Chapitre 20 - Choc
Villa près de Melbourne (Australie)
10h30
Monday, mai 7th
Je me détache de l'étreinte rassurante de Dustin et il m'interroge :
-On retourne prendre le petit déjeuner ?
-Vas-y toi, j'ai plus vraiment faim. J'ai l'estomac noué.
-Et si c'est moi qui te prépare quelque chose ? Fais avec tout mon amour ?
-Présenté comme ça, je ne peux refuser. Que comptes-tu me cuisinier ?
-Des oeufs bénédictes, en Australie c'est quelque chose qu'on mange fréquemment. C'est mon petit déjeuner préféré.
-Je connais, j'adore ça. C'est gentil de vouloir me rendre cette journée plus agréable.
-Je vais pas laisser ce type gâcher ta vie, plus qu'il ne le fais déjà.
-Tu sais ce que j'aimerais faire après?
-Non mais dis-moi tu m'intéresses?
-Aller dans la piscine intérieure, on en a jamais profité depuis qu'on est ici.
-J'aime l'idée. Juste tout les deux?
-Ca m'étonnerait que les autres n'aient pas envie de nous suivre, mais on pourra peut-être, y retourner pour un bain de minuit...
-Je suis partant.
-Ca m'aurait étonné que tu dises le contraire. Allez, retournons à la cuisine, j'ai hâte de découvrir tes talents culinaires.
-J'ai pas intérêt à me louper.
-Non, surtout que tu es sur la bonne voie, tu me séduit de jour en jour...
-Ce petit déj va être le plus réussi de toute ma vie.
**************
11h00
Sous les yeux impatient de Dustin, je termine mon assiette, n'en laissant pas une miette. Sur des muffins anglais grillés, il a déposé, un lit d'avocat, du bacon et des ufs pochés. C'était succulent.
-Alors ? Tu en penses quoi ?
-Eh bien...je dois dire que...tu me refais ce petit déj quand tu veux, c'était délicieux.
- James adore manger, là tu viens de marquer des points, lui dit Travis, la seule personne encore présente dans la pièce.
-Je confirme. T'es beau comme un dieu, sexy, bon cuisinier, attentionné, où se cachent donc tes défauts, tes lacunes ?
-Je risque de te faire fuir si je te les dévoilent.
-Quand on tombe sous le charme de quelqu'un, on aime aussi ses défauts, parle-moi des tiens. Je veux te connaître entièrement, avant de laisser mon cur s'enticher de toi.
-Bien. Je suis jaloux, je ronfle quand je suis malade, je perds toute ma virilité, mon courage, à la vue d'insecte, et par ricochet, ça fait de moi une personne particulièrement maniaque. En amour, ces derniers temps, je doute beaucoup de moi. Alors à quel point tu as envie de me fuir ?
-C'est pas le cas, je crois que je pourrais aimer tout de toi.
Il me sourit et demande :
-Et toi ? Tes défauts ?
-Je peux me montrer impulsif parfois, je manque de légèreté en règle générale dans la vie. Me lâcher, c'est quelque chose de pas tellement naturel chez moi. Je suis méfiant aussi.
-Vous vous accordez plutôt bien je trouve, je pense que l'un comme l'autre, vous pourriez vous apporter, que du bon. Intervient mon meilleur ami.
- J'ai déjà l'approbation de Travis, la personne la plus importante dans ta vie, on peut dire que je gère.
-Effectivement, jusque-là c'est un sans faute, mais c'est moi que tu dois convaincre et séduire, pas lui.
-Je sais et je m'y attelle avec le plus grand des sérieux.
-Continue comme ça et un jour je serais peut-être à toi.
-Mais j'y compte bien.
-Au fait James, Marcus t'a retrouvé un téléphone pour remplacer celui que tu as détruit. Me dit Tray en me donnant l'appareil.
-Merci.
Je me connecte sur les réseaux et ne tarde pas à découvrir les réactions autour de la fameuse photo.
