Chapitre 15

Merde.   

Merde.

Merde. 

Une peur panique l'envahit et son système de défense s'enclencha.

Il poussa du coude l'homme en face, manquant de le faire tomber par-dessus la balustrade et se mit à descendre les marches quatre à quatre.

- Hey ! Mais t'es malade ?, hurla l'asiatique à son encontre.

Cependant Ciel ne s'arrêta pas de courir, même quand il faillit se prendre les escaliers à plusieurs reprises.

Cela ne pouvait pas lui arriver. Pas si tôt. L'avaient-ils déjà retrouvé? Allait-il devoir fuir à nouveau ces assassins ? Il pensait que ceux-ci n'en avaient plus rien à faire de lui quand ils comprirent qu'il ne connaissait pas la cachette du butin de son père. Ils n'avaient plus donné de signe de vie depuis trois ans. Et maintenant, ils apparaissent comme ça. En face de lui. Sans crier gare.

Lui si nul en sport, juste se remémorer les tortures qu'il avait subi, lui donnait la nausée et la force de continuer sa course. Même s'il habitait au sixième de putain d'étage d'un immeuble dont les marches craquaient sous chacun de ses pas.

Ses poumons étaient en feu, sa respiration saccadée et il espérait apercevoir la porte d'entrée pour fuir cet enfer. Alors quand il la vit, il poussa fortement la poignée- la cassant au passage-, et son visage fut balayer par un vent glacé qui l'obligea à fermer les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il resta frigorifié sur place en remarquant Phillip garé en face.

- Qu'est-ce que... ?

Ciel recula immédiatement mais se heurta à son poursuivant qui venait de le rattraper. L'emo se retourna tout aussi vite, se retrouvant en face d'un torse imposant. Il marcha à reculons, et faillit tomber en ratant les marches du perron. Il fut rattrapé de justesse par l'asiatique.

- Attention, le tira-t-il vers lui.

Et la lumière fut.

Ouais, c'était le moment où Ciel intégra qu'il s'était fait un film dans sa tête.

Ciel se rappela enfin où il avait déjà vu cette tête auparavant. Lucifer Lau. Un autre membre de la bad boy team. Disparu depuis près d'un mois déjà.

Ciel aurait dû se douter qu'un nouveau malheur ne pouvait être lié qu'à Sebastian Michaelis. Comme il a été bête ! Il aurait bien aimé leur foutre une bonne baigne suite à la peur qu'ils avaient initié en lui, mais il s'en ravisa. Car il savait que ce ne serait pas une solution assez sage. A la place, il contourna Lau, prêt à retourner dans le bâtiment mais l'asiatique n'était pas de cet avis. Il lui bloqua le passage.

- Laissez-moi passer, les menaça-t-il.

- Hey ! Du calme. Pourquoi t'énerver?

- Si vous ne me laissez pas passer, je vais hurler, menaça-t-il.

Ciel n'eut pas le temps d'ajouter plus que Lau le prit dans ses bras, plaqua la main contre sa bouche, le souleva de terre et courut vers la voiture. Si Ciel avait été plus attentif, il aurait noté le signe de tête de Phillip avant que l'autre ne s'exécute.

A peine rentré, la voiture démarra. Et Ciel sentit comme une scène de déjà-vu, se débattant de toutes ses forces. Pourquoi se faisait-il toujours avoir ?

Sur la grande route, Lau lâcha finalement l'emo qui s'éloigna le plus possible de lui, croisant ses bras.

- Mais qu'est-ce que vous me voulez au juste ? Je ne vous ai rien fait cette fois.

- Moi ?... Je ne te veux rien. Je suis juste là pour te zigouiller.

...

...

Un silence de mort régna dans l'habitacle. Suivit par Lau qui se mit à rire seul.

- Je plaisantais. Tu as vu ta tête ? On dirait un constipé. Trop drôle, se moqua-t-il.

Ciel n'était pas d'humeur à plaisanter. Surtout que c'était de lui dont on se moquait. Ce n'était pas le genre de blague qui l'emballait.

