Chapitre 12

Cela devait faire deux heures qu‘on marchait. Nous avions quitté la masse d‘habitants depuis bien longtemps et nous nous approchions de plus en plus de notre but. Les maisons laissaient petit à petit place à la végétation et le parfum de la mer se faisait de plus en plus dans l‘air. Parfois, des mouettes passaient au dessus de nos têtes. Nous n‘étions plus très loin.

Mes pieds étaient en feu et je ne sentais plus mon bras droit qui supportait tout le poids de ma valise. Je décidais donc de faire une courte pause et m‘asseyais sur l‘herbe qui bordait notre route, adossé contre un arbre. Je fus vite rejoint par les deux sœurs qui s‘asseyèrent chacune à côté de moi.

“C‘est encore loin ? soupira Marine.

- Non. On doit encore passer le pont puis tourner à droite et on y sera.

- Super.“

Elle avait les yeux rivés sur les nuages. Je n‘avais pas besoin de demander ce qui se passait car je savais ce qui la préoccupait tant. Charly. Il avait sûrement dû retourner en mission pour le G.R.A.D. après nous avoir amener à la gare.

“Allez, on y... commençais-je en me levant.“

Un ronflement me coupa. Je regardais la source de ce bruit : Marie. Je souris et m‘empressa d‘aller la réveiller. Je lui tapais doucement sur l‘épaule et elle ouvrit les yeux dans un long baillement.

“S‘il te plaît, laisse-moi dormir. Je suis fatiguée.

- Il faut qu‘on soit là-bas le plus vite possible. Allez, lève-toi. Quand on y sera, on pourra se poser plus longuement et manger.“

Dès que ces mots rentrèrent dans ses oreilles et arrivèrent à son cerveau, elle se leva brusquement, toute heureuse, comme si je venais de lui apprendre la plus belle chose de sa vie et harcela sa sœur jusqu'à ce qu‘elle se lève à son tour et lui donna sa valise. Nous nous re-mîmes en route et elle m‘attrapa par le bras, le serrant contre elle. Je rougis.

“On va au chalet ! On va au chalet ! chantonnait-elle.

- Je croyais que tu étais fatiguée ?

- Oui et puis arrête de chanter, j‘en ai mal au crâne, pesta sa sœur.“

On voyait bien qu‘elle était toute les deux fatiguées. Marine était plus désagréable et Marie faisait n‘importe quoi. Finalement, Marie s‘arrêta de chanter mais continua à s‘accrocher à mon bras. Je sentais mon cœur sauter dans ma poitrine. Le sien aussi je le sentais, tellement elle me serrais fort. Mais... Pourquoi je réagissais comme ça ? Marie était juste une très bonne amie que j‘aimais voir heureuse. Je me répètais ça à chaque fois.

Mais qu‘est-ce qui se passe ?!

Je fixais un instant la tête blonde. Était-ce elle dont parlais la femme de tout à l‘heure ? Si c‘était le cas, je la protégerais. Je ne savais pas pourquoi mais je me sentais obligé d‘être avec elle. Était-ce parce qu‘elle ressemblait à Sarah ? Cela devait être sûrement ça. Tant dans le physique que dans le caractère. En plus, c‘était elle qui m‘avait “sauvé“ de sa sœur quand je suis arrivé dans le lycée. Je n‘y avais d‘ailleurs pas passé beaucoup de temps. À peine étais-je arrivé que je devais prendre des vacances forcées.

Toujours dans cette position assez gênante, nous arrivâmes au pont. Marine sautait presque de joie.

J‘espère que tout se passera bien, pensais-je.

Nous continuâmes notre route. Parfois, une voiture passait, faisant trembler le sol mais rien d‘inquiétant. Alors que nous étions à la moitié, Marie s‘arrêta et me tira sur la rembarde du pont.

“Regarde ! s‘exclama-t-elle.“

Marine nous rejoint et nous admirâmes le paysage quelques instants. La rivière suivait son cours entre deux rives verdoyantes. C‘était un petit mais très beau paysage. La nature si sereine se balançant au grès du vent, chantant et le soleil se reflétant dans l‘eau, c‘était envoûtant. Je sortais finalement de ma rêverie et tira un peu Marie pour lui de se remettre en route. Elle lâcha mon bras et s‘étira.

“Dépêchons-nous ! J‘ai hâte !“

Et elle courut loin devant. Je la voyais, sautillante, heureuse. Je rigolais mais arrêtais bien vite, sentant le regard brûlant de Marine sur moi. Le genre de regard qui voulait dire si tu touches à un cheveux de ma sœur je t‘étripe. Je soupirais. Elle débordais d‘énergie, bizarrement quand je lui avais dit qu‘on mamgerais... Quelle fille...

“Elle est toujours souriante mais aussi insouciante.“

Les paroles de Marine me firent sursauter. D‘habitude elle ne me parlais pas directement. Si elle le faisait ce n‘était pas avec sympathie. Mais là, quelque chose avait changé. Elle était inquiète pour sa sœur.

“C‘est pour ça que je la protège.

Elle hésita un instant puis continua :

Et j‘ai besoin de toi. Nous ne devons pas affronter n‘importe qui. Alors, si elle compte pour toi, aide-moi à ce qu‘il ne lui arrive aucun mal. Faisant moi la promesse.

- Je te le promets, dis-je d‘une voix claire.“

Cette courte conversation m‘avait fait du bien. Elle qui d‘habitude ne m‘aimait pas trop venait de s‘ouvrir. Mon contentement s‘effaça quand elle me regarda avec le même regard que tout à l‘heure. Elle était redevenu comme avant en quelques secondes. Ça faisait vraiment peur.

