Chapitre 11 - La patience est la meilleure des vertus
L'endroit était désert, ou presque. Le soleil matinal pointait à peine le bout de son nez à travers les arbres, réchauffant l'atmosphère d'une douce chaleur et colorant subtilement le ciel de rose et de violet. La nature s'éveillait progressivement, et les oiseaux commencèrent à chanter de bon cœur. À quelques mètres de là, l'on pouvait entre un ruisseau s'écouler à son gré dans les plaines verdoyantes et humides de rosé. Une légère brise se leva et provoqua des vagues régulières dans l'étendue d'herbe qui nous entourait. Dans mon dos, je sentis des mains fines mes puissantes agripper fermement mes épaules, tout comme un souffle chatouiller mon oreille gauche.
- Détends-toi. Tu es tellement crispée que je pourrai facilement te casser en deux en te manipulant, et ce n'en est pas mon intention.
Mes lèvres se fendirent d'un sourire alors que je me retournai pour faire face à mon interlocuteur. Un air amusé s'affichait sur son visage masqué, mais ce n'était qu'avant que les choses sérieuses ne commencent. La luminosité particulière typique de l'aube donnait à l'homme une aura particulière, presque mystique. Il me semblait presque le découvrir à nouveau alors que nous nous connaissions depuis plusieurs semaines maintenant. Malgré cela, je n'arrivais pas à croire tout ce qu'il s'était passé, tout ce que nous avions traversé en l'espace des quelques jours, qui défilaient à vive allure.
Un léger grognement, bien plus loin, se fit entendre et me fit sortir de mes pensées pour me focaliser sur la source du bruit. Naruto avait déjà commencé l'exercice donné par son Sensei, tentant dans un premier temps de focaliser son chakra dans la paume de sa main droite. À en juger par sa tête dépitée, ses efforts étaient loin d'être concluants pour le moment. Mon regard se dirigea de nouveau sur Kakashi, qui sourit légèrement en remarquant son élève en difficulté puis reporta son attention sur moi.
- Attends, c'est moi ou tu as fait exprès de lui donner un exercice qui est quasiment impossible à son niveau ?
Je me remémorai maintenant qu'à la base, c'était Jiraya qui lui avait appris le Rasengan, et surtout, que celui avait mis pas moins d'une semaine au jeune apprenti avant de le maîtriser. Ce petit bout d'homme tenait bien de son père, et je pouvais même apercevoir des similitudes sur son visage concentré. Même si l'Hatake ne devait pas se douter que son élève n'acquiert cette technique aussi vite, il fallait admettre que ça allait grandement occuper les journées du renard aussi tenace que têtu, désireux de réussir à tout prix.
Néanmoins, il pourrait s'occuper largement quelques heures avec le chakra que je lui avais prêté. Il s'avérait que je possédais une réserve assez conséquente, ce qui me permettait d'en partager.
Mon attention se reporta ensuite sur l'argenté qui, face à ma question directe, se contenta d'hausser les épaules.
- J'ai dû faire un choix. Tu n'es pas sans savoir que Naruto et toi, vous avez des niveaux relativement... opposés, sourit-il timidement.
J'émis malgré tout un grognement de frustration.
- Oh allez, ne le prend pas mal ! Rigola le Sensei. On a tous débuté un jour, et ton savoir-faire est déjà remarquable compte tenu du fait que tu ne sois pas du tout du monde ninja.
Une légère chaleur se répandit sur mes joues face à ce compliment. Une chose est sûre, je ferai de mon mieux pour essayer d'égaler le futur septième Hokage.
- Bref pour finir, vous entraîner vous deux en même temps aurait été un vrai calvaire, et c'est pourquoi j'ai laissé ce jeune homme en autonomie. Pour pouvoir me consacrer entièrement à toi.
