Chapitre 8
Le repas était délicieux. Eloha nous traîne à présent dans les petites rues du centre ville pour nous montrer les magasins les plus intéressants d'après elle.
"Rentrons ici, vous allez adorer les filles !
Nous obtempérons, le magasin est plutôt grand et rempli de vêtements en tout genre, surtout pour femmes. Je laisse Mat' et Loh' aux bons soins des filles pour aller me balader du côté homme avec Morgan.
- J'aime trop ce pull !
- Il t'irait bien, je préfère les trucs plus classiques moi.
- J'ai remarqué, tu t'habilles comme un père de famille ! Enfin, un père de famille stylé mais un daron tout de même.
- Je le prend comme un compliment ?
- Oui !"
Nous rions et décidons de rejoindre les filles. Elles sont en plein essayages et nous attendons qu'elles finissent. Elles sortent alors avec des vêtements dans les bras.
Matylde me regarde avec de grands yeux.
"Qu'est-ce qu'il y a ?
Elle sort son téléphone et je la débarrasse pour qu'elle puisse écrire.
[J'ai craqué sur une robe, elle est trop belle et Jo-Ann dit qu'elle me va trop bien !]
La concernée se trouve derrière moi et sourit à la lecture du message.
- Je confirme, elle était trop belle !
Je déplie le vêtement dans mes bras, c'est une robe verte kaki avec des manches longues en dentelles, serrée en haut et large en bas. Le prix est abordable et c'est vrai qu'elle est plutôt sympa.
- C'est bon je te l'achète.
Elle fait un énorme sourire et se jette dans mes bras. Je lui rend son étreinte et lui tend sa robe. Lohann arrive alors et je sens l'arnaque à plein nez.
- Moi aussi j'ai craqué...
- Tu as vu quoi ?
Je ne peux pas acheter pour une et pas pour l'autre de toute façon. Morgan glisse un mot à Eloha et ils échangent des regards entendus, je me demande quel est le sujet de leur conversation mais ne dit rien.
- C'est un chemisier, regarde.
Je prend ce qu'elle me donne. Le vêtement est blanc avec de petits motifs représentants des donuts, des gâteaux et autres nourritures un peu partout. Le prix est quasi le même que pour la robe de Mat'.
- Vous n'aurez rien d'autre.
- Oui !"
Elle me saute à son tour au cou et nous passons en caisse, je paye par carte bleue.
L'après-midi continue, nous traînons encore un peu avant de nous décider à rentrer. L'assistante sociale arrive à 15h30, c'est elle qui ramène Haly du centre aéré.
Nous faisons donc le chemin retour, saluons mes amis avant de monter à l'appartement.
"Cela vous a plu ?
- Oui !
- Ce ne sera pas comme ça tous les mercredis après-midi, c'était exceptionnel.
- On sait, n'empêche tes amis ils sont cools !
[Tu es amoureux de Jo-Ann ?]
Je m'étouffe devant le message de Mat'.
- Pourquoi tu dis ça ?! Je la connais depuis trois jours.
[C'est le coup de foudre] montre-t-elle à l'intention première de sa soeur qui explose de rire.
- T'as raison !
- Mais non !"
Elles se moquent de moi et je soupire, acceptant mon manque d'autorité total.
On sonne à l'interphone et je m'empresse d'aller ouvrir, l'assistante sociale est arrivée. Elle s'appelle Véronique, elle doit avoir une cinquantaine d'années et je crois que les filles la considèrent un peu comme une grand-mère.
Nous avons bien des grands-parents, uniquement du côté de mon père, notre mère ne nous a jamais parler de sa famille, mais ils sont très âgés et nous ne les connaissons pas beaucoup. Ils sont placés en maison de retraite et je dois payer tous les mois, un budget important.
"Bonjour, comment vous allez ma fratrie préférée ?
- On va très bien, souris-je alors qu'elle m'étouffe dans une accolade.
Je prend Haly dans bras, celle-ci semble éreintée.
- Je l'ai récupéré comme ça !
- Elle n'a pas fait la sieste ?
- Non, elle a préféré aller au poney. Je leur ai dis qu'ils ne devaient pas lui faire sauter la sieste sous aucun prétexte.
- Mais enfin, elle a trois ans ! Il est évident qu'elle doit dormir !
Je m'agace et pars la déposer sur le canapé où elle s'endort aussitôt.
- Tu bosses aujourd'hui ?
- Oui, je vais y aller. Le café n'est qu'à deux minutes à pieds, c'est le bar tabac presse dans la rue voisine.
- Je suis passée devant. Fais attention à toi.
- Merci, je te les laisse alors. Soyez sages les diablesses.
- Ne rêve pas trop de Jo-Ann !
Je lui lance un regard menaçant et elle éclate de rire, Mat' lui montre un message qui amplifie ses rires et j'abandonne une nouvelle fois la partie.
- Je te préviens, elles sont en formes !"
Véronique s'empresse de demander aux jumelles de lui raconter l'histoire et je m'éclipse.
Le mercredi soir je travaille de seize heures à vingt-trois heures, Véronique fait donc le repas aux filles, elle part vers vingt-et-une heure trente après avoir couché Haly. Elle profite de ce temps pour parler avec elles et vérifier qu'elles vont bien. Sa présence est rassurante, c'est une bonne personne qui ne veut que notre bonheur, elle fait partie des premières m'ayant soutenu dans le désir d'avoir la garde.
Je pars donc travailler le cœur léger, cela me rassure de savoir qu'il y a un adulte à la maison même si les jumelles sont assez grandes pour se gérer et même surveiller Haly.
Je suis le seul employé du bar et il est quasiment désert hormis les quatre vieillards habituels qui s'extasient sur le rugby. Je me pose donc un peu sur mon téléphone.
Les trois idiots ont discuté dans le groupe.
~De Morgan, 15h45~
[ J'ai un petit frère mais je ne lui achète jamais rien hormis pour son anniversaire, t'es incroyable Nat' de dépenser ton argent pour tes soeurs ! ]
~De Eloha, 15h45~
[ J'ai pensé la même chose, c'est toi qui leur paye leurs vêtements ? T'avais l'air d'être habitué ]
~De Morgan, 16h01~
[ Il doit déjà être au boulot ]
~De Jo-Ann, 16h03~
[ N'empêche qu'il a tout du grand frère idéal ]
~De Eloha, 16h03~
[ C'est clair, ils sont super fusionnels entre frères et soeurs ]
~De Morgan, 16h05~
[ Vous êtes toutes les deux tombés sous son charme ou quoi ? J'suis sûr c'est le côté mystérieux...]
[ Désormais je ferai la même ]
[ Vous voulez savoir ce que j'ai mangé au goûter n'est-ce pas ? Et bien je ne le dirai jamais eheheh ]
~De Eloha, à 16h08~
[ Morgan, on s'en fout. ]
~De Morgan, à 16h08~
[ Mon coeur pleure ]
~De Eloha, à 16h09~
[ Et bien qu'il pleure en silence !]
~De Morgan, à 16h09~
[ :/ ]
Je ricane tout seul devant mon téléphone. Visiblement, je ne suis pas discret, j'ai réussi à leur donner des doutes juste en achetant un vêtement aux filles... Mais Morgan est irrécupérable, sa gaminerie ne cesse de me faire rire.
Je réponds.
~Au groupe BANANAS, à 16h59~
[ J'aime bien leur fait plaisir et je vais souvent faire du shopping avec elles ! Désolé Morgan, tu n'atteindras jamais mon niveau de mystère... ]
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