Chapitre 16
Le souffle en moi s'épuise, mon cœur au fond de moi s'épouvante.
- Psaume 142 :4 -
Lors de ce mois d'isolement total, mon esprit se blinda. Il devint distant, froid, déterminé. Quelque chose avait changé en moi, une forme de résolution. J'étais prêt à tout pour fuir. Prêt à tout sacrifier pour vivre.
Et j'avais compris que vivre, ce n'était pas simplement être capable d'aimer. C'était aussi avoir la possibilité de s'affirmer en tant que personne, être capable de penser par soi-même, oser découvrir des passions et prendre ses propres décisions.
Vivre, ce n'était pas survivre.
Et malgré mon cœur brisé, j'avais réalisé que cette quête de liberté personnelle impliquait de sacrifier Loïs. Je l'acceptais. Non pas parce que je ne l'aimais pas, mais parce que je savais être incapable de l'aimer à la hauteur de ce qu'il méritait. Je n'étais pas capable de m'aimer moi-même, de faire mes propres choix, alors comment choisir Loïs, comment l'aimer, lui ?
Chaque jour un peu plus, je me fondais dans un nouveau moule, celui que je décidais enfin pour moi. Je restais impassible face à mes parents, le fils exemplaire qu'il voulait, l'enfant sage et obéissant. J'avais toujours cru que c'était moi, mais aujourd'hui, j'apprenais à en faire un masque. Et lorsque je partirais, je retirerai ce masque pour découvrir enfin qui j'étais vraiment.
Un mois, ce n'était rien face à dix-sept années passées avec eux.
Ainsi, la semaine du bac arriva et passa à une vitesse folle.
J'avais révisé comme un dingue pour être certain de l'avoir. Et lorsque les résultats tombèrent et que je vis ma réussite écrite noir sur blanc, le soulagement m'avait fait pleurer.
Parce que c'était mon billet de sortie, mon échappatoire, le glas de ma vie ici.
Mes parents furent fiers de moi, du moins c'était ce qu'ils laissaient entrevoir en sortant le champagne le soir pour fêter ça. Mon père me parla de ce que j'allais faire pour l'année prochaine, de mes projets et de mes ambitions. Il me voyait médecin ou avocat.
Leur déni et toute cette mascarade me donnait la nausée.
Je fis mine d'être d'accord avec lui, exactement comme je le faisais depuis des années à ce propos alors que je savais ne pas être destiné à une si grande carrière.
Les jours qui suivirent semblaient être un souvenir du temps où tout allait bien. Il régnait dans la maison une bonne ambiance, sans que je sache d'où elle venait. Certainement pas de moi puisque mon cœur se flétrissait un peu plus chaque jour et que mon esprit s'imperméabilisait.
J'attendis ce qui me parut une éternité de recevoir mon diplôme à la maison, de pouvoir le tenir en main. Ensuite, il me fallut être prudent.
Pénétrer dans le bureau de mon père, récupérer le document officiel pour l'ajouter à mes autres papiers, reprendre mon ordinateur ainsi que mon portable, faire mes bagages – c'est-à-dire remplir mon plus grand sac de sport – et enfin m'échapper.
J'écris également une lettre pour mes parents, afin qu'ils comprennent mon initiative.
« Papa, Maman,
J'ai des souvenirs plein la tête de mon enfance insouciante, auprès de parents aimants. Je me souviens des sorties le week-end, des balades avec papa, des gâteaux de maman, des petites attentions chaque jour qui remplissaient ma vie de joie. Je ne manquais de rien. Mais ces souvenirs ne sont plus que ça, ils sont passés. J'ai grandi, évolué, je suis devenu quelqu'un qui vous dérange. Quelqu'un que vous ne comprenez pas et pire, que vous n'acceptez pas.
Je suis désolé de ne pas être à la hauteur de ce que vous espériez, désolé si je ne suis pas le fils parfait. Mais votre intolérance, votre rigidité et ce que vous appelez votre foi , vous empêche de voir à quel point je suis le même malgré tout. Je suis homosexuel et ce n'est pas parce que vous m'enfermez, que vous m'isolez et me cachez que je changerais. Ni l'exorcisme ni la thérapie n'ont fonctionné. Rien ne fonctionnera parce que c'est ainsi que je suis. C'est ainsi que Dieu m'a créé.
