35 : Son truc à lui.

Je m'extirpe lentement du sommeil, naturellement, sans aucune gêne. J'apprécie ce court instant qui me ramène à la réalité et à ce que j'ai vécu hier. Je me sens apaisé, totalement détendu mais surtout empli d'un bonheur immense... Je constate que Minjae a déjà quitté le lit et me décide à aller le trouver, ressentant au passage une certaine douleur dans tout le corps. J'ai de légères courbatures un peu partout, sûrement à cause de cette nuit. Je me lève et m'avance jusqu'au grand salon. La télévision est allumée, accompagnant le bruit de l'huile qui frit dans la poêle face à Minjae, debout dans la cuisine. Il s'active d'un air concentré à préparer le petit-déjeuner.

– « C'est quoi tout ça ? » demandais-je en faisant allusion aux nombreux tupperwares étalés sur le plan de travail. Minjae lève les yeux sur moi, ses lunettes sur le nez, ses cheveux en bataille, un léger sourire sur les lèvres. Pourquoi est-il encore plus beau au réveil ?

– « T'es levé... Ça, c'est ce que nous a préparé Madame Park. Elle en fait toujours trop alors j'espère que t'as faim. » J'acquiesce et prend place sur l'un des tabourets face à lui. Il est vraiment trop craquant quand il agit si normalement... Ça me fait prendre conscience que même si j'ai toujours eu l'impression d'avoir à faire à quelqu'un de bien trop différent de moi, de bien trop unique, de bien trop original pour le mériter, au final, il lui arrive d'agir avec simplicité. Ou bien...arrive-t-il à me donner l'impression d'être tout aussi exceptionnel que lui lorsque je me retrouve à ses côtés ? « Alors...est-ce qu'il y a un truc que tu veux faire aujourd'hui ? Y'a des averses mais on peut peut-être trouver quelque chose qui s'fasse en intérieur ? » pense-t-il alors qu'il me tend un bol de riz et des baguettes.

– « T'as des idées ? » Je voudrais pouvoir faire des centaines et des centaines de choses avec lui mais comme je ne connais rien ici, j'avais espéré qu'il sache quoi me proposer, même si la météo n'est clairement pas de notre côté.

– « On pourrait rester enfermer dans cette chambre et recommencer encore et encore c'qui s'est passé hier ? » propose-t-il en s'approchant dangereusement de moi. Ses lèvres se posent avec tendresse sur les miennes, les baisant d'une légère étreinte bien qu'emplit d'une pression sexuelle des plus fortes. Pourquoi ai-je encore plus envie de lui désormais ? Est-ce parce que je sais ce qu'il est capable de m'offrir ?

– « Minjae... » protestais-je tout sourire, bien que je sois parfaitement prêt à succomber à cette idée. Mais j'imagine que ce ne serait pas la meilleure chose à faire. Même si je pense déjà à ce que sera notre prochaine fois, je n'ai pas envie de résumer ce week-end au sexe. Notre couple est bien plus que ça à mes yeux.

– « Ok, j'ai compris... J'me suis dit que pour ce midi, on pouvait aller au marché Dongmun. C'est couvert et on pourrait y manger sur place. Y'a d'tout là-bas. De la street food, des vêtements, des souvenirs. Puis, ce sera l'occasion d'acheter quelques trucs pour ce soir. Je pensais qu'on pourrait s'faire un apéro et regarder un film ou...jouer à un jeu ou autre chose...quelque chose de plus sexuel. Enfin, ça, on le refera sûrement mais pour le reste j'te laisse choisir. » plaisante-t-il, presque fier de lui. Quel imbécile... Je reste à l'observer, un large sourire sur les lèvres. Il est si mignon. Un apéro...jouer à un jeu... C'est si surprenant venant de lui. C'est loin de ressembler à son quotidien sur Séoul. « Oui, je manque d'inspi mais j'suis vraiment nul pour organiser c'genre de chose, alors... » se défend-t-il, sûrement un peu gêné. J'adore le voir comme ça, c'est tellement rare.

– « Non, j'trouve ça très bien. Et pour cet aprem ? » continuais-je, la bouche pleine.

– « T'as entendu parler du Trickeye Museum ? C'est un musée trompe-l'oeil, y'a beaucoup de gamin et d'ado idiots mais c'est sympa à voir et au moins c'est couvert... » J'apprécie l'effort qu'il fait. Je sais que cela ne l'intéresse sûrement pas beaucoup mais le fait qu'il veuille m'y accompagner seulement pour me faire plaisir me touche vraiment. Il se soucie de ce que je peux penser, il se soucie de moi.

Nous avons terminé notre petit-déjeuner puis nous nous sommes installés sur le canapé pour jouer à l'un de ses jeux vidéo. Puisque nous avions le temps avant l'heure du déjeuner et que de toute évidence la pluie et le vent se donnaient du mal pour nous dissuader de sortir, on s'est dit que c'était la meilleure façon de tuer le temps. À vrai dire, je ne trouvais pas que nous tuions le temps. Personnellement, même jouer avec lui à un jeu de foot me faisait plaisir. J'aime ce genre de moment, quand il s'énerve ou qu'il râle contre le jeu juste parce qu'il est mauvais perdant, ou bien quand il se lève brusquement en me narguant d'avoir marqué parce qu'il est tout aussi mauvais gagnant. J'aime vraiment être avec lui.

Nous nous sommes ensuite préparés et avons foncé jusqu'au marché Dongmun, emmitouflé sous nos doudounes, écharpes et grosses capuches. Après avoir galéré à trouver une place pendant près de vingt minutes, à tel point que Minjae a même proposé d'abandonner et de rentrer avant qu'il ne se mette à devenir grossier, nous voilà enfin arrivés. Je suis surpris par le monde qu'il y a malgré la pluie, à croire que rien ne les dissuade d'y venir se balader. Des stands, des étals et des marchandises en abondance, je ne sais où poser mes yeux. Le marché est immense, presque labyrinthique. Des produits secs, des produits frais, des étalages de souvenirs, de vêtements et de décorations en tout genre... Je suis Minjae silencieusement, curieux de tout ce qui se présente à nous sans pour autant m'éloigner. Je serai incapable de retrouver la sortie tout seul... Minjae nous guide avec aisance, sachant exactement où est-ce que nous sommes.

