Chapitre 11

“Ça ne m‘étonne pas déclara Mlle Stewart. Vous savez que le Roi Démon pourrait...

- Oui on le sait, la coupa Marine.

- Bon bah, on a notre objectif maintenant ! s‘enjoua Marie.“

Cette idée me perturbais. Est-ce que je devais retourner là-bas, au risque de voir resurgir d‘anciens souvenirs qui pouvaient me faire mal ? Je serrais les bagues dans ma main. On me les a donné pour que je m‘en serve alors je le ferais. Déterminé, je demandais.

“Que fait-on maintenant ?“

Mlle Stewart sembla réfléchir un instant puis répondit :

“Il ne vous reste qu‘à y aller ! Il serait préférable de voyager sans vous faire remarquer donc le mieux ce serait de partir en train. Voyant nos visages étonnés, elle nous rassura : Ne vous inquiétez pas, je préviendrais Mr Jones pour qu‘il transmette tout au directeur de votre lycée.

- Et comment on fera pour payer ? demanda Marine qui n‘avait pas l‘air enthousiasmée par ce voyage inattendu.

- C‘est nous qui vous payerons le voyage.“

Nous nous retournâmes et fûmes surpris de voir Mr Jones qui descendait le petit escalier.

“Bonjour Monsieur le directeur !“

Je laissais échapper un petit rire à la vue de Mlle Stewart qui se tenait droite comme un i, comme un soldat prêt à recevoir des ordres de son supérieur mais sans le salut. Mr Jones se retint de rire lui aussi.

“Bonjour Mlle Stewart. Il se tourna vers nous. Maintenant suivez-moi. Charly va vous conduire à la gare. Un ami à moi vous y attend, il vous fera passer en priorité.“

Et il s‘en alla en direction du couloir. Nous le suivîmes et débarquâmes dans son bureau. Là, sur les trois chaises, le même nombre de valises nous attendait.

“J‘ai fais venir vos bagages et prévenir votre mère mesdemoiselles. Elle est au courant de tout. Il nous vous reste plus qu‘à vous rendre à la voiture.“

Chacun prit la valise qui lui correspondait et nous nous dirigeâmes vers la sortie. Ouvrant la marche, je regardai en arrière et vis Marine qui penait à porter sa valise. Je m‘apprêtais à aller l‘aider mais Charly me doubla. Il prit les bagages de la jeune femme et elle le remercia en rougissant.

Nous finîmes par arriver dans cette immense pièce aux nombreux bureaux. L‘intensité de travail n‘y avait pas changé. Tous étaient en pleine activité. Je m‘avançais d‘un pas hésitant. Je ne voulais pas que l‘on me fixe comme tout à l‘heure. Heureusement pour moi, personne ne resta les yeux fixés sur notre petit groupe. Seulement certains qui nous saluaient sur notre passage. En deux minutes à peine, nous fûmes devant la porte qui donnait sur l‘escalier. Nous montâmes les marches le plus vite possible, passâmes devant le gardien, l‘accueil et nous fûmes dehors. Un léger frisson me parcourut. L‘air frais faisait du bien après avoir passer un bon bout de temps dans cet endroit. Charly se dépêcha d‘aller ouvrir le coffre de la voiture et nous invita, Marie et moi, à y ranger nos valises tandis que Marine montait, côté passager avant. Une fois tous installés, Charly démarra et nous quittâmes le devant du quartier général du G.R.A.D. Je me demandai pourquoi on devait faire un si court voyage en voiture, mais j‘eu la réponse de moi-même. Les subalternes du Roi Démon étaient à nos trousses et puis on ne serait pas passer inaperçu en se baladant à quatres dans la rue, avec trois valises.

Nous arrivâmes rapidement à la gare. Charly s‘arrêta devant la place sur laquelle se trouvait la gare et il nous ouvrit le coffre. Nous prîmes nos bagages et il lança :

“Faites bien attention à vous !“

Il n‘eu pas le temps de nous saluer correctement qu‘il dû partir car un chauffeur trop pressé claxonnait comme un fou. Marine le regardai s‘éloigner, la mine triste.