Acceptez-le.
Moi, je vous dis adieu.
Je pars pour trouver ma liberté, pour être heureux, pour vivre.
Eliott. »
Je déposai la lettre dans le salon, en silence, et je fonçai dans ma chambre. J'ouvris ma fenêtre, jetai mon sac et sortis enfin.
La nuit était noire, profonde.
Je n'avais pas vu l'été s'installer, prisonnier que j'avais été de cette maison. À cette heure-ci, la chaleur était contrée par une légère brise, et elle chemina sous mon tee-shirt et dans mes cheveux en bataille.
Mon cœur s'affolait dans ma poitrine, l'adrénaline parcourait mon corps et me donnait le courage d'avancer, de continuer, d'aller jusqu'au bout de cette folie. Je jetai un dernier coup d'œil à ma maison et pris le temps de graver cette image dans ma tête. Après une dernière inspiration, je me détournai, seul. Seul avec ma voix intérieure.
Des hauteurs, il tend la main pour me saisir, il me retire du gouffre des eaux ;
il me délivre d'un puissant ennemi, d'adversaires plus forts que moi.
- Psaume 17 :17-18 -
Ma première étape fut la maison d'Arnaud. Je dus l'appeler quatre fois, avant qu'il ne décroche d'une voix ensommeillée. Lorsque je lui expliquai la situation, il s'empressa de me rejoindre dans la rue, devant chez lui. En pyjama, la tête marquée par son oreiller, il se jeta dans mes bras pour m'étreindre vigoureusement.
— Putain, alors tu le fais vraiment, chuchota-t-il.
— Ouais, je le fais.
— Sois prudent et tiens-moi au courant, d'accord ?
— Bien sûr.
— Et si t'as des problèmes tu me le dis !
Nous nous décollâmes et je lui offris un sourire tendre. Arnaud était mon meilleur ami depuis mes cinq ans, il était toujours là pour moi, peu importe les difficultés.
— Je suis désolé de t'avoir un peu délaissé cette année, dis-je doucement.
— Qu'est-ce que tu racontes ? Tu étais amoureux, c'est normal !
Il n'y avait pas que Loïs, il y avait aussi ce que j'avais vécu à cause de mon homosexualité et que je n'avais pas confié à Arnaud. Par pudeur, honte ou peur. Même s'il avait une idée globale de ce que j'avais vécu, les détails sordides lui avait été épargné. Il portait déjà assez de mes souffrances sur ses épaules en me soutenant comme il le faisait. Il était bienveillant, compréhensif et toujours prêt à m'aider. Il me manquerait tellement.
— Ouais, mais-
— Pas de mais, me coupa-t-il. Commence pas à dire des conneries pour rendre ce moment encore plus compliqué. Tu vas me manquer, Eliott.
— Toi aussi, tu vas me manquer.
L'émotion nous prenait à la gorge, j'avais les yeux brûlants et le cœur pincé. Arnaud me fit une dernière accolade et je m'obligeai à poursuivre mon chemin. Ce n'était qu'un au revoir, pas un adieu.
Nous allions nous appeler souvent et on s'enverrait des millions de textos. Et puis, nous nous reverrions aussi. Il prendrait le train, avec Loïs pour me voir à Grenoble de temps en temps. Lorsqu'ils le pourront.
Ouais, ce n'était pas un adieu.
C'était ce que je me répétais pour éviter de m'effondrer. Parce que dans le fond, je savais. J'étais conscient que nous ne nous reverrions plus. Qu'ils ne pourraient pas venir me voir au risque que mes parents découvrent où je me trouvais.
Cependant, je persistais à me dire que ce n'était qu'un au revoir.
Je me répétais ça jusqu'à ce que j'arrive devant la maison de Loïs une demi-heure plus tard. Mon italien, fut plus rapide à décrocher. Il paniqua dès qu'il me répondit, d'autant plus lorsque je lui avouais que j'étais devant chez lui et que je devais le voir.
