Chapitre 13 - Une nouvelle inattendue
Un brouillard épais m'entourait. Il était si dense, si omniprésent que je parvenais à peine à distinguer quelque chose devant moi. Je n'avais aucune idée de comment j'avais atterri là, mais l'atmosphère lourde et pesante rendait l'air presque irrespirable. Je sentais ma cage thoracique se comprimer par le manque d'oxygène que je ne pouvais lui apporter. Des points blancs lumineux vinrent progressivement envahir ma vision, au point que je ne voyais plus que quelques formes qui se dessinaient difficilement sous la brume. Finalement, mes forces m'abandonnèrent, et je tombais à genoux devant un grand arbre. Mes mains, qui avaient amorties la chute, avaient atterri sur de l'herbe tendre et humide mêlée à quelques rares feuilles qui s'étaient échouées là quelques temps plus tôt. Je restai dans cette position, en quadrupédie, à tenter de rester consciente à tout prix. Le silence pesant dans cette nature désolée n'arrangeait rien à l'affaire. J'avais même l'impression qu'elle m'observait d'une curiosité malsaine me vider progressivement de mon énergie vitale. Mon cœur paniqué tambourinait si fortement que je pouvais le sentir résonner dans mon crâne de plus en plus douloureux. Les lumières s'affolaient devant mes yeux, dansant à un tel rythme qu'elles me rendait complètement aveugle. Je sentais que je ne pourrai plus tenir plus longtemps ainsi, et que j'allais succomber à ce supplice. Puis, alors que j'étais sur le point de m'évanouir, je ne senti soudainement plus rien. Tout s'était comme envolé, aussi facilement qu'un pissenlit à la merci d'une légère brise printanière. Mes poumons purent de nouveau se remplir correctement, me soulageant d'une horrible souffrance qui avait duré des secondes, voire des minutes ? Je n'en avais aucune idée.
- Ton heure n'est pas encore venue, jeune Kagome.
Je mis un certain moment à comprendre que la voix à la fois grave et aérienne s'adressait à moi. Mais j'ignorais d'où venait ce prénom que je n'avais jamais entendu.
- Je... Je ne m'appelle pas Kagome mais (t/p), risquai-je d'une petite voix. Qui êtes vous ?
- Ce que je suis n'a pas d'importance, me répondit l'inconnu en ignorant mon affirmation. Je suis là pour te délivrer un message.
Intriguée, je me redressai pour me lever, mais mes forces encore faibles m'obligèrent à rester à genoux. Prudemment, je jetai un rapide coup d'œil autour de moi à la recherche de quelconques indices, mais je ne vis rien de plus. L'épais nuage était toujours présent et camouflait tous les environs.
- Tu dois être prudente, jeune fille. Tu possèdes en toi une force que beaucoup envient. Si des personnes venaient à l'apprendre, tu serais gravement en danger. Ici comme ailleurs.
- Que voulez-vous dire par là ? Demandai-je complètement déboussolée.
- Tu dois apprendre à maîtriser ton énergie, à la fois pour t'en servir sagement mais aussi pour la camoufler aux yeux des plus désireux.
- Je ne comprends pas ce que vous dites. Je ne suis qu'une personne normale, qu'une simple étudiante qui vit à Tokyo, répliquai-je d'une voix de plus en plus sujette à la panique.
- Tu es loin d'être aussi banale, Kagome. Il est temps pour moi d'y aller, peut-être que nos routes se croiseront à nouveau un jour.
- Attendez ! Attend...
Mais c'était trop tard. Je ne ressentais plus aucune présence autour de moi. Tout était comme au début. Tout ceci était bizarre, je n'y comprenais rien. Pourquoi cette... personne était persuadée que je m'appelais Kagome alors qu'il n'en était rien ? Quelle était donc cette énergie à laquelle elle faisait référence ? Pourquoi cela me concernerait alors que ne suis qu'une simple humaine banale ?
