Chapitre 18
– Regarde moi ça, tu as des écorchures partout.
Natsumi était en train d'appliquer du désinfectant là où Endou avait pris des coups, le faisant grimacer à chaque fois que le produit piquant entrait en contact avec sa peau.
– C'est pas ma faute, j'arrête pas de me prendre des coups, bougonna-t-il.
– Cesse de te battre alors.
– Je ne peux pas, c'est pour apprendre à me défendre, moi et ceux que j'apprécie, sourit-il.
Il coula un regard vers elle en même temps qu'il disait cette phrase, forçant la jeune femme à détourner les yeux à cause des rougeurs qui naquirent sur ses joues. Elle continua de s'occuper de lui, tout en marmonnant qu'il se faisait du mal pour pas grand chose quand même.
– D'ailleurs, comment vous faites pour vous battre, je pensais que vous ne pouviez pas avoir de contacts directs.
– C'est vrai que c'était la plus grosse problématique, souffla Endou. On ne voulait pas se prendre une onde de choc à chaque contact, mais Kidou ne sait pas vraiment se battre au corps à corps donc Gouenji restait le plus apte à m'entraîner. Donc, on a investi dans des gants épais !
– Et ça suffit ? s'étonna-t-elle en arquant un sourcil sceptique.
– Oui, le temps que le contact n'est pas direct ça semble aller. Les vêtements simples ne sont pas suffisants, mais des gants en cuir bien épais permettent de faire l'affaire.
– Hum.
Elle pinça les lèvres malgré tout, elle n'aimait toujours pas cette situation, même s'ils avaient pu en reparler juste avant pour clarifier une nouvelle fois les choses. Elle avait l'air moins sur la défensive, sûrement car Endou l'a rassurée et avait trouvé le courage de lui déclarer ses sentiments.
– Tu sais, c'est aussi grâce à lui que j'ai réussi à venir aujourd'hui.
Elle se stoppa dans ses mouvements et un plis creusa son front alors qu'elle fronçait les sourcils.
– Comment ça ?
Endou lui expliqua donc la conversation qu'il avait eue avec son ami, et le visage de Natsumi se radoucit au fur et à mesure, jusqu'à devenir gênée voir même honteuse. Dire que c'était grâce à celui qu'elle avait insulté qu'elle se retrouvait à pouvoir être avec celui qu'elle aimait. Le destin était bien moqueur avec elle.
– Je passe vraiment pour la méchante sorcière de l'histoire, marmonna-t-elle.
– Mais non ! assura Endou, toujours souriant. Je suis sûr que si tu vas t'excuser ça ira très bien !
– Je ne suis pas certaine que ça suffirait, j'ai été ignoble avec lui. Et même encore maintenant, je ne peux pas m'empêcher d'avoir une crainte au creux du ventre qui refuse de partir.
Endou lui saisit doucement les mains et les serra dans les siennes avec tendresse, ne se départissant pas de son éternel sourire.
– Natsumi, il est vraiment gentil. Il est celui qui comprend le mieux tes sentiments car il les ressent tous, alors si tu vas vraiment t'excuser sincèrement, il ne pourra pas te rejeter.
Elle restait fuyante, refusant de croire que ce serait aussi simple que ça.
– Rien ne presse de toute façon, tu peux prendre ton temps. Mais je pense que ça vous ferait du bien à tous les deux de pouvoir faire disparaître ce fardeau. Tu te sentirais plus légère, et lui aussi, j'en suis sûr.
– Je...je verrais ce que je fais...
Elle reprit ses soins sur Endou sans piper mot, et il ne la força pas non plus. Après tout il fallait que ça vienne d'elle, il ne pouvait en rien l'inciter ou la convaincre de force.
– Oui, fais comme tu le sens.