“Bon on y va ? demandais-je“

Les filles acquiesèrent et nous avançâmes vers les grandes marches du bâtiment qui devaient faire huit mètres de long. Je levais la tête pour découvrir l‘imposante bâtisse. Elle devait faire dans les vingt mètres de hauteur. Elle était construite en pierres blanches polies, s‘effritant par endroits. Au centre de cette façade, une grande rosace en verre au diverses couleurs. Et en face de moi, le mur blanc se séparait en plusieurs piliers, formant entre chacun des arches allongées vers le haut. Nous montâmes les marches et passâmes par un de ces passges imposants. La valise à la main, je poussais de l‘autre la porte vitrée de la gare. Mr Jones nous avait parlé d‘un de ses amis. Je me posais la question de comment faire pour le retrouver dans cette endroit quand mes yeux s‘arrêtèrent sur un homme qui tenait une énorme pancarte où il était marqué en noir :

Marine, Marie et Hugo.

Je suis l‘ami de Mr Jones.

Je me retournai pour voir la réaction de mes amies. Marine était tordue de rire et Marie avait la tête dans ses mains, désespérée. Je ne savais pas quoi faire. J‘étais a peu près dans le même état d‘esprit que Marie. Courageusement, je me dirigeai vers lui suivit des filles, ne faisant pas attention aux regards des autres. Je n‘avais pas envie qu‘on me prenne pour un ami de cet excentrique ! C‘était peut-être méchant parce que je ne le connaissais mais on était censé se faire discret ! Une fois que nous fûmes près de lui, je pris la parole, hésitant. Peut-être que ce n‘était pas un ami de Mr Jones.

“Bonjour Monsieur.“

Je lui tendis la main. Il posa son regard sur moi et me fis un grand sourire avant de prendre ma main et de la serrer exagérément.

“Je suis ravi de te rencontrer en fin Hugo ! Et vous également mesdemoiselles !“

Il lâcha ma main et s‘empressa d‘aller les saluer comme il se doit. Puis il se replaça face à moi.

“Bon, on y va ?“

Je haussais les épaules. Après tout, c‘est un ami de Mr Jones. Nous le suivîmes jusqu'au guichet. Il s‘arrêta un instant puis se retourna et nous fit signe de le suivre. Nous obéîmes et il nous fit passer le portail pour accéder au train. En face, alignés comme des livres rangés sur une étagère, le moyens de transports n‘attendaient que de partir. Nous nous dirigeâmes vers le plus proche. Ce n‘était pas le plus grand et il était d‘un gris sombre. Des bruits de pas et de voix se mêlaient et et donnaient un brouhaha assourdissant. L‘ami de Mr Jones ouvrit une porte coulissante sur laquelle était collé un autocollant indiquant que ce n‘était réservé qu‘au personnel. J‘hésitai un instant puis posa un pied dedans avant de rentrer complètement à l‘intérieur. La vue me coupa le souffle.

“Et voilà. C‘est ici que vous aller voyager !“

Il nous montra de la main l‘endroit tout confort. Il était ameublé comme un salon chic. Le sol était recouvert d‘une moquette bleu pastel, douce et moelleuse. Plusieurs meubles en bois verni étaient solidement accrochés aux murs et au sol. Les filles entrèrent et il ferma la porte.

“Installez-vous confortablement. Le train va bientôt partir.“

Je m‘asseyais à côté de lui, sur le petit canapé en cuir. Marie et Marine s‘installèrent dans des fauteuils, en face de nous.

“Au fait, quel est votre nom ? demandais-je.

- Je m‘appelle Karl.“

Je n‘eu pas le temps de répondre que le sol s‘ébranla et que le train se mit à avancer. Katl fouilla dans un meuble à côté du canapé et en sortit une télécommande. Il la dirigea vers l‘écran noir placé en hauteur dans le coin, appuya sur un bouton et la télé s‘alluma pour nous divertir le temps du voyage.