Je devais en savoir plus. Je devais rattraper la source de la voix pour la questionner. Rapidement, je me remis sur mes deux jambes et attendis quelques instants que ma tête ne cesse de tourner. Au bout de quelques instants, j'entrepris de marcher à tâtons puis à de plus en plus accélérer mes pas.
- S'il vous plaît, revenez ! J'ai d'autres questions à vous poser !
Je courrais maintenant frénétiquement dans cette abondante forêt dont tous les endroits se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.
- Je vous en supplie, revenez ! Aidez-moi ! Aidez-moi...
Je me sentis soudainement secouée, doucement mais avec assez de vigueur pour me faire réagir. Mes yeux s'ouvrirent aussitôt et, dans la pénombre, je perçus les murs familiers de ma chambre, et par-devant le visage affolé d'un homme aux cheveux argentés reflétant la lune qui traduisait une grande peur.
- T/p ! Tout va bien ? Je t'ai entendu hurler d'en bas.
Il me fallut quelques instants pour comprendre que ce n'était qu'un rêve, bien qu'il soit très particulier. Je n'en avais jusqu'ici jamais fait de la sorte, et je ne savais pas comment y réagir. Devais-je prendre cela au sérieux ou devais-je laisser tomber en mettant cela sur le dos de mon imagination débordante ? Cependant, quelque chose au fond de moi me disait qu'il y avait trop d'éléments intrigants pour que cela soit une simple coïncidence. Mais pour l'instant, je préférais ne pas en parler à Kakashi pour ne pas l'inquiéter inutilement. Il avait bien d'autres soucis en tête, je n'allais pas lui en rajouter un qui était potentiellement factice.
- Excuse-moi, dis-je d'une petite voix encore emplie d'émotions. J'ai... J'ai juste fait un cauchemar.
Il ne répondit rien et m'observa longuement.
- Tu es sûre que ça va ? Tu es toute transpirante, remarqua l'Hatake en me dévisageant. Tu veux que j'aille te chercher un verre d'eau, un linge frais ?
Mon cœur se comprima face à autant d'attention de la part de cet homme bien trop parfait. Ma bouche sèche avait effectivement bien besoin d'hydratation.
- Je... Je veux bien un verre d'eau oui, s'il te plaît.
Il acquiesça d'un signe de tête et s'éloigna pour aller en chercher un et revint quelques minutes après avec le graal dans les mains. C'est là que je remarquai qu'il n'était uniquement vêtu que d'un t-shirt noir ample avec un boxer de la même couleur, et je me surpris à attarder mon regard de longues secondes derrière ce grand bout de tissu, ainsi qu'une douce chaleur se répandre sur mes joues.
- Merci, dis-je en portant aussitôt, bien que maladroitement, le liquide à mes lèvres pour en boire plusieurs gorgées.
- Tu veux me raconter ton rêve ? Demanda Kakashi qui ne semblait pas avoir remarqué mon nouveau trouble et qui faisait doucement courir ses doigts sur mes bras, me provoquant une agréable nuée de frissons qui contrastaient fortement avec mon front encore dégoulinant.
- Ça n'a pas d'importance, répondis-je en secouant négativement la tête.
- Comme tu voudras, mais si tu changes d'avis, n'hésite pas.
Quelques instants passèrent où il continua machinalement ses caresses, l'esprit occupé. Finalement, il se redressa et posa ses deux yeux sur moi.
- Tu veux que je reste dormir avec toi ? Pour te rassurer si cela venait à se reproduire ?
Je manquai de m'étouffer avec la gorgée que je m'apprêtais à prendre, et pris sur moi pour ne pas cracher de l'eau tout autour de moi.
- Heu... Ce n'est pas que je veux pas, mais que fait-on par rapport à Naruto ? C'était pour lui que tu n'étais pas resté tout à l'heure quand tu m'as rejointe, lui rappelai-je.
Kakashi pouffa doucement.