– « Tu connais l'endroit par cœur, j'imagine. » lui fis-je remarquer, presque impressionné.

– « Oui, plus ou moins. Beaucoup de choses ont changé depuis la dernière fois mais le dimanche matin en général, on venait acheter des fruits de mer avec mon père alors on finit par s'habituer. » m'explique-t-il. Je crois que venir à Jeju lui rappelle beaucoup sa famille. Peut-être même que c'est ce qu'il recherche lorsqu'il vient ici ; revivre le peu de souvenirs qu'il avait eu la chance de partager avec eux. « Tu l'aimes bien ? » Je me suis arrêté face à une veste style bomber noire en imitation peau de mouton. C'est n'est pas vraiment mon genre, elle est peut-être un peu trop originale pour mon style simple et banal mais elle me fait penser à Minjae. « J'vois que je t'inspire. » ricane-t-il de son air présomptueux. Il a conscience que depuis que je le connais mon style vestimentaire se modifie peu à peu. J'espère simplement paraître moins enfantin en imitant ses goûts. Puis, je dois bien l'admettre, Kim Minjae est toujours très classe, très charismatique, à la pointe de la mode, même si c'est parfois un peu trop extravagant pour moi. À croire qu'il est libre de tout porter puisque tout lui va...

– « Je te la prends alors ? » lui proposais-je en cherchant sa taille. Minjae m'interroge, ne comprenant pas ce que je veux dire. « On aura juste la même. » lui indiquais-je, les deux vestes dans les bras. Mon homme m'arrête, bien qu'amusé par mon idée.

– « On a déjà le même sac de cours, tu crois pas que c'est suffisant ? » C'est vrai, un sac, c'est déjà beaucoup, je devrai m'en contenter mais...c'est sûrement parce que je voudrais être capable de crier au monde entier mon amour pour lui que je ressens le besoin de le faire comme un couple normal le ferait. Il devrait s'estimer heureux, je ne lui ai pas proposé d'acheter des t-shirt assortis...bien que ce week-end, avec le flot d'amour qu'il ne cesse de déverser sur moi, j'en serai parfaitement capable.

– « C'est toi qui voulait qu'on ait le même sac, j'te signale. J'vais payer, attends moi. » Minjae ne rechigne pas et me regarde aller régler. Il ne l'avouera jamais mais cela lui fait sûrement un peu plaisir. Nous continuons de nous balader, faisant quelques achats pour ce soir au passage. J'ai également acheté quelques épices et quelques souvenirs de l'île pour mes parents et Minki. C'est la première fois que je vais quelque part sans eux alors je me suis dis qu'ils apprécieraient.

– « J'ai pas envie d'te perdre. Tu t'mettrais à paniquer puis à pleurer. Ce serait vraiment gênant... » se justifie-t-il lorsque sa main vient trouver la mienne. Je me convaincs de ne rien dire et de le laisser faire malgré mon embarras. C'est mignon, Hyunwoo alors...ne pense qu'à lui... Ne souhaitant pas gâcher ce moment simplement à cause du regard des autres, je décide tout simplement de ne plus poser les yeux sur ceux qui nous entourent, comme s'ils n'existaient pas. Je peux au moins faire ça pour lui... « Je sais où on va manger, c'est top là-bas et c'est franchement pas cher. Comme ça, tu pourras m'payer le repas. » termine-t-il en observant ma réaction du coin de l'œil, un sourire sur les lèvres. Cet idiot, il ne rate jamais une occasion de se moquer de moi... Minjae me conduit jusqu'à un petit stand qui ressemble de loin à un tout petit restaurant. Engloutis par la vapeur de la cuisson, nous nous approchons jusqu'à l'entrée où sont délicieusement disposées toutes sortes de collations mais ce sont les ravioles tout juste sorties du panier à vapeur qui me mettent immédiatement l'eau à la bouche. C'est si appétissant... « Deux assiettes de mandus à la vapeur, s'il vous plaît. Une à la viande et l'autre au kimchi. » réclame Minjae en me faisant signe de m'asseoir au petit comptoir face à l'homme qui vient de nous accueillir. « Vous pouvez aussi ajouter une assiette de mandus frits ? Tu voulais peut-être des ramens au poulpe ? C'est leur spécialité mais leurs mandus...c'est une tuerie. » Je nie, j'ai confiance en lui, je suis certain que je vais me régaler. De toute façon, j'avais déjà fait mon choix avant même d'avoir posé mes fesses. Minjae se lève pour aller se servir en boisson dans le petit frigo juste derrière nous puis revient à mes côtés. « Bon, alors...dis-moi un truc sur toi. Un truc que j'sais pas... Genre, t'étais à quelle école avant la Sungari ? » Il veut faire la conversation, il veut en apprendre plus sur moi... C'est tellement agréable quand ça marche aussi dans ce sens-là. J'ai vraiment le sentiment que nous avons passé un cap depuis hier.

– « J'habitais à Daejeon. J'suis né là-bas. » D'un point de vue extérieur, on pourrait trouver ça bizarre que Minjae et moi n'ayons jamais eu cette conversation avant. Pourtant, lorsque j'y réfléchis bien, il nous est déjà arrivé de partager ensemble sur nos vies. C'est juste qu'avec Minjae, il ne faut pas chercher à aller trop vite, il faut prendre son temps au risque de le brusquer. Puis jusqu'ici, c'était plutôt moi qui m'interrogeais à son sujet...

– « Et t'es arrivé pour ta première année de lycée, c'est ça ? Pourquoi vous avez déménagé ? » continue-t-il, sûrement pour combler la conversation en attendant nos plats.

