Chapitre 3
Il pensait que ce genre de choses n'arrivait que dans les films.
Ciel savait qu'il était difficile de concevoir qu'un adolescent de dix-sept ans, normalement constitué, puisse se retrouver ainsi prisonnier, mais il était clair à force de frapper contre les parois en métal qu'il était vraiment coincé à l'intérieur de ce casier. Comment cela s'était-il produit, lui demanderait-on?
Eh bien, c'était un Lundi matin des plus banal au lycée Victoria London. Un de ses jours où tout gamin qui se respecterait, détesterait se lever de son lit.
Ciel avait croisé le chemin de Sebastian Michaelis et de sa petite bande. Et il ne savait pas que dans l'instruction : « si je te vois encore dans les couloirs je vais te faire ta fête », celui-ci voulait clairement dire : « si je te vois dans les couloirs, je te ferai ta fête » ... Sans aucun mot dit, ni prononcer, ou toute autre chose du genre d'ailleurs, Monsieur a claqué dans ses doigts et son acolyte a pris par le col Ciel, a ouvert un casier et l'y a balancé comme le sac de plume qu'il était.
Et voilà comment il s'était retrouvé à crier à pleins poumons, sans obtenir aucune aide des élèves, avant de finalement s'abandonner à la fatalité en attendant que quelqu'un se décide enfin à lui porter secours.
- S'il vous plait ?, tenta-t-il une dernière fois dans le vide.
Il faisait sombre et il se sentait comprimer à l'intérieur. S'il n'était pas si mince, il doutait qu'il aurait pu se retrouver entre ses murs. Il doutait totalement qu'une personne de taille normale même puisse s'y retrouver. Il ne savait pas combien de temps il avait attendu, mais il identifiait aux nombres de sonneries qui avaient résonné qu'il y était depuis plusieurs heures. Il demandait de l'aide de temps en temps aux quelques personnes qui passaient mais elles l'ignoraient tous. Parce qu'étrangement,- notez bien l'ironie- personne n'avait le courage de défier le démoniaque Michaelis. Une élève a même timidement dit '' désolé, je ne peux pas'' avant de s'enfuir comme si le diable lui collait aux trousses.
Ciel dans ce long silence avait donc fini par s'endormir.
Mais quand la sonnerie annonçant la fin de la journée retentit, il se réveilla aussitôt et se remit à cogner partout. Cependant personne ne venait lui porter secours et tout était à nouveau redevenu silencieux. Ce calme petit à petit ne lui disait rien qui vaille et la panique commençait par l'envahir alors que de mauvais souvenirs s'infiltraient malgré lui dans son esprit. Il se mit sans le savoir à hurler, criant à l'aide à tout bout de champ. Où était ce fameux concierge quand on avait besoin de lui ?
Il commençait par perdre tout espoir d'être secouru quand le casier fut subitement ouvert et qu'il s'est retrouvé la tête la première au sol. Le soulagement l'a tout de suite gagné, mais quand il a vu les mèches brunes de la personne qui l'y avait sortie, sa colère a tout de suite grimpé.
C'était lui, le salaud qui l'y avait mis.
- Mais pourquoi ? a-t-il crié, sa voix raillée par la haine.
Et comme si cela n'affectait pas le moins du monde Sebastian qu'il a failli faire pleurer un adolescent dans la force de l'âge, il répondit ennuyé '' Et pourquoi pas ? On est quitte à présent'' continua-t-il en s'éloignant...
Quitte ? Quitte !!!? Tout ça parce que Ciel lui était simplement rentré dedans dans le gymnase alors que Monsieur ne faisait pas attention à où il allait ? Sa faute à lui ? Non, pas question...
Le jeune bieber n'était point prêt à accepter cela. C'était donc sans réflexion aucune qu'il attrapa le bras de Sebastian, le retourna et lui planta un gros coup de poing au centre du visage. Celui-ci chancela un peu et apporta la main à son nez.
