Chapitre 12
Le weekend était là, avec un Endou frais comme un gardon qui avait attendu ce moment pendant des jours. Il avait rédigé une liste des choses à faire en ville avec ses deux amis, même s'il se doutait qu'il ne serait pas possible de tout faire, mais au moins ils étaient assurés de ne pas s'ennuyer. Endou avait rendez vous à 11h pétante dans le centre ville, il se dépêcha donc de se préparer pour ne pas être en retard. Il salua vite fait ses parents et quitta les lieux sans laisser le temps à sa mère de lui demander ce qu'il comptait faire et qui il allait rejoindre.
Il arriva sur place, bon dernier, car Kidou et Gouenji étaient déjà là. Bon, après, peut-être qu'il avait pris un peu de retard en ratant son bus, et que ça expliquait sa dernière place.
- Tout le monde est là, c'est super ! On va pouvoir commencer !
- Et qu'est ce que tu prévois de faire ? demanda Kidou qui ne savait rien du planning préparé par Endou.
- Pour commencer, je voudrais me rendre dans un magasin, on doit acheter quelque chose de très important !
Kidou et Gouenji échangèrent un regard sceptique, ils étaient devenus des experts dans ce domaine désormais.
- Qu'est ce que tu veux acheter de si important que ça ?
- Vous verrez !
Il refusa de leur en dire plus et ne leur laissa pas d'autre choix que de le suivre, jusqu'à un magasin de téléphonie d'occasion.
- Oh.
Kidou comprit le plus rapidement, là où Gouenji ne voyait toujours pas l'intérêt de venir ici.
- Tu dois changer de portable ? demanda-t-il.
- Non, moi j'ai ce qu'il faut. C'est toi qui n'est pas équipé !
Le blond haussa un sourcil, surpris. Endou avait vite remarqué qu'il n'avait pas de portable avec lui, volontaire ou pas il comptait bien lui en mettre un entre les mains. Ce serait clairement plus facile pour communiquer en dehors des cours
- Je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin d'un téléphone, je me débrouille très bien sans ça.
- Mais parce que je fais comment si je veux te contacter le soir moi ? fit Endou avec le ton d'un gamin en caprice.
- Tu attends le lendemain ? proposa Gouenji.
– Et si c'est le weekend ? Ou les vacances ? Et si tu es absent ? Si tu es malade ? C'est un achat de première nécessité !
Gouenji n'était pas convaincu, ça se lisait sur son visage, mais Endou ne lâcha pas le morceau et entra dans la boutique. C'était surprenant de ne pas voir un ado avec un portable à leur époque, mais Gouenji n'en avait sûrement jamais eu l'utilité vu qu'il était seul et apte à se défendre comme un grand. A quoi bon avoir un téléphone si vous n'avez ni amis ni famille à contacter ? Cette pensée lui serra le cœur et, pour ne pas s'éterniser dessus, il commença à regarder les divers modèles pour voir ce qui pourrait convenir au blond. Mais comme ce n'était pas trop son domaine, il laissa vite le flambeau à Kidou qui se débrouillait bien mieux.
– Un téléphone simple te conviendra je pense, tu ne risques pas d'en faire beaucoup usage.
– Pas vraiment non. Déjà j'accepte un peu sous la contrainte sinon je crains qu'il ne se roule par terre en pleurant.
- Eh ! Je ne suis pas un bébé !
- Tu ne serais pas capable de faire ça peut-être ?
- Je n'irais pas jusqu'à me rouler par terre, marmonna Endou dans sa barbe inexistante. Mais c'est un gain de temps que tu acceptes tout de suite !
- Ca, j'en étais assuré.
Endou lui tira la langue et Kidou en profita pour prendre un téléphone à clapet, avec les fonctions de bases et une carte sim prépayée qui lui permettrait de recevoir des appels et SMS. Simple et efficace, Gouenji ne demandait rien de superflu de toute façon. Endou se chargea de lui payer, après tout c'est lui qui avait insisté pour ça, il n'allait donc pas lui imposer en plus de lâcher de l'argent pour un objet qu'il ne désirait pas à la base.
– Bien, maintenant tu vas pouvoir enregistrer mon numéro et celui de Kidou !
