Chapitre 20

Le reste de la journée sembla nimbé dans le brouillard, un flou dont il n'arrivait pas à s'extirper malgré ses efforts. Il avait vaguement compris que le médecin avait fini par arriver à son domicile pour s'occuper de Gouenji, et pour ça on l'avait écarté du lit pour gagner de la place et de l'espace. Il serait incapable de mettre un nom ou un visage à ce docteur tant il n'y avait pas prêté attention, son regard entièrement dédié à l'état de santé de son ami. Il se souvenait que Natsumi et Kidou l'avaient fait asseoir sur une chaise, par crainte qu'il ne s'effondre tant il semblait faible sur ses jambes. Il avait juste vu les lèvres du professionnel se mouvoir, Kidou acquiescer silencieusement, le remercier et le payer avant de récupérer une ordonnance. Qu'avait-il fait ? Est-ce que Gouenji allait guérir ? Se réveiller au moins ?

La main de Natsumi lui caressa doucement l'épaule pour le réconforter, le soutenir dans ce moment qui lui paraissait insoutenable. Les émotions en lui étaient retombées, mais n'en restaient pas moins vives et brûlantes. Il n'avait juste plus la force pour les cultiver et les garder en surface pour le moment.

Il vit aussi son père à un moment, le visage déformé par l'inquiétude, la peur, et l'effroi en voyant l'état de Gouenji. Contrairement à sa mère, il faisait preuve d'empathie et comprenait la situation. Il lui parla aussi, mais ce n'était que des murmures qu'Endou n'arrivait pas à percevoir. Il ne saurait dire combien de temps il passa dans cet état étrange, apathique, comme un objet que l'on pose quelque part pour décorer. Il s'endormit à un moment, après avoir mangé un petit peu, sans même savoir ce qu'on lui avait fait avaler. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il sombra dans un gouffre sans fond, pendant de longues heures.

Il ouvrit les yeux une nouvelle fois, la respiration claire, la vision parfaite. Le brouillard avait disparu, il entendait le moindre son autour de lui, et parvenait à réfléchir de manière cohérente. Lentement, il se redressa du futon sur lequel il dormait, toujours dans sa chambre. Très certainement qu'il avait dû insister pour ne pas être mis dans un autre endroit, pour pouvoir rester auprès de son ami inconscient. Et en pensant à lui, il tourna la tête vers le lit, croisant un regard sombre et fatigué. Il ne put retenir un sourire d'étirer ses lèvres, sentant le soulagement le saisir face à cette scène.

- Tu es enfin réveillé.

Gouenji ne dit rien, les doigts serrés autour de la couette, emmitouflé dedans pour ne laisser dépasser que sa tête. Endou n'avait pas besoin qu'il parle, il sentait sa gêne, sa honte d'avoir été vu dans cet état, sa faiblesse et sa lourde fatigue. Mais il percevait aussi une pointe de soulagement, de réconfort.

- Tu es en sécurité maintenant, assura Endou. Je ne laisserais plus personne te faire le moindre mal.

Plus jamais il ne le laisserait remettre les pieds chez ce père abominable, ce n'était même pas imaginable. Il le protégerait.

Gouenji resta toujours silencieux mais ferma doucement les yeux, comme pour lui faire comprendre qu'il acceptait, qu'il se sentait en sécurité ici. Il devait encore être épuisé, car il se rendormit aussi sec, ayant été éveillé un court instant pour montrer à Endou qu'il allait bien et qu'il ne nageait plus dans le domaine de l'inconscient. Cela eut l'effet escompté, car ce dernier se sentait mieux, plus léger, quoique toujours en colère et outré par la situation. Mais il était plus calme et maître de ses émotions maintenant. Il se leva et rangea temporairement le futon avant de sortir de sa chambre, son estomac lui rappelant la réalité et le fait qu'il n'avait presque rien mangé depuis 24h. Kidou et Natsumi étaient partis depuis un moment, mais il devrait leur envoyer un message pour prendre des nouvelles, et surtout les remercier de leur aide. Sans eux deux, il ne savait pas ce qu'il aurait fait, comment la situation aurait évolué. Il leur était reconnaissant d'avoir été là pour lui, pour Gouenji.

