Chapitre XIII - Le pendentif
Mélody revint à la réalité presque immédiatement. Oramata venait de lui prouver que Daenerys aimait vraiment sa reine, mais ne lui avait en rien expliqué pourquoi elle ne lui avait pas encore donné le pendentif. Mélody secoua la tête, comme pour faire partir cette idée. Peu importe ! Elle ne pouvait plus se permettre de traîner. Elle ne savait ni l'heure, ni le temps qu'elle venait de passer dans sa vision. Elle devait se dépêcher !
Une fois arrivée à destination, Mélody frappa quelques coups à la porte de la salle de classe. De cette manière, s'il y avait quelqu'un, cette personne ne penserait pas qu'elle venait voler – même si c'était exactement ce qu'elle comptait faire. Aucune invitation ne lui parvint. L'adolescente en conclut qu'elle était bel et bien seule. Elle poussa la grande porte en chêne et entra discrètement. Elle commença par chercher le pendentif dans le bureau de Daenerys. C'était le meilleur endroit pour le cacher ! Elle ouvrit chacun des tiroirs et le fouilla de fond en comble. En vain. La semi-elfe s'attarda ensuite sur les trois armoires présentes dans la salle. Rien. Daenerys devait l'avoir gardé avec elle, pour plus de sûreté.
Mélody allait abandonner. Elle venait de tourner les talons lorsqu'elle remarqua que son pendentif brillait. Plus elle s'approchait de la sortie, moins il étincelait, mais lorsqu'elle faisait un par vers le bureau, elle voyait l'améthyste à son cou briller de mille feux. La jeune fille revint sur ses pas. Elle retira son collier et le fit frôler chaque partie du bureau, espérant voir le pendentif réagir. Malheureusement, elle ne vit rien. Elle ne trouva pas non plus de cachette secrète.
Sans le faire exprès, Mélody lâcha son pendentif. Lorsqu'elle le ramassa, elle remarqua qu'une lumière violette s'échappait du vieux plancher.
— Bingo ! jubila-t-elle.
Elle remit son pendentif à son cou, avant de s'affairer à sortir l'autre. Elle tâtonna le sol, à la recherche de la planche vacillante donnant accès à ce qui sauvera Regina. Après quelques minutes et deux échardes, elle finit par trouver. Une planche, un peu plus à l'écart, bougea. En dessous, se trouvait une corde. Mélody la tira doucement, jusqu'à atteindre le pendentif. Au moment où elle le mit dans sa poche, elle entendit des bruits de pas au loin, ainsi que des voix. Sans réfléchir, elle se précipita derrière une armoire près de la fenêtre, pour être cachée à la fois par les rideaux et par le meuble. Elle ne remarqua que trop tard qu'elle n'avait pas remis la planche en place. Elle s'apprêtait à y aller, lorsque la porte de la classe s'ouvrit.
— Pourquoi ne pas l'avoir tout simplement gardé sur toi ? s'enquit une personne que Mélody ne sut reconnaître à la voix.
— Pour que Seth le sente ou le trouve ? Je préfère qu'il soit en sûreté, expliqua Daenerys, avec la même tendresse que lorsqu'elle parlait à Regina.
— Et pourquoi ne pas l'avoir simplement donnée à votre reine ? railla Aelia, d'une voix rocailleuse.
— C'était mon intention, mais elle n'en veut pas, asséna Daenerys plus durement.
Mélody comptait trois personnes dans cette salle, mis à part elle. Daenerys, Aelia et une tierce personne qu'elle n'arrivait pas à reconnaître, mais qu'elle avait déjà entendue quelque part. L'adolescente recula encore un peu. Elle se colla le plus possible au mur. Aelia ne paraissait pas en grande forme, à sa voix, mais elle restait une ace capable de la repérer facilement !
— Bomev ! jura Daenerys, en s'apercevant probablement de la disparition du pendentif. Il était encore là tout à l'heure, j'ai vérifié ! La personne qui l'a pris ne doit pas être loin ! Miss Aplistia, vous croyez-vous capable de me retrouver le coupable ?
Un silence pesant suivit cette question. Mélody n'osait même plus respirer. Elle ferma les yeux, terrifiée.
— La trace remonte à plus d'une heure, affirma Aelia. Le voleur est loin ! Je m'en chargerai demain.
— Mais... rouspéta Daenerys.
— Mais quoi ? Vous ne voudriez pas que je gâche votre travail pour un pendentif qui ne vous servait de toute façon pas ! Il appartient à la résistance, désormais. Nous nous en chargerons.
