Chapitre 12 : Partie 1 : Anxiogène

5 Juillet 2020

Un aboiement sortit Lily de son sommeil.

Elle se réveilla, un malaise enserrant ses intestins. Elle parcouru sa chambre du regard, malgré le noir dans lequel les rideaux fermés la plongeaient.

Ce sentiment était revenu. Ce sentiment angoissant et beaucoup trop familier.

Une présence.

Là, quelque part, dans les ombres.

Une boule se forma dans son ventre, et enfla jusqu'à sa gorge. L'adolescente serrait ses draps de toutes ses forces alors que des larmes commençaient à se former aux bords de ses yeux.

Doucement, terrifiée, Lily approcha sa main de sa lampe en forme de lune pleine, et l'alluma sur la couleur blanche. Celle-ci se répandit dans toute la pièce, faisant fuir les ombres accrochées aux murs.

Du coin de l'œil, elle aperçu un mouvement.

Cependant, quand elle tourna subitement sa tête dans cette direction, elle ne vit rien.

Absolument rien.

Lily ôta la lune de son socle, retira le chargeur, et sortit de son lit pour se diriger vers sa fenêtre. Sa lumière agissait sur elle comme un bouclier de protection. Une fois son but atteint, elle ouvrit les rideaux, jetant fréquemment des coups d'œil derrière elle.

La lumière du soleil inonda la pièce.

La jeune femme serra fort contre elle sa lampe, puis l'éteignit et la remit à sa place.

Rassurée quant à la non-présence d'elle ne savait qui dans sa chambre, elle descendit en pyjama jusqu'à la cuisine, où son chien lui fit la fête. Elle le combla de caresses, de câlins et de bisous, avant de se préparer son déjeuner habituel. Ses parents n'étaient pas là, ils travaillaient.

Mais quand Lily ouvrit l'armoire où se rangeait le cacao, elle remarqua qu'il n'y était pas. Elle tourna alors la tête vers la table de la cuisine. Et vit le cacao, ainsi que sa tasse Doctor Who.

L'adolescente haussa ses épaules. Sans doute que ses parents avaient mit sa place.

Lily se dirigea alors vers une étagère où reposait le flocon d'avoine, mais un besoin pressant l'écrasa, et elle fit volte-face avant de courir vers les toilettes. Et une fois sortit, elle se figea.

Le flocon d'avoine était sur la table.

Lily jeta un coup d'œil vers l'étagère, mais le flocon d'avoine n'y était vraiment plus. Il était sur la table. Près de sa place.

L'adolescente fronça ses sourcils. Est-ce qu'elle l'avait imaginé sur l'étagère ? Est-ce qu'elle l'avait déplacé et qu'elle ne s'en souvenait pas ?

Lily regarda autour d'elle. La cuisine, le salon,... Tout semblait normal.

Un peu secouée, la jeune femme haussa ses épaules et commença à préparer son porridge. Une fois prêt, elle ajouta du chocolat et le dégusta avec plaisir. De même avec son cacao.

Quand elle eut terminé, Lily débarrassa sa place, puis tourna sa tête vers la fenêtre. Les rideaux étaient tirés et le soleil l'éblouissait presque. Une journée chaude s'annonçait.

L'adolescente décida donc d'aller faire un tour. C'était la première fois depuis longtemps qu'elle le faisait seul. Depuis quand, d'ailleurs ? Lily ne savait pas le dire. Elle ne s'en souvenait pas. Mais elle voulait réessayer. Elle voulait prendre son courage entre ses deux mains, sortir de cette maison et se promener seule.

Elle était loin de la grande place de Bruxelles. Loin des trains. Sa maison entourée de champs. Qui viendrait ici pour la déranger ?

Tout allait bien. Elle devait s'en persuader !

Lily se dirigea donc vers le garage, où elle et ses parents rangeaient leurs chaussures, et enfila une paire de sandales bleues. Elle appuya ensuite sur le bouton qui permettait d'ouvrir le garage.

Rien.

Elle réappuya dessus.

Toujours rien.

Lily fronça ses sourcils. Une panne de courant ? Elle haussa ses épaules et se dirigea vers les vestiaires afin de prendre la clé de la porte. Elle chercha sur le porte-clé, dans la poche de sa veste, retourna dans la cuisine pour jeter un coup d'œil attentif sur toutes les surfaces, mais rien. Nulle part.

La clé était introuvable.

Lily mordit sa lèvre inférieur avant de réfléchir. La dernière fois qu'elle avait utilisé sa clé... Elle l'avait rangé dans sa poche... Mais elle n'y était pas... Alors où ?

Pas dans le vestiaire. Pas dans la cuisine. Dans sa chambre, peut-être ?

Lily grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier, entra dans sa chambre et la fouilla de fond en comble, mais rien.

Rien de rien.

L'adolescente, légèrement sur les nerfs, se dirigea vers les portes-fenêtres. Évidemment, elles étaient aussi fermées, alors Lily fouilla les tiroirs où la clé de ces portes se rangeaient.

Toujours rien.

Il n'y avait pas moyen d'ouvrir le garage. Ni la porte principale. Ni les portes-fenêtres.

Lily sentit une pression sur son ventre. Ses intestins formaient des noeuds entre eux et ses larmes lui montaient aux yeux. Elle était au bord d'une crise d'angoisse. Et alors qu'elle voyait de plus en plus flou, la jeune femme se força à respirer calmement.

Pour s'aider, elle appela son chien qui accouru, et plaça son visage dans sa douce fourrure.

Elle inspira. Compta jusqu'à dix. Expira. Compta jusqu'à dix.

Puis elle prit son téléphone et appela Aselum.

Ce n'était pas la peine d'inquiéter ses parents. Après ce qui s'était passé dans le train, sur la grande place, ils n'avaient vraiment pas besoin de stress en plus.

Et Aselum avait un double des clés. Donc il pouvait lui ouvrir. Tout allait bien. Elle ne devait pas s'inquiéter.

Son meilleur ami décrocha aussitôt la première sonnerie passer.
- Bonjour le démon, comment vas-tu ?

La surnommée démon esquissa un sourire, avant de répondre, caressant son chien en même temps.
- Je... Je vais bien. Mais je...

Lily regarda partout autour d'elle. Non, les clés étaient définitivement nulle part. Elle ne savait plus où chercher. Lily ravala sa salive et reprit.
- Je ne sais pas où sont les clés.. et le garage refuse de s'ouvrir... Est-ce que tu veux bien venir m'ouvrir, s'il te plaît ?... Enfin, si tu ne peux pas, si je te dérange... Ce n'est pas grave !

Lily vit son chat arriver et s'approcher d'une des portes-fenêtres, mais du côté jardin. Une boule d'angoisse grossissait de plus en plus dans le cœur de la jeune femme.

Elle voulait pouvoir ouvrir à son chat. Le prendre dans ses bras et se rassurer avec sa présence, à lui, et à son chien, mais elle ne pouvait pas.

Capus était coincé dehors et elle, à l'intérieur.

Soudain, elle entendit un bruit de serrure.

Sans savoir vraiment pourquoi, une terreur sans nom s'empara de la jeune femme, et ses larmes redoublèrent.

Les clés. Les clés. Les clés.

S'ils n'étaient pas ici...

Ses parents étaient au travail, ce n'était donc pas eux.

Et Aselum... Aselum habitait loin... Ça ne pouvait pas être lui... Pas déjà...

La porte s'ouvrit.

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