Ils lui montrèrent rapidement comment procéder et il envoya ensuite un SMS pour donner son numéro aux deux autres.
– Et maintenant, comment je fais pour le bloquer ? demanda-t-il à Kidou dans le plus grand des calme.
– Hein ? s'étonna Endou. Non mais faut pas faire ça ! Sinon tu verras jamais mes messages !
- Justement.
Endou gonfla ses joues de mécontentement, et une seconde après Kidou éclata de rire tandis que Gouenji esquissait un petit air moqueur.
- Vous adorez vraiment vous payez ma tête dit donc !
Mais les voir aussi complices lui faisait plaisir, même si c'était pour le faire tourner en bourrique. Et à ses yeux, si Gouenji arrivait à se moquer et à plaisanter, alors c'était signe qu'il était sur la bonne voie vers le bonheur et la joie.
- Bon, maintenant que ça c'est fait, passons à la suite de la journée !
Ils allèrent manger dans un fast-food, endroit où Gouenji n'avait jamais mis les pieds. Il ne savait même pas quoi choisir sur l'écran des menus, c'est donc Kidou qui le conseilla en fonction de ses goûts. Ils partirent ensuite dans une salle d'arcade pour faire découvrir tout un univers de jeux au blond, qui se prit assez vite à apprécier. Il arriva même à écraser les deux autres à certaines bornes, prenant rapidement le coup de main. Néanmoins, Endou eut sa petite victoire en étant le seul à décrocher une peluche avec la machine à pince. Un petit Krokmou de la série de films d'animation Dragon. Ils y restèrent un bon moment, avant de se poser sur une terrasse de bar pour prendre un goûter composé de viennoiseries et de boissons sucrées. Et pour clôturer cette journée, ils se rendirent en haut de la colline de la ville pour admirer le paysage et voir le soleil se coucher sur la ville, teintant le ciel de couleurs pastels apaisantes. Il n'y avait que le silence entre eux trois, mais il n'était en rien gênant, car tout le monde observait ce spectacle de début de soirée, des étoiles plein les yeux.
Endou lança un petit regard discret vers Gouenji, assis au milieu, et jamais il ne l'avait vu avec un air aussi détendu et serein, comme si le temps l'épargnait de toute souffrance pendant ce moment de plénitude. Un léger sourire fendait ses lèvres alors même qu'il ne quittait pas le ciel des yeux. Puis, le soleil disparu derrière l'horizon, plongeant la ville dans le noir et la nuit. Mais cela laissait aux étoiles plus d'espace pour prendre possession des hauteurs et émettre leur propre lueur.
– C'était une bonne journée.
C'est Kidou qui brisa le silence entre eux, un sourire aux lèvres. Il semblait ravi lui aussi de ce moment qu'ils avaient partagés.
– T'as vu ! J'avais un super planning ! se vanta Endou.
– Pour une fois que tu arrives à bien organiser quelque chose, en effet, se moqua Kidou.
– Eh ! Mais tu as pas fini de me tacler ! Tu ne me donnes pas une bonne image.
– Tu n'as pas besoin de moi pour ça tu sais.
Endou fit mine d'être outré et continua sur sa lancée, répondant du tac au tac à chaque remarque que lui faisait Kidou, mais il en rigolait intérieurement.
C'est alors qu'un autre éclat de rire l'interrompit et le figea quelques instants, un rire qu'il ne pensait pas entendre de sitôt. Kidou et lui tournèrent la tête pour vérifier qu'ils n'étaient pas en train de rêver ce qui se passait. Mais non, c'était bel et bien réel, Gouenji riait de leur petite dispute. Ce n'était pas non plus un rire fort ou démonstratif, plutôt quelque chose de léger et de timide, mais un rire malgré tout.
Endou ne put s'empêcher d'afficher un immense sourire alors que ses yeux le brûlaient sans qu'il ne puisse rien y faire.
– La mission est un succès !
Il se jeta sur Gouenji et le fit tomber à la renverse sur l'herbe, sans penser à quoi que ce soit. Kidou rigola et le suivit dans son élan, étouffant à moitié le blond qui continua de rire un peu plus face à cet assaut. Pour Endou, il n'y avait rien de plus beau pour clôturer cette journée idyllique, et il ne pouvait que demander à ce que ce rire soit le premier d'une longue lignée.