Arrivé dans la cuisine, il se retrouva confronté à ses parents. Son père lui adressa un sourire chaleureux, ravi de voir qu'il était debout et avec une meilleure mine. Sa mère, elle, évitait son regard et cherchait furtivement un endroit où elle pourrait potentiellement se cacher. Endou se souvenait parfaitement de tout ce qu'il lui avait dit la veille, mais il n'arrivait pas à regretter. Ce n'était que la formulation concrète de tout ce qu'il avait pensé la concernant sur sa vision du monde.

- Tu veux manger quelque chose ? proposa son père pour briser cette ambiance malaisante.

- Je veux bien, merci.

Il s'assit à table et se fit servir un bol de riz avec quelques légumes en accompagnement, qu'il dévora tant il avait faim. Le silence régnait en maître dans la cuisine, personne n'osait vraiment lancer une conversation, de peur que ça ne déraille et finisse en drame familial. Finalement, après un long moment, ce fut le père qui se jeta à l'eau.

- Bien, nous pourrions peut-être en discuter, qu'en dites-vous ?

Sa femme se raidit et Endou manqua d'avaler sa bouchée de riz de travers. Discuter de quoi ? Il n'avait rien à dire de plus. Sa mère refuserait de l'entendre encore une fois.

- Ça ne sert à rien de rester dans cette ambiance, reprit le patriarche, il y a eu beaucoup de changements ces derniers temps, qui ne sont pas forcément faciles à gérer. Mais nous devons rester une famille soudée et nous écouter les uns les autres.

- Je n'ai rien à dire, lâcha Endou.

- Je sais que c'est difficile pour toi que ta mère ne partage pas ton point de vue fiston, mais ce n'est pas en restant en froid que les choses vont s'arranger.

- J'ai déjà essayé de discuter et ça n'a jamais rien donné. J'en ai marre de devoir me plier à ce que l'on me dit sans prendre en compte ce que je ressens.

Sa mère ne disait rien, encaissant sans broncher les paroles de son fils.

- Et ce n'est pas facile pour elle non plus. Tu sais, il est compliqué pour nous de comprendre le lien inextricable qui vous unis. Et je pense que, jusqu'à aujourd'hui, ni ta mère ni moi n'avions compris à quel point il était profond et important pour toi. Je suis désolé.

Son regard exprimait vraiment toute sa sincérité, et toucha Endou en plein cœur qui ne savait plus où se mettre. Il avait la sensation de passer pour le méchant de l'histoire.

- Je suis désolé aussi, souffla alors sa mère en venant rejoindre la tablée.

Endou en lâcha ses baguettes, il n'aurait pas cru entendre ces mots de sa mère. Surtout pas après ce qu'il avait balancé la veille sans sourciller.

- Tu as raison en un sens, je me laisse aveugler par ma peur, mes craintes, sans chercher à comprendre des points de vue différents. Je suis tellement horrifié par ce que l'on voit à la télé, sur ce que nous disent les gens concernant les Enfants des Ténèbres, et surtout sur celui maudit par les dieux, que je ne pouvais pas me débarrasser de ce filtre qui me brouillait entièrement. Même encore maintenant, il m'est difficile de penser différemment. Mais jusqu'à présent, je n'avais pas conscience que...je risquais de te perdre à réagir ainsi...

Elle serra ses mains entre elle, luttant pour réfréner les larmes qui montaient à ses yeux. Endou sentit une faible pointe de culpabilité le traverser, mais pas assez pour regretter malgré tout. C'est uniquement parce qu'il avait bousculé sa mère qu'elle réalisait ce qu'elle encourait si les choses ne bougeaient pas.