- Je vous jure que si vous me touchez, je porterai plainte, leur avertit-il.

Lau sourit au petit brun, sentant clairement la peur dans son attitude confiante.

- Un ami à moi m'a demandé de venir te chercher.

- Qui ça ?

- Est-ce que tu as besoin de poser la question ?, demanda Phillip en souriant dans le rétroviseur. Je suis sûr que tu vas adorer ce qu'on va te faire subir.

Ciel se retourna aussitôt pour tenter d'ouvrir la portière mais rien n'y fit. Alors il se pencha en avant, essayant de déstabiliser Phillip dans sa conduite, faisant tanguer dangereusement la bagnole. Mais Lau le rattrapa à temps et le ramena sur le siège arrière de force.

- Tu veux nous faire tuer ?, dit-il toute trace de plaisanterie gommée. Si tu ne te tiens pas à carreau, je vais tellement te défigurer qu'on ne pourra plus te retaper. Je vais te jeter hors de la voiture en marche. C'est bien ce que tu veux ?

Il ouvrit subitement la portière du côté de Ciel qui paniqua en sentant le vent le giffler au visage et il recula rapidement se collant au torse de Lucifer. Son regard était si effrayant qu'il donna la chair de poule à notre ami.

Puis il se mit à rire à nouveau dans le vide, se penchant sur lui-même, rendant Ciel encore plus perdu qu'avant.

- Ne panique pas ainsi. Je plaisantais encore. Tu devrais voir ta tête. Tu ne comprends vraiment pas mon humour.

Comme personne d'autre d'ailleurs !

Fermant la portière, il se calma tout seul, nettoyant une larme invisible.

Ciel s'eloigna aussitôt de lui.

- Sebastian a demandé de te ramener. Je ne fais que lui rendre service.

- Pourquoi ?

- Don't know, répondit-il en secouant les épaules.

Ciel se tut, essayant de faire comprendre silencieusement au monde, combien il détestait être dans cette voiture et combien il ne comprenait pas la personne assise à ces côtés. Mais il savait qu'il ne valait mieux pas provoquer Lucifer Lau. Il était bien connu des services de police de la ville et du conseil de discipline du lycée, alors ce n'était pas sans raison. Et même si Ciel ne connaissait pas la cause de son renvoi du lycée depuis un bon mois, il était à mille pour cent sûr que ce n'était pas pour avoir volé la sucette d'un gamin.

De plus, il ne voyait qu'une seule solution pour se sortir de cette embrouille. Attendre d'arriver à destination et s'enfuir dès que l'occasion se présentera. Ce n'est pas un massage qui l'attendait quand il se retrouvera nez à nez avec Michaelis.

Mais quelle était la cause de ce subit enlèvement ? Voulait-il utiliser le secret sur sa tante et le raconter à tous de la façon la plus horrible qui soit ?

Ou avouer à tous qu'il était gay ? Ou dire qu'il avait réussi son pari d'embrasser le looser du lycée ? Ou encore qu'il a été tellement dégoûté de l'embrasser qu'il devait lui faire payer pour l'avoir fait passer ce mauvais moment ?...

Mon Dieu ! Ciel pouvait quand même réussir à se créer des fantaisies dans sa tête quand il s'y appliquait un peu. Depuis quand est-il devenu si parano?

Mais où est-ce qu'il l'emmenait exactement ? Parce que Ciel commençait par se rendre compte qu'il reconnaissait les environs. Et quand la voiture s'arrêta, cela ne fit que confirmer ces soupçons.

- Qu'est-ce que nous foutons encore au lycée ?

En un flash sa petite mésaventure d'il y a quelques jours, où il a été forcé de voir son mini-lui reprendre la taille du jour de sa naissance refit surface. Ces yeux s'écarquillèrent.

- Une fois, ça ne vous a pas suffi ?

Phillip envoya un sourire cynique à travers le rétroviseur, relevant le flot des pensées de Ciel.

