3 : Meilleurs ennemis.
ETHAN
Cassie Miller était une putain de psychopathe ! Je ne me souvenais plus quand tout cela avait commencé, mais je ne pouvais plus la supporter avec son air de pimbêche.
Comment une femme aussi douce que Lee-Anne avait-elle pu mettre au monde une harpie comme Cassie ? Cela restait un mystère. Une chose était sûre, elle mettait un point d'orgue à faire de ma vie un enfer.
Et bon sang, elle était pleine d'imagination ! Tout y était passé. Les animaux - pas toujours vivant d'ailleurs- les mensonges, les canulars et autres montages photos.
Nos mères rêvaient de nous marier. Mon Dieu j'en avais des sueurs froides rien que d'y penser ! Marié à cette harpie ? Jamais ! Je finirais en prison ou à l'hôpital psychiatrique. En plus, je ne la voyais même pas comme une femme. À mes yeux, elle est juste une espèce de démon ambulant. Un démon qui avait le chic pour faire ressortir le pire chez moi.
J'étais sincèrement heureux quand mon meilleur ami Lindon m'avait dit avoir trouvé la femme de sa vie. J'avais vite déchanté quand la femme en question s'est avérée être la meilleure amie de Cassie, la casse burnes tel que je l'appelais dans son dos. En plus des réunions de famille, j'allais devoir désormais me la farcir dans toutes les soirées entre amis.
J'avais déconné grave en disant à ma nouvelle petite amie que Cassie était atteinte d'une maladie mentale. Le regard noir que me jetais cette dernière en disait long sur l'étendue de mon erreur. Elle allait me tuer ! En tout cas si elle me laissait la vie sauve elle allait faire de ma vie un véritable enfer ! Je pouvait voir les flammes de la vengeance danser dans ses yeux.
— Débrouille-toi tout seul, Ethan.
Oh punaise ! Par ses simples paroles Mollie venait de lâcher le chien des enfers, et ce, directement sur moi ! J'allais passer un sale quart d'heure. Même si je n'aimais pas cette fille, je devais bien reconnaitre qu'elle est était plutôt imaginative.
À présent, elle me regardait comme une folle avec un sourire diabolique. Il n'y avait pas d'autres mots. Dans un geste des plus lâche, j'attrapais Léanna afin de la faire passer discrètement devant moi. Ok, se servir de sa copine comme bouclier humain ce n'était pas digne d'un gentlemen. Mais je n'avais jamais prétendu en être un non plus.
Pour commencer, je n'aurais jamais dû faire croire à Leanna, et pas Anna comme s'obstinait à l'appeler Cassie, qu'elle était malade. En même temps c'était de bonne guerre, elle a dit à ma dernière conquête que j'avais de l'herpès génital !
Je cherchais Lindon des yeux, lui seul pourrait stopper Cassie.
— Mollie, tu sais où est Lindon ?
— Ahah bien tenté, mais mon mari ne pourra rien pour toi !
Bon sang, cette fille était un démon dans un corps d'ange. Je ne pourrais rien espérer de ce côté là visiblement.
La journée avait pourtant bien commencé. Lindon avait dit oui à Mollie dans une charmante eglise du Sud de la france. Le soleil avait été au rendez-vous bien que le mois d'octobre soit bien entamé.
Mais le temps avait tourné à l'orage. Cassie me regardais comme si elle allait me tuer, et je parvenais difficilement à garder mon calme en la voyant bouillir de colère dans son horrible meringue violette.
Mon dieu, cette robe était absolument horrible ! J'avais déjà eu du mal à garder mon calme quand elle était arrivée dans l'église, mais là j'avais de plus en plus de mal à me retenir de rire.
Les manches bouffantes et le jupon de sa jupe la faisait ressembler à un gros chou, un chou à la saveur plus que douteuse. Un petit bibi venait même compléter le tout. Je ne savais pas comment Mollie avait réussi le tour de force de lui faire porter cette horreur. Mais rien que pour cet exploit elle méritait tout mon respect.
J'avais d'ailleurs pris un malin plaisir à la photographier sous tous les angles. Avec Cassie Miller toutes les munitions étaient bonnes à prendre.
Je me retenais de reculer d'un pas tandis qu'elle s'approchait doucement vers moi.
— Prépare-toi, Hunter. Je ne sais pas encore quand ni comment, mais tu ne t'en tireras pas comme ça !
— Je t'attends, dis-je avec un courage que j'étais bien loin de ressentir.
J'attrapa la main de ma copine du jour et fila avant qu'une idée diabolique ne germe dans son esprit.
Je ne put pas fuir bien loin, Mollie m'attrapa pour me traîner jusqu'à ma table. Où je retrouva...Cassie !
Sa montagne de tule paraissait sur le point de l'avaler. Elle ne desserra pas les dents de tout le repas. Je la voyais triturer sa nourriture du bout de sa fourchette.
Au solide se substituait le liquide. Les coupes de champagne descendaient comme de l'eau et je devais reconnaître que cela n'était pas fait pour me rassurer.
Cassie alcoolisée était un sacré numéro. Lors de la soirée de fiançailles de Mollie et Lindon elle avait fait un show inoubliable.
Il lui avait fait une remarque sur son petit ami, ex petit-ami plutôt et elle avait complètement perdu la tête. Elle s'était mise à baragouiner a propos d'une table.
Et s'en était suivie une ribambelle d'insultes dont ses oreilles se souvenaient encore.
Elle avait ensuite trébuché sur un fil, renversé son verre sur la sono et avait atterri jupe par dessus la tête sur la table basse qui n'avait pas résisté au choc.