-Vous avez vu ce qui se dit ?
-N'en tient pas compte, tu t'en fiches de ce que les gens pensent. Me dit mon ami
-Une personne dit que j'ai arrêté ma tournée pour prendre du bon temps avec mon mec. Et de nombreuses autres le croient aussi.
-James, c'est pas les premiers qui te critiquent et ce ne sera pas les derniers. C'est depuis toujours comme ça. Ajoute-t-il
-Je sais mais ça me fait chier qu'on pense ça de moi. Puis ce ne sont pas des personnes qui n'aiment pas ce que je fais, c'est des fans qui s'en prennent à moi.
-Quand ton harceleur sera enfin appréhendé, tu pourras expliquer tout ce qui s'est passé.
-Vu comment les autorités se débrouillent, c'est pas demain la veille...
-Maintenant qu'une équipe encadre la maison, on est certain que plus personne ne pourra s'introduire ici. C'est déjà ça.
-Ouais... mais je m'attends à tout venant de ce type.
-Ils disent des trucs sur moi? Questionne Dustin entrant dans la conversation
-Hum, il spécule sur qui tu peux être. Travis est celui qui revient le plus. Bien que nous avons prouvés qu'il n'y a rien entre nous et qu'il est hétéro, des fans shippe sur nous. Ils sont à fond, certains écrivent des histoires sur nous deux en couple. Littérairement, j'ai déjà couché pleins de fois avec mon meilleur ami.
-Vraiment?
-Ouais, c'est Heather qui m'a montré un des récits un jour, j'ai essayé de lire pour voir mais c'était trop malaisant...
-J'imagine. Et, il y a des fans qui pensent à moi quand même?
-Evidemment. Tu viens d'apparaitre dans mon staff, j'ai dit à la radio avoir fait une rencontre récente, certains ont fait le lien. D'autres encore pensent que c'est ni toi, ni Tray, mais un inconnu qu'ils n'ont jamais vu.
-Est-ce que Carter s'est manifesté? Demande Travis
-Je scrolle mais pour l'instant toujours rien, après vu le nombres de réaction que le cliché à déclenché, je suis pas prêt d'en arriver à bout.
- Laisse-donc ces réseaux et allons te changer les idées. Tu sais ce qui te ferait du bien, une bonne séance de sport!
-Avec Dustin, on pensait aller tester la piscine en fait.
- Dans l'eau, ça peut se faire aussi. A moins que vous ne vouliez rester tout les deux?
-Non, t'inquiète, James m'a parlé d'un bain de minuit ce soir, et puis je me suis un peu relaché niveau sport depuis qu'on est ici, ça me fera pas de mal. Lui répond mon garde du corps.
-Cool, je vais aller proposer l'activité aux autres, on se retrouve dans l'eau.
Travis s'empresse de monter à l'étage tandis que Dustin et moi allons enfiler nos short de bain.
*******
Après une session de sport, d'une trentaine de minutes, qui m'a fait du bien et qui m'a apaisé l'esprit, j'ai décidé d'écrire un peu. Je suis resté non loin de la piscine pendant que Travis et Dustin faisaient des longueurs et que Heather, la seule qui nous a rejoint, se détendait avec un bouquin. Par la suite, nous avons mangé, regardé un film au salon, discuté et mes talents de chanteur ont finis par être sollicités. J'ai chanté quelques chansons de mon répertoire, puis aussi quelques textes d'autres artistes à la demande de mon auditoire. Après ce petit concert privé, nous avons commandé des pizzas et à présent nous patientons, le temps qu'elles arrivent. A défaut de pouvoir sortir se restaurer dehors, nous avons choisit de se faire livrer.
-Alors tu as bossé sur de nouveaux textes, tu a été inspiré? M'interroge Tray
-J'ai griffonné quelques idées oui.
