Chapitre 5

Nous tournons tous la tête vers l'homme qui a parlé. Son ossature imposante et son corps musclé imposent le respect. Seuls sa moustache et ses cheveux grisonnants nous montrent qu'il a déjà vécu un certain nombre d'années. Il nous regarde en souriant, puis il s'exclame avec un sourire narquois :

« Alors, vous avez perdu votre langue ? Ou c'est que l'on ne vous a jamais appris la politesse ?

-Bonjour monsieur, répondent immédiatement toutes nos voix en cœur.

- Bien. Je suis Jonathan McCantring. Il n'y a pas de monsieur qui tienne avec moi, ça me rappelle mon grand âge, sourit-il. Vous m'appellerez tous Jonathan. Quant à moi, je tacherais de faire de même.
Vous avez déjà dû rencontrer Agnès, n'est-ce pas ?

- Oui ! lui répond une fille tout devant avec enthousiasme. »

Intérieurement, je ne peux m'empêcher de ricaner. Celle-là, elle a flashé dessus. Il a au moins 20 ans de plus que toi ma belle...

« Très bien. Comme elle a déjà dû vous le dire, elle s'occupe de gérer tous les « à côtés » et de superviser vos cours théoriques. Pour ma part, je m'occupe de tous les cours pratiques.Je suis également votre professeur principal. Mais nous détaillerons ça après lors d'une rencontre avec tous vos professeurs. Pour le moment, nous allons commencer par un petit échauffement ! Rien de tel qu'un petit exercice physique pour bien débuter la journée ! Allez, suivez moi ! Je vous expliquerais tout sur place. »

Je regarde Titouan, consternée. J'ai toujours détesté le sport. En fait, je pense que je suis au stade où le sport ne m'aime pas non-plus.
Lorsqu'il comprend la raison de mon désespoir, il se met à rigoler et me dit :

« Oh ça va Maya !Comme M. McCantring a dit, rien de tel qu'un peu de sport pour se réveiller ! »

Je lui lance un regard noir tandis qu'il se bidonne de plus belle. Espèce de traître !
Je continue de marmonner tout en suivant le groupe. Je ne suis pas la seule à ne pas me réjouir de ce « petit exercice physique ».

Nous traversons des parties du château dans lesquelles nous n'étions encore jamais allés. Puis finalement, nous nous retrouvons face à une baie vitrée derrière laquelle s'étendent les jardins.
Wouah.... C'est juste sublime. Le soleil encore bas traverse les gouttes de rosée et éclaire les moindres recoins de ce parc. Chaque fleur perçoit la lumière qui lui est nécessaire. Le lieux a un côté irréel.

Je déchante très vite lorsque Jonathan ouvre la porte-fenêtre et nous annonce :

« Ok les amis !C'est parti pour dix minutes de footing ! »

En entendant ça, je m'étouffe. Ça un petit échauffement ?Je n'ai jamais couru aussi longtemps de toute ma vie !

C'est en maugréant que je m'élance à la suite des autres. Très vite, je me retrouve dernière du groupe.
Après à peine deux minutes de course, je commence à être essoufflée.

Lorsque McCantring nous annonce que cela fait quatre minutes que nous courons, je n'en peux plus. J'ai les poumons en feu, et je ne sens plus mes jambes. Enfin si, mais je ne les sens plus en forme. Elles sont lourdes et douloureuses et j'ai l'impression qu'elles peuvent lâcher à tout instant.

Nous courons à travers un jardin plus petit où serpentent de nombreux chemins. L'avantage est qu'il ne comporte aucun arbre donc Jonathan peut tous nous voir, et ce peu importe où nous nous trouvons.

Mon état ne vas pas en s'améliorant.J'ai l'impression de respirer de plus en plus fort, à tel point que je n'arrive plus à me concentrer assez pour savoir ce qu'il se passe autour. Soudain, je ne peux pas retenir des hauts le cœur qui m'obligent à m'arrêter pour rendre tout ce que j'ai ingéré ce matin.

Lorsque je me redresse, je me rends compte que mon professeur se tient juste derrière moi et qu'il a isolé la zone où nous nous trouvons. Il attend que j'ai repris mes esprits puis me demande :

« Ça va, euh... Comment t'appelles-tu ?

- Ça va Maya ? Que s'est-il passé ?

-Humm... Ça pourrait aller mieux, dis-je dans un souffle. C'est juste que je n'en pouvais plus, j'ai dépassé mes limites.

- Tes limites ? Tu sais, tu n'as tenu que cinq minutes ?

-Que cinq minutes ? je m'exclame. C'est énorme cinq minutes !

- Si tu les avaient parcourues en sprintant, oui. Mais tu as couru très doucement, tu as été distancée par tous le groupe en moins de deux minutes ! Le problème, c'est que tu manque d'endurance et de condition physique, finit-il avec douceur.

- Eh alors ?!je m'énerve. Si je n'aime pas le sport, ce n'est pas grave ! Il y a d'autres choses dans la vie !

- Oui, mais pas dans ce cas-là. Cela peut être dangereux pour toi. Tu dois progresser si tu veux y arriver.

- Si je veux y arriver à quoi ?

