Chapitre 23
Le désir est l'appétit de l'agréable.
- Aristote -
⚠️🔞 Ce chapitre contient une scène à caractère érotique, vous êtes prévenus...
Eliott
Loïs me jeta un regard en coin et son sourire malicieux m'aspira totalement. Toute la conversation fut reléguée au second plan. Les voix d'Amélie et de la responsable administrative de l'association n'étaient plus que de légers bourdonnements.
Je ne pouvais m'empêcher de le fixer, le contempler.
Quelques jours seulement étaient passé depuis la grosse fête étudiante. Nous avions pu parler un peu de ma situation psychologique, ce qui m'avait soulagé puis nous avions rigolé, dansé... Les souvenirs de son corps ondulant contre le mien, de ses mains chaudes sur ma taille et son souffle dans mon cou, m'envahirent honteusement, tandis que nous étions en pleine réunion de travail.
Lorsqu'il a été temps de rentrer chacun chez soi, Loïs m'avait demandé de but en blanc si j'avais mis fin à ma relation avec mon petit-copain. Idiot comme je l'étais, j'avais complètement oublié de lui dire que c'était carrément la première chose que j'avais faite après notre dîner. Cette réponse eut le mérite d'illuminer son visage de Dieu Italien.
Alors même si les mots n'avaient pas été dit... j'imaginais qu'on pouvait considérer qu'on était ensemble. Mais peut-être devrions-nous le mettre au clair. Tout s'était fait si rapidement, avec tellement de naturel que cela paraissait évident que l'on se retrouve ensemble, même après ce qui s'était passé.
Mon regard, indéniablement accroché à celui de l'italien, scruta son expression. Loïs avait l'air de vouloir me dévorer. C'était limite indécent. Cela provoquait des réactions très vives en moi.
— Signe ici, mon beau, m'interpella Amélie en me tendant un papier.
Avec beaucoup de peine, je détournai les yeux de Loïs pour les poser sur la paperasse que je signais rapidement. Je hochai la tête plusieurs fois en guise d'accord puis la réunion s'acheva. J'étais officiellement membre de l'association.
Je ferais équipe avec Loïs. Mon rôle était de visiter les lieux d'hébergement pour m'assurer que tout fonctionnait, de la logistique en somme. Pendant que Loïs était en charge de soutenir et conseiller au mieux les personnes en hébergement d'urgence, moi je m'assurais qu'il n'y ait pas de problème de gaz, d'eau, de propreté ou de sécurité.
L'excitation grouilla sous ma peau, j'étais satisfait de mon nouveau rôle, je ne m'attendais pas à avoir un poste de médiateur comme l'italien.
— Tu viens ? me dit-il lorsque les femmes furent sorties de la salle commune.
— Où ça ?
— Suis-moi, chuchota-t-il.
Mon cœur s'emballa à vive allure dans ma poitrine. L'intonation de sa voix rendait ces mots espiègles. Je le suivis jusqu'au fond où deux portes se tenaient côte à côte. L'une d'elle donnait accès à un escalier pour rejoindre le deuxième étage qui comprenaient des sanitaires et des lits, mis à disposition des personnes jetées à la rue.
C'était pour les cas d'urgence, quelques nuits tout au plus. Les lieux d'hébergements plus durables se trouvaient dans d'autres bâtiments, ailleurs en ville.
Les places étaient réduites dans les deux cas, et le temps de séjour devait donc varier suffisamment pour pouvoir accueillir de nouveaux membres dans le besoin. Un vrai casse-tête, car malheureusement, il n'y avait jamais assez de disponibilités.
L'autre porte m'était inconnue. Je n'y étais jamais allé et lorsque j'entrai dans la pièce, voir un petit bureau, un frigo et un lit me laissa sans voix. Loïs referma rapidement la porte derrière moi.
— Qu'est-ce que-
— C'est ici que le responsable de garde dort pour surveiller les résidents, m'apprit-il.
— Les surveiller ? m'étonnai-je, les yeux écarquillés et tournés vers Loïs.
— Oui, il peut y avoir des vols ou des agressions, c'est jamais tout rose, grimaça-t-il. Ce n'est pas comme dans les zones d'hébergements permanents où ils vivent plus en colocation.