Je ne pus empêcher mon palpitant de manquer un battement, néanmoins il fallait que je me reconcentre à tout prix. Cela faisait plusieurs semaines que l'affrontement contre Obito s'était déroulé, et ni Kakashi ni moi n'avions eu le courage de nous parler franchement. Des petites allusions se faisaient des deux côtés, mais aucun de nous n'avait osé franchir le pas. C'était dans un sens assez bizarre, mais je devais avouer que cette phase me plaisait tout de même. Jouer sur l'ambiguïté, au point que cela en soit presque avéré, était un exercice auquel j'avais appris à exceller, même si les attaques directes de mon adversaire étaient toujours aussi efficaces. Et en y réfléchissant bien, peut-être que tous les deux avions au fond de nous peur de l'amour et que nous préférions nous concentrer sur notre entraînement, nous disant que cela serait bien plus profitable pour sauver nos peaux dans un avenir plus ou moins proche. Oui, il devait s'agir de cela.
- Tu as raison, je préfère également avoir un professeur particulier minaudai-je en faisant mine de lever les yeux au ciel en signe de réflexion. D'ailleurs, il est fort possible que j'ai besoin de leçons supplémentaires, peut-être pouvons-nous planifier un autre rendez-vous, disons ce soir ?
Pour le coup, je n'avais pas prévu d'aller aussi loin dans mon jeu, mais il fallait croire que je m'y étais faite prendre. Finalement, il semblerait que mes pensées en voulaient autrement. Face à autant d'aplomb, chose peu habituelle de ma part, l'homme en face de moi eut un instant de surprise. De longues secondes s'écoulèrent, où je pouvais sentir battre mon cœur à tout rompre dans ma poitrine. Le silence se faisant de plus en plus pesant, je m'apprêtais à rebrousser chemin, mais un rire franc et sonore m'interrompit.
- Commençons déjà notre entraînement, et nous aviserons de la suite après. Qu'en dis-tu ?
Le ton grave se voulait léger, mais malgré tout je parvenais à sentir une certaine curiosité, un intérêt à peine dissimulé face à ma proposition. Mais pour l'instant, nous avions bien mieux à faire. De ce fait, je décidai de jouer le jeu et je fis mine de râler mais n'en étais pas moins excitée d'apprendre des techniques que j'avais toujours vu à l'écran jusqu'à aujourd'hui.
- Par quoi commençons-nous ? Questionnai-je, ravie de la tournure que prenait les événements.
- Par ceci.
Sans plus de précisions, l'argenté fouilla machinalement dans sa veste et sorti un bout de papier, d'apparence anodine, qu'il tint entre son index et son majeur.
- Je pense déjà connaître ta réponse, mais sais-tu ce que c'est ?
- Exactement, c'est du papier à chakra, répondis-je.
- Tout à fait. Testons-le maintenant.
Délicatement, je pris la petite feuille à l'identique de Kakashi, et envoya une dose de chakra dans ma main. Aussitôt, cette dernière s'enflamma avant de ne devenir qu'un tas de cendre.
- Intéressant, murmura Kakashi.
- J'ai hâte de pouvoir cracher du feu moi aussi, plaisantai-je.
- Effectivement, c'est prometteur, même si nous n'en sommes pas encore là. Nous allons déjà commencer par les bases d'utilisation du chakra, qui te seront constamment utiles pour la suite.
Le Jonin se mit à marcher et je le suivi jusqu'à un arbre plutôt imposant. Il le fixa longuement, comme perdu dans ses pensées, avant de se tourner vers moi.
- Tu veux que je le monte juste en concentrant mon chakra sur mes pieds ? Devinai-je aisément, me remémorant cette étape de parcours chez les jeunes adolescents.
Un léger air surpris apparu sur son visage avant qu'il ne disparaisse aussitôt, révélant un soupir amusé.
- Toujours aussi perspicace à ce que je vois. Voyons voir ce que tu as dans le ventre.
Sourire en bouche, je fis face à l'écorce, et pris une profonde inspiration pour me concentrer. En fermant les yeux, je visualisai le chakra qui circulait dans tout mon corps, et progressivement je parvins à le focaliser sur ma partie inférieure, jusqu'à mes pieds. Je répartis ensuite uniformément la dose pour ne pas être déséquilibrée à chaque pas, puis je m'élançai en courant.
