Chapitre 8
Après que Ciel ait patienté une bonne heure, il s'est attendu à tout, sauf à se retrouver pour la première fois depuis des jours, en face de la mustang noire de son élève.
Sebastian Michaelis, le regardait de haut, un bas de pyjama noir, des chaussettes de différentes couleurs dans des pantoufles disparates et un tee-shirt gris. Il leur avait même gratifié d'un peignoir de bain, d'un bonnet sur la tête et d'une expression de mépris.
Ciel ne put donc s'empêcher d'exprimer sa surprise avec un '' La vache'' face à la tenue si spéciale de celui-ci.
Ces cheveux qui normalement encadraient son magnifique visage, étaient rabattus d'un côté, pendant pathétiquement comme une fleur fanée, dû surement au passage de sa main dans un sens pour bien montrer sa frustration. Comme maintenant d'ailleurs, Il était toujours aussi effrayant.
Mais cela n'affectait point Finnian qui continuait à compter les étoiles dans l'obscurité de la nuit. S'intéressant particulièrement aux lampadaires de la rue, tout en dessinant des cercles sur la cuisse de Ciel.
Quand Sebastian avança vers eux, Finnian le remarqua enfin et hurla un long :
- Sebi ? T'es venu aussi ?
Il ne répondit pas au jeune homme vivant dans son monde et toisa de ces yeux noirs Ciel.
- Tu es franchement suicidaire Phantomhive, me réveiller à une heure pareille.
Ciel savait que le boss connaissait Sebastian pour avoir parlé d'un abruti à rendre moyennement intelligent. Alors Ciel aurait dû par conséquent faire le rapport que le neveu du Boss, devrait peut être connaître le fils de l'ami du boss.
- Qu'est-ce que tu fais là ? se permettra-t-il de poser la question quand même.
- Donne-moi Finnian que j'aille me coucher. Tu ne te rends pas bien compte de l'heure Phantomhive. Je n'ai pas le temps pour des interrogations.
- Est-ce que toi, tu te rends compte qu'en à peine deux mots tu aurais pu me dire ce que j'aimerais savoir mais que t'as fait un long discours inutile pour tenter de montrer juste combien ta cool attitude refusait de se rabaisser à juste me répondre ?
- Hein, de quoi est-ce que tu parles ?
- Rien. On ne se comprendra jamais, admit-il à bout. De toute façon, il voulait se débarrasser du blond qui lui collait un peu trop.
Ciel lui tendit silencieusement Finnian, qui était retissant à lâcher le bras du jeune brun. S'accrochant à celui-ci comme un coquillage à son rocher, et a dû être pratiquement arraché de force par Sebastian, avant d'être jeté comme un sac patate à l'arrière de la voiture.
Finnian n'étant point d'accord avec leur décision, cria un "Au revoir" à Ciel avant de tenter d'ouvrir la portière. Et Sebastian dû de tout son poids en bloquer l'ouverture avant de faire appel à la fermeture automatique de sa clé. Il contourna ensuite la petite merveille d'automobile.
- Tu montes ? demanda Sebastian à l'avant, et Ciel resta figé sur place ne s'attendant pas à autant de gentillesse du suppo de Satan.
Il ne se fit pas prier deux fois, mais fit une petite moue reluctante pour la forme, juste pour montrer qu'un Ciel qui ne râlait pas même un peu, n'était pas le Ciel que nous connaissions.
Après donc quelques petits murmures dans la barbe qu'il ne possédait pas, il s'assit aux côtés d'un Sebastian Michaelis silencieux. Ils ne pipèrent pas un seul mot. La seule chose contre laquelle il luttait, c'était un Finnian penché vers l'avant, le dévisageant sans rien dire et dont le souffle lui caressait le cou -cette partie où il était extrêmement sensible.