- C'était un super moment. L'idée me tenterait bien à nouveau.

Ciel se jeta sur lui, l'empoignant le cou prêt à l'étouffer de colère. Mais Lau, doté d'une force qu'on ne soupçonnerait pas en le voyant pas si musclé les sépara.

- On se calme vous deux. Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer entre vous. Mais j'ai une mission, et je l'accomplirai par tous les moyens, quitte à vous casser les jambes, tous les deux.

...

Il plaisantait encore... 

N'est-ce pas ? 

Il va se mettre à rire d'ici quelque secondes...

 Ou pas.

Phillip déglutit et sortit énerver de la voiture, sans oublier d'envoyer à Ciel un '' Looser'' pour la forme. Quant à Lau, il attrapa l'emo d'une poigne ferme pour éviter qu'il ne s'échappe. Et quelque pas plus tard, ils retrouvèrent Sebastian, Greg, et l'autre blond de la salle de colle. Qu'est-ce qu'il fichait ici, celui-là ?

- Notre invité est enfin là, dit Sebastian en notant leur présence.

- Et j'en ai bavé avec lui. Il a failli me tuer à deux reprises ce soir. Littéralement, se plaignit Lau mécontent en appuyant sèchement sur le dernier mot.

- Sérieux ?, demanda le blond de service.

- Un vrai suicidaire, ajouta Phillip. Ce qui fit tiquer Ciel.

- Il voulait nous faire avoir un accident, vous vous rendez compte ?, continua Lau en passant dramatiquement une main dans ses mèches noires. Je suis trop beau et trop jeune pour mourir. Surtout en voiture. Tout le monde sait que les accidents de voiture, laisse rarement votre visage intact. Je veux crever magnifique.

Ciel était un peu dépassé par les événements. Surtout en voyant cette bande de joyeux lurons discuter entre eux, ne le calculant pas, comme s'ils oubliaient qu'ils avaient amené avec eux leur souffre-douleur préféré.

Ciel ne voyait franchement pas ce qu'il faisait au milieu de la nuit sur un parking d'école, en plein automne, vêtu d'un tee-shirt tâché, et les pieds nus. Allait-on le frapper oui ou non ?

- Pourquoi m'avoir amené ici ? demanda-t-il.

Et Sebastian le fixa longuement, comme s'il se demandait réellement ''pourquoi est-ce qu'il l'avait emmené au fait ?''

- Tu voulais savoir pourquoi nous allions si souvent en colle, répondit-il de sa voix dominatrice. Comme si ses paroles étaient l'évidence même, la parole divine qu'il ne fallait pas réfuter.

- Je voulais savoir. Je ne t'ai jamais dit de m'y amener de force.

- Tu ne vas pas te plaindre maintenant. Pourquoi tu es venu alors ?

- Je ne suis pas là de mon plein gré.

Sebastian se tourna vers Lau qui répliqua :

- Fallait être un peu plus précis dans tes ordres aussi. Ce n'est pas ma faute. Mon génie divinatoire ne s'était pas encore réveillé.

Alors il se tourna à nouveau vers Ciel:

- De toute façon, tu es obligé de nous attendre pour pouvoir rentrer chez toi. Soit tu viens, soit tu restes là. Personne ne te force, dit-il en se remettant en marche.

Un vrai dictateur !

Il l'abandonnaient comme-ça. Au beau milieu de nulle part. Même si techniquement parlant, son lycée n'était pas un-nulle-part. Mais n'empêche, il n'avait pas demandé à s'y retrouver la nuit pour autant qu'il le sache. Six heures de tortures au lycée par jour, lui suffisait déjà amplement.

- Sebastian Michaelis, hurla-t-il à l'homme qui s'éloignait de lui.

(AN : Je pense que Ciel est vraiment suicidaire. N'étais-ce pas sa chance pour fuir? )

Il se retourna, de même que les autres. Le bossse se démarqua du groupe et avança vers l'emo, le dominant de toute sa taille. Ils étaient assez loin pour que les autres ne puissent entendre leur conversation.