La partie de la course fut la plus facile, mais celle de la marche fut clairement une autre paire de manche. Mon premier pas adhérait plutôt bien, même si la sensation de tenir uniquement par ma volonté n'était pas des plus rassurantes. Le deuxième était déjà moins certain, car je me rendais compte qu'il fallait constamment réguler le flux de chakra entre mes pieds. Le troisième ne tint malheureusement pas et j'entamais une chute de plusieurs mètres vers le sol, avant que des bras ne me rattrapent.
- C'était très bien pour un début, me félicita Kakashi.
- Tu trouves ? Rétorquai-je d'une moue peu convaincue.
Le shinobi expérimenté approuva d'un hochement de tête.
- Tu as déjà touché du doigt les subtilités de cet exercice, il te reste maintenant à t'y adapter pour le réussir. Ne sois pas trop pressée dans tes pas, prends le temps de te concentrer sur ton chakra avant d'avancer.
- Très bien.
Je repris l'exercice, un peu plus sereine par les conseils prodigués. Et effectivement, je pu aller un peu plus haut, avant de rechuter. Et ainsi de suite jusqu'à atteindre le sommet de l'arbre au bout de quelques heures, peu après que le soleil a atteint son zénith.
- Tu t'en sors vraiment très bien, remarqua l'argenté devant mes progrès. Je crois même que tu es la plus rapide de mes élèves sur cet exercice, rajouta t-il après un bref instant de réflexion.
Cet éloge m'encouragea de plus belle sur ma lancée, et je n'avais qu'une hâte, c'était d'en apprendre toujours plus. Néanmoins, mon estomac n'avait pas le même objectif en tête et se manifesta ouvertement par un bruit sourd qui fit rire l'homme à côté de moi.
- Tu as raison, je commençais à avoir un petit creux aussi, renchérit l'argenté.
Il se tourna vers Naruto pour l'interpeller, lui indiquant qu'il était l'heure de la pause repas. Ce dernier rappliqua aussitôt, un grand sourire aux lèvres.
L'après-midi fut ensuite consacrée à l'apprentissage de la marche sur l'eau. Après avoir donné à nouveau un peu de mon énergie à Naruto, je m'attelai sereinement à la tâche. Mais je me rendis rapidement compte que l'exercice était bien plus compliqué que ce matin. L'adhérence du liquide était totalement différente de celle d'un tronc d'arbre, et nécessitait un contrôle parfait du châkra sur toute la surface du pied. De grosses gouttes coulèrent régulièrement sur mon front face aux efforts que je fournissais. Les lèvres pincées, je m'appliquai à avancer aussi prudemment que je le pouvais, en dépit de mes vêtements trempés qui révélaient que ce n'était pas tout à fait cela.
Le soleil continuait sa route jusqu'à se cacher à nouveau derrière la cime des arbres. La journée se terminait, et il était maintenant temps de rentrer. Toujours avec sa bonne humeur malgré ses nombreux essais infructueux, Naruto menait la marche à quelques mètres de Kakashi et moi. J'étais encore trempée de mes précédents essais, et quelques gouttes d'eau attestaient de mon chemin sur plusieurs mètres derrière moi.
L'Hatake et moi avions tous deux une bonne foulée, plutôt égale. En dépit de l'ambiance détendue après une journée intense d'effort, la parole semblait nous manquer à nouveau. Nous nous approchions de plus en plus de la maison, et c'est le cœur serré que je me convins que l'argenté avait dû oublier ma proposition de tout à l'heure, et je n'avais malheureusement pas assez de courage ni d'audace pour la réitérer. La soirée se finirait avec chacun vaquant à ses occupations après une bonne douche et un bon repas, comme d'habitude. Peut-être que le Jonin nous donnerait d'autres indications pour la séance demain, mais cela s'arrêterait là.