- T'habites où ? demanda-leur conducteur soudainement, coupé par Finnian qui annonça '' Tu sens bon''. Puis perdant l'équilibre dans un violent virage, celui-ci a failli embrasser le pare-brise si Ciel ne l'avait pas rattrapé à temps. Mais néanmoins, un Finnian ingrat ajouta après avoir fini de rire, '' Et t'as des stupides cheveux noirs moches lisses et tout.. Vraiment stupides''
Ce qui fit bien rire Sebastian d'une note grave et aggravement énervante pour Ciel. Finnian commença à tapoter le haut de la tête de Ciel qui tentait de la dégager en vain.
Malgré tout ça, Ciel a quand même réussi à indiquer son adresse à Sebastian qui grâce à Monsieur GPS a trouvé la localisation sans aucun mal. Un semblant de calme reprit le dessus avant que Finnian, touchée par une nouvelle crise de folie alcoolique, se pencha à nouveau entre les deux sièges fixant et hurlant contre Ciel, un '' Hey, toi là'', comme s'il se trouvait à des milliers de kilomètres de là.
- Dit Ciel, pourquoi es-tu toujours si grincheux, hein ? Et si grrr ???
Finnian lui planta ses doigts dans la joue et Ciel vaincu tenta quand même dans une faible tentative de dégager son index.
- Pourquoi est-ce que tu ne m'aimes pas ?
Puis se tournant vers Sebastian, il continua :
- Sebi ? Est-ce que tu sais que Ciel a très mauvais caractère ?
- Je pense que oui, lui répondit-il souriant.
- Un vér'table rabat-zoie. Pourquoi est-ce qu'il ne m'aime p- OH UN HAMBURGER, hurla-t-il subitement en se collant à la vitre.
En effet, un homme déguisé en hamburger géant passait en scooter et Finnian ne manqua pas de lui faire des signes alors que la voiture défilait. Puis il pleura '' Il est parti'' quand ils tournèrent la rue et qu'il ne le voyait plus. Il tenta même d'ouvrir la portière, râlant et jacassant mais heureusement Sebastian avait bien fait de remettre la sécurité enfant.
- Où est Pluton, Seb? Tu l'as laissé à la maison ?
- Oui.
Puis se tournant vers Ciel, il reprit :
- On parlait d'un truc non ?
- Je ne pense pas, essaya Ciel de s'en sortir mais il fut coupé par un Sebastian qui trouvant la situation très à son goût, envenima les choses :
- Tu lui demandais pourquoi est-ce qu'il ne t'aimait pas
Finnian, touché par la lumière divine, frappa son front comme pour dire : '' Oui, c'est cela même'' et poursuivit :
- Je t'aime moi. Bien en plus. Tu es drôle par moment. Et mignon aussi. Mais toi tu ne m'aimes pas... Ou bien t'aimes que les gays, parce que t'es gay ? Je t'ai dit que je n'avais rien contre les gays. Rien, rien de rien. J'aime tous les gays. Je vous adore même. Je vous vénérerais presque.
Ouais, vu l'allure que cela prenait, c'était évident qu'il n'avait plus toute sa tête. Et cela continua ainsi pendant tout le trajet. Chantant des sons célèbres des années 80 que Ciel espérait n'avoir jamais été produits s'il en avait eu la possibilité, jusqu'à ce que des blocs de vieux bâtiments apparaissent et qu'un pauvre portail en métal rouillé vienne dans leur champ de vision.
Ciel poussa enfin Finnian, prêt à sortir de la voiture, mais Sebastian l'en empêcha en refusant d'ouvrir la portière.
- J'attends les mots magiques.
Ciel bougonna avant de lâcher un fébrile Merci. Sebastian sourit en coin, croisa le noir intimidant de ses yeux avec le bleu de l'homme en face et posa une main sur la cuisse de Ciel. Geste que celui-ci trouva un peu trop suspect. Surtout que cette main fine, aux ongles peints en noirs, s'éternisait assez longtemps.
- Je t'attends chez moi, à 16h, cet après-midi. Et tu as intérêt à venir, murmura-t-il presqu'à l'oreille sensible de Ciel. Et Celui-ci sentit une décharge électrique lui parcourir tout le corps avant de descendre en bas de la ceinture :
- Je suis... J'ai des trucs à faire aujourd'hui.