Loïs ne passa pas par la porte d'entrée pour me rejoindre, il s'échappa comme moi, par sa fenêtre. Il s'approcha, habillé d'un maillot de foot blanc et d'un bas de survêtement, ses cheveux bruns dans tous les sens et son magnifique visage... je gravais chaque détail dans mon esprit.
Arrivé à ma hauteur, il m'enlaça aussi fort qu'Arnaud l'avait fait, seulement, l'étreinte de Loïs me communiqua tout son amour et son soulagement à me voir. J'en eus immédiatement les larmes aux yeux.
— Qu'est-ce que tu fais là, à cette heure ? Ça ne va pas ? demanda-t-il en s'éloignant, tout en gardant ma main droite dans la sienne.
D'un regard, il avisa mon gros sac de sport et mon sac à dos. Il fronça les sourcils et ses yeux noirs me regardaient avec incompréhension. J'inspirai à pleins poumons pour me donner du courage.
— Je m'en vais, Loïs.
Son visage si doux se fractura sous le choc de mes mots. J'assistais à sa décomposition, impuissant et le cœur en miette.
— Tu- tu t'en vas ?
— Oui, confirmai-je.
— Mais- quoi ? Maintenant ? Comment ça ?
— J'ai besoin de partir, Loïs, de m'éloigner d'ici, je- je n'y arrive plus, tu le sais.
Il lâcha ma main et recula d'un pas, le corps raide et les yeux humides. Je lui faisais mal, autant que je m'en faisais en prenant cette décision. Mais c'était nécessaire. Pour moi. Pour ma santé mentale.
Vivre ici m'oppressait. Chaque route, chaque bâtiment, le chemin menant à l'église et le tintement des cloches au cours de la journée. Ma maison, mes parents... Tous ces éléments constituaient ma vie et ils en devenaient insupportables.
— Où est-ce que tu vas ?
— Grenoble. Une asso qui recueille des gens comme moi. Je trouverai un travail puis j'irai chez un cousin, il est d'accord pour m'héberger le temps de... de réussir à bâtir ma vie.
Le choc marqua chaque trait de son beau visage. Il ouvrit la bouche et la referma plusieurs fois de suite. Je voyais à quel point il peinait à comprendre mes mots. Il devait être perdu, noyé au milieu de cette vague d'informations après tout le silence que j'avais imposé.
— Tu me quittes, murmura Loïs, la gorge serrée.
C'était déjà le cas depuis notre rupture, mais... je comprenais ce qu'il voulait dire. Je l'abandonnais.
Une larme s'échappa de ses yeux et il tenta de la retenir en battant furtivement des paupières, mais elle roulait déjà le long de sa joue, conquérante. Je me préparais à cette conversation depuis des semaines, je pensais être préparé. Je ne l'étais pas. Ma poitrine me faisait si mal...
Mes yeux sont rongés de chagrin ; j'ai flétri parmi tant d'adversaires !
- Psaume 6 :8 -
D'une main, j'essuyai cette perle salée et tentai de prendre mon petit-ami dans mes bras. Mon amour. Cependant, Loïs recula davantage, s'échappant de mon étreinte.
— Tu me quittes, répéta-t-il, avec plus de colère.
— Loïs, essaie de comprendre, je n'arrive plus à vivre ici.
— Je comprends, mais-
— Non ! m'emportai-je. Non, tu ne comprends pas ! Tu ne sais pas !
Mon éclat soudain fit sursauter Loïs qui écarquilla les yeux. Je vis ses lèvres se pincer fermement.
— Je t'aime, Loïs, continuai-je plus calmement. Je t'aime tellement, mais je ne veux plus vivre sous leur toit, je ne veux plus vivre ici, proche de cette église, obligé de faire semblant et prisonnier de...
Une boule d'émotions m'obstrua la gorge et m'empêcha de finir cette phrase. Je me pinçai très fort l'avant-bras afin de retenir mes larmes, de rester fort. Le nombre de bleus qui s'y trouvaient témoignaient de mon mal-être, de tous ces moments où je me retrouvais englouti par l'angoisse.
— Je ne peux pas te demander de me suivre, je sais que tu ne peux pas encore. Mais on peut garder le contact, on pourra se voir et...
