1 : La robe
CASSIE
Ma meilleure amie se mariait ! J'étais excitée comme une puce. Et pour ne rien gâcher, elle avait choisi le sud de la France pour sa petite sauterie. Je ne tenais plus en place depuis que je savais qu'elle avait choisi ma robe.
Car oui, j'étais la demoiselle d'honneur ! Enfin, j'avais vite déchanté. Ma chère, très chère meilleure amie depuis l'école primaire, Mollie, m'avait choisi une robe qui rendrait jalouse une meringue !
En voyant cette horreur, je me creusais la cervelle afin de chercher une récente dispute qui m'aurait valu une telle punition. Mais rien !
Mon Dieu, et la couleur ! Un espèce de violet décoloré qui ne m'allait pas du tout, mais alors pas du tout au teint.
J'avais beau tourner sur moi-même plusieurs fois, cette robe est hideuse sous tous les angles !
— Comment as-tu pu me faire ça ! me lamentais-je en me laissant tomber dans un fauteuil.
Les nombreuses couches de tulles vinrent amortir ma chute tel un parachute. J'étais à présent noyée sous une épaisse couche de tissus. Je tentais tant bien que mal de dégager cet amas encombrant avant de finir complètement étouffée.
J'attrapais ma coupe de champagne et la descendit d'un trait. Les petites bulles d'alcool chatouillèrent ma gorge agréablement. Une bonne dose d'alcool réparait tout. J'en étais déjà à ma troisième coupe et je commençais à voir la vie en rose, à moins que cela soit en violet ?
— Je suis désolée Cass, me dit Mollie pour la centième fois. Ses yeux étaient remplis de larmes de crocodiles. C'est moi qui lui avait appris la technique, alors hors de question que de me laisser attendrir !
D'autant plus qu'elle me tendait à présent un horrible petit noeud accroché à un serre-tête.
— En tant que meilleure amie, je me dois de te dire que tu as des goûts de chiottes !
J'attrapais de mauvaise grâce cette chose et la fourrais dans le monticule de tissus. Si la robe pouvais l'avaler, je ne m'en plaindrais pas !
— Chut, c'est ma belle-mère qui l'a choisi.
Ok, je comprenais mieux. Super, je serais donc l'agneau sacrificielle dans la traditionnelle bataille bru/belle-mère.
— Et qu'as-tu gagné en échange ?
— Joker.
— Et si je renversais malencontreusement un verre de vin dessus ? dis-je pleine d'espoir, j'aurais droit à une nouvelle robe ? Sexy de préférence.
— Non. Figures-toi que la boutique en a tout un stock !
— Comme c'est étrange...
Tu parles qu'ils en avaient tout un stock ! En même temps qui voudrait acheter ce dégueuli de lavande ? Je m'imaginais déjà la découper sans pitié pour en refaire une magnifique robe. Le seul problème, je ne savais pas coudre et pour ne rien arranger : je n'étais pas très agile avec mes dix doigts.
— Je peux voir les rouages tourner dans ton petit cerveau. Tu n'as pas le droit de faire du mal à cette robe !
— C'est elle qui me fais du mal ! me plaignais-je.
— S'il te plaît.
— Ok, soupirais-je, mais je veux que tu me présente plein de célibataires à ton mariage.
— Deal !
Je me voyais déjà danser au bras d'un apollon à la peau couleur pain d'épice. Le mariage avait beau avoir lieu en octobre, j'avais bon espoir que le réchauffement climatique m'offre des chemises avec vue sur torse et avant-bras dénudés.
— Au faite Cass, IL sera là aussi.
Je me raidis instantanément. Je le savais, en même temps difficile de croire qu'il pourrait rater le mariage de son meilleur ami.
Je répondis par un simple grognement, signe chez moi que je préférais éviter le sujet.
— Et il est le témoin de Lindon. Ce qui veut dire que vous allez devoir partager le même espace vitale.
Je fermais les yeux et comptais mentalement jusqu'à dix. Le voir était déjà une épreuve en soi, mais devoir le supporter dans mon espace personnel toute une journée ? Je listais toutes les occasions où je devrais partager l'affiche avec lui.
Et la liste est longue, trop longue. Je n'était pas sûre de réussir à me maîtriser aussi longtemps. Si Mollie m'en parlait, c'est qu'elle aussi en avait conscience.
— Je sais que tu ne l'aime pas...
C'était l'euphémisme du siècle ! Je ne pouvais même pas prononcer son nom ! Il était l'équivalent de mon Voldemort et je n'avais pas de baguette magique pour le faire disparaître !
— ...mais c'est mon mariage, continua Mollie, et je souhaiterai que personne ne finisse à l'hôpital ou que cette fois-ci la police n'ai pas à intervenir.
J'eus le bon goût de rougir. Le dîner de fiançailles avait peut-être un peu dégénéré, et c'était peut-être un peu de ma faute. Mais alors vraiment un tout peu.
