Wednesday, June 28 th

Manoir de Vince Carter

En pleine nuit.

J'ignore quelle heure il est, mais cela fait déjà quelques temps, que Vince s'est endormi contrairement à moi. J'ai les yeux grands ouverts et la tête qui fourmille de pensées. Est-ce que j'ai pu être localisé ? Est-ce qu'un assaut est en train de se préparer ? Comment va se finir cette histoire ? Est-ce que ça va se terminer un jour ?...

Si je sors de là, qu'est-ce que je vais devenir ? Est-ce que je reprendrai ma carrière comme avant ? Mon envie d'être artiste de scène est-elle toujours là ? Est-ce que ma carrière musicale se remettra de cette épreuve ? Rien n'est moins sûr.

Ma flamme s'est éteinte ces dernières semaines. La seule chose valable que j'ai écrite, c'est les quelques lignes destinés à mon nouvel amour. Cet homme que je n'attendais pas et qui a bouleversé mon monde, en seulement quelques jours. J'aime l'avenir qu'il a imaginé pour nous, mais est-ce encore possible ?...

La dernière image que j'ai de lui, c'est son corps inerte et sa chemise pleine de sang. Qu'est-il arrivé ensuite ?...Je suis en enfer ici mais qu'elle serait ma vie s'il n'en faisait plus parti...

J'essuie de mes mains les larmes trop nombreuses qui ont inondés mon visage et sursaute violemment. Une alarme stridente me vrille les oreilles. Je place mes paumes contre celles-ci et lance a Vince, réveillé :

- Putain c'est quoi ça, ça me vrille les tympans.

- Quelqu'un essaie de s'introduire dans le manoir.

- C'est peut-être Wendy qui revient ?

- Non, dit-il en regardant son téléphone. Cette petite conne a dû prévenir les flics. Je lui offre une vie plus belle que ce qu'elle aurait pû rêver d'avoir et voilà comment elle me remercie.

- Mon amour, peut-être qu'on devrait se rendre, on pourra rien faire, ils nous encerclent. Si on se défend, ça se terminera mal. Je préfère te voir en prison plutôt que de te perdre.

- Pas question de se rendre.

- Ils vont finir par entrer d'une manière ou d'une autre. On est cuit.

- Laisse-moi réfléchir.

- À moins que tu aies le pouvoir de nous téléporter, je ne vois pas comment. On est perdu.

- On est perdu que si tu la ferme pas et que tu m'empêche de réfléchir!

Son ton dur et agressif me dissuade d'insister. Je me fais alors silencieux et patiente. J'ai enfin une chance de sortir de cet enfer, je ne dois pas la gâcher.

Vince tourne en rond dans la chambre, nerveux. Il fait les cent pas. Je vois bien qu'il est déstabilisé, il ne contrôle plus rien. La seule fois où je l'ai vu aussi perturbé, c'était à l'enterrement de Maggie, quand il m'a pris en otage. Repenser à ça me donne une idée, et j'ose ouvrir la bouche timidement après un moment.

- Si tu menaces de me tuer comme au cimetière, on pourrait arriver à les fuir.

- Non. La dernière fois, je les ai pris par surprise, là ils ont eu le temps de se préparer à toute éventualité.

- À ton avis, ils vont mettre combien de temps pour rentrer ?

- Je n'en ai aucune idée. Les accès sont blindés, verrouillés par des codes. Les vitres sont censées être incassable mais s'il y mettent les moyens, ça pourrait aller vite.

- Ils peuvent pas réussir à craquer les codes des portes ?

- Ils peuvent mais crois moi, ça leur prendrai plusieurs heures.

- Dans tous les cas, si on a pas de plan, on va forcément se faire attraper...

- J'aurais dû la tuer cette gamine ingrate! Je pensais qu'elle t'apporterait du bonheur, mais elle nous fais souffrir...

- C'est pas grave, j'ai pas besoin d'elle. Le seul dont j'ai besoin, c'est toi. Écoute mon amour, si on se rend, tu te feras arrêter, mais je viendrai te voir et avec ta fortune, on te prendra un super avocat. Tu sortiras en un rien de temps. Je pourrais dire que mon équipe me forçait à rester alors que je voulais tout arrêter, pour partir vivre avec toi. Je suis certain que ça peut marcher. Je dirais aussi que ce qui s'est passé au cimetière, on l'a programmé ensemble, parce que je ne voyais que cette solution pour m'enfuir. Échapper à ma vie dont je ne voulais plus.

- J'ai une meilleure idée. Ils nous auront jamais. Suis moi, tu vas m'aider.

Je le suis quittant la chambre à coucher et nous traversons les dédales de couloir jusque dans le garage.

Il me fait signe vers les bidons d'essence entreposé ça et là puis me dit :

- On va arroser partout, en priorité les tissus, ça part plus vite.

- Tu veux brûler le manoir ?

- Un moyen de les divertir et de les retarder.

- Mais comment on v...

- Contente-toi de me suivre. T'as pas besoin d'en savoir plus.

Il me pousse à le suivre, et je m'exécute. Pièce par pièce, on imbibe les rideaux, tout type de tissus, puis on inonde le sol par-ci, par-là. Un bruit sourd et puissant nous interrompt.

- On aurait dit une explosion.

- Ils ont fait sauter la porte. On a plus le temps.

Il vide le reste des bidons et craque une amulette. Le feu part instantanément. Il m'aggripe ensuite par le bras et incendie toutes les autres pièces qu'on vient de faire.

- Vince arrête, on va être totalement encercler si tu continue.

- Je sais mon amour. On sera à tout jamais ensemble. Avale ça, me dit-il en glissant un comprimé dans ma main.