Après avoir été soigné minutieusement par Natsumi, Endou retourna chez lui, le cœur léger et gonflé par un sentiment de bonheur et de plénitude. Il ne savait pas comment allait se dérouler la suite, mais rien ne semblait pouvoir l'arrêter ni lui faire peur désormais. Il arriva chez lui de très bonne humeur, prit une bonne douche chaude et se jeta dans son lit en attrapant son portable. Il envoya un petit sms à Gouenji pour lui dire que tout s'était bien passé, encore son sourire aux lèvres. C'était grâce à lui qu'il avait pu faire cet énorme pas, prendre son courage à deux mains, et se déclarer à Natsumi alors que l'idée ne l'avait jamais effleuré jusqu'à ce jour.
Voyant que le blond ne lui répondait pas malgré le temps qui passe, alors qu'il était d'ordinaire réactif, il essaya de l'appeler, mais tomba sur la messagerie. Il était peut-être occupé ? Il ne pouvait se retenir d'être inquiet pour son ami, qui devait certainement passer le plus clair de son temps à dormir dehors pour fuir son père. Si seulement il pouvait changer cela, améliorer sa vie en dehors du lycée, malheureusement il n'en avait pas la capacité. Son influence était bien trop faible pour ça.
Il dîna rapidement avec ses parents et partit ensuite se coucher, toujours sans réponse du blond à son message. Il essaya une nouvelle fois de relativiser et se dire que tout allait bien, mais ce n'était pas chose aisée. Il trouva tant bien que mal le sommeil, tournant dans la nuit et se confrontant à des cauchemars qui ne furent pas de tout repos.
Quand son réveil sonna il était en nage, le souffle court, et ne se souvenait de rien, si ce n'est que ça n'avait pas été une nuit agréable. Il s'extirpa de son lit avec lassitude et se prépara pour le lycée en baillant jusqu'à décrocher sa mâchoire. Son téléphone n'affichait toujours aucune notification provenant de Gouenji. Le nœud de son estomac se resserra un peu plus et son anxiété gagna un niveau, il devait vite se rendre au lycée pour s'assurer que tout allait bien.
Il avala un petit-déjeuner, salua ses parents, et courut à toute vitesse jusqu'à l'enceinte de l'établissement, ne faisant pas attention à ce qui l'entourait. Il espérait juste que le mauvais pressentiment qui le broyait n'était pas fondé et que tout allait bien.
– Kidou !
Il aperçut son ami aux lunettes en premier et s'arrêta à ses côtés pour reprendre sa respiration tant bien que mal.
– Est-ce que tu as vu Gouenji ?
– Non, pas encore, ça m'étonne car il est toujours là en premier d'habitude.
Les poils d'Endou se hérissèrent sur sa nuque, il était intimement persuadé que quelque chose ne tournait pas rond. Son ami avait un problème.
– Pourquoi tu fais cette tête ? Il est peut-être juste en retard, fit Kidou.
– Il ne répond pas aux messages depuis hier, ça n'est jamais arrivé. Je sens que quelque chose ne va pas !
La panique lui nouait le corps entier et il ne pensait plus qu'à une chose : le retrouver.
– Endou, calme toi, ça ne veut rien dire. Il était peut-être juste occupé hier soir, rien de plus.
– Non, il y a quelque chose qui ne va pas ! Je te jure !
Il transpirait à grosses gouttes, mais pas à cause de la course qu'il venait d'effectuer. C'était réellement un sentiment de peur et de panique inexplicable qui le saisissait, l'entourait violemment et brouillait sa vision. C'est comme si tout devenait flou et noir pour se fixer sur un point unique, les paroles de Kidou lui paraissaient lointaines, sans qu'il ne puisse entièrement les percevoir. Sa respiration était lourde et saccadée, lui pesait sur la poitrine, comme une couronne d'épine qui enchevêtrait son cœur.
– Endou !
Une paire de main le saisit par les épaules pour le redresser, ce fut vif et rapide, à tel point que le monde et sa lumière s'ouvrit de nouveau à lui. Le visage de Kidou était en plein dans son champ de vision et il pouvait y lire sa peur et son inquiétude.
– Calme toi, tu es en train de nous faire une crise de panique.
