4. Fausse identité
Mayna
11h 30 (heure de Los-Angeles), Empire Etnal-Gna's larme, Los Angeles, Californie.
- Écoute Mayna, ce que je vais te dire va peut-être te sembler étrange. Tu dois me promettre que tu ne tenteras rien avant que je ne t'aie tout dit. déclara Mr. Etnal-Gna.
Je frôlais la crise cardiaque en m'imaginant les pires scénarios possibles... Il commençait sérieusement à me faire flipper...
- Chaque année à Etnal-Gna 's larme, on repère et recrute des jeunes talentueux comme toi. Continua le maître des lieux. Bien sûr, n'importe qui ne peut pas devenir un élu, il faut un minimum de potentiel. Dans ton cas, je connaissais ta mère et cela fait plusieurs années que je t'observe. Je sais que tu auras les qualités requises pour devenir une de nos meilleures espionnes.
Il... M'observait, c'est une blague ?
- Mais, c'est impossible. Comment avez-vous pu m'observer ? J'étais en prison.
Il me fit un sourire en coin. Il ressemblait un peu à celui de Daeron mais en nettement moins mignon.
- Elle aussi... Dit-il en inclinant légèrement la tête, m'invitant à me retourner.
Une fois tournée vers la porte, je dus me frotter les yeux pour me persuader que je ne rêvais pas. Une silhouette qui m'était un peu trop familière se trouvait à présent devant moi. Je ne l'avais pas entendu rentrer, mais pourtant, celle avec qui j'avais partagé ma cellule se tenait à présent devant moi.
- Jane... C'est toi ?
Elle n'avait plus ses cheveux rouges qui à présent avaient une couleur blonde éclatante et de multiples boucles. Malgré tout, ils avaient conservé leur coupe carrée. Pour finir, ses yeux noirs et ses traits ne permettaient aucun doute quant à son identité.
Elle me souriait et je remarquai des fossettes que je ne lui connaissais pas. Je ne l'avais jamais vu sourire en prison.
- Oui, c'est moi. Mais je t'en prie, ne m'appelle plus Jane. Mon nom officiel est Wendy Evans. Je t'observe depuis plusieurs années, mais depuis peu, j'avais été déplacée dans ta cellule dans le but de préparer ton recrutement. J'avoue que quand tu m'as raconté cette histoire délirante d'oncle inconnu, j'ai bien ri. Franchement, tu n'aimerais pas être la nièce de Daeron, crois-moi. Il n'est pas méchant mais... C'est Daeron quoi.
Je me sentais un peu trahie et humiliée. Mais surtout, terriblement stupide. Depuis plusieurs années, une personne, que je ne connaissais pas beaucoup, certe, me mentait sur son identité et m'observait en secret pour le compte d'un homme que je ne connaissais en rien !!!
Mais... Moi qui la croyais sincère lorsque qu'elle m'avait fait ses adieux...
Rien qu'une illusion.
- Donc, tu travailles ici ? Demandais-je. Je n'étais qu'une mission pour toi ? Tu n'étais même pas vraiment prisonnière ?
Rien qu'un mensonge.
- Moi, non, en effet. Je m'en excuse sincèrement. La nuit, j'avais l'autorisation de quitter la prison, mais je devais y revenir dès très tôt dans la matinée. J'avais également un vieux téléphone me permettant de rester en contact avec l'agence. Et tous les deux jours, Gaby me rendait visite au parloir.
Mais qui était ce Gaby ?
Toutes ces nouvelles révélations s'accumulaient et formaient une sorte de boule dans ma poitrine. Comment avait-elle pu me mentir de la sorte ?
- Mais la pauvre Jane Anderson, continua Wendy, la vraie, aurait dû être faite prisonnière, elle. Elle avait un peu moins que mon âge et était orpheline. Elle avait été arrêtée pour un braquage à main armée et a refusé de dénoncer ses complices. J'ai pris sa place au centre de détention pour jeunes criminels de Houston. Elle a donc pu rester libre sous une fausse identité.