- C'est quoi ça ?...

- Quelque chose qui nous assomera suffisamment pour ne pas sentir le feu quand il nous assaillira. Ils nous auront pas.

Jusqu'ici je pensais qu'il allait brûler le manoir pour faire diversion. Ça nous aurait permis de tenter de fuir par le garage, mais ce psychopathe est encore plus dérangé que dérangé.

- Crâme-toi, tout seul je me casse espèce de taré.

Je m'enfuis et ne l'écoute pas lorsqu'il me court en criant. Je m'élance direction le bruit de la détonation. C'est aussi la direction des flammes qui tournent autour de moi, mais s'il y a une sortie ce n'est que par-là. Je me protège le visage avec mon t-shirt pour tenter de respirer le moins de fumée possible, et avance aussi vite que je le peux. Vince est à mes trousses et j'y vois de moins en moins. Le brouillard s'intensifie autour de moi seconde après seconde et bientôt, je ne sais plus où je suis. Ma tête me tourne, je lutte mais me sens vasciller. Mes jambes ne me porte plus, je m'effondre au sol, à plat ventre. Au loin, j'entends Vince cracher ses poumons. Il étouffe, comme moi depuis quelques minutes déjà. Mes yeux me piquent, je résiste pour ne pas les fermer. Je sais que si je le fais, je suis perdu, mais c'est plus fort que moi, je sombre...

Fin.

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Mais non, je déconne 😅. De toute façon, personne n'y cru, n'est-ce pas ? Je vous laisse terminer le chapitre tranquillement.

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La première chose que je vois en dehors de la lumière du jour aveuglante, c'est le visage familier de mon meilleur ami.

- Travis...

- Tout va bien, t'es à l'hôpital. C'est terminé, t'es avec nous maintenant.

Je tousse au moment ou je voudrais parler et il ajoute :

- Tu as absorbé pas mal de fumée, mais ça va aller, tu ne risque plus rien.

Les larmes me montent aux yeux, j'essaie de formuler la question qui me terrifie, mais une quinte de toux me fait taire à nouveau. La porte de la chambre s'ouvre à ce moment-là et j'ai enfin la réponse en question. Dustin m'apparaît et parcours en une seconde l'espace qui nous sépare.

- Hey, est-ce que ça va? Je vais te chercher de l'eau.

Je l'attrape par sa chemise et le retiens près du lit. Je l'enserre autour de la taille et blottis ma tête contre son torse. Une odeur de transpiration me vient au narines, mais je m'en fous. A ce moment là, je pourrais dire que c'est l'odeur la plus agréable que j'ai jamais senti.

- J'avais tellement peur que tu sois...

Ma phrase reste coincé dans ma gorge et je sens un baiser se poser sur mes cheveux.

- Tout va bien. J'ai eu beaucoup de chance. Je te demande pardon, j'ai échoué à te protéger. Si tu savais ce que j'ai eu peur pour toi...

- Le seul truc qui a échoué, c'est le plan de ce taré. Je t'interdit de te reprocher quoi que ce soit. Dis-je levant le regard vers lui.

- J'avais qu'une chose à faire, et c'est celle que j'ai planté. Je m'en veux, tu n'as pas idée.

- Arrête... même si tu es entraîné pour gérer certaines situations, il y a toujours des facteurs que tu ne pourras pas prévoir. Ce n'était pas ta faute. Et si j'ai été retrouvé, c'est grâce au bracelet que tu m'as forcé de porter.

- Oui et aussi avec l'aide de ta petite sœur, très courageuse.

- Elle est où ?

- Avec les policiers et le reste de l'équipe pour l'instant.

- Découvrir son existence, c'est la plus belle chose qui ressort de cet enfer.

- Tu lui a sauvé la vie et elle aussi.

- C'est vrai qu'elle nous a permis de te localiser, mais Dustin oublie de te dire que c'est lui qui t'a sauvé des flammes. Les flics qui le suivaient ont jugé que c'était trop tard, mais il les a pas écouté.

- Tellement courageux, et si modeste qu'il ne me racontes pas ses exploits. Je te reconnais bien là.

- Si je te l'aurais dit mais je suis pas un héros pour autant, j'ai juste agi par amour. Je pouvais pas te laisser. Jamais je t'aurais abandonné. Et puis, quand tu as raisonné ce psychopathe au cimetière, l'empêchant de me tuer, tu m'a sauvé aussi. Et quel courage de le suivre...

- Je voulais te protéger.

- Merci.

- J'ai juste agi par amour. Je t'aime. Je t'aime et j'ai eu terriblement peur de ne jamais pouvoir te le dire.

- Je suis très heureux d'avoir pu l'entendre. Je t'aime aussi.

Il se penche vers moi et ses lèvres s'unissent aux miennes. Lorsqu'on se sépare, la voix de mon meilleur ami s'élève. On l'écoute sans même le regarder, trop captivé l'un par l'autre.

- Les mecs, je vais vous laisser vous retrouver.

On ne répond rien, trop occupé à se dévorer des yeux, et il quitte la pièce. J'échange de tendre baisers avec mon homme, le serrant fort contre moi et me fais une promesse. Je ne laisserai jamais rien, ni personne se mettre entre nous. Celui-là, c'est le bon, je le sens au plus profond de mon coeur. Il m'aime comme personne et je l'aime tout autant. Dustin Cole. C'est mon évidence.

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On se rapproche de la fin de cette histoire, même si elle fût parfois compliqué à écrire, je l'aime quand même. Ce chapitre aurait dû attendre plus longtemps mais j'étais assez inspirée alors je n'ai pas attendu. J'espère que ça vous aura plus 😘