- Tu ne voulais vraiment pas venir ?, demanda-t-il calmement cette fois.

- Haha ! Très drôle. Très très drôle. Ai-je l'air content d'être là ? Ça t'amuse de t'attaquer à plus faible que toi ?

Sebastian fronça les sourcils et avança vers Ciel qui paniqua un peu.

- Pourquoi tu trembles ?

- Je ne tremble pas.

Sebastian avança à nouveau d'un pas et Ciel recula d'un autre.

- Pourquoi tu t'éloignes ainsi?, envoya-t-il d'un sourire moqueur. Je ne mors pas. A moins que tu n'aimes ce genre de choses ?!

Ciel rougit aussitôt. C'était évident que Sebastian se payait sa tête.

Et il le détestait. Il l'avait en horreur.

- Je te déteste Sebastian Michaelis. Va en enfer.

- Seulement si tu y es, cligna-t-il de l'œil très content de lui.

Il croisa les bras, prêt à ajouter plus mais un Lau impatiemment lui demanda de faire vite. Qu'ils n'avaient pas que ça à faire.

Alors il laissa Ciel en plan se dirigeant vers le lycée. Mais le plus drôle dans tout ça, c'était qu'il se mit à pleuvoir à cet ins précis. Alors notre emo préféré dû courir pour les retrouver en train de passer par une fenêtre coulissante au ras du sol.

Phillip passa en premier, suivit de son frère, Lau, Sebastian et Ciel. En atterrissant, Ciel perdit pied mais fut rattrapé par Sebastian qui lui enlaça la taille pour l'empêcher de tomber.

- Fais attention, lui dit-il.

Ciel se libéra aussitôt pris au dépourvu. Ce contact l'avait brûlé la peau. Sebastian venait de lui sauver d'une chute ? Il en était tout retourné.

Lorsqu'il tourna la tête de gauche à droite, il nota qu'ils avaient atterrit dans le local du concierge au sous-sol. Il leva les yeux pour voir en hauteur la fenêtre par laquelle ils étaient passés.

- Comment ça se fait que la fenêtre soit ouverte ?, demanda-t-il à Sebastian, mais Phillip répondit sarcastiquement à sa place :

- Parce qu'on l'a ouverte ?

- Et comment ça se fait que vous sachiez que c'était le seul endroit par lequel on pouvait passer?, demanda Ciel à nouveau à Sebastian, Ignorant exprès l'autre là. Mais devinez qui a à nouveau répondu ?

- Est-ce qu'on a une tête à être des enfants de cœur ? Ce n'est pas notre première fois.

- Qu'est-ce qu'on fait exactement ici ?

- Mais tu vas arrêter avec tes questions ?, dit Phillip exaspéré. Ce qui fit bien rire Lau. Mais le jumeau ne trouvait pas du tout cette situation drôle.

- Fais marcher ton cerveau un peu. Il est clair qu'on ne fera rien de légal alors tu la fermes et tu obéis gentiment, continua-t-il, ayant marre de toujours répondre à la même question. Ce court sur patte l'exaspérait un peu, à  vouloir tout savoir. Ne pouvait-il pas la fermer deux secondes ?

Ouais. C'était clair qu'il ne connaissait pas bien Ciel. Monsieur grincheux, en personne. 

Leur petit manège ne perturba pas plus que ça le groupe. La preuve. Pendant ce temps, Greg- aka l'autre jumeau- s'approcha d'un énorme sac posé dans le coin qu'il ramassa, l'ayant caché un peu plus tôt dans la journée.

- Trashons ce bâtiment, dit-il en ouvrant grand le plastique pour montrer des bombes de peintures, du papier toilette et des barquettes d'œufs pourris. Ils enlevèrent chacun ce qu'il pouvait, les mettant dans des sacs séparés.

- Vous comptez vandalisez le bâtiment ? demanda Ciel choqué.