Je n'étais pas un monstre. Le fait que cette jeune femme à la triste histoire a pu être sauvée me redonnait un peu d'espoir en l'être humain.
Si cette nouvelle Jane Anderson qui n'était que pure invention me blessait terriblement, au moins, elle avait pu épargner à une malheureuse orpheline de vivre ce que j'avais vécu pendant cinq longues années.
- Je comprends que tu te sentes manipulée. Je te prie de me pardonner, Miller. Et sache que je me suis réellement attachée à toi. À part mon nom et mon histoire, tout ce que j'ai pu dire, je le pensais. C'est dur à croire, mais, c'est l'entière vérité.
L'entière vérité ? Vraiment ?
Comment pouvais-je la croire à présent ?
Tu la crois.
Mon cerveau le savait. Mon cœur le ressentait. Mon égo le niait.
Je la croyais, car j'avais encore l'espoir que quelqu'un m'apprécie pour ce que j'étais et pas par intérêt. Pas pour une mission quelconque.
Je me sentais naïve. Je me demandais si Mark était au courant. Et Monsieur Pedrez. Et le monde entier.
Est-ce qu'il était tous les acteurs d'un film destiné à me faire croire à l'illusion d'un monde qui n'avait jamais existé.
Tout ce qu'il se passait m'échappait complètement. Je ne savais plus si je désirais fuir où essayer d'en apprendre davantage sur cette immense mer de mensonges et de non-dits qu'était ma vie.
Quelle serait ma prochaine découverte ? Qu'il était encore en vie et qu'il revenait terminer le travail ?
Non, non, non. Pas ça.
- Mais, je n'ai rien demandé moi ! Pourquoi je n'ai jamais le choix ? Qu'est-ce que vous voulez de moi ? Dis-je avec emportement.
Mr. Etnal-Gna reprit la parole :
- Je ne te demande pas, je te propose de te joindre à nous. Cela ne te coûtera rien. Tu seras payée et logée. Tu ne seras pas obligée d'accepter les missions qu'on te charge d'accomplir. De toute façon, tu dois d'abord t'entraîner pour devenir une bonne espionne.
Une espionne... Franchement, dans les films, et je dis bien dans les films uniquement, travailler en tant qu'espionne à l'air d'être passionnant. L'action, les missions, l'aventure, le goût du danger...
Mais dans la réalité, je ne connaissais pas et n'avais aucune idée de ce en quoi constituait l'espionnage.
Je n'avais pas d'envie particulière de me transformer en une sorte de totally spies 2.0.
Mais avais-je seulement d'autres alternatives ?
Ça ne coûte rien d'essayer, non ?
- Je ne sais pas... Je vais y réfléchir. Mais alors la vente de bijoux, ce n'est qu'une couverture ?
J'avoue, ma curiosité restait tout de même plus forte que ma raison...
- En effet, Mayna, Dit Wendy, ce lieu n'a rien d'une bijouterie. Je te présente Etnal-Gna 's larme. L'un des plus grands centres de recrutement et d'entrainement de la mafia !!!
- Attendez, la quoi ? l'interrompis-je.
La jeune femme avait prononcé ses mots comme si elle m'annonçait qu'ici, c'était Disneyland gratuit...
Sauf que le mot "mafia" figurait dans sa phrase... Le mot "mafia" bordel !
Ce mot aurait dû me faire trembler, il aurait dû me faire peur... Mais rien.
Quelque chose comme mon instinct me poussait à croire Wendy Evans et Stanley Etnal-Gna... En fait, il m'inspirait une certaine... Confiance ?
Non, ça n'a aucun sens, je sais. Je suis peut-être trop naïve...
- Écoute, repris Wendy, je sais qu'au début, c'est difficile. Je suis passée par là et, regarde où j'en suis aujourd'hui ! J'ai acquis le grade numéro 4.
Tout en parlant, elle agitait devant mes yeux un bracelet pareil à celui que m'avait offert Kaïs. Seule la pierre, d'une magnifique couleur verte, semblait être différente.
