Chapitre 3 - Qui sera le plus tenace.
Thuesday, April 24 th 2018
5h30 a.m
Toronto
Forest Hill
Résidence principale de James.
**
Debout aux aurores, j'ai engloutis rapidement mon petit déjeuner avant de filer prendre une douche. Cela fait maintenant dix minutes que je suis fin prêt. J'attends Dustin qui est toujours dans la salle de bain. Hors, nous sommes attendu et je déteste faire attendre.
Bien décidé à lui faire savoir qu'il doit se bouger le cul, je sors de ma chambre et longe le couloir jusqu'à la salle d'eau. Je lève le bras m'apprêtant à tambouriner à la porte quand je perçois une conversation téléphonique. Je cesse aussitôt mon geste, écoutant, et je comprends qu'il parle de moi. Je tends l'oreille :
"Ça va, il est plutôt cool, pas comme ces stars du showbiz qui ont pu me prendre pour un larbin plutôt qu'un garde du corps"
-....
"Je le sens assez secret, il est pas super locace, un peu agressif parce que je remplace un de ses amis, mais il finira par m'adopter. "
-...
"Oui franchement ça va, même si ma présence l'agace un peu, il est gentil, il a même cuisiné pour moi hier. J'étais presque choqué"
-....
"Oui les célébrités aussi respectueuses, comme tu le sais, j'en ai pas connu beaucoup. Je vais raccrocher, faut que je me prépare.
-...
"Oui y'a une date à Melbourne, je sais plus trop à quel période, mais je ferais en sorte qu'on puisse se retrouver à l'hôtel ou je descendrais. Je te rappellerais pour en reparler. "
-...
"Moi aussi je t'aime. Bisou. "
Donc, j'ai la réponse à ma question. Il n'est pas célibataire, même si j'aurais cru le contraire.
Je lève le bras une nouvelle fois et au lieu de toquer, mon poing pousse la porte. Elle était visiblement pas fermé et s'ouvre sur Dustin qui termine juste de mettre son boxer noir. Son regard azzuréen se pose sur moi et je m'empresse de dire, un peu perturbé par le fessier bien rond qui s'offre à ma vue.
-Désolé je...je venais te dire.. de te dépêcher et j'ai pas vu que la porte était ouverte...j'ai voulu toquer...et ça s'est ouvert. Excuse-moi, j'ai vraiment pas...fais exprès
-Relax, détends-toi, c'est moi qui est pas fermé. Par contre mes yeux c'est en haut, là, tu peux pas dire que t'as pas fait exprès de me reluquer.
-Hein...non...je te regardais pas, pas comme ça.. Juste...juste je baissais la tête...par honte.
-Tu peux avouer que je trouble, j'en serais pas gêné tu sais. Et t'en fais pas, t'es pas le premier à vouloir m'observer sous la douche.
-Quoi? Mais...mais pas du tout. J'ai juste voulu toquer.
-Mais oui.
-Mais c'est la vérité ! Pourquoi tu veux pas me croire ! En plus t'as un mec, je m'intéresse pas aux gars qui sont pris.
-Attends comment tu sais ça ?
-Il se peut qu'en arrivant, j'ai légèrement entendu ta conversation...
-Oh je vois.
-Mais j'ai pas voulu t'espionner.
-Oui comme pour la porte.
-Mais...mais c'est vrai, m'àgacé-je.
-Ça va je rigole, je sais que tu n'as pas fait exprès, je te crois. En revanche tu m'as bien maté.
-N'importe quoi. Bon, dépêche de te préparer, on part dans un quart d'heure.
-Je serais prêt si tu me laisses finir de m'habiller. À moins que tu veuilles rester m'observer?
-Je te matais pas, je te dis. Redescend.
-Le regard ne trompe pas, chéri.
Je soupire, agacé et referme la porte. Quelques secondes plus tard, je m'etends sur mon lit, les yeux rivés sur le plafond. Je me suis bien fait griller... Mais comment j'aurais pu ne pas le regarder aussi! Ce mec est tellement beau, c'est inévitable de poser les yeux sur lui. Son corps est diablement attirant. Des pectoraux bien sculptés, des abdos qui se dessinent, une chute de rein affolante et un fessier galbé qu'on devine ferme à souhait. Un délice à regarder. Ajouté à ça, son sourire de tombeur, ses yeux azur, et sa longue crinière de jais, on ne peut que succomber.