- Non, ne le prend pas comme ça. Tu nous prends pour qui ?, répondit Lau faussement offusqué. Nous faisons juste un peu de décoration. Bénévolement.

Ce qui fit bien rire la joyeuse bande.

- Le petit premier à la trouille ?, se moqua Phillip.

- Non, répondit sèchement Ciel.

- Ouais. Disent les loosers.

- Qui t'as sonné toi, je ne t'ai pas adressé la parole.

Phillip serra les poings de colère.

- Si t'as peur t'as qu'à dégager pleurnichard

- Je ne me rappelle pas avoir demandé ton avis, renchérit Ciel. Gagnant un Ô de Lau qui se mit à rire, accompagné par un sourire de Sebastian. Il ne supportait plus ses petites piques. Et reparler de son épisode larmoyant dans le couloir du lycée était la goutte de trop.

Phillip fuma de colère, énervé que Ciel le ridiculise devant son chef et chercha à se jeter sur lui. Mais Sebastian l'en empêcha.

- Assez !

- C'est lui qui me cherche, dit Phillip.

- Ben, voyons. On se calme. On a des choses plus importantes à faire ce soir. On finit vite ici et on se casse. Vous pourrez recommencer vos disputes d'adolescents demain, dit le plus adolescent de tous.

Phillip se calma comme il pouvait, mais il n'arrêta pas pour autant de lancer des regards noirs vers Ciel dès qu'il le pouvait, ne cachant point sa haine. Et Ciel lui répondait avec la même ardeur.

- Ce sera rapide. On se retrouve ici dans trente minutes, continua Seb. Ils mirent leur poing collés l'un à l'autre, lâchant leur cri de guerre : '' Crashons ce putain de lycée''.

Ils se dispersèrent tous, à l'exception de Ciel qui ne bougeait pas.

- Qu'est-ce que tu me fais encore, une autre crise ? dit Sebastian légèrement agacé.

- Je ne vais nulle part avec toi.

Sebastian leva les yeux au plafond et avança vers Ciel qui recula jusqu'à se coller contre les casiers derrière. Vu la réaction de Ciel, Sebastian s'arrêta aussitôt et souffla :

- Je ne vais rien te faire.

- Ben voyons...

- Tu penses que si j'avais voulu te faire du mal, ce n'aurait pas été mieux de le faire plus tôt ? Pourquoi voudrais-je traîner plus longtemps avec un casseur d'ambiance comme toi.

Ouais. Là il marquait un point.

- Tu viens ?

- Non.

- Tu ne te fais pas prendre pour les bonnes raisons Phantomhive.

- Quoi ?, demanda le jeune emo, ne comprenant pas la phrase de Michaelis.

- Se faire mettre en colle pour avoir sécher des cours. Ce n'est franchement pas brillant.

- Je ne me... Comment tu sais ça ? 

- J'en ai entendu parler, rigola-t-il. Monsieur James ( aka surveillant de merde) me l'a dit.

Ciel s'énerva aussitôt. Un peu en colère qu'on puisse parler de lui dans son dos. Et puis il trouvait cette raison tout à fait légitime pour se retrouver en heure de colle. Pourquoi la jeunesse actuelle pensait-elle que faire de grosses bêtises serait en terme de badboy liste moins bien classée que manquer des cours? N'importe quoi. Parce que pour Ciel, comme pour tous le autres professeurs cela revêtait d'une importance capitale.  Il ne comprenait vraiment pas Sebatian. Tout comme il ne comprenait pas pourquoi lui, Ciel, s'attardait sur ce genre de choses. C'était super con de penser à quelle raison valait mieux qu'une autre pour se retrouver coller. 

Ciel souffla, car il venait de se rendre compte que Sebastian l'abrutissait. 

 - Comme s'il y avait une façon spéciale pour apparaître comme un parfait abruti. Se retrouver en colle, c'est juste con, dit il finalement à Sebastian.

