Elle

 La première fois que je t'ai vue, tes longs cheveux roux dansant au gré des flocons, je sus que mon cœur deviendrait tien. Ta voix douce et envoûtante, mélodie divine aux yeux des fées, m'enveloppait d'une délicate étreinte de bonheur. Et ton regard... Avais-je déjà parlé de tes iris plus sombres qu'une nuit sans Lune ? Dans tes yeux, j'avais vu apparaître des fantasmes oubliés et un futur inespéré. Toi, ma muse à la peau dorée, tu avais fait de ma main un noble pinceau pour honorer ton corps ensorceleur.

Une seconde et mon amour te jurait fidélité. Une minute et ton odeur m'avait marqué. Une heure et dans tes paroles, des promesses exquises se gravaient. Une journée, et chacune de tes courbes avaient laissé une marque indélébile sur l'une de mes toiles plus si vierge. Une semaine et le poison de tes lèvres ne cessait de me paralyser de désir. Un mois et tes jupes à volants poursuivaient leur ballet hypnotique. Une année et ta beauté éphémère risquait de s'effriter à l'aube de ton anniversaire.

Mon foyer si lumineux par ton essence était soudain terne ; malgré les innombrables peintures de toi. Mon ange, je n'aurais jamais imaginé que tu emporterais les couleurs de mon monde avec toi. Sur ma palette, demeuraient seulement des nuances de noir et de rouge. De l'encre de tes yeux, je pourrais écrire des contes et légendes. Du carmin de tes veines palpitantes, je pourrais dessiner un monde d'amour et d'horreurs. Sans ma muse, mon âme refusait de créer à nouveau. Mon trésor, je me devais de te récupérer.

Désespéré, je commençais à courir, les larmes piquant mes yeux vides. Notre lit si froid sans ton corps parfait, ne m'apportait plus aucun repos. En ton absence, le poids des heures lacéraient mon âme, révélant une amère douleur dont je ne pouvais que me délecter. Le goût doucereux de mon chagrin me rendait nauséeux, souffrant d'un mal exaltant. Je serrais ton ultime cliché entre mes doigts abîmés. Tu étais si belle, dans ta robe d'un rouge éclatant, ton visage arborant un élégant sourire terrifié. Je stoppai ma course folle et tentai de rassembler mes idées. Tu me manquais tellement mon amour.


Où avais-je bien pu cacher ton corps ? 

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