Chapitre 39 - Le calme après la tempête
Hôpital Toronto
Tuesday, June 29 th
01h30 p.m
La porte de ma chambre d'hôpital se referme derrière Travis et je me retrouve seul avec Dustin. Après quelques gestes d'affectation, on desserre l'étreinte dans laquelle nous étions blottis. Je relève les yeux vers lui et remarque le voile d'inquiétude, dans son regard.
- Comment tu te sens?
- Il va me falloir du temps pour oublier toute cette histoire, je suis secoué, mais je vais bien. Surtout depuis que je te vois.
- Est-ce qu'il t'as fait du mal ?
- Non, rien. Même si a la fin, il avait dans l'idée qu'on brûle ensemble pour que personne nous sépare...
- Taré. T'es sûr qu'il t'as jamais rien fait ? Même si c'est délicat d'en parler...il faut que tu me dises...
- Il m'a pas touché, rassure-toi. J'ai seulement supporté quelques baisers pour ne pas le mettre en colère. Le reste, j'ai trouvé des parades pour le faire patienter. Plus de peur, que de mal au final.
- Il faudra que tu consultes quelqu'un pour parler de tout ça, c'est un traumatisme important.
- C'est prévu oui. Est-ce que tu sais si je vais pouvoir sortir bientôt ?
- Demain matin, si ton état de santé le permets. Pour l'instant, il te garde en observation pour le reste de la nuit.
- Il est qu'elle heure ?
- Presque deux heure. On a monté l'opération en pleine nuit pour le surprendre.
- Et Wendy ?
- Elle a insisté pour rester avec l'équipe et la police, tant que tu serais pas en sécurité. Mais elle va être prise en charge par les services sociaux. Elle a besoin de retrouver un environnement familier et d'être encadrée pour se remettre de son traumatisme.
- J'ai pas envie qu'elle se retrouve seul à vivre dans un foyer.
- Ça ne sera qu'un temps, après si elle est d'accord avec ça, tu devrais pouvoir demander à obtenir sa garde si tu le souhaites.
- Tu crois que j'aurais des chances de l'obtenir, j'ai un mode de vie, un peu instable.
- On s'adaptera à leur critères, ne t'en fais pas, on trouvera des solutions. Mais je pense que si c'est ce que tu envisages de faire, il vous faudra vous laisser du temps et rien précipiter. Vous êtes secoué par toute cette histoire, vous êtes presque comme des étrangers, il vous faut créér un lien.
- Oui c'est évident. Pour le reste, je sais pas si je vais poursuivre ma carrière, continuer la musique. Tout ce dont je suis sûr, c'est que je te veux toi et l'avenir que tu nous as imaginé.
- On va construire de belles choses ensemble. J'en suis persuadé. Quant au reste, on verra comment ça se présente mais quoi que tu fasses, je serais là.
- J'en doute pas une seconde.
- Tu devrais essayer de dormir maintenant. Tu peux enfin le faire sur tes deux oreilles, Vince n'est plus. Et puis Travis et moi, on ne bougera pas d'ici.
- Et comment vous allez dormir ? Ils vont vous installer des lits de camps?
- Oui ils nous apporterons ça dès qu'ils auront cinq minutes. Ne t'inquiètes pas pour nous. Allonge-toi et essaie de te reposer. Je vais aller dire à Tray qu'il peut revenir.
- Ok, tu pourras te mettre près de moi après, ça pourrait m'aider à me détendre et à m'assoupir.
- Bien sûr chéri.
Il me sourit et ouvre la porte pour inciter notre ami à rentrer de nouveau. Celui-ci nous informe que le reste de l'équipe dormira dans un petit hôtel non loin et qu'ils seront à l'hôpital à la première heure le lendemain. Dustin s'installe dans un fauteuil, près de moi, tandis que Travis s'assoit sur une chaise à ses côtés. Je prends la main de mon homme et ferme les yeux attendant que le sommeil m'emporte.
