❤Chapitre2🖤
Martine arrangea une dernière fois sa coiffure et réajusta sa chemise. Un haut chignon retenu par une barrette bleue embelissait son visage tout en concordant avec sa chemise bleue ciel et sa jupe noire. Une touche de gloss ainsi qu'une couche de poudre donnait de l'éclat à ses lèvres et réhaussait son teint claire.
Son téléphone indiquait 7h30, elle fut stupéfaite de voir qu'elle était déjà prête alors que d'habitude la ponctualité était son plus grand ennemi. À vrai dire, elle n'avait pas pu dormir ce soir, réfléchissant à la tournure que prenait sa vie tout en se demandant si ça en valait vraiment la peine. À maintes reprises, elle s'était levée de son lit avec pour unique but d'appeler Robert pour lui dire de laisser tomber. Mais à chaque fois, le visage de sa mère contente et soulagée apparaisait dans sa mémoire pour l'en dissuader.
Hier soir elle lui avait dit la nouvelle avec pour omission l'utilisation d'un pseudonyme. Sa maman si heureuse s'etait mise à chanter la gloire de Dieu et la voir dans cet état avait embaumé le coeur de sa fille qui un instant avait oublié qu'un point noir tachait son parfait dessin.
Marie- Rose pensait déjà à laisser un de ses jobs pour avoir plus de repos. Quoique les deux lui convenaient parfaitement, elle dut s'avouer que ça lui prenait non seulement tout son temps mais aussi toute son énergie. Ça faisait un bail depuis qu'elle s'était laissée complètement aller au point d'oublier sa propre vie. Ses jobs étaient autant une nécessité qu'une échappatoire lui permettant d'arrêter de penser à son défunt mari. Maintenant, elle avait mûrement réfléchi et l'option de faire complètement son deuil pour passer à autre chose devenait un peu plus envisageable. Elle devrait vivre entièrement sa vie et partager des moments mère fille inoubliables. Elle savait que c'était ce qu'aurait aimé Edouard son cher époux pour elle et le soir même elle fit part à sa fille de ses idées. Elle était enchantée de voir que Martine paraissait ravie de considérer la vie, la leur sous un autre angle.
Pourtant cette dernière était aussi contente que stressée. Elle se demandait si son papa était là, approuverait il cette décision ? Au fond, elle savait que non du fait que son père faisait toujours une fixation sur les vertus spécialement l'honnêteté. Pour la première fois, Martine avait l'impression de salir la mémoire de son père. Cela l'inquiéta davantage à chaque fois qu'elle se souvenait des dires de Robert. Elle ne pouvait attendre le temps qu'on reprenne de nouveaux associés puisque non seulement ça risquait d'être long mais elle n'était pas vraiment sûre qu'on la prendrait à cause de son manque d'expérience juridique.
Un seul choix s'offrait à elle, et elle ne pouvait que l'accepter pour le moment, avec dépit ou pas c'était ce qu'elle devrait faire. 7h 45, Martine ramassa vite fait sa valise et sortit de sa chambre. Elle ne voulait pas être en retard surtout si il y avait une embouteillage. Emboîtant le pas, elle répéta mentalement son nom d'emprunt. À partir d'aujourd'hui elle ne s'appelait plus Martine Mondésir dès qu'il s'agissait du travail mais Martine Legrand et elle devrait impérativement de ne pas l'oublier.
...
Effectivement, ce qu'elle craignait le plus était arrivé, elle avait plus de 20 minutes de retard à cause d'un embouteillage. Un grand camion barrait la route, le conducteur l'avait laissé pour aller régler ses affaires sans se soucier de la circulation. Et lorsque monsieur s'était décidé de se montrer, une ribambelle de voiture et de motos patientaient déjà en proférant des injures puisqu'il y avait pas d'agent de circulation ni de policier pour s'occuper de ce genre de détail.
Avec un soupir, Martine regarda ce qui dans un instant serait son nouveau lieu de travail. À l'extérieur, y'avait rien d'extraordinaire. Un bâtiment de seulement deux étages peint en crème se trouvait à l'angle de deux ruelles. En haut sur le mur était écrit: Cabinet International de Défense, juste en dessous figurait le dessin représentant la justice.
Pourtant tout le charme opéra dès qu'elle y pénétra. La salle était grande, décorée de photographies çà et là sur tout ce qui avait rapport à la justice. Certains visiteurs patientaient sur des chaises bien rangées alignées sur le côté. À l'entrée se trouvait la secrétaire qui prenaient des notes avec frénésie et demandait aux gens d'attendre le signal des avocats.