Endou baissa les yeux, son corps tremblait sans distinction, il était en nage et avait du mal à parler et aligner les idées dans sa tête. Kidou le traina jusqu'à un banc pour le faire asseoir, pour qu'il puisse se calmer. C'est au même moment que Natsumi surgit de la foute, et très vite le petit sourire de son visage se mua en une moue d'inquiétude et de crainte en voyant l'état d'Endou.
– Que se passe-t-il ? paniqua-t-il.
Kidou lui lança un regard surpris, il n'était pas au fait de la situation entre Natsumi et Endou, donc la voir s'intéresser de nouveau à lui après deux mois de mutisme l'étonnait quelque peu. Mais ce n'était pas le moment pour se poser des questions.
– Il n'a pas de nouvelles de Gouenji depuis hier soir, et il semble profondément sûr qu'il lui est arrivé quelque chose. Ce qui entraîne une sorte de crise de panique.
Natsumi serra les lèvres, peu ravie de voir que c'était encore lié au blond. Mais elle ne fit aucun commentaire, consciente que ce n'était pas le moment.
– Je peux trouver son adresse dans les informations de son dossier, comme ça on pourra aller vérifier sur place.
Le regard d'Endou s'illumina et quelques couleurs vinrent de nouveau sur son visage alors qu'il entendait ça.
– Tu peux ? souffla-t-il la voix rauque.
– Bien sûr, ce n'est qu'une formalité pour moi.
Et aussitôt dit, aussitôt fait, elle partit à toute allure au sein de l'établissement pour chercher ce qu'elle voulait. Kidou en profita pour calmer Endou du mieux qu'il pouvait.
– Gouenji est assez fort pour se défendre, ne t'en fais pas pour ça. Qu'est ce qui pourrait lui être arrivé après tout ? Il n'y a que toi qui pourrait lui faire de l'ombre je te signale !
Endou le savait, il savait pertinemment que le blond était puissant et n'avait pas à craindre qui que ce soit. Pourtant, au fond de lui, toute son âme lui hurlait qu'il avait besoin d'aide. Qu'il était peut-être même en danger. Il savait écouter son instinct maintenant, surtout quand ça concernait le lien invisible qu'il avait avec l'Enfant des Ténèbres.
– Je dois le trouver, Kidou. Je sens qu'il a besoin d'aide.
– On va le trouver, c'est promis. Natsumi va vite revenir avec son adresse.
– Il ne dort quasiment jamais chez lui, son père le déteste, je ne pense pas qu'il y soit.
– Il faut bien commencer quelque part. Tu n'as pas encore le pouvoir de le détecter il me semble.
Endou secoua la tête, même s'il aurait beaucoup apprécié que ce soit le cas vu la situation. Kidou avait raison, ils allaient devoir débuter les recherches quelque part, sinon autant chercher une aiguille dans une botte de foin.
Après de longues minutes à patienter, Natsumi revint vers eux avec l'adresse du paternel de Gouenji sur un bout de papier. Il n'y avait plus d'élèves dans la cour, tout le monde ayant rejoint sa salle de classe. Endou se sentait mal de faire rater une journée de classe à des personnes aussi studieuses que Natsumi et Kidou, mais quand il ouvrit la bouche pour formuler sa pensée il se prit une avalanche de : Hors de Question.
– Je n'ai encore rien dit !
– On sait très bien ce que tu vas dire, et c'est non, répondit fermement Kidou. On ne va pas te laisser te balader seul dans ton état. Et je te rappelle que tu ne peux pas toucher Gouenji, donc s'il a vraiment besoin d'une aide quelconque, tu auras besoin de notre assistance.
Endou se mordit la lèvre, ne pouvant contrer cet argument. Il n'eut pas d'autre choix que d'accepter et ils partirent à trois en direction de l'habitation de Gouenji.