Pourtant, à l'angle de la dernière rue, il me semblai entendre un léger raclement de gorge. Le palpitant reprenant à nouveau vie en s'affolant comme un forcené dans ma cage thoracique, je portai aussitôt mon regard sur mon coéquipier, qui se grattait nerveusement la nuque en fuyant mon regard. Si Lucy était là, elle me dirait que cela est très bon signe, n'est-ce pas ?
- Est-ce que... Cela tient toujours pour ce soir ?
L'homme avait parlé si faiblement que je n'étais pas sûre d'avoir bien entendu. Seule la lueur rosée sur le dessus de ses joues trahissait sa gêne et me confirmait que je n'avais pas rêvé.
- Oh. Heu... Oui, bien sûr, fis-je en tâchant de faire mon plus grand sourire.
- Parfait, répondit simplement le shinobi.
Un autre silence s'installa avant que je ne l'interrompt une nouvelle fois.
- Tu as une idée de ce que tu voudrais faire ?
- Hm ? Oh, ce n'est qu'une idée, mais j'avais pensé qu'on pouvait aller manger à ce restaurant que tu m'avais fait découvrir peu de temps après mon arrivée. Et qu'ensuite, eh bien, nous pourrions nous balader en ville. J'ai vu qu'il y avait un festival de lanternes ce soir, ça pourrait être sympathique. Qu'en dis-tu ?
- Wahou, tu avais tout planifié en fait le taquinai-je d'une tape dans le dos. Mais ce serait avec grand plaisir !
- Super. Je te laisse le soin d'annoncer à Naruto que nous ne serions pas là ce soir.
Je fronçai les sourcils.
- Pourquoi veux-tu que je fasse cela ?
L'Hatake se contenta d'hausses simplement les épaules.
- Pour qu'il ne s'inquiète pas de notre absence. Et puis, cela permettra de l'avertir qu'il faudra qu'il cuisine ses ramen tout seul, au cas où il attende que cela vienne à lui comme par magie. On l'a un peu trop mal habitué à cuisiner, ce petit. Il pourrait attendre indéfiniment qu'on ne daigne le nourrir.
L'image du blondinet attendant son repas allongé sur le sol à moitié endormi me fit pouffer bruyamment, attirant le regard curieux du concerné en ma direction. À l'aide de mes lèvres et du signe de main, je lui fit comprendre que je lui expliquerai plus tard, et il retourna son visage en direction de la bâtisse qui annonçait enfin notre arrivée.
***
Je profitai de la douche de Kakashi pour tenir la promesse que je lui avais faite tout à l'heure. Ainsi, je retrouvai Naruto, déjà affalé confortablement sur le canapé, en train de regarder un feuilleton animé avec attention.
- Tu as quelques minutes à m'accorder ? Le questionnai-je.
Il approuva d'un hochement de tête et se rassit en me portant son attention.
- Hm... Par où commencer...
- Par le début, me répondit instantanément le blond avec un sourire taquin, rehaussant ses petits moustaches.
- Merci pour ta précieuse aide, soupirai-je. Je voulais te dire que... Nous allons nous absenter ce soir, Kakashi et moi.
- Ne me dis pas que vous avez enfin un rencard ? Jubila le Jinchuriki.
Pas besoin de plus pour me faire piquer un fard, lui confirmant grandement sa théorie.
- Ahem... On ne se l'est pas dit comme ça mais.. Oui... On peut dire qu'il s'agit d'un rencard souris-je timidement.
- Pas trop tôt ! Me taquina le fils de Kushina. Bon par contre, pas de bêtises hein, j'ai pas envie d'être réveillé tard par des bruits bizarres...
Je manquai d'avaler ma salive de travers. Après une brève réflexion, et un léger coup de poing dans l'épaule du goupil, je parvins à lui rétorquer une phrase qui pouvait bien calmer un peu les ardeurs de l'adolescent.
- Naruto, je ne te remercierai jamais assez de m'avoir ouvert les yeux, donc il est temps pour moi de faire de même à ton sujet. Tu portes actuellement une fixation sur une personne qui ne te considèrera jamais autant que toi tu l'admires, alors que quelqu'un d'autre n'attend qu'un geste pour venir vers toi. C'est avec elle que tu pourras espérer avoir des rendez-vous comme je m'apprête à avoir avec Kakashi. Ah, et quand tu y seras, évite de lui dire que ton premier baiser était avec un garçon prénommé Sasuke. Il a beau avoir un certain charme, elle risque tout de même de ne pas bien le prendre, plaisantai-je.
