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Je suis liée à Manu maintenant. Je fais des progrès dans la maîtrise de mon pouvoir tous les jours. Parfois, j'arrive même à ne pas ressentir le voile pendant une journée entière !
Mais le soir, des cauchemars me réveillent en sursaut et m'empêche de fermer les yeux. Alors je hurle pour les faire disparaitre, mais les monstres s'accrochent.
Et soudain André apparait dans la lumière, et je tends mes bras vers lui. Il reste avec moi jusqu'à ce que je m'endorme, heureuse d'avoir quelqu'un qui veille sur moi. Quelqu'un qui m'aime.
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Je serre les dents en regardant seulement mon père et me relève doucement.
- Tu sais que ça ne sers à rien de lutter Cristal non ? Tu es chez moi ici. C'est moi qui te contrôle.
Je regarde Morgor dans les yeux, provocatrice. Je me demande s'il arrive à se regarder dans un miroir après tout ce qu'il a fait à ma mère et moi. Je souris en pensant que si cela se passe mal, je retrouverais bientôt Jane dans l'autre monde. Tu me manques tant maman.
- Je suis peut-être ici, mais ce n'est pas dit que je ne réussisse pas à partir.
Morgor part dans un rire triomphal, l'air de n'y croire qu'à moitié. Pourtant je sais qu'il me craint. Moi et ma foutue imprévisibilité. Et mon pouvoir qu'il n'a jamais réussi à vraiment canaliser.
- J'ai hâte de voir ça.
Il regarde mes amis et siffle, quatre désastreurs sortant de l'ombre et un jeune homme brun, me faisant froncer les sourcils. Ils agrippent Marianne et l'emmène devant Morgor. Celui-ci affiche un sourire cruel puis demande, se détournant de moi :
- Comment vas-tu ma chère Marianne ? J'espère que mon palais te convient. Comment va ton mari d'ailleurs ? Oh pardon j'oubliais ! Il est mort à cause d'elle !
Il me fixe doucement en souriant et je mets ma main devant ma bouche, tandis que Charles me regarde en fronçant les sourcils. Pitié, si je m'en sors, que Charles me laisse lui expliquer ! Marianne coule un bref regard douloureux vers moi et dit doucement.
- Je vais bien merci. Cesse donc de rejeter la faute sur cette pauvre enfant, tu y es pour beaucoup. Tu ne lui as donc pas assez fait de mal, que tu dois rajouter à sa culpabilité ?
Morgor la fixe droit dans les yeux et murmure quelque chose dans son oreille.
_ Il veut nous tuer Cristal. Tous sans exception. Sauf toi. Il t'aime toujours de son amour de détraqué apparemment. _
Je fixe Manu et secoue doucement la tête. Heureusement, il a toujours son don de télépathie. Je ne laisserais pas Morgor faire. Il devra me tuer d'abord. Je tousse pour attirer son attention et dis, en le regardant durement, et en essayant de passer outre le regard perdu de Charles :
- Bah vas-y tue-moi. Tue moi donc, puisque la vie n'a pas d'importance pour toi. De toute façon c'est ce que tu rêves de faire, tuer tout le monde pour être le roi du monde.
Il secoue la tête et demande au jeune homme de s'avancer.
- Ligote-la au mur. Qu'elle voit quand je sacrifierais ses amis pour les bêtises qu'elle a commises.
Quand le jeune homme m'empoigne je me débats et lui mets une droite qui l'envoie à terre. Puis je cours vers mon père et au moment où j'allais le frapper... Un éclair me transperce le thorax et je tombe à genoux, en cherchant mon souffle. Je regarde mon ventre, couvert de sang. Le fumier a osé me blesser...
- Arrête ! Si tu lui fais encore un tant soit peu mal je te jure sur la mort d'André que je te tuerais !
Je remarque que Marianne a réussi à se mettre devant moi et je lui souris doucement. Merde ça pique un peu quand même... Malgré ma régénération rapide. J'ai cependant besoin d'être prête à combattre, et je ne connais qu'un moyen pour l'être. Lâcher le monstre. Mais je ne peux me résoudre à le faire. Je ne sais pas ce qu'il peut se passer si je lâche le côté noir de mon âme. Lorsque j'avais 10 ans, j'ai tout de même tué une légion entière de soldates.
