Chapitre 37 - Attendre

Wednesday, June 28 th

22h30

Manoir de Vince Carter

En pleine forêt ontarienne.

Wendy et moi avons mis en place notre plan d'action, mais maintenant nous attendons que Vince ait besoin de sortir. Depuis son escapade pour aller m'acheter des donuts, il y a plus d'une semaine, il n'a pas quitté le manoir. Ça nous aurait été facile de trouver un stratagème pour qu'il sorte, mais il aurait tout de suite compris que nous avions fait exprès de l'éloigner. Hors il doit croire que je suis totalement innocent dans l'évasion de ma sœur.

Jour après jour, heure après heure, on attends le moment propice pour agir. Si elle parviens à s'enfuir, elle pourra peut-être nous sauver tout les deux. Où du moins donner une piste aux autorités.

Vince est très intelligent, très malin, très organisé, et je sais qu'il est très facile pour lui de les balader. Quand je vois que ça fait plus de deux mois que Wendy est séquestrée, moi déjà plus de quinze jours, je me dit qu'il vaut mieux tenter quelque chose plutôt qu'attendre. Seulement je dois prendre mon mal en patience avant qu'on ne puisse exécuter notre plan et c'est le plus dur.

- Ça va mon amour, tu as l'air perdu dans tes pensées? Me demande-t-il alors que je suis allongé sur son lit, le regard vers l'extérieur.

Je réfléchis un instant et lui réponds :

- Ça va, c'est juste que je me demandais si tu accepterais qu'on redécore un peu le manoir, c'est très beau, mais j'aimerais bien y apporter ma touche. Pour que je me sentes vraiment chez moi, chez nous. Pour le moment j'ai l'impression d'être invité...tu comprends...

- C'est vrai, tu as raison, on va remédier à ça. Dit-il se couchant près de moi. Pas demain parce que je dois m'absenter, mais après on pourrait faire du shopping en ligne, voir ce qui te plaît.

Je lui souris, un sourire sincère pour une fois. Il est évident que je m'en fou de la déco. J'ai seulement entendu qu'il allait nous laisser seul et l'espoir m'a gonflé le coeur. Demain, on passera à l'action. Quand à moi, je devrais sortir mon meilleur jeu d'acteur.

- Vraiment , tu es d'accord ?

- Oui bien sûr, je veux que tu te sentes bien dans notre maison, c'est notre cocon, je veux qu'il te soit autant agréable qu'à moi. On vit enfin ensemble, il faut que notre chez nous, le reflète.

- On pourrait commencer par faire des photos de nous, et de Wendy pour en mettre en cadre un peu partout.

- Ça c'est une excellente idée. D'ailleurs je propose qu'on prenne la première.

Il attrape son téléphone sur la table de nuit et prépare l'appareil, pour prendre un selfie. Il enclenche le retardeur avant de demander se rapprochant de moi.

- Un bisou ?

Je m'exécute et quelques secondes plus tard le cliché est pris.

- Magnifique. On en prendra très vite d'autre.

- Oui, des tas.

Il me souris et vient m'embrasser, tandis que j'entends son téléphone rencontrer le bois de la table de nuit. Sa main glisse ensuite contre ma joue et je prends sur moi quand il approfondi le baiser. Celui-ci devient langoureux. Je me laisse faire comme toujours, mais lorsque je sens sa main quitter ma joue pour s'introduire sous mon t-shirt, je manque de le repousser. Mon torse frissonne sous ses caresses mais ça n'a rien à voir avec du désir, plutôt un sentiment d'appréhension. Il n'a encore jamais été aussi entreprenant et j'ai peur de la suite. Je pourrais jamais coucher avec lui mais qu'est-ce qu'il me fera si je me refuse à lui... il pourrait me forcer...

Alors que mon cerveau fourmille de pensées, ses lèvres me relâchent et se faufilent dans ma nuque. Je sens sa bouche contre ma peau et sa main redescendre vers mon bas-ventre. Alors que ces doigts sont prêt à passer la barrière de mon caleçon, je ne peux me retenir de le bloquer. Mes mains toujours menottées saisissant la sienne.

- Mon amour attends...

Il se redresse et murmure :

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je ne veux pas faire ça comme ça. Je veux profiter pleinement de notre intimité et attaché ce sera pas le cas. Ça ne sera pas un beau moment pour moi si je suis entravé. Je veux pouvoir te toucher, être libre de mes mouvements, tu comprends.

- Tu sais que je peux pas te détacher...

- Tu n'as toujours pas confiance en moi... dis-je faisant mine d'être triste.

- J'ai confiance en ton amour, en toi mais tu as fait pleins de choses qui m'ont déplut avant qu'on ne se retrouve. Il me faut du temps pour pardonner, tu as embrassé cet homme, et même si tu le voulais pas, c'est arrivé. Tu m'as été infidèle.

- Alors me détache pas mais s'il te plaît, je ne veux pas faire l'amour comme ça, notre première fois, ce doit être un moment parfait...

- Tu as raison, je veux que tu aimes ce moment autant que moi. On va attendre alors.