- Tu ferais mieux de tenir ta langue Phantomhive, le menaça-t-il en guise de réponse.  Si tu viens avec nous, je te donnerai une bonne raison pour être vraiment mis en retenue. En plus, je suis sûr que tu adoreras ce qu'on fera ce soir.

Ciel ne bougea pas d'un pouce.

- Ben reste là aussi si tu veux. Personne ne te force à venir.

Sebastian se retourna et sortit de la pièce. Quant à Ciel, il hésitait un peu à l'accompagner. Il avait encore quelques petits doutes. Car dans tout cet échange Sebastian avait réussi à piquer sa curiosité quand il dit qu'il allait y trouver son compte. Et puis il détestait l'idée de rester seul.

----------- 

Quand il arriva au petit groupe, ils étaient en train de repeindre les murs du couloir à coup de bombe. Ecrivant des insultes et des signes de gang incompréhensibles même pour eux. Seul Sebastian qui semblait avoir un brin de talent, dessinait une tête qui ressemblait vaguement à celle du surveillant. Avec des éclairs au-dessus et une veine prête à exploser sur son front. Sûrement la tête qu'il aura quand il découvrira l'œuvre de ces imbéciles heureux le lendemain.

Lau fut le premier à s'en approcher, sifflant d'admiration, suivit par tout le reste.

- Putain Seb. Tu es le fils caché de Beethoven, acclama-t-il.

Ce qui fit rire notre jeune emo intérieurement. Beethoven ? Pourquoi pas Mozart, ou Beyonce tant qu'il y est ? On parlait de peinture, pas de musique. Quoique Ciel doutait fort que ce dessin puisse même passer pour un gribouillis.

- Attends, il manque un truc, continua Lau en fouillant dans son sac à la recherche d'une autre bombe. Il la secoua, et étala une bonne couche de paillettes au-dessus du crane du surveillant

- Là, ça fait plus réaliste, commenta-t-il.

Et tout le monde se mit à rire, se rappelant trop du crâne chauve de leur surveillant et de la façon dont il reflétait la lumière du soleil chaque fois qu'il passait. Ce dessin était tout lui. Ciel également n'a pas pu retenir un sourire. Surtout se rappelant de l'horrible soirée que celui-ci lui a fait vivre aujourd'hui, il était content du résultat. Mais il fut vite distrait par Sebastian qui lui tendit une bombe :

- Tiens. Essaie toi aussi.

- Et pourquoi voudrais-je ?

- Tu ne t'es jamais essayé à l'art ? dit Lau choqué, la main sur le cœur. C'est très libérateur pour le corps et l'esprit. Tu vois tout d'un œil différent. Tu te sentiras calme et apaisé. Comme moi.

Il enfonça sa bombe dans la main de Ciel et prit celle que Sebastian tendait. Il se remit à son dessin comme si de rien était, peignant deux fesses toutes rondes sur un mur.

- Putain qu'est-ce que j'adore ça, hurla le blond de service tout excité. Je ne m'étais jamais autant amusé au lycée.

Ciel regarda la bombe entre ses mains comme une grenade prête à exploser. Il était bien tenter de s'amuser un peu lui aussi. Un petit trait, ça ne ferait aucun mal, pensa-t-il.

- Vous faites ça souvent ?, demanda-t-il à Sebastian.

- Non. On est mardi soir aujourd'hui.

- Et ?

- Et mardi soir, c'est soirée rébellion, chanta Lau. Mais c'est la première fois que nous venons au lycée. Le surveillant les a trop tapé sur le système cet aprèm.

Ciel écarquilla ses yeux comme deux soucoupes, pas très rassuré d'un coup. Il pensait être en compagnie d'experts en effraction mais il se rendait compte qu'en fait c'était juste une bande d'inconscients.

- Vous n'avez pas peur de vous faire prendre ? Et si jamais le gardien apparaissait ?

- Dans ce cas, plan B.

- Veut dire ?, demanda-t-il à nouveau quand l'explication n'arrivait pas.

- on court, répondit Sebastian agacé comme si c'était l'évidence même.