– « Ma grand-mère maternelle habite Séoul et durant ma dernière année de collège, elle a eu un accident. Mon grand-père travaillait encore à cette époque-là, alors ma mère a insisté pour qu'on soit plus près d'elle. Mon père a trouvé du travail rapidement donc ça n'a pas traîné. » lui racontais-je. Ma mère a démissionné et est partie immédiatement sur Séoul quand on a appris pour l'accident de ma grand-mère. Elle s'était faite renversée en traversant la rue. Ça a été très dur et aujourd'hui encore, elle en subit quelques séquelles. Mais je crois qu'avoir ma mère à ses côtés quotidiennement l'a beaucoup aidé psychologiquement. Je passais aussi chez elle tous les jours après les cours, ça lui remontait le moral de me voir aussi souvent alors qu'avant, nous ne pouvions nous voir que deux à trois fois par an. J'ai eu beaucoup de mal à me faire à l'idée de déménager lorsque mes parents ont pris cette décision. Je ne suis pas du genre à accepter facilement le changement mais je relativisais un minimum en me disant qu'arriver pour ma première année de lycée dans une nouvelle école serait moins stressant. Aujourd'hui en y réfléchissant, j'ai conscience que j'avais tort.

– « Et c'était comment le collège à Daejeon ? Tout aussi pourri qu'à la Sungari ? » Il a posé sa question subtilement, d'un air détaché, totalement relax, comme s'il pensait que je ne comprendrais pas où est-ce qu'il veut en venir. Il veut savoir si j'avais un Yunho là-bas aussi...

– « Presque. Les élèves de ma classe me trouvaient un peu bizarre eux aussi. Savoir que j'avais sauté ma première année de collège, ça me rendait prétentieux à leurs yeux. Je ne m'en souciais pas vraiment, j'étais constamment plongé dans mes bouquins alors ça m'importait peu. À la Sungari, dès mon premier jour j'avais déjà été catalogué. Il faut croire que les Séouliens n'aiment pas avoir affaire à plus intelligents qu'eux. » tentais-je d'en rire pour dédramatiser. La réalité était toute autre. À Daejeon, on ne m'adressait pas la parole, parfois on se moquait de moi pour mon sérieux et ce détachement que j'avais vis-à-vis des autres ados mais cela n'allait pas plus loin. On me laissait vivre librement dans mon coin. Il y avait même quelques élèves qui me saluaient ou me souriaient. À Séoul, dès mon premier jour, quand il a fallu qu'on se présente un à un, j'ai ressenti cette présence. Elle était mesquine et malsaine. C'était la sienne. Jeong Yunho avait un sourire en coin, les pupilles dilatées et me détaillait de son regard profond comme s'il était tout à coup affamé. Il était affalé sur sa chaise, les bras croisés et son aura rien qu'à elle seule me faisait déjà angoisser. Il m'a suivi du regard jusqu'à ce que je pose mes fesses sur ma chaise et je l'ai ressenti, durant toute l'heure, me dévisager comme si j'étais l'être humain le plus répugnant qu'il n'ait jamais vu sur terre. Il me détestait déjà alors que je n'avais même encore rien fait. Il était sûrement heureux d'avoir trouvé sa nouvelle proie. Du frais, de l'inédit, il se sentait sûrement même presque excité de recommencer sa torture avec quelqu'un qui n'avait pas la moindre idée de ce qui l'attendait.

– « C'est surtout les gosses de riches qui ont du mal à accepter l'intelligence des autres. Parce qu'on les a élevés en les laissant croire qu'être riche, c'était tout avoir, même ce qu'ils n'ont pas. » expose-t-il sérieusement. Les gosses de riches... L'homme dispose les mandus face à nous et nous souhaite un bon appétit avant de se remettre à sa cuisine. Je pose mes yeux sur Minjae, qui se brûle déjà la langue avec une raviole.

– « Tu parles comme si tu n'étais pas l'un d'entre eux. » m'amusais-je, bien que surpris qu'il parle de Yunho ou de ceux qu'ils fréquentent à la Sungari de cette façon...

– « C'est pas parce que mes parents sont blindés que j'ai été élevé comme ça. Yunho ou Youngjae, eux, c'est des vrais enfoirés de pourris gâtés. Pourquoi est-ce que tu crois qu'ils s'en prennent à toi ou aux autres dans ton genre ? Parce qu'ils ont la pression de leurs parents. Ils leur répètent qu'ils doivent être parfait et répondre de leur statut et de leur répuation mais en vérité, Yunho est idiot comme un poisson rouge et Youngjae est bien trop imbu de lui-même pour ne serait-ce que voir ce qui se passe sous son nez. Ce sont des imbéciles alors ils s'en prennent aux autres parce qu'ils pensent que c'est comme ça qu'on les respectera. » Je suis étonné de l'entendre dire ce genre de chose. C'est toujours si difficile à comprendre pour moi. Comment Minjae peut-il si facilement dénigrer ceux avec qui il traîne au lycée ? Et s'il pense vraiment que ce ne sont que des imbéciles, pourquoi continue-t-il de traîner avec eux ? C'est à n'y rien comprendre... Kim Minjae ne fait jamais les choses comme on s'y attendrait.

– « Tu y as beaucoup réfléchi, on dirait. » souriais-je, stupéfait par ce qu'il vient de me sortir.

– « J'ai été comme eux. » avance-t-il abruptement. Je détourne le regard sur lui, curieux. Minjae plonge son mandu dans la sauce soja épicée puis le fourre dans sa bouche directement. Savourant sa nourriture, il lève la tête et mâche rapidement, signe qu'il se brûle même la langue avant de venir boire sa canette ; moi, je reste l'analyser, attendant qu'il ne s'explique. J'ai envie de savoir. Même si cela ne me plaît pas forcément. « Pendant ma deuxième année de collège, j'ai été comme eux. Mes parents venaient de divorcer et y'avait pas mal d'autres choses qui s'passaient dans ma vie alors j'voulais à tout prix qu'on me respecte, j'voulais qu'on ait assez peur de moi pour ne pas vouloir colporter des rumeurs ou parler de ma situation familiale ou des gens avec qui je traînais... J'ai été le Yunho de la Chulseog High School. Ou plutôt le Youngjae. Parce que je trouvais toujours un imbécile pour faire les choses à ma place, du moins, la plupart du temps. » ricane-t-il, sûrement pour mieux faire passer la pilule. Je le savais. J'avais conscience qu'il avait déjà été un gros connard du genre de Yunho, il me l'avait même clairement avoué. Distinctement et en toute honnêteté, Minjae m'avait avoué ne pas être mieux qu'eux mais...l'entendre le dire de cette façon, ça me donne des frissons. Parce que j'ai du mal à le croire mais en même temps, lorsque je repense à la façon dont il s'emporte parfois avec tant de facilité, le fait qu'il soit parfois colérique, irréfléchi ou même méchant lorsqu'il veut faire mal et blesser, je me dis que c'est tout à fait plausible. Et cette idée ne me plaît pas. Parce que j'ai du mal à accepter le fait que je sois tombé amoureux d'un type qui a autrefois fait pleurer quelqu'un comme moi.