Il habitait dans un quartier plutôt huppé, avec des maisons entretenues, grandes, luxueuses pour certaines. Endou était surpris, il ne savait pas pourquoi mais il s'était attendu à quelque chose de plus sombre et glauque. Comme quoi, lui-même avait encore des préjugés sur l'Enfant des Ténèbres. Ils avancèrent dans la rue jusqu'à arriver au numéro 10, qui était celui inscrit par Natsumi sur l'adresse. C'était une maison propre, avec un étage, un jardin en excellent état, un petit portail clair qui donnait accès à un sentier de graviers gris pour se rendre à la porte d'entrée.
– Bon, allons-y.
Endou passa le premier, suivit par Natsumi et Kidou. Une fois devant le seuil, le brun prit une grande bouffée d'air, avant de se résoudre à appuyer sur la sonnette qui fit résonner un bruit de carillon dans toute la maison.
Pendant un moment il n'y eut aucune réaction, puis des bruits de pas se firent entendre, avant que la porte ne s'ouvre brusquement. Ils se retrouvèrent face à un homme d'âge mur, peau bronzée, des cheveux noirs plaqués sur le crâne zébrés à deux endroits par des mèches blanches. Au premier coup d'œil, il ne ressemblait en rien à Gouenji, hormis son regard. Ils avaient les mêmes yeux, aussi sombres et profonds, emplis de ces ténèbres capables de les ronger de l'intérieur pour les détruire.
– Qui êtes-vous ? Vous devriez être à l'école vu vos uniformes, fit-il sèchement.
– Désolé de vous déranger, s'excusa Endou mal à l'aise face à cet homme. Vous êtes bien le père de Gouenji Shuuya ?
L'homme se crispa et son regard devint encore plus sombre alors que sa main se refermait sur la porte, prêt à leur claquer au nez.
– Nous sommes ses amis ! Fit rapidement Endou. Nous n'avons pas eu de nouvelles depuis hier soir donc nous étions inquiets !
– Ses amis ? Siffla-t-il. Depuis quand ce démon mérite-t-il d'avoir des amis ?
Le sang d'Endou se figea, comme si toute chaleur avait quitté son corps. Venait-il de le traiter de démon ? Il n'aurait pas cru qu'il y aurait une telle haine dans sa voix et son regard. Jamais il n'aurait imaginé que ça irait jusque là. Il ne cherchait même pas à se cacher ou faire semblant pour garder la face.
– Il n'est pas un démon ! le défendit Endou. Comment osez vous parler de votre fils ainsi ! C'est un être sensible qui a énormément souffert !
– Oh ne viens pas me faire la morale, gamin. Tu ne sais rien de lui ! Tu le connais depuis quoi, trois mois ? Tu penses que tu sais tout de lui et que vous êtes les meilleurs amis au monde ? Pauvre idiot, cet enfant est un démon du chaos qui n'aurait jamais du venir au monde !
La colère éclairait comme un véritable orage dans le cœur d'Endou, il ressentait une haine viscérale envers cette personne qui était en train de traîner dans la boue son ami. Il refusait de laisser passer ça sans rien dire.
– Il n'a jamais demandé à naître Enfant des Ténèbres ! hurla-t-il. Il n'a jamais voulu tuer votre femme non plus ! C'était un terrible accident !
Le regard de l'homme vacilla et il recula de quelques pas, soufflé par la surprise.
– Vous êtes au courant ? Vous savez ça et pourtant vous venez ici clamer votre amitié ? N'avez vous donc aucune honte ?!
Natsumi s'interposa alors entre Endou et lui, sans demander l'avis de quiconque.
– Nous nous excusons de faire intrusion ici sans nous être annoncés, fit-elle calmement. Notre but n'est pas de vous insulter ou causer des problèmes dans votre demeure. Mon ami ici présent n'est autre que l'Enfant de la Lumière béni par les Dieux, et il entretient une relation très spécifique avec votre fils.
L'incrédulité et l'incompréhension se lisait sur le visage du paternel Gouenji, incapable de croire ce qu'il entendait. Natsumi ne s'arrêta pas, continuant sur sa lancée.