- Et puis si ça ne fonctionne pas, on a encore vingt quatre lettres de l'alphabet. On trouvera, finit Lau.

Petit à petit, ils avancèrent assez loin, finissant par atteindre le gymnase, puis le bureau du surveillant. Le regard du groupe s'anima d'une lueur sombre. L'asiatique sortit une clé de sa poche et ouvrit la porte.

Comment il avait pu l'obtenir ?

Ciel n'en avait aucune idée.

Mais ce dont il était sûr, c'était que ces gamins savaient prendre leur revanche. Y'avait qu'à voir comment Ciel continuait de souffrir chaque jour, à cause d'un petit heurt dans un couloir de lycée. Alors imaginez ce que ce sera fasse à un professeur qui les mettait en colle dès qu'il le pouvait. Alors dès qu'ils ouvrirent la porte, ils se mirent à dessiner d'ignobles graffitis sur le mur, lançant les œufs dans tous les sens et déchirant tous les papiers qu'ils croisaient ; les faisant voler dans la pièce en horribles confettis.

Ciel en retrait se sentait incroyablement mal pour le surveillant quand il découvrira son bureau. Même s'il ne l'aimait pas, fallait-il aller à de tels extrêmes ? En plus, c'était un bon conseiller d'orientation. Sa conscience ne le laissait pas en paix.

- Tiens, Cadeau, lui tendit Sebastian une chemise.

Mais ça s'était avant que notre jeune ami pose les yeux sur ce document. C'était celui que le surveillant tenait en main cet après-midi. C'était une photocopie de son dossier scolaire avec écrit en gros au début : élève perturbé, instable mentalement. Très influençable. Tante suicidaire. Devrait être placé dans un foyer. J'ai des doutes quant au fait qu'il mériterait cette bourse. Doit être observé de près.

La rage de Ciel grandit aussi vite, et il pulvérisa en plusieurs morceaux le papier entre ses doigts.

Subitement, il se figea sur place, demandant aux autres :

- Vous avez entendu ça ?

Le groupe leva à nouveau les yeux au plafond.

- Arrête d'être si parano, c'est épuisant à la fin, se plaignirent-ils, ne percevant rien du tout.

Ils se remirent au boulot. Mais un Ciel prudent sortit dans le couloir, et là, il vit des jets de lumières rouges et bleus venir de dehors. Il arrêta immédiatement de respirer.

Il retourna en un flash sur ses pas prévenir les autres.

- La police !!!

Ils arrêtèrent tout mouvement et entendirent enfin les bruits de pas qui résonnaient dans le couloir.

- Merde !, siffla Lau. Comment ont-ils fait pour nous trouver ?

- On n'a peut-être déclenché une alarme silencieuse sans le savoir.

- Je n'ai pas envie d'aller en prison, dit Phillip apeuré.

- Moi, non plus, continua le blond de service.

Ils se mirent à courir de toutes leurs force vers le local du concierge, se vautrant presque dans les marches qu'ils ont dû descendre. Mais ce fut leur plus grosse erreur, car le bruit provoqué par leur pas tonitruants à attirer l'attention des flics vers leurs directions. Ceux-ci se rapprochaient dangereusement et Ciel n'en pouvant plus de tout cet effort sportif, s'écroula au sol la tête la première.

- Mais quel con ! dit Phillip sans pour autant s'arrêter.

Ciel se releva, jura le genou en feu et se remit à courir quand même. Même s'il avait horriblement mal, il ne pouvait pas se faire prendre ici. Son cœur battait à tout rompre.

Leurs poursuivant leur hurlait de s'arrêter mais ils n'obéissaient pas. Alors Sebastian gagné d'une brillante idée en voyant la pompe dans le couloir, s'arrêta, l'ouvrit, espérant que cela fera glisser les flics. Et c'est ce qui arriva.

Il se remit à courir, tentant de rattraper le groupe qui avait pris de l'avance.