- Ma pierre est une malachite, elle symbolise le quatrième grade. Cela implique des responsabilités, par exemple, je suis chargée de ton entraînement. C'est moi qui serai responsable de ton apprentissage à Etnal-Gna's larme.
Je n'avais encore rien accepté et elle parlait déjà de m'entraîner ?
Je lui en voulais encore pour m'avoir menti sur son identité, mais pour elle, tout paraissait normal. Comme si, pour elle, apprendre qu'une personne n'était pas celle qu'elle prétendait être et qu'elle vous observait en secret n'avait rien d'extraordinaire.
Ni être embauchée par la mafia d'ailleurs.
Comment pouvaient-ils, Evans et Etnal-Gna, être aussi sûr que je ne les décevrai pas et que je travaillerai pour eux ?
- Mais, de quel genre d'apprentissage parles-tu ?
Visiblement, ni l'un ni l'autre n'étaient prêts à me répondre, car ils ignorèrent délibérément ma question qui pourtant était parfaitement légitime !
- Au fait, je t'ai parlé de l'appartement dans lequel tu logeras. Il ne se situe pas très loin d'ici, vers le sud. Wendy te donnera les clés dès aujourd'hui. Mais tu ne pourras t'y rendre qu'uniquement conduit par l'un de nos chauffeurs.
- Oh, non... Un chauffeur, ce sera encore Daeron Rees ? Demandais-je, inquiète.
Son regard s'assombrit alors que je prononçais ces mots.
- Non, il n'est pas ton chauffeur. Il a dû le dépanner car ce dernier avait une urgence. Ne t'en fais pas, tu ne le reverras plus. Je sais ce qu'il s'est passé durant votre trajet et je compte châtier Mr. Rees pour son irresponsabilité.
Parlait-il du fait que j'avais vomi sur une aire d'autoroute ? Certes, Daeron roulait vite, mais il n'était tout de même pas responsable de mon mal de transport ! Ce n'était peut-être pas la peine de le punir pour si peu.
Décidément, personne ne semblait vraiment apprécier Daeron au sein même de son lieu de travail... Bizarrement, cela ne m'étonnait pas du tout.
- Monsieur, il n'a rien fait de grave. Je ne pense pas que ce soit la peine de le tenir responsable de ce qui est arrivé pendant notre trajet. C'est moi qui ai vomi et j'en suis désolée... Je ne veux pas qu'il soit pénalisé par ma faute.
Il me fixa quelques instants, mais je ne pus déceler aucune émotions sur son visage flétri par les années tant il prenait grand soin à les rendre indétectables.
- Bon, reprit-il, Peu importe, ce jeune homme et un imbécile de toute façon. Passons. Wendy, et si tu emmenais Mayna à la cafeteria ? Après son voyage, elle doit être affamée. Vous pourriez en profiter pour faire une visite des lieux et faire connaissance avec les employés ! Et toi, mon enfant, dit-il en s'adressant à moi, promets-moi de revenir me voir pour me communiquer ta décision. Tu auras toujours une place au sein de l'Empire Etnal-Gna's larme.
- Je vais y réfléchir, promis, dis-je sérieusement.
Wendy sauta presque de joie à l'idée de me faire la visite des lieux. Puis, elle me fit un énorme sourire et me serra dans ses bras.
Je me sentais extrêmement gênée dans cette position, écrasée entre les deux bras plutôt musclés de ma colocataire de cellule. Je la repoussais par réflexe.
Wendy Evans semblait beaucoup plus extravertie que la Jane Anderson que j'avais cru connaître...
- Pour la visite, comptez sur moi, boss. Mayna, j'ai pleins de choses à te montrer !
Je n'eus même pas le temps de me rendre compte que j'avais quitté le bureau, déjà, Wendy m'entraînais dans les grands couloirs du bâtiment. Elle tirait si fort sur mon bras que je crus qu'elle allait l'arracher.
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Mayna
12 h 40, Empire Etnal-Gna's larme
- Et pour finir, ici, c'est la cafétéria.
