Harcèlement (Pensée 1)
J'ai toujours vue mon harcèlement comme un serpent. Comme lui, il s'est approché de moi doucement sans que je le remarque. Insidieusement, sans bruit et sans douleur il à planter ses crocs dans mon cœur. Puis il à disparus, sans laisser des traces, à croire qu'il n'était jamais venu. Pourtant le poison, lui n'est jamais partie.
Le harcèlement ça se fait par graduation. Je ne me suis jamais dit que je me faisais harceler. Je ne l'ai pas vu venir, ni occuper l'intégralité de ma vie. Non, je le vivais comme une normalité. Pour moi c'était ça la vraie vie.
Quand j'essaye de me souvenir de scène cela m'est très difficile. A tel point que je me dis que je me fais des films toute seule. Les larmes qui coulent sur mes joues quand j'y repense sont les seuls témoins.
Je me rappelle des castes de la cour de récréation. A l'image des castes indiennes, personne ne devait se mélanger, encore moins s'aimer. Au sommet de la pyramide, les populaires, facilement identifiable à leur sac long champs, leur cheveux lisses et leur stan smith. En dessous les lambdas, puis les paumés, ma caste, et enfin les monstres.
Mon seul but, ne pas me faire remarquer. Ne pas tomber sur une scène d'harcèlement. Me concentrer sur les pages de mon livre quand j'allais en recréation et prier pour ne déplaire à personne. Pourtant malgré mes efforts, il y avait toujours quelque chose. Mes bras trop poilus, mes habits trop enfantins, mon caractère trop renfermé, mes cheveux pas assez lisses.
Je me souviens des classements de beauté de la classe ou j'étais tout le temps dernier de la liste. Une fille avait dit devant tout le monde « Vous êtes vraiment toute belle, je pourrais toute vous pécho. Sauf toi, ah non toi t'es dégelasse ». Je me rappelle d'un garçon qui c'était exprimé tout haut en comparant chaque personne de la classe à un super héros. J'avais eu le droit à Hulk, parmi les black windows et les iron mans. Je me rappelle avoir été traité de « prostitué » à cause d'un pantalon noir un peu trop moulant.
Je me souviens des trois suicides qui ont eu lieu pendant ma scolarité. Je me souviens des poignets mutilés, des pleurs dans les toilettes et des revenge porns qui tournait sur tous les téléphones du collège. Je me souviens des harcèlements quand on passait au tableau. Du malaise permanant que j'avais sur le dos, qui courbait ma colonne et me donnait l'air de quasimodo.
J'ai développé tout un tas de traumatisme : Phobie de parler devant un groupe, boulimie, dépression, pensée suicidaire, amnésie traumatique ...
Il n'y avait pas un seul soir ou je ne pensais pas à crever. Il n'y avait pas un seul soir, ou je m'endormais sans pleurer. Pas une seule fois je ne suis rentré sans me jeter sur une dizaine de paquet de gâteaux. Je me suis demandé si un jour je pourrais vivre une journée sans pleurer.
Je redoutais la nuit. C'était le seul instant ou je me permettais de pleurer. Je vidais les valves et tous partait, et je me demandais si l'heure était arrivée de sauter par la fenêtre. Je me suis toujours dit que j'étais une sacrée lâche de pas pouvoir sauter le pas. Je n'en pouvais plus de vivre.
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