Après quelques minutes ils finirent par se calmer et les rires s'éteignirent doucement, pour ne laisser place qu'aux respirations calmes des trois adolescents. Kidou se redressa alors et Endou suivit son mouvement, remarquant alors quelque chose qui l'affola quelque peu.
– Gouenji ! Tu pleures !?
Est-ce qu'il lui avait fait mal en lui tombant dessus ? Ou alors il avait été vexé par quelque chose ? Il paniqua en se demandant ce qui pouvait valoir ses larmes alors qu'il riait juste avant. Le blond, surpris, porta une main à son visage et se redressa à son tour.
– Ah...
Il était lui-même sous le choc, comme s'il n'avait pas percuté que son corps versait des larmes.
– Tout va bien ? demanda Kidou sur le ton de l'inquiétude.
Gouenji resta silencieux, son visage se fermant une nouvelle fois à toutes émotions, alors que ses yeux s'emplissaient de doutes et de craintes.
– Oui, c'est bien ça le problème.
– Bah, en quoi c'est un problème ? C'était une giga super journée, fit Endou un peu perdu. A moins que tu n'ais pas aimé ?
Gouenji tourna lentement la tête de gauche à droite, avant de reprendre pour essayer de leur expliquer.
– C'était sûrement la journée la plus innocente et la plus, il buta sur le mot suivant, joyeuse que j'ai connu depuis ma naissance. Mais c'est ça qui m'effraie.
– Il ne faut pas avoir peur du bonheur, il faut le croquer à pleine dent ! assura Endou.
– Et si après il disparait, je fais quoi alors ? Est-ce que tu imagines un seul instant ce que ça fait, de goûter à quelque chose d'exceptionnel, et le voir s'évaporer sous tes yeux peu de temps après ?
Endou sentit son cœur se serrer, comme si une main venait littéralement tenter de lui écraser. Il avait mal, tellement mal pour lui. Sa vie devait être si triste pour craindre le bonheur de la sorte.
– Alors, on fera en sorte qu'il ne disparaisse pas ! Je ne laisserais pas ça arriver !
– Tu ne pourras pas toujours être avec moi, Endou. Viendra le moment où ça arrivera, et je retomberai une nouvelle fois dans cette spirale sombre et froide.
– Mais non, je...je suis sûr qu'il existe un moyen !
– Endou n'est pas l'unique responsable du bonheur d'aujourd'hui, tu sais, intervint alors Kidou.
Les regards se tournèrent vers lui et Endou le remercia par la pensée de le soutenir. Parce que lui, il n'avait pas d'arguments assez convaincants.
– Si j'ai bien compris, vous vous influencez mutuellement tous les deux. La lumière d'Endou déteint sur toi et inversement, mais qui vous dit que ce n'est que temporaire ? Après tout, je vois mal Endou redevenir qui il était avant maintenant qu'il a pu se confronter à des émotions fortes et négatives. Il ne retrouvera jamais la naïveté et l'innocence qui le caractérisait avant de faire ta rencontre. Et je pense que c'est réciproque, si tu sais désormais rire, sourire et ressentir du bonheur, il n'y a pas de raison pour que ça disparaisse. Tu as raison, Endou ne pourra pas toujours être avec toi, moi non plus, car nos chemins vont forcément diverger à un point de notre vie, mais ça n'efface en rien ce qui aura été vécu jusqu'à ce moment-là. Et ça n'empêchera pas toutes les aventures qui viendraient derrière et les retrouvailles à chaque fois pour se raconter ce que nous sommes devenus. Des amis ne restent pas collés ensemble, mais l'amitié fait que nos liens resteront intacts malgré la distance et le temps, et nous serons toujours heureux de nous retrouver.
Il sourit et tendit une main face à lui, plein de confiance et d'assurance.
- Et si, à un moment, tu sens que tu ne vas pas bien ou que tu te laisses submerger par les ténèbres, tu n'auras qu'à repenser à ces moments partagés pour te redonner le sourire. Parce que la lumière d'Endou sera toujours dans nos cœurs, et la distance ne changera rien à ça.
Endou était galvanisé par le discours de son ami et posa sa main sur la sienne avec énergie. Oui, il était certain que tout irait bien, les propos de Kidou sonnaient vrai et réels à ses oreilles. Il y croyait de toutes ses forces.