Jamais je n'avais connu une personne aussi bavarde. Mais j'avoue, elle m'avait fait beaucoup rire. Wendy m'avait fait la visite de tout le réseau. Y compris Les trois bâtiments de l'agence, reliés entre eux par des passerelles.
- ... Elle est ouverte tous les jours du lundi au vendredi sauf le mercredi car les cuisiniers ont leur journée off...
D'ailleurs, j'avais faillis m'évanouir en constatant que ses fameuses passerelles étaient de verre et que l'on pouvait apercevoir sous nos pieds, à une vingtaine de mètre, le quartier bruyant et grouillant de monde. Wendy m'avait alors dit que cela était normal au début.
Alors, nous avions pris l'ascenseur pour descendre les étages jusqu'au rez-de-chaussée et visiter les bâtiments A et C de l'agence sans risquer de faire un arrêt cardiaque pour Acrophobie.
- ... À ta gauche, c'est le buffet à volonté. Tu verras, c'est délicieux ! Je ne sais pas si tu as un régime particulier où une allergie, mais ici, on prévoit tout. Menu végétarien, halal, casher...
J'étais épuisée de ma visite et je savais que je ne retiendrais pas la moitié des informations que ma guide improvisée m'avait données.
À présent, nous nous trouvions dans une large cafétéria. Des rangées de tables et de chaises s'alignaient parfaitement devant nous. Des hommes et des femmes de tous les âges étaient attablés et discutaient posément.
Pourquoi j'ai comme l'impression que tous me lancent des coups d'œil furtif de temps à autre. Ses regards, qui se voulaient surement discret, ne l'étaient pas.
La salle possédait d'immenses baies vitrées donnant sur de hauts balcons. Et sur le mur, à droite du réfectoire, se trouvait une vitrine où l'on observait de magnifiques reflets colorés provenant sans doute des objets que cette dernière contenait. J'étais trop loin pour me faire une idée claire sur la nature de ces objets.
- Mayna, tu m'écoutes quand je te parle ?
Non.
Mais elle connait déjà la réponse... Pourquoi la lui répéter ? Cela non plus, ça ne change pas vraiment de la prison...
- Oui, oui, et je suis entièrement d'accord avec toi, tu disais ?
Elle leva les yeux au ciel avant de répondre en riant.
- Que tu allais marcher dans une flaque de purée à la patate douce.
Eh merde...
Je baissais la tête et m'aperçus qu'en effet une épaisse couche de la mixture orangée recouvrait à présent le dessous et les bords de ma basket.
Le pire était qu'à présent d'étranges bruits étouffés et spongieux se faisaient entendre lorsque j'avançais...
J'ai un don exceptionnel pour m'attirer la honte dis donc...
Qu'on m'apporte une médaille !
- Tiens, me dit Wendy en me tendant un mouchoir de la poche de son jean.
- Merci... Et pardon de ne pas t'avoir écouté. J'observais cette étrange vitrine.
J'attrapai le mouchoir et me penchai précipitamment vers mon pied droit pour le nettoyer.
- Oh, je vois. La vitrine lapides pretiosos est impressionnante, en effet. Veux-tu que je te la montre ?
La vitrine lapides pretiosos. Pierres précieuses en latin. Était-ce en rapport avec le bracelet que j'avais reçu de Kaïs et qui, d'après Stanley Etnal-Gna était censé exprimer le fait que je me trouvais au grade numéro 1 ?
- Oui, j'aimerais beaucoup. Répondis-je.
Toutes heureuse que j'accepte ses explications. Elle m'entraîna vers le meuble de verre.
À l'intérieur, se trouvaient des étagères où trônaient mille pierreries scintillantes. Elles étaient toutes de différentes couleurs, mais possédaient la même forme. Elles étaient taillées de manière que chacune aient la forme d'une goutte d'eau.
- Ici, chaque pierre représente un grade. Regarde. Dit-elle en pointant une étagère à ma gauche.
Sur cette dernière étaient exposées six petites pierres, toutes posées délicatement sur un coussin de velours.