En effet, j'avais vécu dans ces petits appartements. C'était sommaire, très petit et on y vivait à deux ou à trois, parfois même quatre dans les appartements plus grands. L'accueil pouvait durer jusqu'à 6 mois, mais le but de l'association était de fournir une aide pour que chacun trouve rapidement un travail et lieu où vivre.
Loïs s'assit sur la petite chaise devant le bureau et je pris place sur le lit contre le mur. Il m'expliqua alors en détail ce que je devais savoir sur le côté pratique de mon rôle et des tours de gardes qu'on devrait assurer certaines nuits, ici, quel que soit notre poste.
Après son discours très bien rôdé, Loïs se leva pour me rejoindre sur le lit. Sa proximité me noua l'estomac et j'eus les mains moites. Son regard perçant me renvoyait encore cette lueur d'avidité qui me coupait le souffle.
— Alors... as-tu réfléchi à nous ? murmura-t-il.
— Réfléchir à nous, répétai-je alors même que mon cerveau était en pause.
— Hum. Puis-je te considérer comme mien ?
Et j'allais me liquéfier. Loïs s'était approché, pénétrant mon espace vital et son parfum me chatouillait les narines. Mon regard tomba sur ses lèvres fines que je savais incroyablement douces et douées. Chacun de nos baisers m'avaient donné l'impression d'être aimé, plus fort et plus grand. Que ce soit les baisers de nous adolescents, où ceux de nous, adulte. Je les adorais tous.
Je retins un sourire en comprenant que lui aussi cherchait à clarifier la situation entre nous. Pour toute réponse, je me jetai sur lui et sa bouche exquise.
Loïs grogna et attrapa ma nuque et ma taille, me rapprochant de lui le plus possible. Sa langue vint rapidement lécher mes lèvres et pénétra ma bouche pour jouer avec la mienne. La sensation me donna le vertige. Il m'avait tellement manqué que le retrouver me fit gémir honteusement. Je faisais ça à chaque fois, c'était embarrassant.
Je le voulais, tout entier. Pour toujours.
Pouvais-je l'espérer ?
Le moment prit plus d'ampleur lorsque Loïs m'intima de m'allonger sur le lit. Incapable de me décrocher de sa bouche, je suivis simplement son mouvement et il se coucha sur moi. L'une de ses mains s'insinua sous mon sweat pour caresser mes côtes jusqu'à ce qu'il atteigne mes tétons.
À ce moment-là, je fus en manque d'oxygène. Contraint de nous séparer pour respirer, je poussai un gémissement qui se réverbéra dans la petite pièce.
— Loïs, soufflai-je en prenant conscience de notre environnement.
— Hum ?
Ses lèvres voyagèrent sur ma mâchoire et mon cou, déposant des baisers langoureux dont la sensation me secoua de frémissements.
— On devrait partir d'ici, proposai-je subtilement.
Loïs redressa la tête pour plonger son regard charbon dans le mien. Son sourire en coin réveilla mon bas ventre. Il se releva et me tendit la main pour m'aider à en faire autant. Une fois tous les deux debout, j'eus droit à un autre baiser renversant avant qu'il ne se racle la gorge et se réajuste.
Mes yeux suivirent son geste jusqu'à son entre-jambe, où je trouvais une bosse intéressante. Mon désir grimpa en flèche à l'idée que Loïs soit aussi excité que moi et par moi.
— On va chez moi.
Après cette directive, il n'y eut plus aucun mot d'échangés.
Il m'entraîna à l'extérieur, sans me prendre la main, parce qu'il avait retenu la leçon. D'ailleurs, il avait été tellement à l'écoute ce soir-là, enregistrant tout ce que je lui disais pour s'assurer de ne jamais rien faire qui puisse me faire mal. Cela me rappela à quel point c'était dans sa nature d'être aussi à l'écoute et en quête d'altruisme. Il voulait aider son prochain.
Nous quittâmes les lieux de l'association avec une totale discrétion et prîmes le tram pour rejoindre son appartement. Le silence entre nous était ponctué uniquement de regards brûlants. Mon corps était en feu, le désir qui grouillait sous ma peau me démangeait.