– Moi non plus je n'arrive pas à saisir de quoi il en retourne, j'en suis même venu à être jalouse tant leur lien semble profond, riche et sincère. Aujourd'hui il a senti instinctivement que votre fils avait besoin d'aide, et depuis son arrivée au lycée ils ne se lâchent plus et font au mieux pour affronter les préjugés et ce qui peut se mettre en travers de leur route. Vous détestez peut-être votre enfant, et cela peut se comprendre au vu de ce qui est arrivé à votre femme. Je suis sincèrement navrée pour vous. Mais nous ne partirons pas d'ici avant d'avoir des nouvelles de Shuuya, alors dites nous où il se trouve, je vous en prie.
Le discours de Natsumi retomba doucement, le silence s'installa pendant des secondes qui parurent une éternité à Endou. Fébrile, anxieux, il voulait juste s'assurer que tout allait bien, que Gouenji était sauf et hors de danger. Mais alors qu'il jetait des coups d'œil furtif dans la maison, il vit des vases brisés, des éclats de verre au sol, des traces de lutte. Une nausée le prit violemment, et ce n'était pas pour les mêmes raisons que d'habitude cette fois. S'il n'obtenait rien de cet homme, il se passerait de son accord pour fouiller la maison de fond en comble. Il remerciait aussi Natsumi du fond de cœur de s'investir autant et de rester diplomate malgré la situation, car lui n'en était pas capable. Ça le touchait de voir qu'elle faisait ça pour lui.
– S'il vous plait, s'il est ici laissez nous le voir, répéta doucement Natsumi. Nous partirons avec lui et vous n'aurez plus à le croiser, vous avez ma parole.
Cette dernière phrase sembla faire plaisir au père Gouenji, qui eut un petit rictus maussade.
– Vous êtes bien insolent pour des enfants, mais faites donc, emmenez le avec vous pour que jamais mon regard ne se pose sur lui ! Il est à l'étage !
Il n'en fallait pas plus, Endou se rua dans les escaliers sans attendre d'en savoir plus. Il les monta quatre à quatre, le cœur battant, les larmes aux yeux.
"Faites qu'il aille bien. Faites qu'il aille bien." ne cessait-il de se répéter comme une litanie dans sa tête. Une fois à l'étage, il ouvrit les portes une par une, craignant ce qu'il risquait de trouver derrière l'une d'entre elles. La dernière fut la bonne, il la poussa à la volée et son cœur cessa de battre, avant de faire une chute libre brutale.
Il était là, dans cette petite pièce sombre, sans fenêtre, sans décoration, juste un lit simple et un meuble poussiéreux. Rien ici ne transpirait la chambre d'adolescent, ca avait plus de lien avec une cellule de prison. Et dans un coin de la pièce, recroquevillé sur lui-même, il le vit. Le teint blafard, des traces de coups sur le corps, du sang séché à certains endroits, à moitié conscient. Endou s'approcha à grand pas et s'effondra à genoux face à lui, le voir ainsi lui brisa le cœur. Il avait dû endurer la maltraitance de son père, sans riposter, à considérer qu'il devait mériter son châtiment et ce traitement inhumain. Il n'était pas capable de compter les bleus qu'il voyait sur les parties visibles, et le rouge du sang faisait grandir encore plus sa nausée et son dégoût envers l'homme qui se trouvait en bas.
– Gouenji...réponds moi...
Il n'était qu'un murmure, incapable de parler plus fort. Il voulait le prendre dans ses bras, l'étreindre, lui transmettre la lumière et la chaleur qu'il portait en lui. Mais encore une fois ils étaient éloignés par cette force qui ne faisait que les repousser à chaque fois, tout en les rapprochant. Pour la première fois, il maudit cela, le fait d'être incapable de pouvoir le soutenir et le tenir dans ses bras pour lui faire comprendre qu'il n'était plus seul, que ses amis étaient là. Une douleur déchirante se propagea en lui, faisant éclater une rage et une colère telle qu'il n'en avait jamais vécu jusqu'à présent. Il saisit sa tête entre ses mains et hurla. Il hurla à s'en déchirer les poumons, alors que l'eau salée roulait à flots sur ses joues.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top