Chapitre 15

Je jouais avec ma bague. C'était le moment. À partir de maintenant, je devais considérer Marie comme une prisonnière. Ça allait être dur mais il fallait que je le fasse. Je respirai profondément et pris le bras droit de l'ange, déterminé.

"Euh, tu fais quoi ? demanda-t-elle

- Bah, il faut bien te faire passer pour une prisonnière non ? Marine, prend son autre bras."

Elle attendit un instant puis obéit, laissant le démon mener le convoi. Nous descendîmes ce qui restais de marches, passâmes discrètement l'ouverture et nous retrouvâmes dans un couloir semblable à celui d'en haut mais beaucoup plus vaste. Plusieurs personnes sortaient de passages dans les murs comme et se mêlaient aux autres, affluant sans cesse. Nous nous joignîmes à la foule. Ce n'était pas très compliqué de s'y intégrer. Personne ne faisait attention à qui venait et tout le monde se dirigeait vers l'entrée dans um brouhaha assourdissant. Plus nous nous approchions des gardes gardant la seule issue disponible, plus mon cœur battait vite. J'étais sûr de la réussite de mon plan mais toute cette foule et cet endroit étaient impressionnants. Je faisant attention de paraître naturel et le plus détendu possible et quand nous passâmes à côté d'eux, l'un nous arrêta en posant sa main sur mon épaule. Mon cœur fit un bond énorme.

Tout en essayant de me calmer, je me retournai et dévisageai mon interlocuteur. Il ne tenait aucune arme mais il était très dissuasif. Il avait l'aspect d'un humain à quelques détails près : ses yeux étaient rouges et injectés de sang, sa peau était noir de charbon et deux cornes en tourbillon ornaient sa tête. Son visage laissait deviné un peau lisse sous des vêtements que portaient les hommes habituellement.

"Qui êtes-vous ?

J'avais un très mauvais présentiment. Avait-il découvert notre identité et nos véritables intentions ? Son regard sanglant essayait comme de lire dans mon esprit. Si c'était le cas, nous étions dans de beaux draps. Le G.R.A.D comptait sur nous pour accomplir cette tâche complexe. Je fus alors sauvé par le messager qui s'adressa au garde d'un ton familier.

"Hey ! Ne t'inquiète pas mon ami, ils sont avec moi."

Dès qu'il entendit ces paroles, il lâcha mon épaule et je me sentis comme délivré. Il regarda un instant le petit démon avant de retourner à sa place, sur le côté de l'entrée.

Je remerciai intérieurement le démon pour son intervention.

J'ai bien cru que j'allais y passer.

Nous reprîmes notre chemin rapidement. À mesure que nous avançions, la ville se découvrait de plus en plus, comme si les bâtiments sortaient du sol.

Le pont était, bien sûr, beaucoup plus grand que vu d'en haut. La chaleur avait augmenté. Des gouttes de sueur commençaient déjà à perler le long du front de Marie. À part nous trois qui étions des démons, Marie, de ce que je voyais, supportais mal la chaleur. C'était plutôt logique.

Marine regardait droit devant elle, le visage sans émotions, comme si il était figé dans le temps. Cette apparence m'étonnait encore.

Alors que je me demandais comment je pouvais être sous ma forme de démon, l'ange dont je tenais le bras droit soupira de soulagement. L'air ici était moins chaud. Nous étions donc arrivés au bout du pont. Étrange. Je décidais de briser le silence qui commençait à devenir trop pesant et demandai :

"On va par où maintenant ?

- Nous prendrons les petites ruelles. Nous risquerions de trop attirer l'attention sur la grande allée, montra le messager du bout d'une de ses griffes."

En effet, la majorité des personnes nous dépassant, si on pouvait appeller ça des personnes, continuait tout droit, vers un grande rue animée. Nous prîmes la direction d'une ruelle à droite qui paraissait déserte. Avant de nous y aventurer, notre guide nous prévint.

"Faites attention où vous mettez les pieds et suivez moi. C'est un vrai labyrinthe si on ne connaît pas ici."

Nous approuvâmes tous en même temps d'un signe de tête puis il se retourna et nous pûmes continuer notre chemin.