– « Et est-ce que tu regrettes ? » le questionnais-je tout en reprenant le cours de mon repas. Je ne veux pas que ma déception se ressente. Ce ne serait pas juste pour lui parce qu'il s'ouvre à moi et qu'il m'avait déjà prévenu avoir été cette personne alors ce serait méchant de faire comme si cela me tombait dessus même si c'est un peu le cas.

– « Oui. Parce qu'il y avait sûrement d'autres moyens d'faire pour me sentir mieux. Mais j'étais stupide et je l'ai été trop longtemps. » Il m'avait dit n'avoir jamais été aussi loin que Yunho donc inconsciemment je crois que j'avais juste minimisé le fait qu'il ait pu être le bourreau d'un autre Hyunwoo. Mais aujourd'hui, je crois avoir envie de savoir ce qu'il en était. Même si ce n'est sûrement pas une bonne idée, j'ai besoin de savoir parce que je veux tout connaître de lui, même ses plus mauvais moments.

– « Tu... Tu faisais ce qu'ils me font ? » Je n'ose toujours pas croiser son regard, non seulement parce que j'ai honte, mais surtout parce que je ne voudrais pas que cela le dissuade de me dire la vérité. Minjae n'est pas vraiment du genre à avouer ses mauvais côtés, il n'aime pas être à son désavantage, j'ai finis par le comprendre alors j'ai peur qu'il se ravise pour ne pas que je puisse le voir de cette façon.

– « Non. J'ai trouvé une autre façon de m'en prendre à eux... Bien sûr, comme Yunho, j'ai frappé quelques imbéciles mais la plupart du temps ils le méritaient et je ne m'en prenais pas à plus faible que moi. Mon truc à moi, c'était de les ridiculiser, de les humilier. Ça me faisait m'sentir plus fort, plus puissant. » Son truc à lui... Je me ressasse toutes les fois où Yunho s'est amusé à m'humilier dans les couloirs du lycée, dans la cour, dans la cafétéria ou même dans la classe sous les yeux de tous. Je me souviens des mots qu'il utilisait, des mensonges qu'il proférait et du regard jugeur de tous les autres élèves comme si je n'étais qu'une anomalie à leurs yeux. Puis je commence à l'imaginer lui, Minjae, debout face à toute la classe à énumérer tous les défauts physiques de cet autre Hyunwoo comme si ce n'était qu'une simple blague pour lui. Alors que ce Hyunwoo est certainement rentré à pied ce jour-là, pour éviter les autres élèves de son bus, avec la simple envie de pleurer seul dans son coin pour se lamenter sur tous les défauts physiques auxquels il n'avait jamais fait attention avant ce jour. C'est dur d'admettre que j'étais ce Hyunwoo et que si j'avais été dans une autre école, Minjae aurait pu être à la place de Yunho...

– « Ça n'a duré que pendant un an ? » me risquais-je à demander. Minjae ne répond pas tout de suite, il attrape une nouvelle raviole et le mange lentement. Cela signifie que la réponse n'est pas positive...

– « Non. J'ai arrêté de m'moquer des plus faibles ou de ceux que je n'pouvais simplement pas supporter une fois toute cette haine évacuée. Mais j'ai vite trouvé une nouvelle façon de m'amuser, le sexe. » confie-t-il avec honnêteté. J'apprécie qu'il soit si sincère envers moi même si ce n'est pas facile à accepter. Mais ça aurait pu être pire, j'imagine.

– « C'est à ce moment que tes histoires de projets ont commencé, j'imagine. » souriais-je. Minjae comprend que je ne suis pas fâché contre lui et étire un sourire à son tour. Il est soulagé, je crois... Est-ce qu'il avait peur que cela me repousse ?

– « Oui. Mais plutôt que de le résumer comme ça, on pourrait simplement dire que c'est à ce moment-là que j'ai commencé à chercher quelqu'un qui en vaudrait la peine. Et il faut croire que c'est enfin arrivé... » joue-t-il malignement, sa main caressant subtilement ma cuisse. Quel beau parleur... Je repousse sa main, bien que réjouis par son mensonge. Cet idiot sait vraiment comment tourner les choses à son avantage... « Ne m'en veux pas d'avoir été si con. J'ai conscience de c'que ça signifie pour toi. Mais les choses sont différentes aujourd'hui. » affirme-t-il, plus sérieusement.

– « Tu promets ? » insistais-je. Minjae acquiesce, sa main compressant affectueusement la mienne comme pour le prouver. Même si ce n'était pas plaisant à entendre, je suis content d'avoir eu cette conversation avec lui. J'espère que ça le fera avancer, d'une certaine manière. Après avoir terminé nos mandus qui étaient plus que savoureux et croquant, Minjae et moi reprenons notre marche. Nous avons fait quelques achats de plus puis nous sommes retournés à la maison pour déposer la nourriture que Minjae a acheté pour ce soir, comme si tout ce que Madame Park nous avait donné n'était pas suffisant pour lui.

Puis direction le Trickeye Museum. C'est un musée où différentes pièces présentent des œuvres en 3D où chacun peut s'intégrer à la photo pour donner l'illusion d'y être vraiment. Ce n'est pas extraordinaire mais c'est plutôt amusant à voir. Il y a beaucoup de monde, beaucoup de familles ou de groupes de jeunes, des étrangers mais aussi beaucoup de coréens.

– « Je t'avais dis que c'était pas top. En plus, c'est samedi alors c'est encore plus chiant si tu veux prendre des photos, vu l'monde. » bougonne Minjae, les mains dans les poches. On dirait qu'il est déçu de ne pas avoir trouvé mieux mais moi, personnellement, je ne trouve pas ça nul. C'est divertissant et en plus il fait chaud à l'intérieur. Ce n'est pas quelque chose que j'aurais pensé faire, ni même pu faire avec quelqu'un d'autre que lui.

