Chapitre 27 - Évasion ratée.
Maison province québécoise
Saturday, juin 2 nd
10h00
Après l'incendie de la maison familiale de Dustin, la semaine s'est poursuivie dans une atmosphère plus légère, même si bien sûr, son moral était un peu en dent de scie. L'assurance de sa mère, va prendre en charge les dégâts et la bâtisse en bord de mer qu'il aime tant sera reconstruite.
Pour ce qui est de nous deux, je suis ravi de la tournure plus sérieuse qu'a pris notre relation. Désormais, nous ne jouons plus. Enfin, on se taquine toujours, mais il n'a plus à faire des pieds et des mains pour obtenir un geste tendre. Idem pour moi. Nous agissons comme un couple, entre nous et sous les yeux de mon équipe. C'est mon garde du corps mais avant tout, c'est mon homme. Qu'est-ce que j'aime me dire ça. Après cinq ans de célibat, j'ai enfin retrouvé quelqu'un. Et une relation viable qui plus est. Aucune distance nous sépare. J'ai un bon pressentiment pour nous deux. Je me sens bien avec lui.
Je coupe le cours de mes pensées puis me tourne sur le matelas, pour me blottir contre lui. Mais sa place est vide. Je jette un oeil au radio réveil et lit, neuf heures. C'est étonnant de voir qu'il est debout. Non pas qu'il soit tôt, mais ces dernières semaines avec l'enfermement, il n'y a plus vraiment de règles pour se lever. On a tendance à multiplier les grasses matinées et surtout on sort du lit ensemble habituellement.
Je quitte les draps puis la chambre peu après. Des voix proviennent de la salle à manger. Tout le monde semble déjà réveillé. Alors que j'atteinds presque l'entrée, de la pièce où ils se trouvent, je perçois la voix de Marcus. Je m'intterompt aussitôt, écoutant aux portes.
-On lui dit rien. Il est suffisamment stressé par ce type pour qu'on en rajoute.
-Je suis d'accord, rappelle-toi quand tu as été empoisonné Dustin, il est monté dans les tours et voulait se jeter dans la gueule du loup. Dit Travis
-Je ne veux pas lui mentir, j'ai su le canaliser. Je recommencerai.
-Ne lui en parle pas, c'est un ordre de ton patron. S'il apprend que la maison de ta mère est partie en flamme à cause de ce taré, et qu'il à récidivé en brûlant sa propriété, il va sortir de ses gonds. Surtout qu'encore une fois, les enquêteurs pataugent...
Ma maison... brûlée. Ma gorge se noue, les larmes me montent aux yeux. Je les retient et fais demi-tour regagnant la chambre d'un pas décidé. Plus que la souffrance, c'est la colère qui domine. Et je n'ai pas l'intention de me calmer. Pas cette fois. Il est tant d'arrêter de se laisser marcher sur les pieds par ce taré.
Ni une, ni deux, j'attrape quelques fringues, les fourrent dans mon sac de voyage avec d'autres babioles. Je m'habille rapidement, et tente de me rendre incognito avec une paire de lunettes de soleil et un chapeau, ce que je ne porte jamais.
En silence, je sors de la chambre et emprunte à nouveau le couloir, en essayant de ne pas faire de bruit. Pas à pas, j'avance en priant pour que personne ne quitte la pièce à vivre. Je retiens ma respiration alors que je passe devant la portevouverte et file vers l'entrée. En délicatesse, je m'enpare des clés de voiture de mon chauffeur, dans sa veste puis m'échappe. Dans la précipitation, mon sac cogne et fait tomber un vase en porcelaine qui décorait le porche.
Et merde. Je me précipite vers l'automobile garé sur le parking de la propriété à quelque mètres de l'allée quand j'entends qu'on m'appelle. J'ignore mon homme et m'engouffre dans le véhicule. Je démarre et recule en trombe. Quand je repars en marche avant, Dustin était presque à parvenir au coffre. Dans le rétroviseur gauche, je le regarde devenir de plus en plus petit et murmure :
-Désolé mon chéri, pensé-je en m'éloignant. Je refuse de mettre en danger les gens que j'aime plus longtemps. Il est temps que j'agisse. Tout ceci à assez duré.
Oh non. Quel idiot. J'ai pas pensé à prendre le pass pour ouvrir le portail électrique. Je peste en donnant un coup sur le volant. Quel con, mais quel con! Je descends de l'automobile et décide de m'évader par un moyen bien moins rapide, à pied. Je lance mon sac de l'autre côté du portail et m'aide du capot de la bagnole pour prendre de la hauteur et me hisser à mon tour. Je galère un peu, ce qui laisse le temps à mon poursuivant de me rattraper, suivit des autres.
-James, arrête-toi! Me lance Dustin. Alors que j'atterris enfin sur le sol.