Sagement, Martine s'asseya et attendit comme tout le monde. De temps à autre, quelques clients entraient à l'intérieur d'une porte marron sur lequel était écrit: CID, maître Arnel Jean. Un autre associé. À la sortie de celui ci, Martine remarqua que c'était celui qui l'avait reçu la dernière fois. Il y avait deux autres portes, l'une sur laquelle on pouvait lire "privé" et l'autre dont le propriétaire semblait être étranger vu le nom: maître Francisco Aveiro qui était marqué.
Après une demi heure, la secrétaire informa à Martine qu'elle pouvait monter et que le directeur l'attendait. Le bureau était à l'étage, empruntant les escaliers, celle ci grimaça face aux tortures que lui infligeait ses orteils du fait d'avoir mis des escarpins trop petits. Elle les avait achetés l'année dernière et les mettait aujourd'hui pour la 3 ème fois depuis des lustres. Ça lui faisait souffrir un tel martyre qu'elle se dit intérieurement avant d'entrer voir le directeur elle enlèvera ses souliers.
En haut, elle ne s'attarda pas sur les détails du lieux. Il y avait une autre secrétaire et ce simple constat suffit pour qu'elle se rend compte qu'il y avait beaucoup de clients et que les employés ici étaient plus que débordés donc elle devrait être motiver afin de montrer ses capacités. L'autre secrétaire la reçut froidement et lui fit savoir qu'elle pouvait entrer. Après l'avoir remercier, elle s'assit sur la première chaise qu'elle trouva et enleva ses escarpins noirs. Quoiqu'elle savait que c'était pas une façon de se comporter en société, le besoin était pressant alors elle ne fit pas attention. Entreprenant un petit massage elle s'aperçut de la présence du directeur à ses côtés que lorsque celui ci racla sa gorge. Vivement elle laissa ses besognes prise de honte.
- Êtes bien vous Martine Legrand?
- oh ou ... oui. Bégaya t-elle.
- Ne me faites pas attendre et entrer s'il vous plait.
- bien sûr !
Enfilant à la hâte ses escarpins, elle lui emboîta le pas.
Il prit place derrière son bureau puis lui fit signe de s'asseoir. Il la fixa droit dans les yeux en silence et Martine n'osait dire quoique ce soit. Cette dernière avait l'impression qu'elle pouvait lire en elle et savait son mensonge. Ça dura quelques minutes pendant lesquelles Martine se sentait tout à coup chaud malgré le ventilateur tout près et essaya vainement de calmer les battements de son coeur. Enfin, le directeur brisa le silence en disant:
- Je m'appelle Henri Duperval, le directeur général du CID.
Se laissant pas intimider, elle releva la tête, respira un grand coup puis répondit:
- Martine, Martine Legrand.
- eh bien bienvenue Martine!
- Merci Mr Henri.
- Vous aviez été chaudement recommandé par mon associé pour le poste d'assistante juridique. Cela dit, je pense que vous savez le travail que ça implique et la renommée de notre cabinet. J'espère que vous seriez prête à saisir une telle opportunité et accepter nos conditions afin d'entamer le boulot.
- Oui je suis prête.
- Je sais que vous avez déjà parler à maître Robert et qu'il vous a informé de l'essentiel mais je tiens à m'assurer que vous avoir parmi nous est un bon choix et de mettre au point certains détails.
C'était impossible à Martine de garder son calme tant qu'il l'intimidait en faisant tourner son stylo. Il avait cette manière de parler avec autorité sans pour autant élever la voix et son regard démontrait de la sériosité dans ce qu'il disait.
- Je tiens à préciser qu'ici l'honnêteté et la motivation sont la clé. J'aime avoir des employés sur qui je sais que je peux compter. En tant qu'assistante vous devez être toujours ponctuelle et présente dans les réunions pour pouvoir planifier l'agenda, programmer les sortis. L'accueil et la politesse envers nos clients sont comptés. Vous serez aussi présente dans les procès ainsi que sur le terrain parfois pour les preuves. Le respect ici est mutuel.
Attentivement, elle écouta les consignes en hochant la tête. Quoiqu'elle était déterminée par son travail, elle avait hâte que cet entretien termine. Enfin, le directeur acheva son supplice par des souhaits et lui fit savoir qu'au fur à mesure elle apprendrait des choses nouvelles et que ce fut un plaisir de l'avoir parmi eux. Souriante, Martine la remercia et se leva pour quitter la pièce avant d'être interrompu.
- Martine?
- oui Mr.
- la prochaine fois, pensez à mettre des chaussures confortables pour éviter quelconque surprise.
- D'accord Mr.
Sur ce, elle quitta d'un pas gêné le bureau hâtivement. Il n'y avait pas de doute, elle faudrait prendre des précautions non seulement dans son travail mais aussi pour faire bonne impression à ce directeur qui se montrait beaucoup trop troublant.
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