– « C'est amusant de les voir poser, ils ont l'air un peu idiots. » me moquais-je en indiquant un couple accroupi sur le sol face à un énorme requin.

– « Et c'est moi l'enfoiré, hein ? » rétorque-t-il, amusé par mes dires. « Va poser comme un idiot, toi aussi. Comme ça, tu pourras montrer ça à ta mère, ça lui fera plaisir. » propose Minjae, déjà son portable dans les mains. C'est vrai qu'un espace est vide et que mes parents aimeraient certainement que je leur montre ce genre de souvenir. Cela rendrait ce week-end un peu moins suspicieux à mes yeux... J'accepte et pose le plus simplement et rapidement possible face à Minjae, tout en jetant un œil autour de nous. Il y a justement un groupe de filles qui s'avance dans notre direction... Alors que je pense avoir terminé, Minjae les interpelle et échange quelques mots avec elles. Surpris par son comportement, je reste attendre stupidement à ma place, perplexe. À quoi est-ce qu'il joue ? Il tend son téléphone à l'une des filles et vient jusqu'à moi, l'air fier.

– « Tu fous quoi ? » lui demandais-je, perdu par son attitude. Les filles ont l'air plus âgées que nous et le fait qu'elles aient toutes les cinq les yeux rivés sur nous m'embarrasse encore plus.

– « Ferme-la et pose, enfoiré. J'te fais cadeau d'ça. » avance mon homme, en affichant un grand sourire, son bras posé sur mes épaules. Je l'observe se métamorphoser alors que la fille nous demande de sourire et de ne plus bouger. Elle en prend quelques-unes malgré mon expression figée puis tend le téléphone à Minjae mais ce dernier lui demande d'en prendre une dernière, apparemment insatisfait. Je vais vraiment le tuer...à quoi joue-t-il ? « Tu m'embrasses, bébé ? » me questionne-t-il subitement, de son air plaisantin. À peine ai-je le temps de comprendre qu'il se jette sur mes lèvres. J'entends le groupe de filles s'extasier instantanément. Mes joues s'échauffent en une seconde à peine, mon cœur explose de surprise à tel point que je me demande si je ne suis pas en train de faire une crise cardiaque. Minjae s'est éloigné tout aussi vite qu'il m'avait embrassé pour venir récupérer son téléphone. Les filles sourient et se cachent derrière leurs mains, comme partagées par la gêne et l'admiration. Moi, toujours paralysé de surprise, je suis incapable de faire le moindre geste. Minjae, lui, les remercie pas le moins du monde honteux d'avoir agit comme tel face à elles.

– « Vous êtes trop mignons ensemble ! » nous lance l'une d'entre elles avant qu'elles ne s'éloignent plus loin. Minjae se contente de la remercier alors que je suis là, à le fusiller du regard. Il se fout de moi...

– « Quoi ? Ça fera un bon souvenir, non ? Enfin, celle-ci garde la pour toi, évite de la montrer à ta mère. » ricane-t-il en admirant son écran. Je suis toujours rouge d'embarras, je meurs terriblement de chaud à tel point qu'il me faut même retirer ma doudoune pour retrouver un peu d'air frais.

– « Pourquoi t'as fait ça ? C'est hyper gênant, idiot ! » me plaignais-je, mes mains éventant mon visage.

– « Quoi ? T'as vu comment elles ont réagi ? Elles étaient fan de nous... Tout le monde ne réagit pas comme l'autre enfoiré d'la dernière fois... On est trop mignons ensemble, t'as entendu ? On pourrait même écrire une fanfiction sur nous, j'suis sûr que ça marcherait... » Il raconte vraiment n'importe quoi... Mais en même temps... C'est vrai que c'était plutôt agréable de les voir réagir comme ça, c'était terriblement gênant mais savoir que Minjae voulait cette photo avec moi, ça me fait totalement fondre...

Nous avons continué notre petit tour et avons même recroisé le groupe de filles, à mon plus grand désarroi. Elles n'arrêtaient pas de nous regarder niaisement, c'était étrange.... Minjae était bien plus motivé, me proposant de faire des photos avec lui quand l'arrière-plan l'amusait un minimum. C'était étrange de partager ce genre d'activité avec lui, ça ressemblait à un rencard, à un vrai rencard tout ce qu'il y a de plus normal. Et j'ai adoré ça.

– « Il pleut encore plus que tout à l'heure. » fis-je remarquer lorsque nous atteignons la sortie. Depuis ce matin, le temps n'est vraiment pas de notre côté... Minjae lance le départ et nous voilà à courir stupidement en direction de la voiture. Je ne sais pas pourquoi cela nous amuse, c'est puéril mais j'imagine que ça a quand même un côté comique d'un point de vue extérieur. Puis tout à coup, Minjae s'arrête, s'emparant de mon poignet par la même occasion. En plein milieu du parking, je me retourne vers lui pour le questionner. Il abaisse sa capuche, laissant la pluie mouiller ses cheveux, tout sourire. « Qu'est-ce que tu fais ? » m'exclamais-je déconcerté. Mon homme s'approche, retire ma capuche également puis vient déposer ses lèvres sur les miennes. Abasourdi par son geste soudain, je tente de remettre ma capuche mais lui m'en empêche, intensifiant son baiser. Je me laisse porter, profitant pleinement de ce qu'il fait de ma bouche. Je ressens mon sexe s'éveiller, ma langue force l'accès à la sienne, je suis tout à coup plus qu'émoustillé. Et le fait d'être là, au beau milieu de ce parking, la pluie nous arrosant à grosses gouttes, fait de ce moment l'un des plus romantiques que je n'ai jamais vécu. Minjae se sépare de moi, certainement satisfait par ce que nous venons de partager.

– « J'suis sûr que t'as trouvé ça romantique, j'me trompe ? » L'enfoiré...il ose manipuler mes sentiments si facilement ? Chercherait-il à me faire succomber plus que je ne le suis déjà ?

– « Ça l'aurait été si on était pas en hiver sous trois degrés. Si j'attrape un rhume, j'te tue. » le menaçais-je en enfilant ma capuche, bien que touché par son geste. Minjae me suit rapidement jusqu'à la voiture, toujours cet air fier sur le visage. À peine installé, cet idiot allume le chauffage à fond, regrettant sûrement d'avoir voulu jouer les romantiques. Moi, je ne regrette pas qu'il l'ait fait. Au contraire, ça me fait l'aimer encore plus.