Moi j'y succombe. Ça fait bien trop longtemps que je n'ai pas de mec, ça se voit. Je ne peux pas me retenir de mater cette beauté qu'est mon nouveau garde du corps. Il faut que je me remette les idées en place, ça va plus. Il est sexy mais pris et de plus si physiquement, il m'attire, humainement je le trouve agaçant et trop familier, comme si nous étions amis depuis toujours. En résumé, c'est pas un mec pour moi.
Je soupire lassé. Ça fait maintenant cinq ans que je me suis séparé de mon dernier amour. Pour me remettre de cette séparation brutale, je me suis plongé à corps perdu dans ma carrière.
Aujourd'hui j'adore mon métier, mais avoir une relation amoureuse commence vraiment à me manquer. Le souci c'est qu'une vie de couple avec un artiste, c'est compliqué. Il faut supporter de longues séparations, lors des tournées qui peuvent durer un an ou plus. Après il faut se faire confiance, supporter les paparazzis intrusif, trouver du temps pour être ensemble. Ce n'est guère évident.
J'ai parfois des relations épisodique mais jamais rien qui ne devient très sérieux. Il faudrait que je trouve quelqu'un qui accepte ma vie particulière ou bien que je finisse par arrêter la musique, ou alors faire un break.
-Tu penses à quoi? T'as l'air déprimé ? Me lance Dustin adossé contre la porte de ma chambre.
-Je pense à rien.
-Je vois, rien qui me regarde.
-Exactement.
-Tu sais, si on est vingt-quatre heures sur vingt-quatre ensemble, il va bien falloir qu'on discute un minimum.
-Bien c'est ce qu'on fait là. Je vois que tu es enfin prêt, allons-y.
Je me lève et il me suit sans un mot. Nous quittons la propriété après qu'il ait vérifié les alarmes puis nous montons dans la berline noire qui nous attend. Le chauffeur nous conduit ensuite dans un lieux discret où sont garés les bus de la tournée. Ce matin nous partons en direction de Montréal en vue du concert de ce soir. Six heures de route nous attendent. Suivi de près par mon garde du corps je descends de voiture et grimpe dans le premier bus. Il nous faut pas moins de deux autocars pour transporter mon équipe et le matériel. Je salue le conducteur et fait quelques pas pour me retrouver dans la partie salon du bus. Deux grandes banquettes rouge vif sont disposées l'une en face de l'autre et séparées par une longue table en bois vernie. Travis est installé près de Marcus pendu au téléphone et d'autres collègues. Je m'assois auprès d'eux et Dustin fait de même, s'asseyant en face de moi.
-Alors les gars, ça s'est bien passé ces premières heures ensemble ? Demande mon meilleur ami
-James n'est pas très locace mais il sait se montrer agréable.
-Il est méfiant quand il connaît pas les gens mais ne t'inquiète pas, ça viendra. C'était pareil avec moi.
-En même temps si on m'avait pas pris de court, j'aurais peut-être pu me faire à l'idée du changement.
-C'est sur mais tu as l'air d'avoir survécu sans moi, rétorque Travis.
-Oui mais quand même, j'aurais voulu être au courant. Enfin maintenant c'est fait, rien ne sert de tergiverser.
-Tu as raison.
Sur ces mots, mon manager qui était au téléphone raccroche et s'aperçoit de ma présence.
-Ah James, tu es arrivé, on va pouvoir partir. Je vais prévenir le conducteur.
Il s'exécute puis revient quelques secondes plus tard pour nous énoncer le programme de la journée. Enregistrement pour la télé, sceance de dédicace, installation en préparation du concert, répétitions, show, crochet à l'hôtel et soirée privée. En clair une longue journée en perspective.
*********
00h45 a.m
Après un concert au Centre Bell de Montréal, je profite de quelques minutes dans l'hôtel du jour pour prendre une douche et me préparer. Ce soir je suis obligé de sortir la tenue classe. Soirée privée avec d'autres personnalités du monde du show business.