Une personne normale se serait confondue en excuses. Cassie avait juste fixé la table d'un œil vitreux et sortie un « Bien fait ».
Autant dire que sa prestation avait jeté un froid. J'étais d'ailleurs étonnée que Mollie lui ai pardonné son incartade.
Pour l'instant, elle était sagement assise à sa place. Son calme était presque plus effrayant que quand elle ouvrait la bouche.
Son visage s'était teinté de rouge au fur et à mesure du repas. Quand à ses yeux noisettes, ils perdaient de leur lucidité pour devenir deux billes vitreuses.
Leanna babillait à sa gauche. Il devait au moindre reconnaître ça à Cassie, elle avait raison quand elle disait qu'il ne les choisissait pas pour leur intelligence.
Leanna était sublime, grande blonde et sexy à souhait. Mais bon sang ! Elle était aussi creuse qu'un trou.
Elle ne savait parler que de shopping. Mes chaussures par-ci, mon sac par-là. Elle ne brillerait jamais en société grâce à la profondeur de sa conversation.
Un mouvement reporta son attention vers Cassie. Elle tentait de s'extirper de sa chaise tant bien que mal. Il retint un éclat de rire qu'il camoufla dans une quinte de toux.
Il la suivit du regard tandis qu'elle traversait la salle dans une démarche plus que bancale.
Sans doute avait-elle jeté son dévolu sur un pauvre bougre. Je plaignais sincèrement le mec avec qui elle finirait la soirée !
Un frisson le parcouru à l'idée d'être dans la même pièce qu'une Cassie totalement nue.
— Bébé, je vais me repoudrer le nez.
— Ethan ?
La voix féminine qui vint souffler à mon oreille me donna la chaire de poule. Je regardais fixement devant moi n'osant pas me retourner. Tant que je ne la voyais pas, cette folle ne serait pas réelle.
Un doigt vint taper sur mon épaule tel une poule picorant. Je fermais les yeux et me tourna à contrecœur. Marie, une de mes ex me fixait avec ses yeux de folles. Qu'est-ce qu'elle foutait là ?
J'avais presque dû faire appel à la police pour m'en débarrasser.
— Un tel hasard ça ne peut être que le destin.
Le destin ? Le pire c'est qu'elle avait l'air de croire à son petit speech.
— Écoute Marie, je...
Un doigt parfaitement manucuré vint se poser sur mes lèvres, m'empêchant de continuer.
— Chut. Ne dis rien. Toi aussi, tu m'as manqué ! Mon Dieu, je suis tell...tellement heu...heureuse.
De quoi parlait-elle ? Et pourquoi pleurait-elle ? Les têtes commençaient à se tourner vers notre petit couple improvisé.
— Tu aurais pu appeler, chuchota-t-elle à mon oreille. Pas besoin de faire ce petit numéro.
— Ce numéro ?
Cette fois-ci j'étais totalement perdu. J'avais l'impression d'être entré dans une autre dimension.
— Oui, me rendre jalouse avec ta grande blonde.
Son doigt se baladait à présent le long de mon torse.
— Écoute, dis-je en saisissant sa main qui commençait à se rapprocher dangereusement de mon entrejambe.
— Je n'ai pas la moindre idée de ce que tu essaie de me dire. Mais je ne t'ai pas appelé car entre nous c'est fini. Tu m'entends f.i.n.i!
Je vis son visage se crisper sous l'effet de la colère. Son teint se colora progressivement passant par tout un camaïeu de rouge.
— Tu...tu...tu...
Ça y est, je l'avais cassé ! Elle ressemblait à un disque rayé.
— Bébé, c'est qui ?
Manquait plus qu'elle !
— Je suis la femme qui vous remplacera quand il en aura fini avec vous !
J'en restais bouche bai. Cette fille était complètement folle la parole ! Le silence s'était fait dans pièce. Les yeux étaient rivés vers nous et je ne savais pas comment j'allais me sortir de cette situation digne d'un vaudeville.
Leanna le regardait comme si elle allait lui arracher les yeux. S'il ne clamait pas le jeu, tout cela allait finir par dégénérer.
— Leanna, je...
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Le champagne me frappa en plein visage. Je me levais précipitamment afin d'éviter que le liquide poisseux ne viennent tacher mon costume. Visiblement, Leanna n'avait pas apprécié le petit numéro de mon ex.
— Espèce de connard !
Elle quitta la pièce comme une furie. Ses talons claquaient sur le parquet. Je venais de me faire larguer ! On ne pouvait pas dire que cela me brisait le cœur non plus.
— Bon débarra !
— Écoute Marie, je ne sais pas quelle mouche t'a piqué mais nous deux ça n'arrivera pas !
Ses yeux se plissèrent et tout son visage se crispa. Cette fois-ci je vis le verre arriver. Et voilà mon costume était bon pour le pressing. J'attrapais une serviette pour tenter d'éponger tant bien que mal.
— Connard !
Deux fois en une journée ! Je battais des records ! Je me retrouvais comme un con, célibataire et dégoulinant de champagne.
Mon regard croisa celui de Cassie. Elle me regardait du bout de la pièce, un sourire victorieux sur les lèvres. Elle leva sa coupe de champagne dans un toast silencieux.
J'aurais dû m'en douter ! Marie était peut être instable, mais elle la flamme ne s'était pas ravivée toute seule.
Mais j'avais moi aussi une arme secrète. Je savais quelque chose que Cassie ignorait ! Maintenant rirait bien qui rirait le dernier !
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