Nous sommes rentrés, nous nous sommes changés puis installés sur le sofa avec un gros plaid pour regarder un film. Tout ce qu'il y a de plus anodin au monde, pourtant, je ne pouvais m'empêcher de sourire comme un idiot.

Avant de rencontrer Minjae, j'avais le sentiment de ne pas pouvoir profiter de l'instant présent. Bien sûr, l'effet Yunho avait beaucoup d'impact sur mon état d'esprit mais en dehors de ça, j'avais le privilège d'avoir une famille aimante et un meilleur ami attentif et présent. Cependant, sans vraiment savoir pourquoi, j'avais le sentiment de ne pas être accroché à la réalité, d'être constamment en retard ou en suspend par rapport au reste. Je pense qu'à cause de ce que je subissais au lycée et du fait de ne pas pouvoir tout avouer aux seules personnes qui se souciaient de moi, j'étais trop habité par mes sentiments, par cette peur, cette angoisse, tout ces mensonges...à tel point que j'en oubliais de profiter de ce que j'avais. J'avais cette pression affreuse qui pesait sur mes épaules sans que je ne sache quoi faire. Alors je me terrais dans mes livres, dans mes études et mes projets professionnels pour oublier tout le reste, ou du moins pour avoir l'impression d'oublier tout le reste. En réalité, aujourd'hui, en y réfléchissant bien, je prends conscience que j'y pensais constamment. C'était comme si j'étais inquiet de ne pas pouvoir me divertir et me contenter de ce que la vie m'offrait. Alors mon subconscient me le rappelait durant la nuit, dans mes cauchemars, mon corps m'alertait par des maux de tête incessants, j'étais constamment anxieux, épuisé, à bout de force, même dépressif par moment. Je n'étais pas heureux, même entouré de ma famille et de Jibin, je n'arrivais pas à être heureux. Aujourd'hui, lorsque je me retrouve affalé contre lui, à regarder un film, à partager ce genre de moment apaisant en toute tranquillité, sans me soucier de ce que je subis ou de ce qu'a été ma vie jusqu'ici, je prends conscience que je suis heureux, que c'est la première fois depuis que j'endure ce mal être en moi que je me sens connecté au monde, que je me sens moins à part, moins écarté de la réalité du monde.

– « Une mandarine ? » me propose Minjae, dans la cuisine. Minjae et moi avons cuisiné pour le dîner ce que nous avions acheté au marché et ce que Madame Park nous avait apporté la veille avant de nous poser dans le salon pour jouer au Monopoly. Minjae a prétendu avoir pensé à un tas de choses à faire mais s'être finalement ravisé en ayant peur de me fatiguer inutilement. J'espère qu'en réalité, il souhaitait simplement rester à la maison avec moi, juste tous les deux. « Tu veux pimenter la soirée ? » propose-t-il, sûrement dépité par ma nouvelle acquisition alors que lui se retrouve sur la case prison. Je dois dire que c'est assez plaisant de gagner quelque chose contre lui... Je l'incite à m'en dire plus. Il a certainement une idée derrière la tête... « On pourrait jouer à un jeu ? » pense-t-il de son air narquois.

– « C'est pas déjà ce qu'on fait ? Quoi, tu veux jouer à Truth or Drink comme la dernière fois ? » plaisantais-je. Minjae acquiesce apparemment partant. Il est sérieux ? Ça ne lui a pas suffit le week-end dernier ? Il avait fini par en dire trop et j'avoue avoir trouvé ça amusant au début, bien avant qu'il n'évoque son premier amour.

– « On pourrait éviter de s'forcer à boire ni même de mentir ? Juste...j'sais pas, s'poser des questions tour à tour et répondre avec honnêteté. Tout ce qu'on dira restera ici, entre nous. » expose-t-il tout en tripotant ses faux billets. C'est vraiment bizarre venant de lui. Minjae ne s'ouvre jamais à moi, même lorsque je le pousse à le faire il reste muet comme une tombe mais depuis hier il ne s'arrête plus. Et il en redemande même davantage ce soir... Ce ne peut pas être réel.

– « Et comment je suis censé savoir que tu m'dis la vérité ? » avançais-je, perplexe. Minjae se contente d'hausser les épaules, amusé par ma question. Voilà qu'il pique ma curiosité désormais... « Ok, vas-y commence. J'imagine que si le grand Kim Minjae propose de jouer à ce genre de jeu c'est qu'il a sûrement une question en tête, nan ? » supposais-je. Minjae avoue, souriant malicieusement.

– « Y'a un truc qui m'démange depuis le week-end dernier... On était un peu ivres mais j'voulais savoir si ce que t'as dis était vrai...concernant...mon fantasme. » énonce-t-il de cette voix grave et sexy. C'est vraiment ça qu'il le démange depuis la semaine dernière ? Je me pince les lèvres, souriant stupidement. Ce pervers... Je ne m'attendais pas à ça...

– « Et bien, oui...je crois. Mais comme je te l'ai dit, j'aimerai d'abord me concentrer sur nous et peut-être qu'un jour, ton fantasme se réalisera tout comme tu as réalisé le mien. » lui présentais-je, tout en rentrant dans son jeu. Minjae ne peut s'empêcher de sourire à son tour, apparemment satisfait de ma réponse. Il se redresse et se penche au-dessus de la table basse pour venir m'embrasser avec lenteur et délicatesse.

– « Peut-être qu'on pourrait réaliser ton fantasme une seconde fois...en attendant que mon homme soit prêt à m'offrir le mien. » murmure-t-il contre ma bouche. Je le repousse, bien que tenté par sa proposition. Il finira par me tuer un jour. Il est si charismatique, si libidineux, si sensuel...

– « Non. C'est à mon tour de t'demander quelque chose. » avançais-je fièrement. Minjae souffle un "cruel" mais cède et reprend place sur ses fesses. Puisqu'il a voulu jouer, il n'aura pas d'autre choix que de me répondre même si la question ne lui plaît pas. « Qu'est-ce que tu pourrais m'dire à propos de Woo Dohwan. » m'empressais-je d'un air suffisant. Minjae sourit mais ne cache pas sa surprise. Il s'imaginait sûrement que je n'oserai pas en parler si ouvertement.