- Il nous a surpris tout à l'heure à nous embrasser, penses-tu réellement qu'il sera choqué de nous voir dormir ensemble ?
- C'est vrai, tu as raison, admis-je après une brève minute de réflexion.
Aussitôt, comme s'il s'attendait à cette réponse, il retira son haut pour le plus grand plaisir de mes yeux avant de se placer à mes côtés pour m'enlacer tendrement.
- Ton odeur me manquait déjà, m'avoua t-il en bâillant et en enfouissant son nez dans le creux de mon cou.
Mais je ne trouvai pas la force de répondre, déjà replongée dans un sommeil profond, me sentant plus que jamais en sécurité dans ces bras réconfortants.
***
Je trépignais d'impatience – ou d'appréhension, je ne savais pas vraiment. Je courais à gauche et à droite dans la maison, passant dans toutes les pièces sans n'en épargner aucune. Naruto et Kakashi, déjà prêts depuis un bon moment, assistaient à la scène, dépités. Certes, ils ne m'avaient jamais vue dans cet état, mais de mon côté je ne comprenais pas comment ils pouvaient rester aussi calmes et posés avec ce que nous apprêtions à vivre. Nous allions quand même rencontrer leur créateur, en chair et en os ! J'avais beau réfléchir, je ne savais pas comment commencer la discussion. Devrais-je passer par les formules habituelles de politesse ? Je doutais que Masashi Kishimoto ait le temps pour ce genre de détail, mais d'un autre côté, ne serait-ce pas considéré comme grossier de passer outre ? J'avais beau tourner la question dans tous les sens, je ne voyais pas comment faire. Voyant que mes réflexions ne menaient à rien, je poussai un long soupir résigné et entrepris d'occuper mes pensées sur ma tenue vestimentaire. À vrai dire, elle me donna presque autant de fil à retordre, si ce n'est que si je ne me décidais pas vite, nous allions être cruellement en retard, et ça, ça n'allait pas être bien perçu dans tous les cas !
Je choisi finalement de me vêtir d'une robe mi-longue à manche courte, noire avec des petits motifs floraux qui rappelaient la saison des cerisiers dans notre pays. J'enfilai ensuite des sandales ouvertes avec un léger talon et optai pour une petite besace noire pour ranger mes affaires. Après, je me rendis à la salle de bain pour dompter mes cheveux en un chignon relâché. Une fois le travail achevé, je me dirigeai à toute hâte vers le salon pour me poster devant les deux hommes, encore essoufflée de la course effrénée que j'effectuais depuis mon réveil, bien plus matinal que d'accoutumée. J'avais cependant veillé à ne pas réveiller Kakashi, encore profondément endormi. Il dormait en position fœtale, tourné vers la côté extérieur du lit où je pouvais maintenant voir son visage, masqué même la nuit. Sa respiration était apaisée et ses traits détendus bien que fatigués par la nuit coupée que je lui avais causé. Une voix guillerette et reconnaissable parmi toute me fis rapidement revenir sur Terre.
- Ça y est, tu es enfin prête (t/p) ?
- Oui ! Affirmai-je d'une manière faussement solennelle. Nous pouvons y aller.
Je pris quelques instants pour jeter un rapide coup d'œil sur mon téléphone, et l'heure affichée me soulagea.
- En plus, nous sommes largement dans les temps, les informai-je, me soulageant concomitamment.
***
Nous voilà donc en marche dans le centre-ville, en direction de la station de métro. J'avais l'avantage d'habiter un peu plus loin que le cœur de Tokyo, mais tout de même assez proche pour avoir accès à toutes les commodités sans avoir nécessairement besoin de prendre la voiture. Nous arrivâmes à destination une demi-heure plus tard, et le véhicule sous-terrain apparu à peine quelques instants après notre arrivée. Les deux shinobis y pénétrèrent, nous sans une certaine appréhension, et se tinrent aussitôt à une barre, comme je leur avais conseillé la veille lors de notre point. Un signal sonore et strident, caractéristique du lieu, se fit entendre et les portes se refermèrent en direction du créateur de Naruto.