— Je suis coincé ici pendant encore un an, déclara-t-il, amer.
— Je sais, mais on s'appellera, nous ne sommes pas obligés de couper les ponts. Tu me rejoindras quand tu le pourras.
— Tu m'as rien dit ! Pendant des semaines, j'ai essayé de te joindre, mais t'as gardé le silence.
— Je ne pouvais pas, soufflai-je.
— C'est faux ! cria Loïs, le visage rouge.
Il recula encore de quelques pas avant d'agripper ses cheveux à deux mains. Je voyais sa colère, sa tristesse et toute cette tension qui allait m'exploser au visage. Et je n'avais aucun moyen de l'empêcher.
— Tu parlais avec Arnaud, me reprocha-t-il. Mais pas avec moi ! Tu m'as mis de côté et maintenant tu débarques comme une fleur pour me dire que tu t'en vas et que c'est la dernière fois qu'on se voit !
— Je pensais... je pensais que ce serait plus facile, avouai-je, la voix brisée.
— Plus facile ? éclata Loïs. Plus facile pour qui ?
— Pour nous ! m'écriai-je, les sanglots m'étranglant avec force.
Mes nerfs lâchaient. J'avais été dans un état précaire durant un mois, à ne pas dormir la nuit pour réfléchir encore et encore à ma décision. À pleurer en comprenant le sacrifice que je devais faire pour trouver la liberté, pour me trouver, moi. J'étais épuisé, stressé, sur la corde raide.
Voir la dévastation sur les traits de Loïs me brisait. Je n'étais pas assez fort pour ça.
— J'ai pas envie de te quitter, Loïs, je t'aime ! Mais j'ai besoin d'échapper à mes parents ! Toi, t'es encore tranquille, ils ne savent pas, mais moi je suis prisonnier chez moi ! J'étouffe ! J'ai besoin de partir, d'être enfin libre.
— Libre sans moi, murmura Loïs, les yeux emplis de larmes.
— Non, juste libre. Je suis désolé si ça implique qu'on doive se séparer, je n'ai jamais voulu ça. Je n'ai jamais voulu qu'ils le découvrent, qu'ils me fassent subir cette putain de thérapie ! Je n'ai jamais voulu être...
Ma gorge se comprima douloureusement et un sanglot m'échappa, coupant ainsi brusquement ma phrase.
— J'imagine que tu n'as jamais voulu tomber amoureux de moi non plus, parce que sans moi, tout ça ne serait pas arrivé, pas vrai ?
Mes larmes chutèrent sur mes joues en un torrent. J'avais si mal que j'étais comme sonné. Les mots de Loïs étaient durs, cruels, mais au fond de moi je savais qu'ils étaient vrais. Et c'était horrible. Une part de moi pensait ça et c'était terriblement injuste.
Devant mon silence, Loïs eut l'air d'avoir été frappé, il grimaça, recula encore de plusieurs pas et s'affala par terre, les genoux remontés contre sa poitrine et le dos appuyé contre sa clôture en bois.
Je m'approchai prudemment de lui pour m'asseoir à ses côtés. Le voir aussi bouleversé me donnait l'impression d'être une mauvaise personne. D'abandonner Loïs, notre amour, cette paix que j'avais trouvé avec lui. Seulement, comme il le disait si bien, j'étais prisonnier par d'énormes épines tranchantes. Elles m'entaillaient chaque jour un peu plus et si je restais dans ce climat hostile, je finirais par me vider de mon sang. Et tout l'amour de Loïs n'y changeait rien, parce qu'il ne pouvait pas me libérer de mes parents.
Moi seul le pouvait.
Mon italien renifla et essuya rageusement ses joues. Je contemplai cette tristesse, cette douleur qui flottait entre nous et je cherchais une réponse auprès de Dieu. Pourquoi devions-nous souffrir autant ? Pourquoi devais-je lui faire aussi mal pour pouvoir me sauver ? Où était la justice ? Où était la tolérance ?
La peur avait gagné, je n'étais pas assez fort pour le supporter plus longtemps. Et je ne savais pas quels mots apaiseraient son chagrin. Qu'est-ce que je pouvais bien lui dire pour effacer le fait que son amour n'était pas suffisant ?