Je reconnus la première, d'une magnifique couleur écarlate, c'était la même qui ornait à présent mon poignet.
- Elles sont magnifiques.
- N'est-ce pas ? J'imagine que tu as reconnu la Cornaline.
- Oui, c'est une très jolie pierre.
- Et bien à côtés se trouve une spessartite. Tu devras en porter une lorsque tu atteindras le grade numéro 2. Une citrine pour le grade 3. Une malachite, comme moi, pour le grade 4. Une Turquoise pour le grade 5. Et enfin, une améthyste, symbole du plus respecté des grades d'Etnal-Gna's larme... Et du plus élevé aussi. Le grade numéro 6.
Six grades, intéressant.
- Mais pourquoi avoir choisi des pierres pour symboliser les différents grades ? Croyez-vous en leurs facultés magiques ?
Elle me regarda de la même manière qu'elle m'aurait regardé si je lui avais demandé si elle avait l'habitude de manger des larves d'insectes.
- Oh que non. Ici, on croit juste que les pierres précieuses, c'est vachement classe. Et puis, cela permet de tracer les apprentis espions qui pourraient fuir où faire je ne sais quelle merde.
Mr. Etnal-Gna m'avait déjà prévenue de ce léger détail... Néanmoins, je me demandais pourquoi des personnes voudraient s'enfuir d'ici. Ce lieu est vraiment extraordinaire.
Je ressentis une petite tape sur mon épaule, je me retournais, c'était la jeune femme que j'avais croisée avant le rendez-vous dans le bureau de Mr. Etnal-Gna.
- Hey girls ! Nous dit-elle à moi et à Wendy. J'imagine que tu es Mayna, la seule et unique descendante de la meilleure espionne de tous les temps ! On s'est déjà croisées tout-à l'heure !
La seule et l'unique descendante de la meilleure espionne de tous les temps ? Ma mère était donc si célèbre que ça ? Elle semblait être, ici, une espionne de renom. Une once de fierté vint inonder ma poitrine.
Si elle avait été une espionne si talentueuse, je ferai tout pour suivre sa trace et la rendre fière !
- Oui, c'est bien moi. Et si on allait manger maintenant, proposais-je, je meurs de faim !
Wendy me lança un regard désolé.
- Malheureusement, je dois rentrer chez moi. J'ai un important dossier à examiner pour cette après midi et je compte m'en occuper dans mon appart.
Dommage. Finalement, je m'étais plus rapprochée de ma nouvelle amie Wendy que je ne l'avais jamais fait avec Jane.
Comme quoi, pour être apprécié, il valait mieux rester soi-même...
- Mais tu peux manger avec Pharell, Azaë et moi. Au fait, je ne me suis pas présentée, mon nom est Lozen Hopkins. Alors, tu préfères un bagel ou du gombo de Louisiane ? À moins que... Tu viens du Texas, tu vas sûrement aimer le délicieux Chili con carne.
Oh... C'est vrai que j'avais entendu dire que le chili con carne était un plat très rependu au Texas, mais je n'en vais jamais goûter. On ne nous préparait pas vraiment ce genre de plat à la prison et mes parents qui travaillaient beaucoup n'avaient jamais le temps de me cuisiner des plats en sauces.
Mais Lozen me souriait et me tendit la main, puis elle me chuchota à l'oreille.
- Moi non plus, avant l'agence, je n'avais aucune idée de ce que pouvait être le gombo et pourtant, j'ai passé mon enfance en Louisiane. Dit-elle en lisant dans mes pensées, Mais une fois que j'ai goûté, je n'ai plus pris autre chose que ce ragout divin !
Je ris doucement, puis, je me suis dirigée vers le buffet. après m'être servi une bonne assiette de chili con carne avec une petite louche de gombo, je suis revenue vers la table que m'avait indiquée Lozen et où une jeune femme qui devait être un peu plus jeune que moi et un homme qui, lui, paressait un peu plus vieux m'attendais.