Nous arrivâmes au tournant où Marie nous attendait, impatiente. Nous empruntâmes la ruelle et continuâmes notre chemin. Plus personne ne disait rien. Les mots de cette femme étrange me hantèrent encore l‘esprit. Je mélangeais tout ça avec ce qui Marine venait de me dire. Si je me basais là dessus, le destin de Marie était entre mes mains. Bien sûr je la protégerais ! Mais pourquoi ressentais-je le besoin de la protéger ? À cause de la promesse ? Non. Ce sentiment était là depuis longtemps. Serait-ce de l‘a... ?

“On est arrivé ! cria Marie.“

Je levai la tête et pu apercevoir le chalet de mon enfance. Il n‘avait pas changé depuis tout ce temps. C‘était merveilleux. Je m‘avançais sur l‘allée de cailloux blanc qui menait directement à l‘entrée mais aussi dans le petit jardin à l‘arrière. Sur le côté de la demeure bleue et blanche, il y avait une terasse surplombée par une toile blanche accroché au mur et maintenue dans sa position par deux piliers solidement fixés au sol. Je m‘arrêtais devant les volets cachant la porte. Évidemment, ils étaient fermés. Je posais ma valise à côté, contre le mur et me mis à tapoter sur les planches de bois de la paroi, sous les regards des deux filles qui devaient me prendre pour un fou.

Finalement, une planche sonna creuse. Je savais qu‘elle était là ! Je tirai dessus délicatement et enlevai un bout de bois, laissant apparaître un creux, assez grand pour y passer une main. J‘y engouffrais la mienne et en sortis une clé recouverte de poussière et rouillé par le temps. C‘était Sarah qui avait eu cette idée. Elle disait que ça pourrait servir un jour ou l‘autre.

J‘insérai la clé dans la serrure et un cliquetis retentit. Je fis de même avec la porte, pris ma valise et entra. Rien n‘avait changé à l‘intérieur non plus. L‘odeur du bois vernis flottait dans l‘air. Une senteur pleine de nostalgie.

“Ça va aller me rassura Marie. Souris, ne t‘inquiète pas. Peut-être y a-t-il une chance de sauver ton amie ?“

Elle avait raison. Il fallait que je me concentre sur ce que je faisais maintenant. Je me décalais sur le côté pour que Marine puisse rentrer et pour pouvoir fermer la porte.

“Donc bienvenue ! Nous somme actuellement dans la cuisine, salon, salle-à-manger. En haut de l‘escalier en colimaçon dans le coin, une pièce de détente et deux chambres. À côté de l‘escalier, une autre chambre. Il y en a encore une à côté de la salle-de-bain et des toilettes tout droit, expliquais-je en montrant les différents endroits et en faisant de grands gestes des bras.“

Marie rigola à mon imitation mal faite d‘un promoteur immobilier. Après cette brève présentation des lieux, chacun choisit sa chambre. Je pris celle du bas, près de la salle-de-bain tandis que les filles prirent les deux du haut. J‘ouvris la porte et redécouvris la chambre. Juste une commode, un lit et une table de chevet avec une lampe. Je laissai valise là et m‘allongeais sur le lit. Je fermai les yeux et me laissai emporter par les souvenirs. Je me voyais plus jeune, 7-8 ans en arrière, dans cette même chambre. On était en train de s‘amuser, Sarah et moi, à sauter sur le lit. J‘avais rigolé à cause de ces cheveux en bataille qui à chaque bond, lui avait donné un air bizarre. Nous avions fini par nous allonger, fatigués. À ce moment là, elle m‘avait prit la main et m‘avait regardé droit dans les yeux. Elle m‘avait alors demandé :

“Tu resteras avec moi et tu me protégera, promis ?

- Oui, promis, lui avais-je répondu.“

Elle avait sourit et avait déposé un baiser sur ma joue. Un cri avait alors retentit. Un cri ?!

Je me levai précipitament, envoya valser ma valise d‘un coup de pied et monta quatre à quatre l‘escalier. Je me précipitais dans la chambre. Marie était dans les bras de sa sœur, tremblante et Marine essayait de la calmer du mieux qu‘elle pouvait. Je la regardais inquiet et elle pointa du doigt quelque chose sur le lit.

“Mais c‘est quoi ça ?! m‘exclamais-je, dégoûtée par cette créature.“

C‘était comme une chauve-souris mais dix fois plus grande. De la taille d‘un aigle de deux mètres d‘envergure ! À quelques points près. Cette bête possédait des pattes puissantes pourvues de griffes acérées, n‘avaient ni poils ni plumes et ce qui m‘horrifiait le plus elle avait une tête humaine. Cela ne pouvait être qu‘un serviteur du Roi Démon. Nous n‘étions pas en sécurité ici. En même temps, c‘est d‘ici qu‘émanait l‘énergie du Roi Démon. Si cette créature était bel et bien une bête démoniaque alors...

Je tombais d‘effroi au sol. On était...

“Il faut partir d‘ici au plus vite. Où nous allons finir...

- Nous y sommes déjà, marmonna Marine en regardant autour d‘elle.“

Je m‘appuyais sur le sol. La sensation avait changé ! On aurait dit de la roche. Je regardais le décor. La créature, Marine et Marie étaient là, mais tout le reste avait changé. De la pierre partout et une chaleur étouffante... On était...

“En Enfer.“

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Salutations tout le monde ! J‘espère que se chapitre vous a plu ! On en apprend beaucoup sur Hugo je trouve. À votre avis que vont-ils faire ? Que va-t-il leur arriver ? Dites le moi en commentaire et n‘oubliez pas de voter ! ^^
Bref si je fais ce mot, c‘est pour avoir votre avis sur autre chose. Que diriez-vous si je faisais une page facebook pour Entre Ange et Démon ?
N‘hésitez pas à commenter ça fait super plaisir ! Ciao ! :3

S-P

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