— Ce n'est pas ta faute, Loïs. Tu n'y es pour rien si mes parents ne comprennent pas, s'ils n'acceptent pas. Je ne regrette pas de t'avoir rencontré et aimé, je te le jure.
Il enfouit son visage entre ses mains et je le pris dans mes bras, pleurant en silence.
— On gardera le contact et on se reverra, je te le promets. Et dès que tu peux, si tu le veux encore, tu pourras me rejoindre, d'accord ? Je ne pars pas à l'autre bout du monde, je serais dans la ville à côté. Il y a des trains ou des cars pour me voir.
Cela sonnait comme des fausses promesses.
Et Loïs releva la tête, ses pleurs redoublant d'intensité, entendant lui aussi à quel point c'était vide de sens. Il n'essaya plus de me dissuader, ma décision était prise et il se résignait. Il ne tenta pas de me retenir, car au fond, il savait à quel point je souffrais.
Il resserra ses bras autour de moi et nicha son visage dans mon cou. Je sanglotais si fort que je n'arrivais même plus à respirer.
— Mi dispiace. (je suis désolé)
— Arrête avec ça, s'il te plaît.
— Vorrei essere stato abbastanza per te. (j'aimerais te suffire)
Je ne compris pas le sens de cette phrase et n'osais pas lui demander de traduction. À l'intonation de sa voix, je compris que c'était déchirant.
— Je t'aime, Loïs et je t'attendrais, promis-je.
Mon italien garda le silence, me serrant toujours aussi fort. Les minutes s'écoulèrent avec une lourdeur insupportable. Je redoutais le moment où je me séparerais de ses bras, où je devrais me lever et lui tourner le dos. Tous mes membres tremblaient et me donnaient l'impression de ne plus m'appartenir. Ce corps allait me lâcher, il ne survivrait pas à cette épreuve.
Loïs releva son visage baigné de larmes vers moi et planta un regard désespéré dans le mien. Mon cœur se serra si fort que mon souffle resta coincé dans ma gorge. Soutenir la profondeur de ses yeux me demanda un effort considérable.
— Fai sparire le spine, mia rosa. (Fait disparaître les épines, ma rose)
La traduction claqua dans ma tête comme un coup de fouet.
Faire disparaître mes épines... Toutes ces barrières qui m'obligeaient à fuir aujourd'hui. Le pouvais-je ? Je l'espérais. C'était ce que je souhaitais au plus profond de mon cœur, c'était la raison pour laquelle je partais. J'ignorais quelles épreuves de vie m'attendaient ou encore comment je réussirais à me soigner de mes peurs, mais j'étais décidé à trouver des réponses. À sortir de cette emprise.
— J'essaierais, chuchotai-je à travers mes sanglots.
Il m'embrassa avec la ferveur du désespoir et j'en fis autant, l'âme en peine.
Je lui promis de l'appeler chaque jour, de l'aimer continuellement. Et de son côté, il me jura de me rendre visite le plus vite possible et de me rejoindre réellement dès qu'il aurait dix-huit ans et son bac en poche.
Un an à attendre.
Juste douze mois et des poussières.
*
🥀
⭐️
Grâce à Quark30 et ses commentaires sur Le Refuge, j'en suis venue à me dire qu'il fallait que j'en parle sans filtre. Je me suis donc permise de remplacer le nom fictif de l'association par une fondation bien réelle, Le Refuge, qui m'a inspiré pour cette histoire.
Reconnue d'Utilité Publique, la Fondation « Le Refuge » héberge et accompagne les jeunes LGBT+, âgés de 14 à 25 ans, rejetés par leurs parents, chassés du domicile familial, livrés à eux-mêmes bien trop tôt, afin de se projeter sereinement dans l'avenir.
L'accompagnement couvre différentes sphères et domaines : hébergement d'urgence, accompagnement socio-éducatif, psychologique, médical, (ré)insertion professionnelle, aide juridique, aide alimentaire, des conseils et de l'écoute.
🆘 https://le-refuge.org
🆘 Ligne jeunes LGBT+ : 06 31 59 69 50
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top