Sept heures du matin, l'heure du réveil à sonné. Mes gardes du corps et moi-même sommes réveillés par une infirmière. Elle s'enquiert de mon état puis s'éloigne pour ouvrir les volets roulant. La lumière jaillit dans la pièce et je découvre les visages fatigués de mes acolytes.
- Après le petit déjeuner, vous serez libre de sortir. Me dit-elle.
- Merci madame.
Elle sort rapidement de la chambre, et revient de longues minutes plus tard avec mon petit déjeuner. Les lits de camps de mes accompagnants sont pliés et je suis habillé prêt à partir. Le reste de l'équipe ne va pas tarder à venir me chercher, les visites commencent à huit heures et demi.
J'avale café, madeleines et verre de jus de fruits puis prends mon mal en patience. Il me tarde de me retrouver chez moi.
Avec un peu de retard, Heather, passe la porte de la chambre. Elle me salue d'une chaleureuse étreinte.
- Où sont Marcus et Charly ?
- L'info de ta présence ici a fuité, c'est plein de journalistes dehors, Marcus les canalise comme il peut. Charly est dans la berline. Les garçons, vous allez devoir faire bloc autour de James.
- Compte sur nous. Rétorque Dustin.
- Alors c'est entendu. Vous me suivez, je vous entraînerai au plus vite à la voiture.
Heather nous emboîte le pas, et après avalé des dédales de couloirs, d'escaliers nous parvenons dans le hall de l'hôpital. Les portes vitrées de la sortie s'ouvrent sur notre passage, tandis que caché sous la capuche de mon sweat, je me fais discret. Les paparazzis se tiennent à une centaine de mètres de l'hôpital, pour ne pas entraver son fonctionnement, je suppose. Malheureusement, j'ai à peine un pied à l'extérieur que je suis repèré. Forcément, ils guettaient tous ma sortie. Escorté par mes garde du corps, je parviens à regagner le véhicule, non sans bousculade et interpellations. Juste après nous, c'est Marcus qui réussi non sans mal à s'installer dans la voiture. Aussitôt, prudemment, notre chauffeur s'insère dans la circulation.
- Quel foule, j'ai bien cru qu'ils allaient pas me lâcher. Soupire mon manager.
- Ils savent toujours tout ces journalistes...Ajoute Travis.
- Une personne à dû apercevoir James et l'a relaté sur les réseaux, les paparazzis ont répliqué . Commente Dustin.
- Va savoir quelle rumeur ils vont avoir inventé sur ta présence à l'hôpital... rouspète Marcus
- On s'en fiche de ce qu'il diront, on fera un communiqué.
- Tu as raison, on s'en fou de tout ça, l'important c'est que tu nous soit revenu sain et sauf. On a eu tellement peur de ne jamais te revoir.
- Et moi donc... je pense qu'après avoir révélé toute cette histoire, je me mettrais un peu au vert. Pas pour me cacher mais pour réellement décompresser.
- Bien sûr, tu as vécu des événements traumatisant, puis tu as découvert l'existence de ta sœur, il te faut le temps de digérer.
- Tu sais ce qu'il va se passer pour elle?
- Elle est avec des personnes qui s'occupent bien d'elles, cet après midi, elle doit rencontrer un psychologue. Comme toi, elle va prendre le temps de se remettre de tout ça. J'ai un numéro si tu veux prendre des nouvelles, on m'a dit que tu pourrais appeler tout les jours.
- Et pour la voir?
- Ça sera seulement si elle le demande.
- Je comprends.
- T'en fais pas, je suis sûr que tu vas pouvoir créer un lien avec elle, il faut juste laisser faire les choses.
- Dustin à raison. En attendant, c'est de toi dont tu dois prendre soin.
- Oui et je crois savoir ce qu'il me faut.
- Dis-nous? On va tout faire pour que tu te sentes bien.