— Je suis sérieuse! Je ne te le pardonnerais pas, me prévint Mollie.
Je crois que j'avais utilisé toutes les ressources de patience du stock de Mollie. Elle avait dû lire les réticences sur mon visage pour avoir besoin d'insister.
— Je te le promets ! Pas de casse, pas de bagarre, pas de blessés !
Je croisais les doigts. J'adorais Mollie, mais certaines choses peuvent vite devenir hors de contrôle. J'espérais sincèrement réussir à tenir ma promesse.
Mais avec Lui dans les parages, ma petite diablesse intérieur avait du mal à rester en cage...
***
Le temps avait filé à la vitesse de l'éclair. Le mariage était enfin là et je paradais dans le jardin avec cette meringue sur le dos. Jusqu'au dernier moment j'ai eu bon espoir qu'un soudaine tempête de neige me force à sortir ma doudoune afin de recouvrir cette horreur.
Mais merci le réchauffement climatique nous étions fin octobre et le soleil brillait au milieu d'un ciel sans nuage.
Mollie avait vraiment fait du bon travail. Le thème était chic champêtre. Je n'avais pas souvenir que le violet soit ni chic ni champêtre, mais j'essayais de faire bonne figure. Le joyau de la cérémonie avait été quand mon père s'était étouffé en tentant de retenir un éclat de rire.
Et je vous le met dans le mille, la cause de sa presque mort, c'était moi ! Moi dans cette foutue robe. Et ça n'avait pas été le seul ! J'avais bien senti les regards moqueurs dans mon dos tandis que je remontais l'allée.
Me voilà donc en train de fixer la salle du regard. Mes yeux furetant sans cesse vers le bar. Mais Molli avait été très clair : «Cassie pas de repas, pas d'alcool ».
Je devais donc supporter cette robe diabolique et cette musique, le tout, en étant sobre ! Autant vous dire que ma petite démone commençais à sérieusement cogner contre les barreaux !
Je trépignais d'impatience tout en cherchant ma proie d'un soir dans la foule de danseur.
Je misais sur l'alcool pour rendre la gente masculine daltonienne, car mon objectif pour la journée est clair. Boire au frais de la princesse et m'envoyer en l'air. Tout le monde était unanime, il n'y avait pas mieux que les mariages pour s'envoyer en l'air et s'il y avait quelqu'un qui en a bien besoin, c'était bien moi !
Mon mec, ce connard, m'avait plaqué ! Le pauvre, il avait le droit de me plaquer bien sûr. Le truc c'est qu'il l'avait fait après que je l'avais surpris avec sa secrétaire de dix ans mon aînée dans une position plus qu'acrobatique sur notre nouvelle table de salon. Je n'avais même pas eu le temps de réagir qu'il m'avait déjà sortie la phrase fatidique
« — Ma chère cassie, ce n'est ta faute, c'est moi. J'ai eu un coup de foudre. Et on va pas se mentir, au pieu, elle est plus souple que toi.»
Résultat, je m'étais mise au yoga et j'avais jeté la table de la débauche. J'étais donc à ce mariage célibataire et prête à me jeter sur le premier mec venu. Désespérée vous avez dit ?
Le seul problème, c'est que je devais être discrète. Pas pour sauver ma réputation, de ce côté-là tout était déjà perdu. Mais j'avais peut-être oublié de dire à mes proches qu'entre Mister Connard et moi, c'est fini. Oups !
Ma meilleure amie avait été catégorique. je ne devais causer aucun troubles durant son mariage. Par trouble, elle entendait me battre ou finir les fesses à l'air devant toute sa famille. Les deux m'étaient déjà arrivés et le tout dans la même soirée ! Je comprenais donc l'avertissement, bien que je sois un peu vexée quand même.
Mais pour sa défense, j'avais un joyeux palmarès à mon actif. Si je lui en avait laissé l'occasion, elle m'aurait sûrement mise une laisse autour du cou le temps de la cérémonie.
Et quand on parlait de laisse, le chien tout droit sorti des enfers était en train de montrer le bout de son nez. Il ne me manquait plus que lui ! Mon plus gros problème dans la gestion de la colère s'approchait justement de moi.
Mon cauchemar se résumait en deux mots : Ethan Harris.
***
Bon la dark ça n'a pas l'air d'avoir emballé certains, vu que mon histoire a été signalé et a fini supprimé ! Mais je ne lâche pas l'affaire ! Je vais revenir avec cette même histoire toujours plus dark ( n'en déplaise à certain ;) ) !
Mais bon noël approche, donc avant de me relancer dans la violence, on va repartir sur une gentille histoire de noël qui n'offusquera personne cette fois-ci !
J'avais déjà publié le début pour le concours de noël sur Fyctia, mais j'ai pas trop accroché sur le site. On ne sait pas vraiment si les gens aime votre histoire, c'est plus « je vote pour toi donc vote pour moi. «
Allez des bisouilles. 💛
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