***
La lumière aveuglante du jour nous éblouit et nous obligea à porter notre main en visière devant nos yeux pour y avoir quelque chose. Par chance, l'adresse indiquée dans le message n'était qu'à quelques mètres de l'arrêt. C'est ainsi que nos pas nous menèrent devant un grand et impressionnant immeuble, fait entièrement de baies vitrées qui reflétaient tout autour d'elles. Pour autant, rien ne laissait suggérer de ce qu'abritait ce bâtiment si nous ne le connaissions pas auparavant. Aucun panneau ni indication ne laissait présager de ce qu'il abritait.
Après avoir sonné à l'interphone pour indiquer notre présence, un grésillement nous indiqua que nous pouvions entrer. Naruto et Kakashi me suivaient docilement, silencieux. Finalement, ils semblaient tout aussi stressés que moi tout à l'heure, sauf que maintenant je ressentais surtout de l'excitation. Cependant, j'avais du mal à lutter contre l'appréhension du devenir des deux personnages dans un futur proche, me doutant fortement que l'auteur ne confirmerait que mes appréhensions. Je pris une profonde inspiration en appuyant sur le bouton de l'ascenseur, en direction du 7ème étage.
Lorsque les portes s'ouvrirent, je pus voir un grand open space où plusieurs bureaux étaient disposés à distance raisonnable. Ils étaient blancs, sobres, et un ordinateur ainsi qu'un téléphone disposant d'une multitude de touches était installé sur chacun d'entre eux. Quelques dossiers de différentes couleurs et soigneusement rangés étaient visibles sur certains d'entre eux. La pièce était bien éclairée grâce aux vitres, si bien que la lumière était inutile à cette heure-ci de la journée. Sur plusieurs pans de murs étaient affichés des poster de l'univers de Naruto, tout comme différentes photos des équipes participantes à ce projet qui a fait rêvé des millions de personnes. J'avouais m'attendre à rencontrer bien plus de monde, mais un rapide coup d'œil m'appris qu'il n'y avait au final qu'une dizaine de personnes tout au plus qui travaillaient dans ce grand bureau. Ceci dit, peut être qu'il y en avait d'autres dans des pièces plus dissimulées.
Les différents climatiseurs rendaient l'air ambiant frais mais pas froid, exactement à la bonne température. Une grande machine à café était à disposition, offrant une multitude de choix, allant d'une soupe de légume à une large gamme de café, tout en passant par quelques boissons chocolatées. Il y avait pour tous les goûts, même pour les plus exigeants. En somme, ces bureaux paraissent vraiment confortables pour les employés qui y travaillaient. De nombreuses plantes disposées par ci et là rajoutait un côté apaisant qui n'était pas désagréable.
Une jeune femme nous aperçu au loin et s'avança vers nous. Elle était vêtue élégamment d'escarpins noirs, d'une longue jupe de la même couleur, surmontée par un chemisier d'un blanc impeccable sur lequel reposait un blazer noir également aux manches trois-quart. Ses cheveux étaient ramenés en un chignon bas et mettait en valeur ses pommettes saillantes et rosées. Un rouge à lèvre d'un rouge léger et un trait de liner parfaitement exécuté complétait le tout. Malgré l'aspect strict de sa tenue, un sourire chaleureux étirait son visage, assorti à sa voix qui nous accueillit avec enthousiasme.
- Bonjour, et bienvenue dans les bureaux de Kana ! Annonça t-elle en s'inclinant respectueusement. En quoi puis-je vous aider ?
- Bonjour, fis-je en lui rendant la pareille, suivie de près par mes acolytes. Je suis Mme (t/n) et voici M. Uzumaki et M. Hatake, l'informai-je en montrant un à un les sujets. Nous avons rendez-vous avec M. Kishimoto à 11 heures.