Il était évident que nous avions les mêmes projets pour ce qu'il adviendrait une fois chez lui. Les images se construisaient dans ma tête avec une clarté troublante. Certainement parce que j'avais rêvé de cette opportunité un nombre incalculable de fois. Retrouver son corps, ses mains sur ma peau, sa chaleur réconfortante.
Il m'avait fallu presque deux mois pour réaliser que Loïs ne me répondrait plus, qu'il venait lui aussi de mettre un terme à notre relation par le silence. Deux mois où mon univers s'était écroulé un peu plus. Les crises de panique avaient augmenté, mon envie de me blesser aussi. Et ce qui avait été une véritable épreuve était de redécouvrir le monde, rencontrer des gens, sortir avec d'autres garçons. Éprouver du désir, de l'intérêt. Coucher avec des mecs parce que j'en avais besoin, sans réellement en ressentir l'envie.
Dans ma tête, je pensais souvent au visage et au corps de Loïs. L'amertume avait été une ennemie tenace, je n'étais pas vraiment en colère contre lui, mais plutôt contre moi, contre mes parents, contre le monde entier. Avec le temps, j'étais parvenu à dépasser ce sentiment, sans jamais oublier Loïs totalement.
Aujourd'hui, j'étais avide d'oublier ce qui nous était arrivé pour repartir à zéro. Loïs me guida à travers les rues jusqu'à son bâtiment. Le bruit des clés dans la serrure devint aussi excitant que le son émit par le déchirement d'une capote. Un signal très précis qu'on allait enfin avoir ce que l'on désirait si fort.
La porte s'ouvrit, Loïs s'engagea et j'entrai à mon tour pour qu'il ferme derrière moi. Aussitôt fait qu'on se jeta l'un sur l'autre avec force. Nos corps se percutèrent, le mien plus léger s'abattit contre la porte d'entrée et Loïs s'empressa de retirer son manteau. J'en fis de même, désireux de me retrouver nu contre sa peau.
Ma doudoune tomba au sol, ma bouche dévorait ses lèvres, mon souffle erratique agitait ma poitrine, mais mes mains maitrisaient leur objectif. Elles se saisirent du pull de Loïs pour lui retirer et il en fit de même avec mon sweat. Chaque vêtement s'échoua au sol à une vitesse folle. J'étais perdu dans le moment, absorbé par les lèvres et la langue de Loïs.
Afin de retirer nos pantalons, nous dûmes nous décrocher quelques instants. Le silence qui régnait dans l'appartement était envahi par des souffles saccadés.
— Bordel ! s'impatienta Loïs alors qu'il peinait à enlever ses baskets.
Un gloussement m'échappa alors que j'avais déjà fini et me retrouvai donc en caleçon. Loïs releva la tête vers moi puis son regard glissa sur mon corps jusqu'à mon bas ventre. Mon sexe était gonflé de désir, engorgé d'excitation. J'aurais adoré entendre les pensées de Loïs à cet instant, savoir s'il me trouvait toujours attirant, si mon corps lui convenait à présent que j'étais moins adolescent.
De nature assez svelte, ma silhouette était plutôt gracile, mais je bénéficiais de quelques muscles dû à mes heures de footing avec Marine.
Loïs lâcha sa basket qui percuta le parquet dans un bruit sourd et sans avoir retirer complètement son jean, se mit à genoux. Mon souffle se coupa dans ma gorge lorsque ses mains saisirent mes hanches pour me rapprocher de lui. Sa bouche chaude embrassa mon ventre et lécha chaque relief.
Mes mains ne purent s'empêcher de se glisser dans ses courts cheveux noirs pour ressentir cette sensation de douceur qui m'avait tant manqué. Tout chez lui m'avait manqué. Sa tête s'enfouit tout à coup entre mes jambes, je sentais son nez frotter mon érection par-dessus le coton de mon caleçon et je poussai un gémissement de plaisir.
— Loïs, murmurai-je.
