Le temps était lourd ce jour-là. Je ne saurai dire comment ni pourquoi, mais je m'étais réveillée ce matin avec un mauvais pressentiment. Chose que j'avais déjà ressenti hier avant de m'endormir, et qui avait tourmenté tous mes songes. Même la présence, habituellement rassurante de Kakashi, n'avait pas été suffisante pour apaiser mes tourments. Je m'étais donc levée épuisée, une boule dans la poitrine en appréhendant les prochaines heures à venir.

Faisant de mon mieux pour chasser ces mauvaises pensées, je me dirigeai d'un pas décidé pour me préparer mon petit-déjeuner, à savoir un grand verre de jus d'orange et deux tartines de confiture de cerise, ma préférée. Kakashi était déjà parti faire son jogging, non sans me faire une embrassade de bonjour avant de sortir quelques heures plus tôt. Étant donné l'heure matinale, je m'étais rapidement rendormie pour me réveiller une bonne heure plus tard. Naruto, quant à lui, ronflait profondément sur le canapé.

Assise et accoudée sur la table de la cuisine, mon téléphone dans une main et ma tartine dans l'autre, j'entendis la porte s'ouvrir. Kakashi, les joues rosies par l'effort, venait d'entrer en s'essuyant machinalement le front avec sa serviette, nonchalamment posée sur ses épaules.

- Bonjour (Tp) m'apostropha-t-il avec ce que je devinais un sourire rayonnant derrière son masque. Tu as bien dormi ?

Tout en disant cela, il s'avança vers moi pour m'enlacer par derrière, m'embrassant tendrement sur la joue. Quelques mèches argentées me chatouillèrent la joue et me provoquèrent un léger frisson dans tout mon être, tandis que son délicat parfum mêlé de sueur me parvint aux narines.

- Ça peut aller, avouai-je la mine contrite.

- Qu'entends-tu par cela ? S'inquiéta aussitôt l'Hatake en s'installant devant moi.

Je détournais le regard, gênée de me plaindre ainsi de bon matin.

- Ce n'est rien, ne t'inquiète pas, répliquai-je à voix basse, une boule dans la gorge.

L'argenté sembla surpris et marqua un léger silence.

- Tu sais bien que tu peux tout me dire, me dit-il d'une voix douce qui avait le don d'abaisser toute mes barrières. Raconte-moi ce qui te tracasse, s'il te plaît.

Il accompagnait ses paroles de différents bisous dans la nuque qui me provoquèrent des frissons et auxquels je finis par céder.

- Très bien, capitulai-je. J'ai... Un mauvais pressentiment. Depuis hier soir.

Je vis Kakashi blêmir et se figer aussitôt. Il semblait grandement déstabilisé par ce que je lui annonçais, et semblait prendre la chose personnellement, et bien plus que ce qu'il n'aurait dû. Mes sourcils se froncèrent d'incompréhension.

- Est-ce que... Est-ce que c'est à cause de moi ? À cause... De ce qu'il s'est passé hier soir ? Me demanda-t-il bredouille, la voix rauque mal assurée et dont la tristesse évidente me fendit le cœur.

- Hein ? M'affolai-je. Mais non, pas du tout Kakashi ! Je ne regrette en rien ce qui se passe entre nous, le rassurai-je aussitôt. Pourquoi penses-tu cela ? Le questionnai-je intriguée.

Le Jonin poussa un profond soupire, semblant soulagé.

- Comme tu me disais que ton mal-être avait commencé hier... Je pensais que j'en était la cause, avoua ce dernier, penaud.

Mon cœur explosa face à sa réaction si naïve, et je m'empressai aussitôt de me lever pour le serrer contre moi, aussi fort que je le pouvais pour le rassurer.

- S'il y a bien une chose dont tu être sûr Kakashi, c'est que je ne regretterai jamais rien avec toi.

J'entendis l'homme émettre un hoquet de surprise mais il ne répliqua pas, se contentant de me rendre une vigoureuse étreinte pendant plusieurs minutes.

- Je ne veux pas casser l'ambiance, finis-je par dire, mais je pense qu'il est grand temps que tu prennes une douche ! Tu es trempe, fis-je en m'essuyant mon visage mouillé en rigolant.

- Tu as bien raison ! Approuva l'intéressé en rigolant.