Une atmosphère humide et sombre régnait dans cet endroit. Comme nous étions maintenant seuls, je décidais de lâcher le bras de Marie et Marine fit de même. Elles avaient l'air aussi étonné que moi de l'état de la ruelle. Aucune lumière ne l'éclairait ce qui la rendait encore plus inquiétante. J'arrivais quand même à distinguer des vitres brisées par ci, des murs partiellement détruits par là. On aurait dit que cette rue qui faisait partie intégrante de la ville était complètement coupée du monde.

Alors que nous passions devant une énième maison où jadis, des gens y logeaient, un couinement retentit et une chose passa devant nous à la vitesse de l'éclair, faisant peur à Marie qui rompit le silence pesant par un cri de détresse.

"Chut ! Ça ne va pas de crier comme ça ?! tempêta le démon.

L'amge affichait un air désolé. Le bruit d'une vitre se brisant suivit les paroles du messager.

"Qu'est-ce que c'était ? lui demandais-je

- Préparez vous à courir... Maintenant ! ordonna-t-il."

Nous obéîmes sans hésiter. Mais qu'est-ce que c'était ? Pourquoi cela rendait-il inquiet un proche du Roi Démon ? Je sentais l'inquiétude monter aussi en moi et mon instinct me poussais à courir encore plus vite. Je ne savais pas pourquoi mais j'avais l'impression qu'il ne fallait pas regarder en arrière. J'étais le dernier et si je le faisais, personne d'autre ne serait touché à part moi, si il y avait quelque chose. Poussé par la curiosité, je décidai juste de jeter un coup d'œil par dessus mon épaule. Je tournais la tête et scrutais l'obscurité rapidement. Rien. Il n'y avait rien. Alors pourquoi courait-on ? Le démon nous avait-il tendu un piège ? Je m'apprêtais à regarder devant moi quand deux ronds rouges apparurent. Mais qu'est-ce que c'était à la fin ? Je n'eu pas le temps de réagir que la chose découvrit ses crocs jaunes acérés et me sauta dessus. Je tombai et la bête me plaqua au sol dans un grognement. On aurait plutôt dit un chien. Enfin, dans l'attitude et les seuls attraits physiques que j'avais pu voir.

"Hugo ! s'exclama Marie."

J'entendis les autres s'arrêter de courir et leur pas se rapprocher pour venir m'aider. Mais je pouvais me débrouiller tout seul. J'essayais de me lever pour faire basculer la créature mais elle était beaucoup trop forte.

J'eu alors une idée mais il fallait pour cela qu'ils reculent tous pour prendre de l'avance.

"Écoutez ! Je vais y arriver ! Préparez-vous et remettez-vous à courir dès que je vous le direz, expliquais-je.

- D'accord, répondit Marie."

Je concentrais toute ma force dans mon poing droit. Je vis alors les griffes de cette bête qui s'apprêtait à me déchiqueter. Je pris une grande inspiration et avant qu'elle n'ai pu faire quoique ce soit, je lui assénai un coup magistral qui l'a fis tomber sur le côté dans un jappement de douleur. Puis, aussi vite que je le pouvais, je me relevai et criai :

"Maintenant !"

Et je pris mes jambes à mon coup à la suite de mes compagnons. Malheureusement, ce n'était pas fini. La bête se remit à notre poursuite, plus en colère que jamais. Elle était vraiment coriace !

Je réfléchissais à un autre plan pour nous en débarasser quand le sortie de cet enfer nous apparut. Enfin ! Si nous l'atteignions, nous devrions être sorti d'affaires. Enfin, je croyais.

Nous n'étions plus qu'à quelques mètres de la lumière quand la chose attaqua de nouveau et sauta. Heureusement, elle me rata, réussissant quand même à m'érafler le mollet. Je grimaçais légèrement de douleur.

Nous parvînmes enfin à la sortie qui étais en fait... la grande allée ! Nous nous éloignâmes un peu par prudence. Je me retournai et vis les deux yeux rouges s'arrêter à la limite puis repartir dans les ténèbres. Je cessais alors de m'inquiéter et essayai de me calmer en reprenant mon souffle.

"Hey ! Regardez ! s'écria soudainement Marine."

Nous la regardâmes tous, sauf le démon qui était, lui, assis, adossé contre un mur. En guise de réponse, elle nous montra du doigt le grand bâtiment qui s'élevait au loin.

"Là-bas ! reprit-elle.

- Le manoir, murmurais-je."

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