Il ne répliqua rien, il se contenta d'abaisser mon sous-vêtement et de parcourir mon sexe de sa langue. Mes jambes faiblirent sous la sensation et mon dos cogna la porte d'entrée à nouveau pour garder l'équilibre pendant que Loïs me prodiguait ses talents.
Toutes ces attentions déclenchaient des décharges électriques dans le bas de mes reins. J'étais en feu.
Mes yeux restaient figés sur cette vision si érotique. Loïs s'amusait avec moi, passant d'une gâterie à l'autre sans véritablement me prendre entre ses lèvres. Je haletais de plus en plus, consumé par le plaisir au point de supplier :
— Loïs, s'il te plaît, grognai-je.
— S'il me plaît, quoi ? gloussa-t-il en me jetant un regard espiègle.
Ma tête bascula vers l'arrière, heurta le bois de la porte tandis que je gémissais d'autant plus. Il me rendait déjà dingue. Son rire flotta jusqu'à moi et trois secondes plus tard, ma queue fut engloutie dans sa cavité chaude et veloutée. Mes doigts se crispèrent dans sa masse de cheveux et mes orteils se recroquevillèrent sur le parquet. Oh bordel, j'allais pas tenir longtemps.
L'excitation dépassait de loin tout ce que j'avais connu et mon contrôle m'échappait.
Loïs initia un mouvement lent et progressif, chaque va-et-vient accompagné de sa langue taquine. J'entendais ses propres gémissements se fondre dans les miens, ce qui m'électrisait de plus en plus. Lorsque Loïs passa à un rythme plus soutenu, le plaisir devint si intense que mon bassin tressautait sous les impulsions de luxure.
L'orgasme enflait en moi et je sentis les éclairs me parcourir juste avant que j'éjacule. Perdu dans la tempête de sensations, je n'eus pas le temps d'avertir Loïs, mais il ne recula pas.
Il me fallut un temps incertain pour reprendre mes esprits et lorsque j'ouvris les yeux, je rencontrais le regard obscur de Loïs. Il me sourit fièrement et m'embrassa. Mes mains caressaient sa peau dénudée et le désir reprit ses droits instantanément. Je le forçai à reculer pour que l'on quitte cette entrée.
En quelques pas, nous nous retrouvâmes au salon. Je poussai Loïs sur le canapé afin qu'il s'assoie et j'en profitais pour m'agenouiller devant lui. Sans attendre une seconde de plus, je lui enlevai son caleçon et pris en main ce qui me signifiait son désir pour moi.
Son corps était ferme, musclé avec grâce et tandis que je contemplais chaque relief de sa peau dorée, mes mains le masturbaient. Loïs me fixait du regard, la respiration courte. Ses mains se crispèrent sur les coussins de part et d'autre de son corps. J'aimais voir le plaisir briller dans ses prunelles foncées.
Loïs grogna à plusieurs reprises, m'enjoignant d'aller plus vite. À la place, je pris cette érection en bouche. Ma langue apprécia la douceur de sa peau, chaque relief, cette chaleur brûlante et ce goût somptueux qui excitait mes papilles. Je titillais, appuyais du bout de ma langue sur le méat avant de resserrer mes lèvres pour presser la longueur progressivement. Mes va-et-vient devinrent amples et rapides, je pris la mesure de sa longueur, de ses zones sensibles et imprimai un rythme qui fit gémir Loïs.
Sa main droite s'empara de mes boucles et abaissa ma tête en même temps que son bassin s'éleva subtilement.
— Oh merde, geignit Loïs.
L'orgasme le secoua, sa prise sur ma tête se raffermit, déclenchant d'agréables picotements. Je m'attelai ensuite à nettoyer chaque parcelle de lui. Ma bouche déposa des baisers épars sur sa peau jusqu'à remonter au niveau de son visage où je dévorai ses lèvres pulpeuses.
Le cœur rempli d'amour et de satisfaction, j'avais enfin la possibilité d'apprécier le sexe avec Loïs. Sans éprouver de jugement, sans entendre l'horrible petite voix psalmodieuse dans ma tête, sans avoir honte.
Ce temps était révolu, je n'avais plus honte d'aimer les hommes. Encore moins d'aimer Loïs.
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