Je souris à mon tour, détaillant longuement l'homme aux cheveux encore plus en bataille que d'ordinaire et aux joues encore rougies par l'effort.

- Cependant, tu n'échapperas pas à mon interrogatoire me rappela-t-il en levant un index. Profites-en pour terminer tes tartines pendant ce temps.

- Oui, chef ! Fis-je en prenant une bouchée de l'une d'entre elle.

La simple vue de l'Hatake m'avait mis du baume au cœur, mais sa disparition de mon champ de vision assombrit instantanément mon moral. Même si je lui devais d'expliquer mon état, je n'y allais pas avec gaieté. Je terminais tant bien que mal mon déjeuner lorsque Kakashi me rejoint, vêtu d'un tshirt noir cintré et d'un slim de la même couleur. Ces derniers mettaient parfaitement en valeur sa silhouette musclée et je me surpris à ouvrir la bouche d'admiration, ce qui fit pousser le beau gosse qui se tenait devant moi.

- Allez, arrête un peu de te rincer l'œil sur moi je te prie, me taquina-t-il tout en s'installant en face de moi. Raconte-moi plutôt ce qu'il t'arrive, reprit-il d'un ton plus sérieux.

Pour m'encourager, il attrapa ma main et me la caressa tendrement. Ce simple geste suffit à m'aider à m'exprimer, et je pris une profonde expiration avant de me lancer.

- Comme je te disais, j'ai un mauvais pressentiment depuis hier soir. J'ai l'impression que quelque chose de grave, de très grave, va arriver très prochainement. Que d'ici peu, plus rien ne sera comme avant.

Kakashi me sonda de ses yeux hétérochromes, marquant un léger silence.

- Je ne pense pas qu'il y ait lieu de s'inquiéter. C'est normal d'avoir peur, T/p, compte tenu de tout ce que nous avons appris en si peu de temps. Cependant, je peux t'assurer que nous sommes désormais prêts à parer à toutes prochaines attaques de... Obito.

Je ne répondis pas, me contentant de baisser le regard et de me pincer fortement les lèvres, au point de me mordre et de sentir une saveur métallique dans ma bouche. Un doigt fin me fit relever la tête pour croiser les iris si intenses de l'argenté.

- Tu peux me croire, nous sommes prêts, me rassura l'homme.

- Mais je n'arrive toujours pas à créer de portail, qui est la base de notre plan ! Murmurai-je d'une voix plaintive.

- Tu n'as pas à t'en faire. Tu y arriveras le moment venu. Et rien ne nous dis que tu n'y arriveras pas lors de notre prochaine séance ! Sourit-il derrière son masque.

Je fis un demi-sourire, appréciant les encouragements du Sensei. En quelques mots, il avait su alléger mes épaules de quelques lourds kilos qui m'accompagnaient depuis plusieurs heures déjà.

- Écoute, poursuivit-il après avoir marqué un temps d'arrêt. Je vais te proposer quelque chose pour te changer les idées. Aujourd'hui, nous ne nous entraînerons pas et nous allons en profiter pour passer un peu de temps tous les deux. Juste toi et moi, et rien d'autre. Qu'en dis-tu ?

Mon cœur manqua un battement. Kakashi était-il vraiment en train de me proposer un date pour me remonter le moral ? Nous n'avions jamais vraiment eu l'occasion d'en faire un, de passer du temps dans une bulle qui nous appartient et que personne ne pourrait éclater pour nous déranger. L'occasion était idéale pour en profiter, d'autant plus qu'un peu de bon temps n'avait jamais fait de mal à personne.

- Ce sera avec plaisir, acquiesçai-je d'une faible voix, empreinte d'émotions.

- Génial. Nous préviendrons Naruto au déjeuner que nous ne rentrerons que ce soir, histoire qu'il ne s'inquiète pas.

L'Hatake avait vraiment songé à tout. À cette simple idée, une douce chaleur se répartit dans mon ventre, se diffusant progressivement dans tout mon être. J'avais hâte de pouvoir passer du temps avec Kakashi, d'apprendre à le connaître dans ce contexte et de pouvoir créer des souvenirs inoubliables en sa compagnie.