-Et ça parle de quoi? Demande Heather
- De la vie, des moments simples, les plus importants, ceux qu'on partagent avec ceux qu'on aime. Je pense aussi écrire un truc sur ce qui se passe en ce moment, la vie d'artiste, tout ça. J'en ai une troisième, mais je ne sais pas si elle verra le jour, c'est assez personnel.
- On peut lire ?
- Non, Dustin, impossible. Personne ne me lit tant que je ne suis pas un minimum content de ce que j'ai fait.
- Dommage.
- Et n'essaye même pas de lui voler son carnet pour lire ses écrits, il pourrait te faire la gueule très longtemps. dit Travis.
- Il a raison, tu risquerais de fortement me contrarier alors que pour l'instant, tu ne fais que de me contenter. Ce serait vraiment idiot de ta part de risquer de tout gâcher.
- J'en ai pas l'intention, je peux me montrer très patient.
La sonnette retentit et il se lève aussitôt en s'exclamant:
-Sauf quand j'ai faim et que je m'apprête à dévorer une pizza !
Il se précipite jusqu'à la porte d'entrée et ouvre. C'est un homme des forces de l'ordre, qui lui tend les six boites en cartons. Il les prend et nous quittons tous les canapés pour prendre place côté salle à manger. Dustin effectue la distribution, tandis que j'appelle Charly et Marcus toujours à l'étage. Ils nous rejoignent sans plus attendre et nous nous mettons rapidement à déguster notre repas.
- Hum, regarde-moi ces fromage qui filent, ça c'est le signe d'une très bonne pizza. Je vais me péter le ventre. Affirme mon meilleur ami.
-Et ouais, je vous ai conseillé la meilleure pizzeria de Melbourne. Et j'en ai goûté des tas avant de trouver la perfection. Régalez-vous. Vous m'en direz des nouvelles. Nous lance mon garde du corps.
Nous prenons notre première bouchée et les gémissements de plaisir qui s'en suivent parlent pour nous. C'est un délice. J'aime les choses gourmandes, généreuse, et pleines de saveurs.
- On va reprendre toutes les calories perdue pendant le sport.
- Ça tu l'as dit. Mais c'est pas grave. Demain on se refera une séance. Me répond Travis.
- Vu qu'on est coincé ici, on pourrait faire ça tout les jours, autant que l'enfermement nous serve à quelque chose. Dis-je
- C'est pas une mauva...
Soudainement, Dustin se lève de table. Je le vois porter sa main à son cou.
-Mec qu'est-ce qui va pas? Questionne Tray
Mon bodyguard ne répond pas et file en vitesse dans sa chambre. Inquiet je le poursuit et le retrouve à terre, suffoquant en train de chercher quelque chose dans ses bagages. Il bredouille son visage devenant tout rouge.
-Choc... allergique... seringue.
Alors qu'il s'allonge au sol, respirant de plus en plus difficilement, je me met à la recherche de ces fichus seringues dans son sac de voyage, aidé de Travis qui a rappliqué avec les autres. J'entends Heather au téléphone contacter les secours tandis que je lis les instructions sur le kit d'auto-injection que j'ai fini par trouver.
- Faut piquer la cuisse. Aide-moi à lui enlever son pantalon.
Travis s'exécute et bientôt sa peau est à nue. Seringue en main, je la plante dans sa cuisse.
-Merde il est tombé dans les pommes. Intervient Travis.
- Putain, pourquoi il est insconscient, j'ai fait tout ce qui fallait...
- C'est un choc allergique. On l'a piqué. Les urgences vont prendre le relais. Ça va aller James. Il respire déjà mieux...
- Il est tout rouge, gonflé et il ouvre pas les yeux alors non, non ça va pas.....Pourquoi l'injection fait rien...?Putain Dustin revient avec nous...s'il te plaît...Allez...bordel....
A ses côtés, surveillant sa respiration et les battements de son coeur, je suis gagné par une angoisse dévorante. Elle me ronge de l'intérieur seconde après seconde. L'attente de l'ambulance me semble interminable. J'attends, j'attends, j'attends...
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