- Le prenez pas mal, mais je voudrais m'isoler un peu avec mon homme. Je vous adore tous mais je voudrais vivre juste avec lui. Cette cohabitation avant mon enlèvement, c'était pas désagréable mais j'ai envie de prendre du temps pour mon couple.
- Bien sûr, puis maintenant qu'on est de retour chez nous, on as tous envie de retrouver nos maisons et nos familles. Là on vous dépose chez toi et après chacun retrouve les siens. M'informe Travis.
- Et toi, tu vas devoir rentrer chez ta femme? Demandé-je à Marcus.
- Non, oui, enfin pas vraiment. Nous allons nous voir pour discuter du divorce. Je lui ai finalement avoué que je n'étais plus heureux et épanoui avec elle. C'était pareil de son côté, mes absences en tournée ont eu raison de nous.
- C'est triste, je suis désolé.
- Il faut pas, ça se passe très bien avec Heather. On vit notre relation au jour le jour sans se prendre la tête.
- Dans la légèreté. Commente la concernée
- Le contraire de moi qui vit tout avec sérieux.
- On voit ça, deux mois et vous allez vivre ensemble. S'étonne mon manager.
- Je sais. Ça peut paraître rapide mais je suis sûr de moi. Dustin, c'est le seul homme avec qui j'en suis venu à me dire, ouais je me vois vivre avec lui, toute ma vie. Je me dis plus que ça va foirer, où qu'un jour il va partir comme les autres. Je me dis juste que je l'aime et que si je suis bien avec lui, rien ne sert d'attendre pour s'installer tout les deux. Surtout après les évènements passés.
- C'est sûr que ça fait réfléchir et je suis certain que le premier concerné sera ravi de vivre avec toi. Commente mon meilleur ami.
- Plus que ravi, je vais m'efforcer de le garder jour après jour et année après année.
- Ça ne m'étonnerai pas que tu y arrives, t'as déjà fait fort. James met du temps habituellement avant de faire confiance, et de dévoiler ses sentiments.
- Dustin m'apporte la sérénité dont mes précédents partenaires de vie manquait. Sans compter toutes ses autres qualités. Il a tout pour être le bon.
- Et bien, j'espère que vous m'appreciez tous, parce que je vais être dans vos vies un long moment.
- Bien sûr, t'es déjà adopté dans notre famille. Rétorque Marcus.
- On va s'arranger à ce que ce soit rapidement officiel.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? M'interroge mon meilleur ami.
- Révéler l'identité de l'homme mystère. Officialiser ma relation avec Dustin Cole aux yeux du monde. On fait ça et après on s'envole en Australie ? Dis-je regardant mon homme.
- Avec plaisir.
- Vous allez faire quoi là-bas, voir la famille de Dustin ? Interroge Heather.
- Entre autre, on avait prévu de prendre un mois de vacances ensemble et puis on a des projets de couple.
- Je propose qu'on fasse tout ça, qu'on s'offre un mois à faire ce que bon nous semble. Annonce Marcus.
- Je dirais même mieux, à partir de ce soir, renchérit mon assistante.
- Exactement. On a tous mérité un bon break. Confirme notre chauffeur. Nous voilà arrivé devant ta demeure James.
- On a fait porter voq bagages et les courses sont faites.
- Merci Heather, merci à tous. À bientôt.
La voiture repasse le portail en fer forgé de ma maison et s'éloigne. La main dans celle de Dustin, je m'empresse de rentrer. Ça y est, tout est terminé. Je rentre enfin chez moi. Non, chez nous. J'ai beau avoir vécu des moments terrible, pas plus tard qu'hier, la joie de me dire que je ne serai plus seul dans cette grande bâtisse, me gonfle le coeur. Je me sens heureux, profondément heureux, d'être près de lui, d'être en vie, d'exister. La vie c'est pas toujours une partie de plaisir, mais c'est précieux, comme les gens qu'on aime. Et cet homme, qu'est-ce que je l'aime...
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