C'est ainsi que nous partîmes tous les deux, main dans la main, au centre-ville de Tokyo. Malgré le ciel nuageux, mon moral était au beau fixe. Je ne vis pas le temps passer, entre les quelques boutiques que nous faisions pour chiner quelques vêtements, la pause que nous nous étions accordés dans un café où nous avions tout deux partagé un banana split, ou encore notre passage au bowling où l'argenté avait enchaîné plusieurs strikes. À ces activités se mêlaient quelques gestes de tendresses entre nous, allant d'une simple caresse à des baisers plus exquis les uns que les autres. Je sortais de temps à autre mon téléphone pour photographier des instants volés, si précieux à mes yeux. J'avais d'ailleurs assez de clichés pour pouvoir en faire un petit album, que je pourrai offrir à l'occasion de l'anniversaire de mon compagnon, qui approchait à grand pas en cette fin de mois d'août. Une voix grave, reconnaissable entre toute, m'extirpa de mes pensées divagantes.

- Le soleil ne va pas tarder à se coucher. On pourrait aller au parc pour profiter du spectacle, suggéra Kakashi.

À l'évocation de ce lieu, je ne pus réprimer un mauvais frisson se répandre dans mon échine. Cependant, je décidais de ne pas m'y attarder. En effet, notre journée s'était merveilleusement bien passée, et je n'avais ni la force de croire en mon intuition, ni l'envie de gâcher notre rendez-vous à cet instant précis. Alors, j'approuvais d'un vif hochement de tête, ponctué d'un grand sourire.

La journée s'étirait doucement, et le soleil déclinait lentement dans le ciel. Nous nous promenions dans le parc tout en savourant le temps précieux que nous passons ensemble. Main dans la main, nous cherchions un endroit tranquille pour nous asseoir. Ce fut finalement un banc ombragé pour nous installer. L'eau calme du lac reflétait le soleil et le ciel aux teintes mêlées de rose et d'orange, créant une ambiance apaisante et hors du temps. Je me blottis aux côtés de Kakashi, laissant reposer ma tête sur son épaule réconfortante. Nous restâmes silencieux, alors que nous contemplions la grande étendue d'eau qui se profilait devant nous en profitant de ce moment de quiétude. Je sentis la main de Kakashi passer doucement dans mes cheveux, me créant instantanément une nuée de frissons, loin d'être désagréable.

- Tu sais, (T/p), murmura ce dernier. Même si nous traversons des moments difficiles ces derniers temps, je suis reconnaissant de t'avoir à mes côtés.

Abasourdie, je levai les yeux vers lui pour capturer son regard si bienveillant et intense à la fois. Les mots me manquèrent, mais je pu finalement prononcer quelques paroles, ou plutôt les bredouiller.

- Moi aussi, Kakashi. Tu es un soutien inestimable pour moi. Je ne pourrai pas imaginer affronter tout cela sans toi.

Ma voix était rauque face aux émotions qui me submergeaient. J'aurai pu me sentir vulnérable de m'être livrée ainsi, mais aux côtés de l'Hatake, c'était différent. Le bras de l'argenté se glissa derrière moi pour m'enlacer, et nous profitions des derniers instants du soleil qui se mourrait à l'horizon. La main de l'homme remonta ensuite doucement sur ma joue, avant que sa tête ne s'incline pour capturer mes lèvres dans un doux baiser. Nos bouches se rejoignirent tendrement, comme pour sceller notre amour et notre complicité dans cette bulle intime que nous venions de créer. Plus rien n'existait à mes yeux en l'instant présent, hormis Kakashi qui se tenait face à moi et qui m'embrassait comme si sa vie en dépendait.

Un bruit reconnaissable se fit entendre, éclatant notre bulle. Interloquée, je fixais mon téléphone pour regarder la notification qui venait d'apparaître, faisant aussitôt froncer mes sourcils. C'était un message de Lucy.

(T/p), j'ai découvert quelque chose d'incroyablement important. J'ai besoin que tu me rejoignes au parc ce soir, au niveau de l'arbre centenaire. C'est urgent.