Au même moment au local du concierge, la bad-boy clique venait enfin d'arriver. Phillip et Greg firent la courte échelle à Lau qui fut le premier à partir. Etant le seul majeur du groupe, il risquait d'avoir de sérieux problèmes s'il se faisait attraper. Ensuite, il fut décidé que le blond de service serait le suivant, puis Greg, puis Ciel puis Phillip. Mais le plan ne se passa pas comme prévu. Quand Greg disparut, Phillip et ses gros bras sautèrent et s'accrochèrent au rebord de la fenêtre. Ciel tenta de l'arrêter en l'attrapant une jambe mais celui-ci lui envoya un gros coup de pied qui fit valdinguer l'emo. Et le jumeau d'une agile traction se retrouva de l'autre côté. Seul lui pouvait accomplir la prouesse de se hisser tout seul vu ses muscles monstrueux.

Phillip regarda par la fenêtre souriant tout fier :

- Va pourrir en Enfer Phantomhive. Puis il disparut à son tour.

Ciel n'avait jamais autant détesté quelqu'un de sa vie. Il était clair que Phillip l'avait abandonné. Comment allait-il s'en sortir? Rien pour qu'il puisse monter dessus pour tenter une sortie. Son cerveau ne marchait pas assez vite pour trouver une solution avec ces mains qui tremblaient. Et de l'autre côté de la porte, il pouvait entendre des pas qui se rapprochaient redoutablement.

- Merde, merde, merde, jura-t-il. Qui l'avait amené dans cette merde déjà?

Et comme pour répondre à sa question, Sebastian pénétra le local, surpris de voir Ciel encore dans le bâtiment. Mais il n'eut pas le temps de poser des questions que les cris de policiers le ramenèrent à l'ordre. Il referma la porte derrière lui, mettant un balai pour en bloquer l'ouverture.

- Tout ça c'est ta faute, se précipita sur lui Ciel pour lui asséner de coups de poings. Cependant Sebastian lui immobilisa les bras.

- On n'a pas le temps pour tes crises de fillettes. Et les autres ?

- Ils m'ont abandonné, dit Ciel en repensant fou de rage à Phillip.

Mais il fut distrait par la poignée de la porte qui tournait, les policiers derrière leur intimant des ordres. Sebastian se dirigea vite vers la fenêtre et Ciel qui pensait qu'il allait comme Phillip se hisser et partir fut surpris, quand celui-ci lui demanda expressément :

- Qu'est-ce que tu fiches à rêvasser ? Tu veux finir en taule ?

Ciel se précipita aussitôt vers lui et à l'aide de la courte échelle se retrouva de l'autre côté. Sebastian à son tour sauta s'agripper au rebord de la fenêtre, mais le bâton qui avait finalement lâché, laissa pénétrer les flics qui attrapèrent les jambes du bad boy qui tomba au sol.

L'emo sans réfléchir était sur le point de retourner à l'intérieur lui porter secours mais fut bloquer par Lau qui apparut comme par magie et le força à se taire, en mettant une main contre sa bouche.

- Tu comptes aller où comme ça ?, lui murmura-t-il. Réfléchis un peu. Tu veux affronter la police?

Ciel écarquilla les yeux, frappé d'une soudaine réalisation. Cette scène d'abduction lui avait rappelé celle où sa mère avait été tuée. Alors inconsciemment, son corps a voulu porter secours à Sebastian.

Il revint à lui et avec l'aide de Lau, s'échappa finalement.

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AN: Un chapitre vraiment long. Et pas très intéressant, je trouve. Bon, en tant qu'auteur, je suis censée éviter de faire ce genre de commentaire. Et pour être sincère, je n'ai corrigé ni faute, ni répétition, ni tournure de phrase. Alors je me dis que ce ne sera pas si intéressant que ça. Surtout qu'il n'y s'y passe   pas grand chose. Mais c'est important pour introduire le nouveau personnage de l'histoire et le chapitre 16 qui suivra.

J'attends patiemment vos petites remarques et vos impressions. Bonne lecture à tous.

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