Morgor s'avance vers Marianne et pointe un doigt sur son cœur, l'air menaçant.
- Je me fiche que tu m'en veuilles ou non. J'ai les droits que je veux ici. Et maintenant... Dimitri s'il te plaît, relève toi.
Je fixe Dimitri, son nez en sang et son regard vert. Je suis replongée dans mes souvenirs, le jour de mon premier meurtre. Il était là. C'était lui le petit garçon. Alors pourquoi se tient-il devant moi ? Il devrait être mort. Comme tous les autres après lui, à qui j'ai aspiré l'âme.
Mon père remarque mon regard sur lui et sourit, un air malicieux dans le regard.
- Tu te souviens de lui n'est-ce pas ? Tu as cru l'avoir tué. Mais ton pouvoir était bien trop puissant pour toi à l'époque et tu en as perdu le contrôle. Je l'ai réanimé peu après, le sauvant d'une mort certaine à cause de toi.
Je fixe Dimitri et reste bouche-bée, des larmes montant à mes yeux. Je pensais que mon pouvoir tuait tous ceux que je touchais lorsque j'étais en colère... Sauf Manu, puisqu'il est lié à moi. J'ai vécu isolée toute ces années de crainte de blesser d'autres personnes. Et lui me dit comme ca que je n'aurais jamais dû rien craindre ? Dimitri s'avance après la permission de Morgor. Il se racle la gorge et prend la parole :
- Depuis j'ai développé de nouvelles facultés. La guérison et l'annihilation partielle des pouvoirs des autres. Bien pratique lorsque la fille qui a tenté de vous tuer se tient devant vous.
Je ferme doucement les yeux, ma respiration saccadée étant ma seule réponse pendant cinq minutes. Finalement je me relève en essayant de ne pas faire paraître ma souffrance. Mais merde, ce chien m'a envoyé une sacré décharge sur le ventre !
- Je suis désolée pour tout ce que je t'ai faits subir Dimitri. Je suppose que mon père s'est servi de toi après ça. Et qu'il ne s'excusera jamais. Alors pardon, je m'excuse pour tout le mal que tu as subi. Tu peux me tuer si tu veux. Mais ne tue pas mes amis, sinon je reviendrais du monde des morts et je te tuerais, j'en fais le serment.
Je fixe Marianne et lui souris doucement, prête à subir n'importe quelle torture pour les épargner. Elle m'échange un regard où je lis toute sa tendresse et son amour pour moi, malgré les incidents de la vie. Puis plus fugace, de la colère. Intense. Elle se retourne vers Morgor, toujours le doigt planté contre son cœur et lui met une baffe monstrueuse. Manu se débat suffisamment pour se dégager des désastreurs et court vers Marianne.
Je sais ce qu'il va se passer après et je ne veux pas regarder ça. Je ne veux pas voir mes amis mourir. Je ne veux pas relâcher le monstre. Je fixe Charles tremblant. Je suppose que je devrais lui fournir des explications si on s'en sort. Je fronce les sourcils en sentant une chose gluante ramper contre mes mains.
Je remarque Marianne faisant de minuscules gestes avec sa main, tandis que Morgor la fixe sans rien dire, bouche-bée. Elle peut utiliser ses pouvoirs ici ? Mais alors Dimitri n'a pas bloqué ses pouvoirs, pourquoi ? Celui-ci prend la parole, en me regardant dans les yeux.
- Si tu es sincère, alors rends-moi ma liberté.
Puis plus doucement, pour que seule moi l'entende :
- J'ai débloqué les seuls pouvoirs qu'il ne peut remarquer. À bientôt dans un autre monde j'imagine. J'emmène le gamin à la grande sortie. Et je le soigne.
Puis, sans que je puisse y faire quoi que ce soit, Morgor transperça le corps de Marianne et de Manu derrière elle, et tout devient flou.
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Alors ce chapitre vous a plu ? ^^ Vous vous attendiez à ca ?
PS : Un peu de sympathie pour Morgor please ? X)
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