La dame parut surprise, à la fois par l'objet de la demande, mais son regard s'attarda plus longuement sur Kakashi et Naruto. Il était certain qu'elle se demandait si nous n'étions pas fous. Néanmoins, elle décida de ne pas donner suite à ses interrogations silencieuses et nous demanda de patienter le temps de prévenir le principal intéressé. Dix minutes s'écoulèrent avant qu'un visage particulièrement familier ne se démarque des autres têtes. Il était là. Masashi Kishimoto.
- Bonjour à vous trois, et bienvenue dans nos bureaux, nous salua t-il humblement avec un large sourire.
Sa voix était grave et envoûtante, sûre d'elle, et ses yeux pétillaient de malice.
- Je vous en prie, suivez-moi. Continua t-il en nous tournant le dos.
En silence, nous le suivîmes à travers les différents bureaux. Nous traversâmes un long et large couloir, où était disposé une fontaine à eau ainsi que d'autres posters du héros éponyme qui s'émerveillait de plus en plus de la décoration. L'argenté, quant à lui, regardait habilement le moindre détail qui s'offrait à lui mais gardait un visage neutre. Enfin, nous arrivâmes devant un bureau spacieux, et son propriétaire nous fis signe pour nous faire installer dans le petit salon qui s'y trouvait, en plus d'un bureau similaire à ceux de l'entrée, bien que visuellement plus élaboré. Nous voilà donc assis sur un sofa rouge et confortable, face à une petite table basse en verre. Des tasses, un service à thé, d'une beauté exquise et duquel s'échappait une légère fumée aux arômes envoûtantes et quelques amuses-bouches appétissants étaient disposés dessus. Masashi s'assit derrière cette dernière sur un fauteuil similaire à notre sofa. Ce dernier détailla longuement les deux hommes qui se profilaient devant lui, qui n'avaient toujours pas osés prononcer un mot.
- Alors c'est bien vrai, vous êtes vraiment là, en chair et en os.
- Il semblerait, ricana nerveusement Naruto en se grattant l'arrière du crâne.
Kakashi se contenta d'hocher doucement la tête, croisant ses bras sur son torse.
- Je n'en crois pas mes yeux, insista notre hôte. Je n'aurai jamais cru cela possible.
- Nous avons tous eu du mal à réaliser ce qu'il se passait, oui. Mais cela soulève tellement de questions... Commençai-je.
- Je me doute. Je ferai mon possible pour vous aider, mais je ne suis malheureusement pas certain de pouvoir répondre à toutes vos interrogations, et nous n'avons que peu de temps devant nous...
- Permettez-moi alors de commencer, prononça Kakashi après un bref raclement de gorge. Lors de l'arrivée de Naruto, je commençais à disparaître sans que je ne comprenne pourquoi, car je me sentais on ne peut plus bien. Cela ne s'est pas reproduit depuis, mais cela m'angoisse fortement de pouvoir disparaître à tout moment sans rien faire... Sauriez-vous d'où cela pourrait venir et ce que je peux faire ?
- J'imagine que votre organisme fonctionne différent ici, comme vous n'appartiendra pas initialement à cet univers. Peut-être que vous pourrez tenir quelques temps, mais ce ne sera jamais indéfini... Vous êtes particulièrement en danger ici malheureusement.
C'était la réponse que j'appréhendais, et l'entendre de mes propres oreilles me coupa littéralement le souffle. Kakashi et Naruto semblèrent mieux encaisser la nouvelle que moi, bien qu'ils apparaissaient touchés par les paroles de leur créateur.
- Mais comment pouvons-nous rentrer chez nous ? Questionna Naruto, perplexe. Nous n'avons aucun moyen pour cela !
- À part utiliser un vortex, je ne vois pas d'autre solution, réfléchit le mangaka en se grattant le menton. Après tout, c'est sans doute ainsi que vous avez atterri ici, je me trompe ?