Je relisais plusieurs fois les quelques mots devant mes yeux. Ce qui m'interloquait, c'était que ma meilleure amie ne s'exprimait jamais ainsi. Elle avait pour habitude d'entretenir le suspense, elle adorait me faire poireauter jusqu'à ce qu'elle me dévoile ses trouvailles. À moins que quelque chose de grave ne s'était passé de son côté et qu'elle n'était pas d'humeur à plaisanter ? Malgré moi, mon mauvais pressentiment fit de nouveau son apparition. Était-ce là la raison de mon ressenti ? Ce qui était sûr, c'était qu'il n'y avait qu'un seul moyen pour m'en assurer. Malgré moi, la curiosité prenait plus le pas sur l'appréhension que j'avais au début. Après en avoir brièvement parlé à Kakashi et exprimé mes craintes, nous décidâmes tout deux qu'il valait mieux que nous y allions tous les trois. Nous nous empressâmes de rentrer pour en avertir l'Uzumaki.

Notre trio se dirigeait maintenant sur le lieu du rendez-vous indiqué par Lucy. Malgré l'atmosphère paisible qui régnait, je pouvais sentir sans effort une tension palpable. Les oiseaux gazouillaient mais avec beaucoup moins de vivacité que d'ordinaire. Une légère brise animait le feuillage mais d'une si faible intensité qu'on aurait dit qu'il craignait de déranger le calme qui régnait.

Nous aperçûmes enfin l'arbre centenaire et nous y dirigeâmes d'un bon pas. Naruto ne cessait d'exprimer sa hâte à mettre à profit son entraînement, tandis que j'appréhendais ce qu'il nous attendait. Je ne me voilais pas la face, et mes deux accompagnateurs non plus : cela sentait le piège à plein nez. Cependant, le fait que mon amie y soit mêlée m'apportait un courage nouveau dont je ne connaissais pas l'existence. Et je compris ce qui clochait. Nous avions beau regarder en tout sens, il n'y avait pas une seule trace de la rouquine.

- Lucy ? L'appelai-je aussi fort que je le pouvais. Où es-tu ?

Mais comme je m'y attendais, aucune réponse ne me parvint. Pire encore, une brise glaciale s'éleva, me pétrifiant instantanément. Sans prévenir, un bruit surgit de derrière nous et en nous retournant, nous aperçûmes avec horreur ce qui se présentait sous nos yeux. Lucy était allongée au sol, menottée et bâillonnée. Ses yeux brillants et horrifiés m'atteignirent en plein cœur. Mais que s'était-il donc passé ? Ni une ni deux, je me précipitai vers elle pour la tenter de la délivrer de ses liens, sans comprendre réellement ce qu'il se passait.

Tout à coup, je senti une présence à mes côtés. Naruto et Kakasi émirent un cri d'effroi mêlé de colère alors que les pièces du puzzle se reconstituaient peu à peu dans mon esprit. Tobi se tenait devant moi, son regard mauvais visible malgré l'obscurité. Lucy avait été manipulée dans l'espoir de nous piéger, et particulièrement ma personne.

Un rayon de lune éclaira le visage de Obito Uchiha, dévoilant l'entièreté de sa folie.

- Vous êtes tombés dans ma piège, c'est la fin pour vous.

Son ton, aussi cruel que moqueur, me tétanisa.

- (T/p), je suis sûr que tu n'as jamais imaginé que ton amie te trahirait ainsi, n'est-ce pas ?

Mes jambes s'affaiblirent aussitôt et se mirent à vaciller. Je pris appui sur Kakashi pour ne pas tomber et essayer de cacher le trouble qui m'envahissait. J'entendais Lucy qui essayait de crier à travers son bâillon, malgré sa condition. J'avais beau vouloir l'aider, je me rendais compte que je ne pouvais rien faire actuellement. L'Uchiha m'empêchait de faire quoi que ce soit. Malgré la peur et la colère qui bouillonnaient en moi, je me devais de tenir bon pour sauver mon amie. La nuit ne faisait que commencer.

***

Coucou tout l'monde !! 👋

Comme promis, voici enfin la suite ! (Hallelujah, oui vous pouvez le dire ! 😂)

Je vous propose deux options pour avoir le prochain chapitre, déjà prêt à être publié :

- Soit attendre une semaine...
- Soit avoir 15 votes sur ce chapitre 🫠

C'est un petit test pour savoir si cela est possible, et au pire des cas si j'ai vu trop grand par rapport au délai, vous aurez quand même la fin la semaine suivante ne vous en faites pas ! 🤗

A la prochaine ! 😏