La mine renfrognée de l'intéressé me provoqua un sourire de satisfaction. J'adorais toujours le taquiner, et je crois qu'il ignorait que je connaissais ce détail pour le moins compromettant sur sa vie personnelle. Ou peut-être l'avait-il fortement espère, mais c'était très mal me connaître.
Après mon petit discours, je lui fis une brève caresse amicale dans son dos puis je me levai pour aller me préparer à mon tour, ayant entendu que la salle de bain venait de se libérer et laissant le jeune renard divaguer dans ses pensées.
***
L'ambiance était particulièrement apaisante en cette soirée d'été. Les températures s'étaient sensiblement rafraîchies, juste ce qu'il fallait pour ne pas avoir trop chaud. Les rues de Tokyo, un peu moins remplies qu'en pleine journée, laissaient place à un tout autre visage de la métropole. Les boutiques de jour fermaient progressivement, laissant place à celles de la nuit. La luminosité était encore suffisante pour y voir convenablement, mais les éclairages n'allaient pas tarder à faire leurs entrées dans le décor pour le sublimer.
De subtiles odeurs de nourritures commencèrent à me parvenir aux narines, me mettant l'eau à la bouche, et mon estomac se réveilla de plus belle pour me rappeler qu'il avait besoin de carburant. Et heureusement, c'était le genre d'endroit où nous nous rendions en premier.
Habillée d'une robe noire, simple mais élégante, et de petites sandales à talon confortables, je marchais juste à côté de Kakashi. Nous étions si proches que nos mains se frôlaient parfois entre elles, nous faisant rougir et nous excuser mutuellement à chaque fois. À savoir une bonne dizaine le temps d'un simple trajet.
L'homme qui m'accompagnait était habillé sobrement, comme à son habitude, mais aujourd'hui je le trouvais encore plus beau que jamais. Avec un simple short en jean noir et son polo de la même couleur, assortis à ses yeux et faisant ressortir ses cheveux argentés, il était tout simplement irrésistible. Prévoyant, il avait même noué un léger pull, noir également, autour de son cou. Je ne pus détacher mes yeux de ce si joli visage, simplement dissimulé derrière cette étoffe de tissu et dont j'avais plus que hâte de découvrir. Aurai-je d'ailleurs la chance d'avoir droit à ce privilège ce soir ? Ou ne serait-ce qu'un jour ?
Kakashi remarqua rapidement l'attention que je portai sur lui, ce qui sembla la déstabiliser légèrement. Cependant, ses yeux se plissèrent et je reconnu là sa manière sincère de sourire.
- Nous sommes arrivés, (T/p), tu devrais regarder devant toi maintenant.
Lui rendant son sourire timidement, je m'introduis dans le bâtiment où nous fûmes accueillis par un serveur excentrique et dont la spontanéité eut le temps de nous faire rire sur le chemin menant à notre table.
Le repas se passa dans une très bonne ambiance, où nous discutions de nos vies et de nos projets dans l'avenir. Enfin, surtout des miens, car Kakashi préférait m'écouter que de se dévoiler plus que je ne le connaissais déjà. Je lui racontais mes études, comment j'avais fait pour choisir cette orientation à la fois si intéressante et si difficile.
- Quand j'étais petite, j'étais en vacances chez mes grands-parents. Ma grand-mère s'était absentée faire quelques courses, et durant ce laps de temps, mon grand-père avait glissé sur le sol qu'elle venait de nettoyer. Elle l'avait pourtant averti avant de partir, mais il était trop occupé à écouter les informations à la radio, et autant te dire que le message n'était pas vraiment parvenu à bonne destination. Autant te dire que la chute était inévitable.
