possible malgré la faiblesse de ses jambes. Il devait sortir d'ici avant de ne plus jamais voir la lueur du jour.

Il traversa les couloirs jusqu'à enfin arriver dans le grand hall, où il n'y avait pas âme qui vive. C'était sûrement dû au fait qu'il faisait nuit, mais tant mieux, il n'y aurait personne pour se mettre sur sa route. Il reprit sa respiration du mieux qu'il pu, essoufflé, il avait perdu tellement à force d'être allité comme un grand malade. Il se traina jusqu'à la sortie, jetant des coups d'œils frénétiques dans son dos pour vérifier que sa mère ne déboule pas pour le stopper.

Sa main se posa sur la poignée et il sentit son cœur tambouriner, une fois dehors il devrait absolument trouver Gouenji pour lui parler. Il devait tout lui dire. Il n'y avait que ça qui comptait à ses yeux.

- Mamoru, où est-ce que tu vas ?

Une petite voix douce, masculine, inquiète, qui jusqu'alors l'avait soutenue dans toutes ces épreuves. Son père se trouvait derrière lui, il pouvait le sentir.

- Ne pars pas fiston, tu as vraiment besoin de repos, je t'en prie.

Des bruits de pas, il se rapprochait lentement de lui, comme s'il avait peur que son fils ne disparaisse s'il venait trop vite. Endou savait que son père était une bonne personne, il avait été d'un immense soutien pour lui tout ce temps. Mais s'il se retournait, il serait capable de perdre sa résolution, de tout faire s'effondrer. Il ne pouvait pas se le permettre.

- Je suis désolé, papa, souffla-t-il.

Et il poussa la porte avant de s'enfuir dans les ténèbres de la nuit. Son père ne lui cria pas dessus et ne se lança pas à sa poursuite, le regardant disparaître dans la rue, sans savoir ce qui allait arriver par la suite. Endou était désolé, mais il devait réparer ce qu'il avait brisé. Et seul, il n'y arriverait pas. 

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