Je me dois de porter un smoking. Pour moi qui me vêtit toujours simplement, jean, t-shirt, Basket, les costume c'est pas mon truc. Devant le miroir de la salle de bain de ma suite, je place correctement mon noeud papillon, noir comme ma veste, mon pantalon et mes chaussures. Je remets bien le col de ma chemise blanche, puis m'attaque à mes cheveux. Un peu de gel et je discipline mes mèches courte et châtain, les plaquant contre mon crâne. Ça aussi ça me change. Habituellement ma chevelure est libre sous un bonnet ou une casquette. Un peu de beaume sur ma barbe de trois jours et l'image que perçoivent mes yeux bruns me convient plutôt bien. J'aurais pu faire appel à un coiffeur pro mais j'ai pris l'habitude de le faire uniquement que pour les soirées très prestigieuses. Pour les autres comme aujourd'hui, je me débrouille.
-Waah! Qu'est-ce que t'es élégant !
Je sursaute violemment et m'exclame surpris:
-Putain tu m'as fait peur!
-Désolé, nos chambre sont communicantes, je me suis que j'allais venir voir si t'étais prêt.
-Y'a une porte qui nous sépare, tu aurais pu toquer.
-J'ai toqué tu n'a pas entendu sûrement.
-Bien en général, on attend que la personne dise d'entrer.
-Qu'est-ce que t'as aujourd'hui, tu as été désagréable toute la journée. Je sais bien que tu voulais pas de ma présence mais faudrait t'y faire.
-Je me suis déjà fait à ta présence.
-Alors pourquoi t'es sec comme ça?
-Pour rien.
-Ah ça y est je sais. T'es agacé parce que je t'ai surpris en train de me mater.
-N'importe quoi.
-James, il ne faut pas te sentir gêné, moi aussi je te trouve canon.
-Je suis pas sûr que ton mec apprécierait que tu complimente un autre homme, qui plus est avec qui tu passes tout ton temps. Bon puisque tu es là, c'est que t'es prêt. J'appelle le chauffeur.
Je sors mon portable de la poche de ma veste et entend:
-James?
-Quoi encore ?
-Ce matin, c'était ma mère.
-De quoi?
-La conversation téléphonique que tu as entendu, c'était ma mère. Pas mon mec.
-Oh...d'accord. Désolé, pour le coup c'est moi qui est été indiscret à écouter ta conversation.
-Faut croire que tu es aussi curieux que moi. En vérité, ça fait bien deux longues années que je suis célibataire.
-Pourquoi tu m'as fait marcher?
-Pour voir si tu étais intéressé et j'ai ma réponse. Tu as eu un petit sourire quand j'ai dit que j'étais libre.
-Pas du tout.
-Oh si.
-T'es toujours comme ça avec les mecs? Je veux dire, ça fait même pas deux jours qu'on se connaît que t'es déjà en train de me faire du charme. Je reconnais que tu es très attirant mais moi je te le dis tout de suite, coucher pour coucher, c'est pas mon truc.
-Moi non plus. J'adore le sexe mais ce qui me plait le plus c'est séduire, en particulier, les hommes qui me résistent, mais y'en a pas beaucoup. Et pour répondre à ta question, non j'agis pas avec tout les mecs comme ça. Le truc c'est que tu m'as plus à la seconde où je t'ai vu, et plus je t'ai découvert, plus j'ai eu envie de rentrer dans un jeu de séduction.
-Bien sur, tu as eu un coup de foudre. Je suis pas si naïf pour croire un truc pareil, va dire ça à d'autre.
-J'ai pas parlé de coup de foudre. J'ai juste dit que tu m'avais plus.
-Peu importe. Je te mentirais si je te disais que tu m'attirais pas, mais ça en reste là. Juste une attirance physique. Pour avoir une relation avec un mec, il faut aussi que cette personne m'intéresse. Et désolé mais c'est pas ton cas.
- Plus tu me fais savoir que je t'intéresse pas, plus je vais faire en sorte que tu changes d'avis. Parce que tu veux pas l'admettre mais tu es intéressé toi aussi.
-Oui je te l'ai dis par ton physique.
-Pas que.
-Si tu veux le croire.
-Oui je le crois. Je te préviens, je suis tenace.
-Et moi très difficile.
-Je relève le défi.
-Bon le tombeur, t'as fini? On peut y aller? Je te rappelle que ton job c'est de m'escorter.
-Je suis tout à toi chéri.
-Les "chéri" tu oublies.
-Sinon quoi? Tu me vires?
-Je pourrais.
-Peut-être mais t'en as pas envie.
Je soupire exaspéré et cet idiot sourit, content de lui. Je sens qu'il n'a pas fini de m'agacer. Ça m'épuise d'avance.
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