- Hello, moi, c'est Azaë, je suis en grade 6 et cet imbécile-là s'appelle Pharell, grade 3. S'il te fait chier, ne lui en veut pas, c'est un gamin.
Ça tombe bien, moi, j'ai besoin de folie dans ma vie.
Je ne répondis rien, trop occupée à déguster mon chili.
Bordel, c'est vrai que c'est délicieux !
- Et, dit le fameux Pharell, si Az te soûle à te faire la morale alors qu'elle travaille dans le trafic illégal, dit toi que tu n'es pas la seule.
Je vais m'amuser avec eux, dit donc ! Plus je passais de temps ici, plus je me sentais à ma place. Tout le monde était très accueillant et me parlait d'égal à égal bien que je sois nouvelle ici et que, tout de même, je sortais de prison...
Je n'étais pas seule.
Plus jamais.
Seule, tu n'existes pas. Seule, tu n'es rien.
- Au fait, tu as de la chance de travailler avec Wendy, me dit Lozen, elle est magnifique. Dommage qu'elle soit hétéro.
Alors comme ça Lozen avait des sentiments pour Wendy ? Intéressant.
- T'es jalouse Lozy ? Ricana Pharell. Tu sais très bien que tu ne pourrais pas travailler avec elle en l'écoutant parler de son mec comme si c'était l'incarnation de la perfection.
Wendy était donc en couple. J'étais désolée pour Lozen qui soupira bruyamment.
- Ce n'est pas travailler que je rêve de faire avec elle...
Pardon ?
Nous explosâmes de rire.
Le repas se poursuiva dans la bonne humeur. Azaë et Pharell n'arrêtaient pas de se taquiner et Lozen passait son temps à se moquer de leurs chamailleries.
Mais au moment de passer au dessert, Lozen, soudain inquiète, demanda à Pharell.
- Richardson, tu ne m'avais pas dit que Rees ne reviendrait pas avant la semaine prochaine ?
Pourquoi était-elle si inquiète. Elle fixait quelque chose derrière moi.
- Oui, répondit Pharell Richardson, il a une mission à Manhattan. Il ne doit pas rentrer avant lundi. Pourquoi ?
- Parce qu'il est là.
Je me retournais, et je le vis. Celui qui m'avait conduit à ma nouvelle vie. Celui qui m'avait accompagné jusqu'à mon nouveau départ.
Il paraissait tendu et se déplaçait poings serrés et tête baissée. Soudain, nos regards se croisèrent.
Ses yeux... Je me souvenais de chacun de leurs reflets, mais la première fois, ses iris m'avaient paru si brûlantes qu'elles m'avaient incendiée de l'intérieur. Ses mêmes iris qui à présent me semblaient si glaciales.
Je détournai le regard de peur d'attraper froid si j'avais l'audace de m'aventurer plus loin dans ce profond hiver qu'étaient ses yeux.
- Ça, c'est pas bon, dit Azaë, d'une, il n'abandonne jamais une mission. S'il l'a fait, c'est que la situation est grave. Et de deux, il est en colère, c'est la merde.
Mince, c'était si grave que ça ? Que se passe-t-il ?
- Ça t'étonne tant que ça, dit Parell, qu'il soit vénère ? Moi, c'est le contraire qui m'aurait choqué. C'est Daeron quand même.
Pas faux...
De ce que j'en avais vu en tout cas.
- Tu as peut-être raison. Repris Lozen Hopkins, Il n'y a qu'une manière de le savoir. Regarde, il vient vers nous.
°°°
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Hiiii !
J'ai enfin terminé ce chapitre ! Ça fait du bien !
Chapitre qui d'ailleurs est plein de révélation...
Wendy, Lozen, Azaë, Pharell... Quatre employés d' Etnal-Gna's larme. Quatre nouveaux amis pour Mayna.
Pour l'instant, je ne sais pas pour vous, mais j'ai un peu de mal avec Wendy. Je lui en veux encore, personnellement.
Heureusement que Mayna n'est pas du genre rancuniers.
Bisous mes stars
Don't stop dreaming,
Lou 🫰🏻💕
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