– « Je vois... » ricane-t-il avant de venir boire quelques gorgées de sa bière. Il est pris au dépourvu et je suis certain qu'il regrette d'avoir proposé ce jeu désormais. Mais c'est tout de même amusant de voir sa réaction. « Y'a pas grand-chose à dire, on était dans le même collège. Pas dans la même classe mais on s'parlait de temps en temps. Puis ça s'est fait comme ça. » raconte-t-il rapidement. Il est embarrassé de parler de lui avec moi... Est-ce que je devrais trouver ça mignon...ou bien, inquiétant ? Un Minjae gêné, c'est quand même un exploit.

– « Ça a duré combien de temps ? » continuais-je. Je veux qu'il me dise, j'ai besoin de savoir même si c'est quand même un peu malsain de ma part. C'est vrai, ça ne me regarde pas après tout. Puis c'était il y a des années... Pourquoi parler de ce premier amour avec lui m'intéresse-t-il autant ?

– « Un peu plus d'un an. Après il a voulu tout arrêter. Et ça s'est fini, c'est tout. » indique-t-il simplement. Cet enfoiré reste évasif, ça ne fait qu'accroitre ma curiosité.

– « Pourquoi Jimin a dit que c'était grâce à lui que t'étais devenu un connard ? » me renseignais-je, tout sourire. Minjae se mord la lèvre, gentiment agacé par mon insistance.

– « J'ai pas vraiment bien pris le fait que ce soit lui qui décide de mettre fin à ce qu'on... enfin...tu sais comment j'suis. Je n'aime pas perdre. » rit-il. Quel enfoiré... Il me cache quelque chose, je le sais. Mais je ne le prends pas mal. Je crois que c'est juste son côté macho et arrogant qui fait qu'il n'assume pas totalement le fait qu'il ait assurément pu être blessé. Et cela me fait sourire.

– « Seulement parce que c'est lui qui a décidé d'y mettre un terme ? Pas parce que ça t'a rendu triste ? » insistais-je malgré tout. Minjae reste m'analyser, me faisant comprendre qu'il n'est pas enchanté de devoir me répondre mais qu'il n'a pas le choix. Il ne peut s'en prendre qu'à lui. Et je trouve ça si exaltant.

– « Non. J'avais treize ans. J'étais pas marié avec lui. » Il ne va pas l'avouer, Minjae est incapable de le dire clairement. Ce menteur...

– « Donc c'est avec lui que tu as fait ta première fois ? » Minjae acquiesce, toujours de son sourire embarrassé. « Pourquoi tu m'as menti, à la fête foraine, quand on était dans la grande roue. Tu as dit que tu n'étais jamais tombé amoureux... » soulignais-je. Je ne cherche pas à le contrarier, au contraire, je profite du fait qu'il prenne si bien les choses pour pouvoir comprendre. Pourquoi ne m'a-t-il pas parlé de Dohwan ? Pourquoi ne pas l'avoir évoqué ? Minjae ne retient pas son rire, apparemment abasourdi par la facilité avec laquelle je trouve mes questions.

– « Je plaide coupable, c'est vrai. Mais...c'était pas... Enfin, j'étais jeune, c'était pas si important après tout... Puis, j'cherchais à t'séduire. Alors j'ai un peu menti, oui... » avoue-t-il sincèrement. J'apprécie le fait qu'il ne cherche pas à m'embobiner. Il ne veut pas nier son mensonge. Cela me touche de savoir qu'il voulait à tout prix me séduire alors je ne peux pas lui en vouloir même si entre les lignes, j'ai conscience que cela ne fait que confirmer le fait que Dohwan avait bien plus d'importance qu'il ne le prétend.

– « Tu dis que ce n'était pas important mais ils avaient tous l'air de penser l'inverse le week-end dernier... » lui fis-je remarquer. Minjae se contente de nier, amusé par mes dires. Il faut croire qu'il n'a plus rien à dire, cet idiot... « J'savais que j'pouvais pas t'faire confiance. T'es en train d'me mentir. » plaisantais-je.

– « Non... Puis j'te signale que ça fait bien plus d'une question tout ça. Alors, c'est à mon tour... » réclame-t-il, décidé à changer de conversation. Bien, il n'a pas répondu à toutes mes questions mais c'est déjà bien assez pour moi. « Si tu devais choisir entre moi et Jibin, tu choisirais qui ? » Est-ce qu'il se pose vraiment la question ? Minjae vient trouver ma main pour la caresser, comme pour tenter de m'amadouer.

– « Jibin. » répondis-je instinctivement. Minjae repousse ma main, choqué que je sois si incisif.

– « T'as même pas pris l'temps de réfléchir ! Après ce que je t'ai offert hier, j'suis déçu... » se plaint-il tel un enfant. Je ne peux m'empêcher d'en rire. Il s'attendait sûrement à ce que je cherche à le séduire. Il est si mignon...

– « Même si j'ai apprécié... Jibin passe avant. Il est comme un frère pour moi. Il fait partie de ma famille. Mais tu passes juste après. Promis. » avançais-je, à la recherche de sa main pour me faire pardonner. Minjae croise les bras, prétextant sa déception. Un vrai gamin quand il veut...

– « Pourquoi ? Parce qu'il y a quelqu'un derrière moi peut-être ? » se moque-t-il, jouant le vexé. C'est la première fois que je le vois dans un tel rôle. Il peut vraiment me surprendre parfois. Il y a encore tellement de facettes de sa personnalité que je ne connais pas, cela en est totalement excitant. Je me contente de lui offrir un "je t'emmerde", même si j'avoue adorer son attitude.

– « Bon à mon tour... J'me demandais comment tu connaissais Lee Wonho ? » réclamais-je. Il y a tellement de questions que je voudrais poser à Kim Minjae alors autant en profiter. Minjae fronce les sourcils et vient boire sa bière, apparemment perdu par ma question.

– « Comment j'le connais ?! Ben...il est dans notre classe. » répond-t-il stupidement. Est-ce qu'il se fout de moi ?

