Chapitre V

-Tu manges pas ?
Cette fois c'est moi qui fait la pipelette, harcelant mon nouvel « ami » - si puis-je dire - de questions.
-Hum ? , grommelle Liam.
Il est planté devant son assiette depuis quinze minutes. Je veux bien que la cantine ne soit pas un restaurant gastronomique mais bon quand même ! De là a ne rien avaler, il ne faut pas exagérer !
M'armant de ma fourchette dans ma main droite, je lui pique dans son assiette une galette de pomme de terre.
A mon grand étonnement, le blondinet ne dit rien et continue de fixer le vide.
Je souffle, commençant à être agacé de sa nouvelle humeur.
-Bon qu'est ce qui se passe ? T'as perdu ta langue au cours de ce matin ? Parce que si c'est ça je te préviens, moi je te retourne pas dans la classe de Mr Evans. Hein, tu m'entends ? C'est hors de question.
Même la pire blague de l'univers n'arrive pas à lui faire arracher un sourire.
Sérieux, c'est quoi son problème ?

Reposant en hâte mes couverts dans l'assiette, je me lève, le plateau dans une main, mon verre à moitié plein, dans l'autre. Étant donné que je suis la personne la plus douée au monde, vous ne me croiriez sûrement pas si vous disais qu'à la seconde où je réprimande Liam, le verre dans ma main droite, se brise en milles éclats.
Et là, jackpot ! Non seulement j'ai enfin attiré l'attention du blondinet mais en plus, le regard de toutes les personnes présentes dans la salle. Même sans miroir en face de moi, je peux vous garantir que mes joues n'ont jamais étaient aussi rouges.

Après ce petit incident, nous nous posons dehors sur un banc. Je pense que Liam le sait aussi bien que moi, il n'échappera pas à mon questionnaire.
-Alors ? je lui demande.
-Alors quoi ?
Je lui fais les gros yeux.
-Qu'est ce qui se passe ?
-Rien.., marmonne t-il en baissant la tête.
D'un coup de pied, j'envoie un cailloux valdinguer au loin.
-Je te jures, tu vas me rendre folle.

C'était donc ça le mot de passe ? Comme si j'avais déclenché quelque chose en lui, Liam me regarde dans les yeux et me demande d'une voix presque suppliante :
-Non, s'il te plaît, ne t'énerves surtout pas.
Si je le connaissais un peu moins, j'aurais sans doute à croire qu'il a peur de moi.
-Heu d'accord, pourquoi donc ?
Et là, il prend l'air le plus sérieux qu'il n'avait jamais pris et me dis dans un souffle :
-Ellie..., Je crois ... je crois que nous sommes pareils...

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