Seule, elle marche, emmitouflée dans sa cape d'ombre. Noir et carmin, sang et mort, de ces teintes l'habit ne se défaisait jamais. Rasant les murs, fuyant la foule, plus aucune lueur dans ses yeux. De sa capuche, ne s'échappaient que quelques mèches brunes, souvenir de ce qu'elle était. De ce qu'elle fut. Passé révolu, murmures oubliés, âme envolée. Aussi fière que honteuse, elle sera entre ses doigts fins sa cape bien-aimée. Étoffe mortifère, habit d'élégance, par le manteau de la veuve elle fut ensorcelée... Et son mari, elle avait assassiné.

Seule, elle marche, emmitouflée dans sa cape d'ombre. Temps figé, vieillesse écartée, la Mort elle voulait duper. Le manteau de la veuve en bouclier, la faucheuse aurait dû l'ignorer. Pauvre sotte, naïve humaine, à une étoffe elle avait préféré son époux. Et dans les limbes, son âme à jamais marcherait, meurtrie par le poids du vêtement maudit.