- Putain ! Mais c'est quoi ça ?
A ces mots, Ciel prit conscience de l'horrible bêtise qu'il venait de commettre et couru en fuite vers l'entrée du lycée, ne faisant pas attention aux cris de menace de son agresseur qui lui demandait de s'arrêter.
- Tu ferais bien de dormir d'un œil cette nuit, lui conseilla-t-il.
Ciel savait désormais qu'il venait de signer son arrêt de mort.
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Le lendemain, il prétexta être malade. Sa Tante le laissa se reposer surtout qu'elle avait trouvé un peu bizarre que son neveu si calme ait étrangement des égratignures aux phallanges. Elle ne commenta pas et le laissa vivre sa vie d'adolescent rebelle.
Mais le surlendemain, il en était hors de question. C'était ainsi que Ciel se retrouva à raser malgré lui les murs du couloir, une capuche sur la tête et ces cours en boucliers, espérant qu'ils empêcheraient Sebastian Michaelis de le voir... Mais c'était en oubliant le fait qu'ils avaient cours de biologie ensemble et que par conséquent, ils finiraient par s'y croiser de toute façon... Heureusement que Doll était dans les parages pour le lui rappeler.
- Prêt pour la confrontation ?
- De quoi est-ce que tu parles ?
- Tu sais, disait Doll en s'aidant de ses mains comme indicateurs, toi... lui... Le démon... Cours de biologie... Confrontation...
Merde !
Ses mots ont suffi à Ciel pour se retrouver en pleine sixième heure à l'arrière du bâtiment, séchant volontairement un cours, pour la première fois de sa vie.
Il en profita pour faire sa petite pause Twix de la journée. Savourant la barre chocolatée, comme jamais.
Entre Ciel et le sucre, c'était une longue histoire d'amour. Il était sûr de pouvoir se taper n'importe quel mec, même brun, si celui-ci était recouvert de ce fameux millésime. Son addiction à cet ingrédient était telle qu'il atteignait le paradis à chaque bouchées. C'était putain d'orgasmique. Que pouvait-on demander de plus?
Et ainsi, la journée s'acheva sans anicroche. A part peut-être Doll qui ne résista pas à l'envie de faire un compte rendu sur les faits et gestes de Sebastian; Et la beauté de ces mèches noires qui encadraient son magnifique visage fin et qui se perdaient dans ces yeux sombres et dangereux. Ciel était mieux placé que quiconque pour le savoir car lui aussi avait été piégé par cette tête quand il était arrivé pour la première fois à V.L après son déménagement.
- Il n'avait pas l'air content ce matin, continua-t-elle.
- Et en quoi cela me con...
Pas le temps de finir sa phrase que le jeune homme retrouva une poigne puissante autour de son bras qui l'entraînait loin de sa camarade et du reste du groupe sans le moindre effort... Il a entendu une porte s'ouvrir, puis se refermer et s'est immédiatement retrouvé seul dans une salle de classe, avec le Sebastian Michaelis. Celui-ci plaça son avant bras sous le cou du jeune Ciel, le plaquant de son poids contre le mur et l'empêchant de respirer.
En d'autres circonstances, il aurait adoré se retrouver ainsi, sous un homme, corps à corps, si près de muscles autre que les siens – Si jamais il en avait- mais là son cerveau fonctionnait si bien qu'il lui disait que son cœur battait clairement pour autre chose que de l'excitation.
Sa bouche à quelques centimètres de celle de son interlocuteur, Ciel pouvait clairement sentir le souffle de Sebastian le menacer :
- J'ai besoin de toi le nain.
...
...
...
Hein? Était-ce une menace ça ?
- Tu m'as entendu ?, lui réclamait-il pressant.
- Oui...je crois...
Sebastian le lâcha enfin et Ciel dont les pieds ne touchaient pas le sol, s'écroula sur ses genoux, la tête entre les jambes de son agresseur. Cependant il se releva aussi rapidement qu'il était tombé... rouge d'autre chose que le manque d'air.
