Chapitre 9 : Partie 3 : Face à l'Horreur
Arrivé à leur niveau, l'adolescent de dix-sept ans croisa le regard curieux de son amie, qui semblait analyser les fondements de son âme.
— Qu'est-ce qu'il y a ? la questionna t'il en haussant un sourcil.
Lily lui adressa un grand sourire.
— Rien, je pensais que tu étais malade vu que tu souriais, mais tu grimaces de nouveau alors c'est bon !
Aselum frappa son visage avec sa main et grogna.
Vraiment trop pleine de vie...
Ils arrivèrent quelques minutes plus tard devant la fameuse statue du garçon, pénis en l'air, en train de pisser de l'eau.
— Il trouvait que de la vraie pisse ne serait pas assez hygiénique, s'exclama Lily comme si elle faisait une visite touristique.
Sa mère la fusilla du regard.
— Lily, ton langage s'il te plaît.
La jeune fille lui fit un rapide sourire d'excuse alors qu'Aselum secouait la tête.
— Il paraît qu'il y a plusieurs légendes à propos de ce garçon, commença-t-il avant de poursuivre ; ce qui est fou, sachant que c'est seulement un môme qui pisse...
Lysiris ne fit aucun commentaire.
— Favoritisme, murmura Lily en jetant un coup d'œil vers sa mère.
Celle-ci lui administra une petite frappe sur la tête.
— Toi, tu es ma fille, Aselum n'est pas mon fils.
La mère regarda autre part, ce qui permit à l'adolescente de lui tirer la langue durant une micro seconde avant de se diriger vers son ami.
— Bah, il y a bien des gens qui croient que la Terre est plate et que des Lézards dominent le monde.
Aselum haussa un sourcil, et le coin de ses lèvres se releva dans un micro sourire.
— Qu'un bébé pisse et obtienne de cette façon une statue, c'est vrai que ça doit être minime comparé aux croyances... De certaines personnes, termina le jeune homme dans un rire à peine discernable.
Lily se recula de deux pas, plaça une main sur son cœur, et s'exclama ;
— Aselum... Tu es capable de rire !
Le jeune homme leva les yeux au ciel, puis regarda à nouveau la jeune fille.
— Au lieu de déblatérer des bêtises, tu ne voudrais pas manger quelque chose ?
Lily fut à ses côtés en un rien de temps. Aselum secoua la tête, un petit sourire aux lèvres, et se dirigea vers un vendeur de gaufres. Les parents quelques pas derrière eux, sans doute souhaitaient-ils les laisser ensemble sans interférer.
Lily commanda une gaufre de Bruxelles avec chocolat, sucre impalpable et crème fraîche, alors que de son côté, Aselum prit une gaufre de Bruxelles avec uniquement du sucre impalpable.
Ils s'installèrent à l'un des bancs qui se trouvaient dehors, et commencèrent la dégustation de leur met en silence.
En dehors du bruit de la ville, rien ne vint les troubler.
Les pigeons roucoulaient. Les touristes parlaient. Les passants marchaient ou courraient. Les portes des boutiques s'ouvraient, se refermaient.
La place était pleine de vie.
Jusqu'à ce qu'une maison s'effondre, à quelques pas seulement d'eux.
Il y eut des hurlements, un mouvement de foules, des détonations.
Et des silhouettes, vêtues d'une cape rouge et au masque de serpent.
Aselum s'empara de la main de Lily et se leva, puis couru.
Toute la foule fuyait. Les hommes. Les femmes. Les enfants. Ça se bousculait. Ça se marchait sur les pieds. Ça criait. Ça pleurait. Ça se poussait.
Un pied passa devant les jambes de Lily, et elle chuta. Sa main glissa de celle d'Aselum, qui ne s'en rendit pas tout de suite compte.
Tout le monde courait. Il pensait que Lily était derrière. Il pensait que sa main était dans la sienne.
Alors qu'en réalité, elle se retrouvait par terre, et tout le monde, omnibulé par sa terreur, ignorait sa présence.
Aselum se rendit compte de son erreur seulement quelques mètres plus loin. Il se retourna, les yeux écarquillés d'horreur, cria le prénom de son amie, essayant d'aller à contre-courant. Mais il se faisait repousser, à chaque fois.
C'était trop tard.
Lily était au sol. Personne ne la voyait. Personne ne voulait la voir.
Quelqu'un lui marcha la main. Elle hurla. Mais son cri, mêlé à celui de la foule, s'effaçait.
Quelqu'un lui marcha sur la jambe. Elle cela.
Quelqu'un frappa de son pied sur son dos. Elle pleurait.
Quelqu'un shota dans sa tête. Elle saigna. Du nez. Des lèvres. De la langue qu'elle s'était mordue.
Quelqu'un, en courant, piétina sa chevelure, lui arrachant des touffes, faisant sortir de ses lèvres des gémissements.
Et ça continua. Durant une dizaine de minutes. Elle se faisait marcher et frapper partout, sur ses jambes, sur ses mains, sur ses bras, sur ses pieds, sur ses cheveux, sur sa tête, sur son dos.
Puis, tout s'apaisa.
Le silence revint.
Elle était seule.
Toute seule au milieu de la rue.
Elle gémissait. Elle pleurait. Elle tenta, tant bien que mal, malgré la douleur, de se relever. Elle y arriva, chancela, fit quelques pas... Et tomba nez à nez avec un visage écarlate à la chevelure violette.
Lily perdit toutes ses couleurs. Un voile noire commençait à recouvrir ses yeux. La boule dans son ventre grossissait de plus en plus.
— Eh bien, shhhhhhh... Qu'avons-nous là ? Une fillette sans défense... toute seule... siffla le célèbre Balthazar, ses yeux écarlates luisant plus que jamais auparavant.
Il y eut une explosion. Le sol s'ébranla. Les jambes de Lily lâchèrent. Et les yeux exorbités, elle tourna sa tête vers la source de l'explosion ; le Manneken Pies. En poussière.
Elle se retourna vers le chef du groupe criminel le plus réputé de Bruxelles.
Il braquait une arme sur elle.
Un pistolet.
Tout droit vers son crâne.
L'adrénaline s'écoula dans chaque veine de Lily, les larmes brouillèrent sa vue et son corps se mit sur le mode automatique. Elle se releva, se retourna, et couru.
Une détonation.
Lily hurla, jusqu'à s'en déchirer les cordes vocales.
Elle tomba une nouvelle fois, et porta sur son genoux un regard horrifié.
Une balle. Et du sang.
Un bâtiment s'effondra une micro seconde après, juste devant elle.
Lily essaya de se relever, mais la douleur la clouait au sol. Tous les gens qui l'avait piétiné. La balle dans son genoux. C'était trop.
Les larmes aux yeux. La respiration saccadé. L'adolescente se tourna vers Balthazar.
— Je... Je...
Elle essaya de formuler quelque chose. N'importe quoi pour se tirer de cette situation. Une supplication. N'importe quoi. Mais rien ne sortait. Rien. Elle était paralysée. Elle n'y arrivait pas.
Sa respiration s'accélérait. Son cœur s'accélérait. Son souffle s'accélérait. Sa vision devenait de plus en plus flou.
— Lily !
Elle se noya dans les ténèbres.
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