– Je ne veux pas te perdre, Mamoru, et te voir changer comme ça me fait peur aussi. Avant tu étais un enfant adorable, toujours souriant, comme un soleil qui illumine tout ce qui l'entoure. Mais depuis que tu es ami avec ce garçon, tu n'es plus le même. Tu arrives à t'énerver, te mettre en colère, et même tenir des propos que je n'aurais jamais cru entendre sortir de ta bouche. Ca m'effraie de voir à quel point tu as pu changer en si peu de temps. Et j'ai peur de voir disparaître le petit enfant que j'ai connu.

– Je ne suis plus un enfant, maman.

– Je le sais bien, mais je n'étais pas prête à te voir changer autant.

– Moi non plus, mais je trouve que c'est pour le mieux. Maintenant, je suis capable de me défendre, de mieux comprendre les gens autour de moi, et je me sens bien plus intégré aussi.

Ses parents lui lancèrent un regard surpris, jamais leur fils n'avait donné la sensation de ne pas s'intégrer. Bien au contraire, il arrivait à se faire des amis partout où il allait.

– C'est bien beau d'être béni par les dieux, mais je n'avais jamais été en colère, ni jaloux, ni triste, ni quoi que ce soit d'autre de négatif. Je ne pouvais donc pas comprendre ce que ressentaient les autres en face de moi quand ça leur arrivait. On me reprochait d'être bien trop optimiste, de manquer d'empathie, et de me reposer sur mon statut. Beaucoup de monde pensaient que je me croyais au-dessus des autres, et que c'est pour ça que je ne comprenais pas leur ressenti. Mais je n'en étais pas triste, vu que j'étais incapable de créer cette émotion, donc je continuais d'être joyeux et souriant. Je sais que beaucoup de personnes m'ont détestés à cause de ça désormais.

Il poussa son bol vide devant lui, en parler faisait remonter des souvenirs à son esprit, que maintenant il était capable de comprendre et d'interpréter.

- Je suis heureux de l'avoir rencontré, de pouvoir découvrir toutes ces émotions inconnues. Elles sont parfois douloureuses, cruelles, mauvaises, mais je me sens comme un être humain à part entière désormais. Je me sens normal, comme tout le monde, et pas seulement un enfant au-dessus des autres à cause de son statut et d'une soit disant bénédiction de je ne sais quels dieux.

- Mamoru...

- Tu peux penser ce que tu veux maman. Mais je ne pourrais plus revenir en arrière, le petit enfant qui n'est jamais triste n'existe plus. Et je refuse que l'on me bride de nouveau, je veux rester libre et côtoyer qui je veux.

Il pliait et dépliait ses doigts, comme un réflexe machinale pour ne pas rester statique.

- Gouenji est une personne adorable. Lui aussi a souffert à cause de son statut. Dès sa naissance il s'est fait rejeter, alors même qu'il n'avait rien fait de mal. Tout le monde le jugeait pour des choses qu'il n'a pas encore faites et qu'il ne fera sûrement jamais. Tout le monde le voit comme un monstre alors qu'il est simplement capable de se défendre correctement.

Il leva les yeux vers ses parents, et surtout sa mère, assumant de la regarder dans les yeux.

- C'était la première fois de ma vie que je voyais un être humain dénué de lumière, qui n'avait jamais ris de sa vie, jamais reçu de cadeau, jamais souri. Un être humain qui dort dehors car son propre père le déteste, le bat, le rejette. Un être humain à qui les Anciens ont bourré le crâne pendant des années pour essayer de le modeler selon leur convenance. Et pourtant, il est là aujourd'hui, en train de souffrir au lieu de semer le chaos comme tout le monde le craint. Alors franchement, je ne vois pas de quoi tu as peur, maman. Entre lui et moi aujourd'hui, c'était moi qui risquait le plus de commettre quelque chose digne d'un Enfant des Ténèbres.

Il vit sa mère retenir son souffle un court instant, choquée une nouvelle fois par ce qu'il disait, avant de le relâcher et essayer de se calmer et faire comme si de rien n'était.