- Je devrais te battre pour le coup de la dernière fois.
- Pourquoi ça ?
- Tu as la langue bien pendante le nain. Devrais-je te le rappeler physiquement ?
Cela semblait mal parti. Lorsqu'il vit que Michaelis s'éloignait un peu de lui pour commencer un discours sur son semblant d'aide, il se mit à tâtonner des mains à la recherche de la poignée de la porte... Prêt à l'ouvrir pour s'enfuir de nouveau, il émit un son assez féminin qui tira son ego directement vers le sol quand la porte s'est rabattue en un grand bang devant lui.
- Tu comptes aller où comme-ça?, lui demanda-t-il furieux.
- Nulle part.
Il attrapa le poignet de Ciel et sans ménagement le tira au fond de la salle. Celui-ci se débattit mais c'était peine perdue devant la force employée.
- Assieds-toi là, lui ordonna Sebastian en le forçant dans la chaise. Il s'installa sur la table, se penchant en avant l'air menaçant. Il était même si près que Ciel pouvait sentir son eau de Cologne... Brise d'été?
- Je ne vais pas trop causer, continua-t-il, le professeur t'a dit ce qu'il en était, je suppose.
Son interlocuteur écarquilla les yeux, pris au dépourvu par cette question qu'il n'avait pas envisager venir.
- Je ne vois pas de quoi tu parles. Quel professeur?
- Celui de biologie...
Ciel ne le comprenait vraiment pas. Avait-il du mal à suivre des conversations avec des gens de la classe des brutes ?
- Non...?
Sebastian fronça les sourcils :
- Tu es bien Ciel Phantomhive ?
Ciel hésita à répondre à cette question. Un, parce qu'il était surpris que son bourreau de quelques jours ne sache pas qui il était. Et de deux, il lui arrivait par moment d'être impulsif.
- Non..., mentit-il.
- Ok!, se leva la carrure athlétique du brun. Je me suis trompé alors.
- C'est tout ?!
- Yep. Why ? Tu t'attendais à autre chose ?
- No. Never, s'empressa de répondre Ciel.
Souriant sournoisement, Sebastian sans rien ajouter d'autre se dirigea vers la porte. Ciel a été surpris par cette nonchalance de sa part. N'était-ce pas à lui qu'il en voulait? Ou bien était-ce à Ciel Phantomhive ? Même si techniquement parlant c'était une seule et même personne.
Marchant à la botte de Sebastian, Ciel aurait dû savoir qu'il aurait dû marcher à ces côtés et non derrière lui. Car quand celui-ci sortit de la salle, il referma brutalement la porte et enferma le jeune homme à l'intérieur.
Ciel entendit la clé être balancée au loin alors que son bourreau affichait un sourire triomphant, voire effrayant, digne d'un film d'horreur.
Cognant à la porte incessamment, le nain se rendit compte que personne ne pouvait l'ouvrir à cette heure. Il venait de se faire avoir... à nouveau.
Mais pourquoi lui?
Ciel savait désormais qu'il maudirait la descendance de Sebastian Michaelis sur cent générations.
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AN: Salut à tous. Bon d'abord, je demande que vous me pardonniez pour avoir donné à Ciel et à Sebastian de telles personnalités. Non, en fait, je m'en fiche. Hehehe...
Ce chapitre je l'ai écrit rapidement car plusieurs étaient curieux de savoir quel comportement adopterait le grand Sebastian Michaelis. L'histoire en elle-même n'a pas encore commencé car je ne fais qu'introduire les bases pour le moment. Pour que vous vous habituez aux caractères... Mais très bientôt, tout se mettra en place. Et j'ai hâte d'écrire un Lemon à leurs sujets. Mon imagination run wild depuis que j'ai découvert ce mangas. Je me devais de le partager à tous... LOL... j'espère que vous apprécierez...
Et si vous avez aimé, un vote et un commentaire ne seraient pas de refus.
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