                     

                            * * * *

Doucement, le train ralentit puis s‘arrêta dans un frottement métallique. Une fois que je fus sûr qu‘il se soit stabiliser, je pris le soin d‘aller réveiller Marie. Je lui secouai gentillement l‘épaule et dans un gémissement, elle ouvrit les yeux.

“On est arrivé ? baya-t-elle.

- Oui. Dépêche-toi de prendre tes affaires.“

Je me retournai pour prendre ma valise et remarqua Marine assise dans un coin, à méditer sur je ne sais quoi. Je m‘approchai d‘elle mais elle ne semblai pas m‘avoir remarqué.

“Ça va ?

Elle sursauta en m‘entendant.

- Ah ! Euh... oui, j‘arrive.“

Je souris et me dirigeai vers la porte. Marie m‘interpella.

“Et Karl ?

- Ne t‘inquiètes pas, il devait juste nous accompagner.“

Je sortis et le brouhaha de la foule envahit ma tête. Je grimaçais. Passer d‘une pièce plutôt silencieuse à une gare bruyante faisait quand même effet. Je laissais descendre les filles et Marine ferma la porte derrière elle. Cet endroit était semblable à la gare de départ. Derrière nous, les trains qui venaient d‘arriver, s‘alignaient avec les autres. À droite, une grande ouverture dans le mur pour laisser entrer les machines ainsi que, sur le quai, quelques petites boutiques en tout genre. Tout l‘endroit était éclairé d‘une chaude lumière par un toit vitré. Nous nous dirigeâmes vers la sortie sur la gauche. Nous passâmes le portail, la porte pour nous retrouver dehors. Il flottait dans l‘air l‘odeur de la mer, qui n‘était pas si loin. La nostalgie s‘empara de moi. Je me revis enfant, en train de jouer dans le sable avec Sarah à côté. On rigolait.

Mon cœur se serra et j‘eu comme un accès de tristesse. Je secouais la tête pour retrouver mes esprits mais une larme coula le long de ma joue.

“Tout va bien ? demanda Marie qui était déjà en bas des marches avec sa sœur.

- Oui, ça va.“

Je les rejoignis et nous nous mîmes en route. À cette heure ci, la ville était très animée. Nous tournâmes à gauche, dans la grande où se concentrait toute l‘activité. Une foule dense et compacte la remplissait et avançait entre les étals de plusieurs marchands qui s‘étaient installés là.

“On est vraiment obligé de passer par là ?

- Oui. Regarde là-bas, il y a un bout de trottoir où il n‘y a quasiment personne.“

En effet, une bande grise semblait abandonnée. Seules quelques personnes l‘empruntait, ayant eu la même idée que nous. Nous traversâmes la rue pour y accéder.

“J‘aurais pas supporté de traverser tout ça ! marmonna Marine.“

Et nous continuâmes notre route. Alors que nous avancions tranquillement, je remarquai en face une femme à l‘attitude étrange. Elle marchait tête baissée et ses longs cheveux blonds doré cachaient son visage. Je décidai de ne pas y prêter attention. D‘ailleurs, personne n‘avait l‘air de l‘avoir remarqué. Mais lorsqu'elle passa à côté de nous, il y eu comme une voix qui résonnait dans ma tête.

“Prend garde jeune homme. Le destin de la fille est entre tes mains. Fais bien attention ou tu la perdra.“

Les paroles me choquèrent. Brusquement, je me retournai pour lui demander si c‘était une plaisenterie mais je ne la vis nulle part. Je regardais à droite et à gauche. Elle avait disparu.

“Qu‘est-ce qui se passe ? demanda Marine exaspérée, apparemment impatiente d‘arriver à destination.

- R... Rien.“

Je me remis à avancer, pensant à mon chalet d‘enfance et à ces paroles inquiétantes.

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