- Oh, j'espère qu'il n'a rien eu de méchant ? Réagit aussitôt l'argenté.
- Il s'en est relativement bien sorti, avec une belle entorse au poignet. Quand j'ai appelé les secours et que je les ai vus arriver et le prendre en charge, j'ai directement eu une fascination pour eux. Depuis ce jour, je fais mon possible pour travailler dans les urgences.
- C'est un très beau projet, et je te souhaite de tout cœur d'y arriver, souris Kakashi. D'autant plus que maintenant que tu maîtrises de mieux en mieux ton chakra, tu pourrais arriver à d'encore plus belles prouesses.
- Oh, tu as raison. À vrai dire, je n'y avais pas du tout pensé. Le souci c'est que... Je n'ai pas vraiment de connaissances dans le ninjutsu médical, soupirai-je.
- Je suis loin d'avoir les connaissances de Tsunade, mais je peux tout de même te montrer quelques techniques rudimentaires que m'avaient montré une... amie.
Sa voix se fit presque inaudible à la fin de la phrase, et en connaissant la raison, je préférais ne pas rebondir là-dessus.
- Nous ne devrions pas tarder, la soirée est déjà bien commencée fis-je en jetant un œil sur ma montre.
- Déjà ? Fit-il en remarquant l'heure avancée. Je n'avais pas fait attention que nous étions là depuis si longtemps, le temps passe toujours vite en ta présence.
La phrase de l'Hatake me laissa coite, et il profita de mon temps de latence pour aller régler l'addition, faute de moyens à l'aide de ma carte bleue. Quand je l'eu rejoins, il avait déjà terminé son opération et me tendait le moyen de paiement que je rangeai soigneusement dans mon portefeuille. Quand je relevai les yeux de mon sac, je vis une main tendue en ma direction.
- On y va ?
***
J'étais émerveillée. Oui c'est le bon terme. Émerveillée. Je me souviendrai longtemps du spectacle auquel j'avais assisté en aussi bonne compagnie. Quelques clichés dans mon téléphone parviendront à me dire que tout cela était bel et bien réel. Entre une baleine agrémentée d'ailes en plume, un dragon asiatique ou un cerf aux couleurs incandescentes, se trouvaient parfois des photos de moi et l'argenté, posant devant, une joie non dissimulable sur nos visages. Nous n'avions que peu discuté, trop occupés à faire des bruits d'émerveillement et trop attentifs à regarder en détail les chefs d'œuvres qui se présentaient à nous tout au long d'une allée spécialement aménagée pour l'occasion.
Nous sommes restés ainsi jusqu'à l'heure de fermeture, un gardien nous rappelant gentiment l'avancée de la soirée. Après nous être promptement excusés, nous reprîmes la route de notre domicile, toujours dans l'euphorie des moments passés. Un bref coup d'œil sur ma montre me confirma que Naruto devait déjà dormir depuis un bon moment, nous évitant ainsi tout interrogatoire dès notre entrée sur le palier.
Alors que nous étions sur le chemin du retour, un violent frisson s'empara de moi alors que le vent commençait à se lever. Sans que je n'eu le temps de faire quoi que ce soit, je senti un tissu doux et imprégné d'une agréable odeur entourer mes épaules nues qui me réchauffa aussitôt. Je tournai mes yeux vers son propriétaire pour le remercier d'un sourire chaleureux, qu'il me rendit. Le trajet se passa dans un silence apaisant, bercé au son des criquet et de la faible lumière de quelques lucioles.
Arrivés au niveau du porche de la maison, Kakashi et moi nous mirent face à face et nous dévisageâmes longuement. Visiblement, aucun de nous deux ne savait quoi faire maintenant que notre rendez-vous s'apprêtait à être terminé. Il faut dire que le temps avait filé si vite que nous ne l'avions pas vu passer.
Il était difficile de lire dans les pensées d'un homme aussi mystérieux, aussi tentai-je une phrase légère pour conclure cette journée riche en émotion.
- Hm... J'ai passé une agréable soirée en ta compagnie, bredouillai-je en tâchant de soutenir le regard hétérochrome de mon compagnon.