- C'est exact, confirma l'Hatake. À ce propos, nous avons appris que Tobi – enfin je veux dire Obito, reprit-il – était à l'origine de notre arrivée dans cette dimension. Pensez-vous qu'il dit la vérité ?
Kishimoto marqua un long silence, en proie à la réflexion.
- Eh bien, je ne pense pas que cela soit impossible. Son pouvoir lui permet de naviguer entre différents espaces, y compris des univers réels. Les chances étaient rares, voire infimes, mais elles étaient réunies au moment il vous a envoyé ici. Surtout à deux reprises différentes, souleva t-il, perplexe.
- Il semblerait que ce détail était dans son plan, ajouta Kakashi. Il a su rapidement nous retrouver pour nous affronter. Sans l'aide de (t/p), nous n'aurions jamais pu le vaincre.
- Comment ça ? S'étonna l'auteur.
- Bah ouais, elle nous a prêté du chakra, répliqua fièrement le blond. Bizarrement, nous n'avons pas accès au nôtre depuis notre arrivée ici.
Sans comprendre pourquoi, je vis le visage de Masashi blêmir à vue d'œil, comme s'il venait d'apprendre une mauvaise nouvelle. En quoi le fait que j'ai pu aider les deux ninjas était mauvais signe ? J'avais conscience qu'il s'agissait là d'une certaine prouesse dans notre monde, mais j'avais mis ça sur ma bonne connaissance de l'univers de Naruto, ainsi que sur les quelques cours de yoga que j'avais pu suivre avec Lucy, et le tout mêlé à une bonne dose d'adrénaline.
- Vous... Vous maîtrisez le chakra ? Me demanda Kishimoto en se tournant vers moi, son air grave toujours affiché sur ses traits.
- Heu... Disons que je ne m'étais jamais entraînée pour, fis-je en me frottant les bras, en proie à la confusion. J'avais un peu appris à le maîtriser grâce au yoga, et puis je connais bien l'univers de ces deux-là. En plus, je n'ai pas vraiment pris le temps de réfléchir face à l'urgence de la situation, donc...
À nouveau, l'auteur marqua un profond silence, semblant déboussolé par mes réponses.
- Pourquoi faites vous cette tête, monsieur ? Demanda innocemment Naruto. Elle nous a sauvé la vie, c'est une très bonne chose ce qu'elle a fait (t/p) !
- Oui, Naruto. Ce n'est pas là la source de mon inquiétude.
- Eh bien, dites-nous ! Demanda Kakashi d'une voix un peu plus forte, avant de s'excuser aussitôt.
L'argenté se montrait visiblement inquiet face à la réaction de son créateur, ce qui ne me confortait guère. J'étais loin de psychoter à ce sujet, et je sentai l'angoisse m'envahir peu à peu. L'homme qui évitait notre regard semblait cacher quelque chose, quelque chose qui nous permettrait certainement de nous éclairer face à ce mystère.
- Je ne sais pas comment annoncer cela, reprit maladroitement Masashi. Pour faire simple, un simple humain n'est pas en capacité de générer du chakra qui peut être utilisé par les shinobis.
Mon cœur manqua un battement et je senti mon ventre se tordre.
- Attendez, attendez. Vous voulez dire que (t/p) n'est pas humaine ? S'emporta Naruto qui s'était levé. C'est absurde, voyons ! Vous voyez bien qu'elle n'a rien de monstrueux ! Dit-il en me montrant à l'aide de ces deux mains, comme s'il s'agissait d'une évidence.
- J'avoue ne pas comprendre non plus, appuya l'Hatake. (T/p) est la gentillesse incarnée, elle ne peut pas cacher ce genre de secret. Et puis, ce genre d'aspect n'existe pas dans ce monde.