- Je vais tenter de faire des efforts. Pour notre famille.

Endou opina lentement de la tête, maintenant il devait trouver comment gérer cette situation avec Gouenji. Il ne pouvait pas le laisser repartir, et même si sa mère y mettait toute la volonté du monde, jamais elle n'accepterait qu'il reste ici. Que pouvait-il faire ? Il lui avait promis de le protéger et de faire en sorte que plus jamais il ne retourne dans cet enfer.

- Mamoru, reprit alors son père, tu as dit que ton ami se faisait battre, c'est bien ça ?

- Oui. Son père le déteste plus que tout au monde, et s'il retourne là bas peut-être même qu'il se fera tuer. Je refuse qu'il prenne un tel risque, qu'il s'expose une nouvelle fois à ce danger.

Il ne voulait plus revivre ce qu'il avait vécu la veille, ce sentiment oppressant et étouffant, qui l'avait brisé de l'intérieur comme un simple objet en verre fragile. Il s'était sentit en plusieurs morceaux, démunis, impuissants, incapable.

- Quand je l'ai trouvé, j'ai cru que je pouvais anéantir le monde. Le voir dans cet état m'a mis dans une douleur folle que je ne savais pas contrôler. Et à cause de nos oppositions, je ne pouvais même pas le toucher pour lui apporter une bribe de chaleur. Je refuse que ça se reproduise.

Ses paroles inquiétaient ses parents, il le voyait par le petit échange de regards qui se passait entre eux. Mais peut-être seraient-ils plus enclins à l'aider s'il appuyait sur son propre mal-être concernant la situation.

- Et que voudrais-tu faire ? demanda posément son père.

- Je voudrais qu'il reste ici, même si je sais que ce ne serait pas viable. Il ne se sentira pas à sa place, comme un intrus, et en plus il captera les sentiments que nourrit maman à son égard, ce qui ne fera que rajouter un poids de plus sur ses épaules.

Il ne savait pas quoi faire, encore une fois il se sentait vulnérable et inutile. Il ne pouvait décemment pas renvoyer son ami dans la rue, ni chez son père, alors quoi d'autre ?

- Il pourrait peut-être aller chez ton ami Kidou ? proposa doucement son père. Il a une grande maison, ils s'entendent bien, et rien ne vous oblige à dire toute la vérité le concernant. Ça pourrait être un compromis non ?

Endou n'y avait pas pensé, sûrement car égoïstement il aurait voulu garder Gouenji près de lui. Mais dans l'état actuel des choses, ce n'était pas possible, il devait penser au bien de son ami avant toute chose.

- Je lui demanderais.

Il se leva ensuite de sa chaise, ne voulant pas poursuivre cette conversation. Il en avait assez dit, et se sentait fatigué alors même qu'il avait dormi toute la nuit.

- Mamoru, nous sommes là pour toi, fit alors son père. Même si on ne comprend pas tout, on reste tes parents, et nous ne voulons que ton bonheur. Tu peux nous parler si tu ne te sens pas bien. Il n'est jamais facile pour des gens habitués de se confronter à des émotions négatives, mais pour toi c'est tout nouveau, et ce n'est pas un problème si tu as du mal à les gérer et les canaliser. C'est quelque chose qui s'apprends.

Endou sentit une boule se former dans sa gorge, c'est vrai que ce n'était pas toujours facile de comprendre ce qui lui arrivait, ce qu'il ressentait. Parfois il avait la sensation d'être submergé et se noyer, jusqu'à ce que Gouenji lui attrape la main pour le ramener en surface. Il était son phare dans l'obscurité.

- D'accord, merci.