Sur ces mots, Aelia tourna les talons et partit. Mélody put entendre les deux autres personnes la suivre. Daenerys marmonnait des injures à l'adresse de l'aveugle, tandis que l'inconnue ricanait. L'adolescente compta encore cinq bonnes minutes dans sa tête, avant de sortir de sa cachette. Elle souffla de soulagement. Aelia devait vraiment être mal en point pour ne pas l'avoir repérée. À moins qu'elle ne soit plus douée qu'elle ne le pensait.
Sans plus attendre, Mélody partit à son tour. Elle s'enfuit en courant, en direction du portail menant à la tour R. Il était grand temps pour elle d'aller se coucher ! Elle trouverait un moyen de donner le pendentif à sa tante plus tard. Apparemment, Regina l'aurait refusé lorsque Daenerys le lui avait donné... alors comment allait-elle bien pouvoir la convaincre ?
Arrivée dehors, l'adolescente put ralentir le pas. Elle vérifia que personne ne se trouvait aux alentours. Rien. Elle sentit son cœur ralentir tout doucement. Elle l'avait échappé belle, aujourd'hui. Elle ne devait plus que retrouver son chemin, en espérant que le portail de son dortoir serait à nouveau ouvert ! Elle ne connaissait pas d'autre chemin. Un bruissement de feuilles provenant des buissons fit sursauter Mélody.
— Qu... qui est là ? bafouilla-t-elle, apeurée.
Un grand loup blanc sortit du feuillage en un bond et lui grogna dessus. Mélody hurla de terreur, prise au dépourvu. Elle recula et tomba en arrière. Son pied heurta une pierre, la faisant gémir de douleur. Le loup se mit à rire dans l'esprit de la jeune fille. Ses iris bleu céleste pétillaient de malice.
— Tu fais une vraiment piètre voleuse ! ricana Talia avec entrain. Je n'aurais fait qu'une bouchée de toi, si je l'avais voulu !
— Quoi ? haleta Mélody, à la fois rassurée et en colère de voir qu'il ne s'agissait que de la nocturnale. Je ne suis pas une voleuse, d'abord ! Et tu as failli me faire faire une crise cardiaque.
Talia paraissait hilare. Elle sautillait en cercle, autour de la semi-elfe. Sa queue balançait comme celle d'un chien heureux. L'adolescente ne l'avait encore jamais vu ainsi et ne savait pas trop quoi en penser.
— Donc si je fouillais tes poches, je ne trouverais pas le pendentif qui a été volé à Daenerys ?
— Comment... commença Mélody avant de comprendre. C'était toi ! La troisième personne présente dans la classe. Tu étais avec Daenerys et Aelia !
— C'est possible... Peu importe ! Tu as de la chance qu'Aelia ne voulait pas te causer de problèmes avec Dame Stotcheia. Elle a dit qu'elle se chargerait de toi demain, mais je me suis dit que j'allais lui rendre service...
— Bien, alors dis-lui que je ne vous le rendrai pas ! J'en ai besoin pour quelqu'un en grand danger et il est hors de question que la résistance le garde... je ne sais même pas ce que vous en feriez.
Mélody croisa les bras sur son ventre et prit un air mécontent. Talia se coucha face à elle et acquiesça lentement. L'adolescente remercia son amie d'un signe de tête. Elle tenta ensuite de se relever. Une douleur lancinante dans la cheville la fit gémir. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux. Elle serra les dents, pour tenter de contenir la douleur. Elle abandonna l'idée de se relever. Elle prit sa cheville en main et tenta de la bouger doucement. Elle faillit hurler tellement elle avait mal. Quelle idiote ! Elle avait dû se tordre la cheville en tombant sur la pierre, plus tôt.
— Mélody ! s'inquiéta Talia. Je suis désolée, tout est de ma faute ! Je ne voulais pas... excuse-moi...
— Pas de problème, mentit Mélody. Je ne sens presque plus rien déjà !
Mais dès qu'elle bougeait sa jambe, elle sentait sa cheville la rappeler à l'ordre.
— Laisse-moi t'aider ! lui proposa Talia.
La nocturnale s'approcha un peu plus pour laisser Mélody monter sur son dos. Cette dernière accepta. Elle monta avec difficultés et s'accrocha à son pelage blanc. Décidément, elle ne faisait que monter Talia ces derniers temps ! Cette simple pensée la fit rire ! Si elle disait cette phrase tout haut, beaucoup la regarderaient bizarrement. Sa mère biologique risquait de lui faire la leçon.
Talia se releva doucement, puis commença à avancer au pas. Mélody se laissa bercer par la nuit noire. Elle commença tout doucement à s'assoupir sur le dos de la louve. Morphée ne se fit pas attendre.
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