- Tu m'en veux pas ?

- Non. Moi aussi je veux sentir tes caresses, quand je t'aurais pardonné, on fera passionnément l'amour. Je vais aller me rafraîchir les idées sous la douche, je reviens très vite.

Un chaste baiser sur mes lèvres et disparaît derrière la porte de la salle de bain accolé à la chambre.

Je soupire de soulagement. S'il m'avait détaché, j'aurais pu me défendre, peut-être même l'assommer. Mais s'il avait voulu poursuivre ses attouchements même avec mes mains liées, c'est certain que je n'aurais jamais pu le laisser me toucher. Il aurait alors compris que je faisait semblant de l'aimer et je n'ose imaginé ce qu'il aurait pu vouloir faire... pour se venger. J'ai vu ce dont il était capable et ça me terrifie.

Il faut que Wendy parvienne à s'évader, sans qu'il me soupçonne. Mon plan est déjà bien ficelé, on a pensé à tout, mais je suis mort de trouille. S'il découvre que je suis dans le coup, si je joue mal les innocents, il pourrait vouloir me tuer. Et là je n'aurais plus aucune chance de sortir de cet enfer...

*****

Ma nuit fut compliquée, j'ai passé mon temps à ressasser le plan dans ma tête, à me répéter le scénario. Je n'ai dormi qu'à de rares moments, mon sommeil beaucoup trop instable, sous l'effet du stress. Dès le réveil de Vince qui lui a passé une nuit paisible, j'ai fait en sorte de ne rien laisser paraître de mon angoisse. Et j'ai attendu, minutes après minutes, heure après heure. Puis il est parti. À 14h45, précisément. C'est aussi à cette heure là que l'action à commencé. Peu avant qu'il ne passe la porte, Wendy m'avait demandé " James tu veux jouer avec moi à la console. ". Ce à quoi, j'avais répondu" plus tard, je vais au studio, j'aimerais continuer à travailler sur mes nouvelles chansons. Je te ferais écouter après "

Je l'ai laissé là et je me suis rendu au studio. La pièce étant totalement insonorisé, je n'avais aucun moyen d'entendre quoi que ce soit. Ce qui me donnait un alibi au moment de la fuite de ma soeur.

Fuite qu'elle a commise, un quart d'heure après le départ de notre ravisseur. Une fuite réussie.

Je ne l'ai su que longtemps après. Comme prévu, j'ai assidûment travailler de nouveau texte, de nouvelles mélodies qui ne verront jamais le jour. Durant environ une heure et demie.

J'ai quitté le studio aux alentours de seize heures trente et j'ai débuté mon jeu d'acteur. Guitare et carnet en main, je me suis rendu au salon, jouant celui qui voulait faire écouter ses nouveaux morceaux à sa soeur. Je l'ai pas trouvé évidemment. Alors une à une j'ai fait les pièces du manoir, à la fois pour montrer aux caméras que je l'ai cherché partout et pour m'assurer qu'elle était bien partie.

Je n'ai bien sûr rien montré de ma joie, au contraire, je me suis assuré d'avoir l'air angoissé, paniqué. Quand il est rentré sur les coups de dix-sept heure, j'ai continué à jouer l'homme affolé, me blotissant contre lui en larmes. Je lui ait expliqué avoir cherché Wendy partout et avoir découvert qu'elle était partie, par la fenêtre des toilettes que j'ai trouvé ouverte.

Tout comme je joue l'homme amoureux, j'ai joué le frère désespéré d'avoir perdu sa petite soeur à peine retrouvée. Et ça a fonctionné. Il m'a cru. Quant aux caméras qu'il a visionné, elles n'ont fait que confirmer mon état d'esprit, je n'avais pas l'air d'un complice, mais d'une personne inquiète et triste. Il m'a consolé, m'a rassuré me promettant qu'il allait la retrouver et me l'a ramener. J'ai souhaité de toutes mes force le contraire, et j'ai espéré. Espéré que le bracelet qu'on a pu à peine rechargé, emettrait un signal suffisamment longtemps pour me localiser.

Tout ça c'était il y a quelques heures, il est près de minuit maintenant. Dans ses bras, devant un film, les yeux boursouflés, j'attends. J'attends que peut-être quelque chose se passe. J'attends la peur au ventre. J'ai joué la comédie aujourd'hui mais pas pour les larmes. Elles me viennent instantanément quand je pense à Dustin. Je vais peut-être sortir de cet endroit sordide mais j'ai peur. Peur de découvrir ce qui m'attends dehors....

******

Coucou, je sais que je suis longue à publier cette histoire. Honnêtement je galère beaucoup niveau inspiration, puis même, j'ai pas autant de plaisir à écrire cette histoire que les autres, ça devient plus "une corvée" qu'autre chose mais je tiens à la finir surtout que j'en suis plus très loin. Je crois que je me suis peut-être trop éloigné de la romance, ce qui je me doute altère la qualité de mes écrits. Toutefois j'espère que vous aurez apprécié la lire quand même. 🙂








































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