– Je suis d'accord ! Alors, aujourd'hui, faisons cette promesse de rester toujours amis ! Et de garder le sourire ! Et si ça ne va vraiment pas, maintenant tu as un téléphone pour nous appeler si besoin !
Gouenji ne dit rien et les larmes sur ses joues se tarirent doucement, cessant de couler pour ne laisser que des yeux rouges et fatigués. Il tendit sa main vers celles de ses amis mais se stoppa, il ne pourrait pas toucher Endou. Kidou posa alors la sienne au-dessus, pour faire barrage, et ils purent sceller cette promesse tous les trois.
Après ça, il commençait à se faire tard et Kidou les quitta pour rentrer chez lui. Il leur souhaita un bon dimanche et disparu dans la pénombre. Gouenji s'apprêtait à faire de même, mais Endou se planta devant lui avant qu'il ne puisse esquisser le moindre mouvement de départ.
– Tu veux me dire quelque chose ?
– Non, je veux te donner quelque chose !
Il tendit alors la peluche gagnée à la pince devant lui, un grand sourire aux lèvres, fier de son idée.
– Une peluche ? Sérieusement ?
– Et alors ? Elle est super mignonne je trouve ! Si un jour tu es tout seul et que tu as besoin, tu n'auras qu'à lui faire un gros câlin et ça ira mieux !
Gouenji affichait un air consterné, néanmoins il ne chercha pas à argumenter et accepta le "cadeau" du brun, même s'il devait avoir la sensation d'être un enfant.
– Merci, je suppose.
– De rien ! Prends en soin par contre !
Gouenji hocha la tête et observa la peluche, c'est vrai qu'elle avait un air plutôt sympathique et innocent, un peu comme son ancien propriétaire.
– En fait, je crois que c'est la première fois que je reçois un cadeau.
Encore un coup dur pour le cœur innocent d'Endou, mais il n'était presque pas surpris de l'annonce malheureusement.
- J'espère que ce ne sera pas le dernier alors !
Gouenji amena la peluche contre son torse et la serra avec tendresse tout en fermant les yeux, une nouvelle fois il semblait apaisé et serein, et Endou aimait voir cette expression sur son visage, car lui-même avait la sensation d'être léger en ces instants.
- Eh, une seconde...il est arrivé quelque chose de fou non ?
Gouenji rouvrit les yeux et fronça les sourcils, n'ayant aucune idée de ce dont il voulait parler. Endou, lui, avait la bouche ouverte en un "oh" de surprise et tremblait d'excitation et de joie. Comment avaient-ils fait pour ne pas s'en rendre compte ? Ça avait pourtant été quelque chose d'exceptionnel !
- Tout à l'heure, dans l'herbe, j'ai pu te toucher non !?
Il s'était jeté sur lui pour le faire basculer en arrière, mais ils n'avaient pas été repoussés comme les fois d'avant. L'interaction avait été parfaitement normale, sans effet secondaire, sans rejet. Gouenji percuta à son tour et son regard s'écarquilla, n'arrivant pas à y croire. Comment une telle chose était-elle possible ?
– Il faut essayer !
Endou tendit sa main devant lui, impatient de voir s'ils pouvaient désormais avoir un contact sans cette répulsion étrange. Un peu anxieux mais tout aussi curieux, Gouenji fit le même geste et ils approchèrent lentement leur main l'une de l'autre, mais à quelques millimètres de se toucher une force les sépara, comme un mur invisible qui refusait de les laisser entrer en contact. Et, quand Endou insista, il fut poussé vers l'arrière et grimaça de douleur à cause de l'onde de choc.
– C'est bizarre...
Gouenji abaissa son bras, tout aussi perplexe que lui. Mais il ne pouvait rien dire, car il était témoin qu'Endou avait pu le toucher sans qu'il ne se passe rien.
– Il y a sûrement une explication logique, mais je suis incapable de la donner, soupira-t-il.
– Ce n'est pas grave, assura Endou en agitant sa main pour la remettre du choc. Ce qui est certain, c'est que c'est possible ! Malgré tout ce qui nous oppose, il y a un moyen pour avoir des contacts, comme des gens normaux. Et on finira par comprendre le fonctionnement, je te l'assure !