- Vous avez raison, du moins concernant votre point de vue. Ce que je voulais dire, c'est que (t/p) n'aurait pas pu vous aider... Si elle ne venait pas du monde des shinobis.
C'était comme si un blizzard s'était engouffré dans la pièce, tellement le silence était devenu glacial et pesant. J'avais l'impression d'asphyxier, exactement la même sensation que dans mon rêve. Je senti la main chaude et réconfortante de Kakashi se poser doucement sur mon dos et faire de petits mouvements circulaires pour me calmer, mais ce n'était pas chose aisée.
- Ce n'est pas possible, arrivai-je enfin à articuler entre deux respirations laborieuses. Je suis née ici, à Tokyo. De plus, pourquoi j'aurai pu générer du chakra alors que mes acolytes en sont incapables ici ?
- Je suis navré de vous l'apprendre, mais il semblerait que ce ne soit pas le cas... Auquel cas, vous n'auriez jamais été capable de venir en aide à Kakashi et Naruto. Et concernant votre deuxième question, disons que j'ai une théorie qui me vint à l'esprit...
- Quoi ? Demandai-je le cœur battant.
- Il y a une partie de l'histoire que j'avais préparé et que je n'ai jamais pu introduire, par manque de temps qui m'avait empêché de la lier correctement à l'histoire principale. Mais cela va vous faire un choc... Peut être voulez-vous convenir d'un autre rendez-vous pour vous préparer à cela ?
- Vous rigolez ? Dit Naruto. Nous sommes prêts à l'entendre !
Je vis le regard du Jonin, interrogatif, se diriger vers moi. Il appréhendait autant que moi la nouvelle que nous étions sur le point d'entendre, cependant sa curiosité était clairement piquée au vif, tout comme la mienne. D'un commun accord de regard, nous nous retournions tous deux vers le Mangaka.
- Allez y, nous fîmes à l'unisson.
Malgré lui, un léger rictus s'afficha sur le visage de Kishimoto. Cependant, il disparut aussitôt qu'il n'était apparu, et l'expression sérieuse avait regagné son visage.
- Peut-être connaissez vous l'histoire de Kaguya, la première femme à avoir maîtrisé le chakra après avoir consommé le fruit de l'Arbre Divin. Cette dernière a eu deux enfants, du moins officiellement. Officieusement il en existait un troisième.
Nous restâmes tous trois silencieux, abasourdis. Qu'est-ce que cette partie cachait signifiait ?
- Après la trahison de Kaguya envers Isshiki, cette dernière est tombée amoureuse d'un Nunkenin et appris bien trop tard qu'elle portait le fruit de leur amour éphémère. Honteuse de ses actes, elle abandonna l'enfant, une petite fille, devant la porte d'un orphelinat. Cependant, sa progéniture avait hérité du grand pouvoir de Kaguya, et pouvais déjà réaliser aisément des techniques aguerries dès son plus jeune âge, à la surprise de tous. Cette branche de la généalogie de Kaguya continua ainsi secrètement à grandir, jusqu'à la génération de Naruto. Des années après donc, un couple, dont la femme était une descendante directe, eut une autre fille. Comme ses ancêtres, elle montrait très rapidement de grandes facultés et était promise à une brillante carrière dans l'univers des shinobis. Jusqu'au jour où, vers ses 18 mois, elle réussit à créer un portail et fut aspirée dedans, devant les yeux de ses propres parents. Malgré de nombreuses recherches, jamais personne n'a pu la retrouver. Cette jeune enfant s'appelait...
- Kagome, terminai-je dans un soupir, attirant aussitôt trois paires de yeux ronds comme des billes sur moi.
- Comment... Comment le savez-vous ?
***
Coucouuu 👋🏻
Ce chapitre était particulièrement long, je le conçois, mais je me voyais mal le couper en plein milieu de cette fameuse révélation... Du coup vous aurez droit à de la lecture en plus ! 😋
J'espère que cela vous plaira, n'hésitez pas à me faire vos retours 😇
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