- Comme ?
- Cela ne te regarde pas.
Sebastian serra plus fort cette cuisse et Ciel émis involontairement un hoquet de surprise. Cette main s'éternisait beaucoup trop longtemps.
- Je vais me plaindre auprès du professeur, lâcha le beau ténébreux, se moquant de Ciel par la même occasion avant de s'éloigner triomphant.
- Je... Quoi... Mais... Pourquoi...
Ciel ne comprenait vraiment pas.
- Mais pourquoi est-ce que tu me fais tout ça? Tu n'as pas envie d'étudier avec moi. Je n'ai pas envie de t'enseigner des trucs. Et si on restait chacun dans notre coin, comme cela a toujours été dans le monde lycéen? Les populaires d'un côté, les nobody de l'autre.
A ça, Sebastian ouvrit de grands yeux ronds, puis se mit à rire comme un fou, frappant le volant de sa main.
Puis se calmant un peu devant l'expression effarée de l'emo, il continua: "Ce soir à 16h, chez moi. Et je ne plaisantais pas pour le professeur. Pour infos, chez moi c'est également chez Finnian. "
Puis Ciel fut jeté hors de la voiture. Lui et son jean slim un peu trop serré, regardèrent la voiture de Sebastian s'éloigner, un Finnian endormi à l'arrière.
Ciel avait eu peur de Sebastian. Et pour la première fois de toute sa minable vie de lycéen, ce n'était pas à cause du fait qu'il l'avait menacé. Ou que ses longs doigts l'avaient agrippé la cuisse. Ce qui avait effrayé Ciel , c'était le fait qu'il n'ait pas détesté ce contact sur sa jambe.
Alors le brun pris une grande décision, celle de remplir sa jauge-de-blonds-qui-pouvaient-encore-le-monter. Et il savait lequel exactement de ces blonds appeler. Sinon, il sentait qu'il risquerait de commettre des bêtises très bientôt avec qui vous-savez.
Puis brusquement une chose fit irruption dans sa tête, balayant un instant ses pensées de futurs dévergondages.
Il venait de prendre conscience de l'énorme connerie qu'il avait faite en indiquant volontairement son adresse à son bourreau. Et pire, son grand secret venait d'être découvert par son pire ennemi. Sebastian Michaelis savait désormais qu'il était gay. ARGGGHHH. Pourquoi ne s'en était-il pas rendu compte plus tôt ?... Crétin de lui ! Il détestait Finnian encore plus que May désormais.
Déterminé à ne plus penser à cette étrange soirée, il sortit de sa poche les minuscules clés qui ouvraient leur minuscule appartement.
Ciel marcha vers le salon où il trouva sa tante recroquevillée en face de la télé endormie..., encore.
Il la regarda un instant et contempla sa chevelure rousse qui la rendait magnifique. Elle ne ressemblait en aucun point à sa mère. Que ce soit physiquement ou même moralement. Mais n'empêche qu'il l'aimait comme une mère. Elle était parfaite sa tante. Elle et ses gros mots, sa dépression, et ses amours improbables. Qu'est-ce qu'il l'adorait !
Elle émit un petit glapissement, suivit d'un râlement, avant de se plier sur elle–même et de s'endormir plus profondément. Un sentiment naquit immédiatement dans le cœur de Ciel, un mélange de douceur et de protection et il alla prendre une couverture pour y envelopper sa tante des pieds à la tête.
Il aurait voulu la transporter dans sa chambre, mais après une première expérience ratée il y a quelque mois qui lui a valu des cris et une commotion cérébrale, il ne s'y essaya plus jamais.
Juste au moment où Ciel était sur le point d'arrêter la télévision, il tomba sur un numéro du Daily times qui parlait étrangement des bus Anglais. Autant était-ce bizarre comme coïncidence, autant était-ce étrange qu'il se dirigea vers la table le récupérer. Lui qui ne s'était jamais intéressé depuis son arrivée aux États-Unis à son bon vieux pays à cause des mauvais souvenirs qu'ils généraient.
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