Je ne l'écoute pas et part en courant à toute vitesse. Évidemment, mon homme et très vite à mes trousses, lui l'a passer comme une gazelle, l'obstacle.
-James, reviens! Ça sert à rien. Tu ne me sèmera pas de toute façon. Arrête-toi !
Je fais la sourde oreille et continue de courir, accélérant autant que les jambes me le permettent. J'ai beau tout donner, je le sens gagner du terrain sans même le voir. Je suis à quoi, cinq cents mètres de la maison et je suis déjà au bout. Et bien sûr, il n'y a aucun magasin où se planquer à l'horizon puisque nous sommes dans un trou paumé de la province québécoise. J'ai aucune issue. Alors que je m'evertue à tenter de tenir ma cadence, je me sens brutalement couper dans mon élan. Je me retrouve nez à nez avec la pelouse d'un jardin bien tondu, plaqué au sol comme un criminel.
-Meme si tu me ramènes de force, je continuerais d'essayer de me barrer.
-Et moi de te protéger.
Il relâche la pression et je me retourne sur le dos. Toujours assis sur mon bassin, il m'empêche de fuir.
-Et qui vous protège vous? Hein ? T'as failli mourir, ta maison a brûlée. Tu crois que je vais continuer à attendre qu'une tragédie se produise ?
-Et alors qu'est-ce que tu comptais faire ? Le trouver ?
-Exactement. Ce qu'il veut, c'est moi. Il va m'avoir cet enfoiré mais pas comme il le pense. Je vais le piéger, je sais pas encore comment mais je vais trouver.
-Donc tu voulais te casser sans même avoir un plan! T'es fou ou quoi ? Le mec recule devant rien et toi tout seul, tu veut l'affronter.
-J'aurais trouvé une solution avant de me lancer, je suis pas con, j'aurais réfléchi.
-Et tu pense à moi un peu? À nous, à ton équipe ? À toute les personnes qui tiennent à toi ?
-Bien sûr que j'y pense! Tout les jours. Je vous mets en danger en restant avec vous, ça s'arrêtera que s'il pense que je suis enfin à lui.
-Tu as peur pour nous, mais tu crois que nous on a pas peur pour toi ? Tu imagines l'angoisse qu'on aurait ressenti si tu avais réussi à fuir? La douleur atroce qu'on pourrait ressentir si ton plan virait au drame ? Non bien sûr que non, parce que tu es galvanisé par ta colère et que tu ne vois, aucune autre option que réussir ton coup.
Sur ces mots énervé, il se lève et je fais de même après lui.
-Je veux seulement que ça s'arrête, et si on laisse faire les flics, ça n'en prend pas le chemin! Il est temps qu'il cesse de s'en prendre aux miens!
-Donc tu te jettes dans la gueule du loup. Putain mais tu réalises que je t'aime où tu t'en fous ?
-Tu m'aimes?
-C'est pas un scoop, je te l'ai déjà dit.
-Pas comme ça.
-On s'en fou de la manière dont s'est dit, ce que je te demande c'est si tu y penses quand tu songes à approcher un fou furieux qui pourrait te tuer.
-Je veux juste qu'on retrouve la paix et qu'on puisse vivre notre histoire sereinement.
-Comment ça pourrait arriver si je te perds...
-Je te demande pardon, je suis à bout...il a vraiment mis le feu à la propriété ?
-Oui, je suis désolé...
-Cette bâtisse représentait tellement pour moi, c'était mon premier chez moi. Elle symbolisait ma réussite, mon bras d'honneur à tout ceux qui m'ont rejettés... j'aimais cet endroit.
-Elle va pouvoir être retapée, ne t'en fais pas. Elle est solide comme toi.
-Mais rien ne sera plus jamais comme avant...tu le sais bien.
-Alors ça sera encore mieux.
-T'es gentil de vouloir me consoler...
-C'est vrai, j'en oublierais presque que je suis fâché.
-J'en ai pas rien à foutre de tes sentiments. J'ai réagi impulsivement comme souvent...
-On rentre et on discute de tout ça au calme ?
-Pour que ça en revienne au même, restons enfermé, caché et laissons-le nous intimider dans réagir.
-Je te promets que non. On va réfléchir à une manière de réagir à tout ça, mais pas sur un coup de tête.
-Tu parles...
-James, ma mère et Abby aurait pu être dans la maison, tu crois que je prends ce qui est arrivé à la légère ?
-Non.
-Tu as confiance en moi ?
-Oui.
-Alors si je te dis qu'on va réagir, c'est qu'on va le faire. On rentre ?
- Ok c'est bon, je te suis...
- Je tiens à toi James, vraiment, alors s'il te plaît, arrête les conneries.
- Compris Chéri.
Il passe un bras autour de mes épaules puis m'entraîne avec lui. C'est pas encore aujourd'hui que je vais pouvoir sortir de cette baraque.
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