Il ne fut pas capable d'en dire plus et quitta la cuisine, avant de se diriger vers les toilettes pour y vomir, une nausée brutale le saisissant. Mais cette fois ce n'était pas la faute de Gouenji, cela faisait bien longtemps qu'il ne vomissait plus après avoir été en contact avec lui. Ses symptômes se résumaient à des ballonnements, quelques nausées passagères, mais rien de plus. Non, là il vomissait pour tout ce qu'il avait vécu, les horreurs vu et entendu. Il avait de nouveau envie de hurler, de frapper quelque chose pour se défouler. Les émotions explosaient encore une fois en lui, ravivées par la conversation avec sa famille. Mais il resta silencieux, parce que son ami dormait encore, il ne voulait pas le réveiller et l'inquiéter. Il avait déjà tant de choses à gérer sur lui-même.

Il prit un long moment avant de se calmer, et partit prendre une douche chaude pour se nettoyer et se sentir mieux. Il n'y avait rien de mieux que la chaleur sur sa peau pour l'apaiser et le détendre. Il retourna ensuite à sa chambre, entrant en toute discrétion pour ne pas faire peur à Gouenji qui pouvait encore dormir.

Mais le blond était réveillé, assis sur le lit, la peluche Krokmou entre ses bras.

– Gouenji, comment tu te sens ?

Endou s'assit sur le lit en face de lui, ravi de voir qu'il avait repris des couleurs, si on oubliait les traces de coups qu'il portait au visage.

– Mieux, de toute façon ça ne pouvait pas être pire.

Endou eut un sourire contrit, la question paraissait bête à bien y réfléchir.

– Merci, fit alors Gouenji après un long moment de silence.

– Merci ? Pourquoi ?

– Pour être venu me chercher.

Une nouvelle boule de douleur se forma dans l'estomac du brun, qui aurait voulu le serrer dans ses bras pour apaiser son chagrin.

– C'est la moindre des choses, et je suis désolé de ne pas être venu plus tôt.

– Tu ne pouvais pas savoir.

– J'avais quand même un mauvais pressentiment. J'aurais dû m'écouter.

– C'est fait maintenant, mon père t'aurait juste pris pour cible aussi.

– Pourquoi tu l'as laissé faire ?

Gouenji se raidit et son regard s'assombrit une nouvelle fois, ne soutenant plus celui d'Endou.

– Je n'en avais pas le droit. C'est moi qui ai pris sa femme après tout. Sa colère est légitime.

– Tu sais très bien que tu ne mérites pas ça. Te frapper ne ramènera pas sa femme, ta mère ! Il ne fait que réduire à néant ce qu'elle a laissé derrière elle !

- C'est comme ça.

Endou aurait eu envie de le secouer, le saisir par les épaules en hurlant que ça n'avait aucun sens. Mais ni lui ni Gouenji n'avait l'énergie pour une conversation d'une telle ampleur. Il préféra donc changer de sujet, ce serait plus sûr.

- Je pense que ce serait bien que tu partes vivres chez Kidou. Tu ne serais pas bien ici, surtout à cause de ma mère. Mais Kidou possède une grande maison, des domestiques, et son père n'est pas constamment chez lui.

Gouenji ne dit rien, semblant analyser cette proposition dans sa tête.

– Il suffit juste de lui demander, mais c'est certain qu'il serait d'accord. Mais il faut aussi que tu le sois.

Il était craintif à ce sujet, Gouenji pouvait parfaitement refuser d'aller chez Kidou et n'en faire qu'à sa tête.

– Ça me va.

– Hein ?

Endou ne put retenir cette réflexion, il s'était préparé à argumenter pour le convaincre d'y aller. Ce ne serait finalement pas nécessaire ? Gouenji se recroquevilla sur lui-même, la couette toujours autour de lui.

– Je suis fatigué de me battre et de fuir dans la nature. Je veux juste pouvoir me poser quelque part, sans violence, sans jugement. C'est tout ce que je demande.

Endou sentit ses yeux le brûler et il hocha la tête avec un sourire, alors que des larmes coulaient une nouvelle fois sur ses joues.

– Oui, tu en as parfaitement le droit. Et on fera tout pour te l'offrir. Je le promets. 

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