Gouenji ouvrit la bouche pour dire quelque chose, la referma, prit le temps de la réflexion, et changea ce qu'il allait dire.
– Oui, on comprendra.
Endou faillit perdre sa mâchoire, est ce que Gouenji venait d'être optimiste ? Il s'attendait à un "tu es vraiment trop naïf" ou alors quelque chose du genre "arrête de vouloir chercher des solutions, ça ne sert à rien". Mais non, là il était d'accord avec lui. Un nouveau sourire étira les joues du brun, désormais il pouvait la voir. Dans le cœur de Gouenji, au milieu des ténèbres denses et imposantes, il y avait une lueur. Elle était faible, fragile, frêle comme un nouveau-né, mais existante et se battait pour tenir bon dans cet enfer de douleur. Et lui, il serait le souffle qui viendrait l'alimenter pour la faire grandir, jusqu'au jour où Gouenji serait capable de la maintenir seul, dans la tempête de sa vie. Mais ils n'en étaient pas encore là. Cependant, le chemin parcouru était déjà immense, surtout quand il repensait au tout début.
– Bon, tu ferais bien de rentrer, tu ne crois pas ? Sinon tes parents risquent d'être inquiets, lui fit Gouenji.
– Et toi, je suppose que tu ne vas pas rentrer tout de suite ?
Un sourire triste peignit le visage du blond qui détourna le regard pour plutôt observer le ciel étoilé, dépourvu de nuages.
– Je n'ai personne qui m'attends tu sais. Mon père me déteste à cause de ce que j'ai fais, et les Anciens ne voient en moi qu'un pantin pour des projets qui me dépassent. Je dors dehors la plupart du temps.
– Dehors ? Mais c'est pas possible ça !
- Je suis habitué, feignit-il avec un haussement d'épaule. Ce n'est pas comme si j'avais peur du noir.
- Non mais même ! Je peux pas partir maintenant que je sais que tu vas dormir dehors !
– Oublie ce que je viens de dire alors, je ne sais même pas pourquoi je t'en ai parlé. J'aurais dû me douter que tu allais dire ça.
– Si tu me l'a dit, c'est que tu avais besoin de le dire.
Gouenji grimaça, il se prit une nouvelle fois ses propres paroles en pleine tête. Il ne pouvait pas aller contre. Endou voulait trouver une solution pour l'aider, mais la seule qu'il avait en tête était très mauvaise et ne serait jamais acceptée par sa mère. Sauf s'il omettait de lui dire la véritable identité de son ami...
– Viens dormir chez moi.
– C'est une belle connerie que tu me proposes là. Si elle me voit, ta mère va juste me tuer je pense.
– On n'aura qu'à dire que tu es juste un ami !
– Endou, elle sait que je viens d'arriver et que tu veux devenir mon ami, elle va forcément trouver ça suspect que tu débarques avec un inconnu. Et je n'ai pas envie de provoquer une querelle dans ta famille, ou même...me prendre une nouvelle rafale de haine.
Une nouvelle fois il serra la peluche contre sa poitrine alors que ses yeux brillaient de crainte et de douleur. C'est vrai, Endou n'avait pas vu les choses sous cette angle, son ami risquait de souffrir en venant chez lui, car la colère de la cheffe de maison se dirigerait vers la cible facile, l'Enfant vu comme mauvais.
– Désolé, je n'y avais pas pensé. Je croyais que ce serait une bonne idée...
– Ce n'est rien, mais...-il hésita un moment avant de continuer sa phrase- merci, ta proposition me touche malgré tout.
Endou s'en voulait encore plus de ne rien pouvoir faire, il se sentait impuissant et faible en cet instant. Il allait rentrer dans son lit douillet, dans un foyer aimant, alors que son ami resterait dehors à dormir là où il le pouvait, tant son foyer n'en était pas un et le terrifiait.
– J'ai une autre idée alors.
– Ça va Endou, rentre chez toi.
– Non, tu vas venir chez moi, mais ma mère ne te verra pas.
Il sourit, soudain très fier de cette nouvelle idée, qu'il considérait imparable.
– Tu vas rentrer par ma fenêtre de chambre !
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