- Moi aussi, me répondit ce dernier après un bref instant de réflexion.
Je regardais avec attention le visage de l'homme qui se tenait à mes côtés. La lumière de la lune se reflétait magiquement bien dans sa chevelure argentée. Comme hypnotisée, je m'approchais lentement pour observer de plus près cette magnifique créature. Un pas, puis un autre, me permirent d'être si près de l'Hatake que je pouvais voir le grain de sa peau pâle dans les moindres détails. Ses yeux, à la fois inquiets mais intrigués ne me lâchèrent pas un instant. Je pouvais ressentir les mouvements de sa cage thoracique, soulevée par un souffle saccadé, et entendre sa déglutition difficile.
Poussée par un besoin profond que je ne parvins à expliquer, et par un geste doux, je posai ma main sur la bordure du masque, au niveau de l'arête du nez. Mon regard interrogea le sien qui me répondit silencieusement par un bref clignement. Alors, avec le plus de délicatesse possible, j'abaissai cette barrière de tissu. Je découvris à nouveau la continuité de la balafre qui lui traversait l'œil gauche, son nez droit et fin, un grain de beauté logé près de la commissure de ses lèvres minces et tentatrices. J'aurais pu détailler ce visage angélique encore plus longtemps, si ces dernières n'avaient pas fondues sur moi pour attraper les miennes dans un baiser langoureux.
Rapidement, la langue de Kakashi demanda l'accès à ma bouche que je lui accorda sans hésitation. Elle rejoint la mienne pour effectuer une danse à l'unisson dont elles seules avaient le secret. C'était comme si mon corps s'embrasait au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient. J'avais l'impression d'avoir du sang dans mes veines, telle la passion que j'avais pour cet homme qui se consumait en même temps que je l'embrassais. Comme si ma vie en dépendait, je ne pouvais me séparer de cette bouche succulente qui, à l'image du phénix, me donnait la sensation de renaître de mes cendres.
À bout de souffle et les joues rosies par tant d'émotions, nous finîmes par nous écarter l'un de l'autre. Il fallut attendre quelques instants pour que nous redescendions progressivement du nuage sur lequel nous nous étions installés.
- Bonne nuit, (T/p). Fais de beaux rêves.
L'argenté s'approcha doucement de moi, pris mon visage en coupe pour déposer un doux baiser sur mon front. Armé de son sourire charmeur qui en ferait fondre bien plus d'une, il replaça ensuite son masque sur son visage avant de pénétrer dans la maison, me laissant encore pantoise.
Machinalement, mes doigts se dirigèrent sur mes lèvres, encore enflées du baiser ardent que nous venions d'échanger. Je n'étais pas prête d'oublier ce dernier qui avait, j'en étais sûre, de quoi marquer une vie entière. Mon premier vrai baiser. Jamais je n'aurai cru que cela puisse se faire avec cet homme normalement fictif sur lequel j'avais craqué depuis des années. La vie n'avait pas finit de me surprendre.
Cette nuit, pour la première fois, je m'endormis aussitôt, bercée par les effluves de parfum du pull qu'il m'avait prêté. Un sommeil bercé de rêves et de visions d'avenir qui s'offraient désormais à nous.
***
Bien le bonjour/soir 👋🏻
Comme on dit, mieux vaut tard que jamais hein ? 🙃 Pour ma défense, c'était là un chapitre clé de l'histoire donc je l'ai travaillé encore plus que les précédents, d'autant plus que j'ai même eu le grand honneur (ou pas) d'avoir perdu une partie de ce que j'avais prévu d'écrire... Autant vous dire que j'étais aux anges ! 😆
Enfin bref, là n'est pas le sujet. J'espère surtout que cette suite vous aura plu ! Si c'est le cas, n'hésitez pas à laisser un petit vote pour montrer votre soutien, ça m'aide énormément ! 😉
Sur ce, je vais vous laisser et je vais tâcher de mieux surveiller mes sauvegardes à l'avenir ! 🤣
À bientôt 😎
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