- A survivre, Maya. »

Je baisse les yeux. Son ton était doux, comme un murmure. On aurait dit qu'il était désespéré. Encore une fois, la réalité me rattrape. Nous ne sommes pas ici en vacances, et les exercices qui nous sont imposés ne sont pas pour nous embêter. Nous sommes ici pour apprendre à survivre pour avoir le plus de chance de rentrer vivant de la terrible aventure qui nous attend.
Pour la première fois depuis que je suis ici, je craque. Je fonds en pleurs. Je sens la main de Jonathan se poser dans mon dos pour me montrer sa compassion, même si il ne dit rien et ne fais rien de plus. C'est ce dont j'ai besoin, j'ai besoin d'évacuer et qu'on me laisse faire.

Je sanglote pendant de longues minutes puis petit à petit je me ressaisis.
Lorsque je relève la tête une fois que les larmes ont disparues, mon professeur est toujours là. Entre temps, il a sifflé la fin de l'exercice et a envoyés les autres se promener dans le parc pour récupérer. Il leur a cependant intimé de ne pas dépasser une certaine limite pour qu'ils puissent entendre lorsqu'il devront rentrer. Nous nous regardons droit dans les yeux quelques secondes puis je hoche la tête pour le remercier et m'éloigne doucement.

Mes jambes sont douloureuses à cause de l'effort que je viens d'effectuer. Il va falloir que je m'endurcisse. Je ne sais pas si les six mois prévus seront suffisants mais je vais tout faire pour.

Je n'ai pas pu partir très loin que je fois déjà revenir vers McCantring qui nous a rappelé. Dès que nous sommes tous là, ils nous annoncent que nous n'allons pas passer par la case douche car nous devons nous rendre à la rencontre prévue avec tous nos professeurs. La deuxième raison est que « de toute manière, nous n'avons pas fini de transpirer pour la journée ». Cela ne m'annonce rien de très réjouissant.

À mon plus grand étonnement, nous ne rentrons pas dans le palais mais nous nous dirigeons vers un pavillon. Sur le trajet, Jonathan nous informe que c'est là que se tiendront tous nos cours. Le rez-de-chaussée sera utilisé pour tous les cours théoriques et les différents sous sols serviront pour les cours pratiques.

Il fait très frais à l'intérieur du bâtiment, ce qui est très agréable. Un long corridor s'étend de part et d'autre. Il semble traverser le pavillon dans sa longueur. Sur notre droite, on trouve les ascenseurs. De nombreuses portes s'étalent tout le long du reste du couloir. Notre professeur principal ouvre la porte face à nous, et nous invite à y pénétrer. De nombreux adultes sont déjà présents, debout près d'une interface servant de tableau. Les bureau sur lesquels on nous indique de nous asseoir sont individuels.
Je m'installe tout de même tout près de Titouan.

Nous attendons tous dans le silence quelques instants, puis Agnès Pileps entre. Nous nous levons tous immédiatement pour la saluer. Elle nous fait un signe de tête, nous invite à nous rasseoir, puis commence à parler :

« Rebonjour tout le monde. Nous sommes tous ici pour nous présenter les uns les autres et vous expliquer de quoi seront faîtes les journées que vous allez passer ici dans les six prochains mois. Mais tout d'abord, commençons par l'appel. Marie Dupré ? »

La brune aux yeux verts qui s'étai tprésentée lors du petit-déjeuner lui répond :

« Présente.

- Bien, Romain Ducamp ?

- Oui.

- Titouan El Sahid ?

- Présent. »

Et ainsi s'enchaînent les noms et prénoms de tous mes autres camarade entrecoupés par leurs réponses laconiques.
Juliette Finssi, Mélanie Fociant, Patrick Foxlay, Kelly Goulet, Fabien Grossway,Sébastien Grudling, Frédérique Holson, Erica Jones, Mathis Journain. Puis c'est enfin mon tour.

« Maya Jumpmur ?

- Présente. »

Après avoir répondu, je n'écoute plus que d'une oreille la fin de la liste.

Oriane Kilor, Joris Lortis, Pierre Mormane, Leyna Portèhme, Gaëtan Quorin, Léo Rosi, Yan Roullier, Isabelle Saint-Ann, Mohammed Sammaran, Solène Sileru, Jennifer Solweck, Amory Suhir, Cindy Zummiron.

Ça y est. Tous les noms ont été énoncé. Au fond de moi, je ne peux empêcher une petite voix de murmurer les noms des 26 condamnés... Je frissonne, puis tente de me reprendre en pensant à autre chose.
Pour le moment, je ne les connais pas, hormis Titouan. Mais j'espère bientôt y remédier. Je me présenterait à tout le monde au dîner,c'est décidé.

Agnès, après avoir pris un autre feuille, reprend la parole :

« Parfait, tout le monde est présent. Maintenant, nous allons procéder aux présentations de vos différents professeurs et des matières qu'ils vont vous enseigner. Puis nous vous informerons de l'identité de votre binôme et nous vous distribuerons vos emplois du temps. »

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Bonjour à tous ! On est lundi, et le lundi, on publie !

Alors ? Vos avis?
Le petit échauffement?
Les émotions de Maya ?
Le parc ?

Quel sont les cours qu'ils vont avoir à votre avis ?
Comment seront les professeurs ?

Je pense aussi réduire mon rythme de publication à une fois par semaine. J'arrive à écrire  assez mais seulement si je ne me consacre qu'à  cette histoire et pleins d'autres brouillons rêvent de voir le jour. Je vous tiens au courant sur mon profil, d'ici jeudi j'aurais pris ma décision.

À bientôt !!

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