– « Je l'sais, idiot. Mais la dernière fois, il m'a dit que j'devais m'éloigner d'toi. Il a dit que tu finissais toujours par attirer des ennuis aux autres. » révélais-je. Je sais qu'ils se connaissent. Mais cela me surprend que je ne l'ai pas su dès son arrivée. D'ailleurs, je me demande bien pourquoi ils s'ignorent de cette façon ? Qu'est-ce que Minjae a bien pu faire ? Minjae soupire, forcé à me répondre.

– « J'suis sorti avec sa meilleure amie. Elle était dans ma classe en dernière année de collège. J'ai peut-être été un peu...con...avec elle... Wonho était venu me menacer devant mon ancienne école à cette époque mais on en était pas venu aux mains, on nous avait séparé avant. Depuis, il me voue une haine inutile... » conte-t-il toujours de cette expression prétentieuse et arrogante. On croirait presque qu'il est fier de faire souffrir les autres...

– « Je vois...Minjae dans toute sa splendeur... » soufflais-je en secouant la tête, désespéré.

– « Tu voulais que j'te réponde honnêtement... Fallait pas poser la question. » sourit-il idiotement.

– « Et comment elle s'appelle cette fille ? » m'intéressais-je. Pourquoi avoir posé la question, Hyunwoo ? Tu veux vraiment savoir ? Pourquoi ? Pour ajouter un nom à sa liste ?

– « C'est plus à toi d'poser les questions, bébé... C'est la règle. Chacun son tour... » C'est mieux comme ça...pas vrai ? Minjae se lève et attrape sa bière. Je le regarde faire le tour de la table basse pour venir s'asseoir à mes côtés. Silencieux, je l'analyse boire quelques gorgées, attendant sa question. « Pourquoi tu m'aimes ? » demande-t-il tout à coup. Pourquoi je... Est-ce que j'ai bien entendu ?

– « Est-ce que tu t'fous d'moi ? T'es ivre ? » raillais-je, stupéfait par sa question.

– « Avec cinq bières ? Tu m'sous-estimes, bébé. » ricane-t-il. Minjae pose son alcool sur la table et laisse son bras se poser sur mes épaules, son visage se rapprochant du mien. « Non, je m'demandais juste pourquoi c'est moi que tu aimes. Comment on fait pour m'aimer ? J'me demande juste. » m'explique-t-il de son timbre intime et profond. Il se pose vraiment la question ?

– « Comment on fait ? Ben, ça se fait tout seul, sans qu'on ne le décide réellement. » commençais-je, en détournant le regard. Cela me gêne un peu d'avoir à le lui expliquer. Est-ce que c'est vraiment si difficile de deviner ce qui peut bien m'attirer chez lui ? « Tu es beau, sexy, charismatique, débordant d'assurance... Tu es tenace, courageux, audacieux, drôle...à ta façon... Tu es indépendant, encourageant, persévérant et si persuasif. Tu me donnes envie d'être comme toi. De faire ce qui me plaît quand ça me plaît, de faire confiance aveuglément, d'être moi-même... » révélais-je, mes doigts jouant nerveusement avec la couture de mon pull. J'aimerai pouvoir lui faire comprendre. J'aimerai qu'il sache pourquoi c'est lui que j'aime, pourquoi il me fait l'aimer autant.

– « Hyunwoo, faut que j'te dise... En fait, je... »

– « Je t'aime parce que c'est toi. » le coupais-je promptement. Mes yeux se plongent dans les siens. Si tu pouvais imaginer ne serait-ce qu'une seconde ce que tu représentes pour moi... « Parce que je n'aurai jamais pu ressentir ça pour quelqu'un d'autre que toi, pas de cette façon... Je t'aime parce que tu me fais aimer la personne que je suis. Parce qu'avec toi, je suis plus vaillant, plus ouvert, plus moi-même. Je me sens libre. Tu me donnes l'impression que ce sera toujours toi, que je pourrai toujours compter sur toi, que je pourrai toujours avoir ton soutien... Et je veux que ce soit toi, je veux que ce soit toi et uniquement toi pour le reste de ma vie. Je veux être à toi. » confiais-je sincèrement. Ma bouche trouve la sienne avec délicatesse. J'espère qu'il ressent la pureté de ma franchise. Je ne pourrais pas mieux l'exprimer par des mots.

– « Ce sera toujours toi. Il n'y aura toujours que toi. » susurre-t-il avant de venir baiser mes lèvres plus fougueusement. J'entoure sa nuque alors que lui prend place sur mes cuisses pour intensifier le contact. Les choses s'accélèrent à toute vitesse. Mon homme m'oblige à retirer mon pull, venant caresser avec affection mon torse. Moi, déjà tout excité, j'insère ma main jusqu'à trouver son sexe pour le titiller. Tout sourire, Minjae continue de baiser mes joues et mon cou, me tentant plus encore. J'ai encore envie de lui. J'aurai toujours envie de lui. « J'te veux sur moi... » réclame-t-il sensuellement. Mon bas-ventre surréagit, ses mots me font constamment perdre l'esprit. Mon petit-ami se relève et m'astreint à en faire de même. Il s'allonge sur le sofa et abaisse son pantalon et son sous-vêtement, s'offrant complètement à moi. Impatient de le ressentir de nouveau, je me déshabille entièrement et vient m'asseoir sur lui, retrouvant ses lèvres pour les baisers avec ardeur. « J'ai tellement envie de t'voir te déhancher sur moi. J'veux que tu m'fasses exploser en toi... » dit-il alors que sa main masturbe brutalement mon sexe. Il est si cru, si direct que cela pourrait même me faire jouir avant même que nous ayons commencé. J'ai envie de lui faire plaisir, j'ai envie d'être à la hauteur mais j'ai peur de ne pas être assez doué pour ça... Minjae abandonne mon membre pour venir trouver mon arrière-train. Chatouillant mon entrée, me préparant à le recevoir, je me contente de fermer les yeux et de savourer. Il me rend dingue... « Quand tu veux, Hyun... Dès que t'es prêt, j'veux t'voir l'enfoncer. » halète-t-il impétueusement, empressé de pouvoir commencer. Je me relève légèrement et attrape son pénis, le menant avec lenteur et nervosité jusqu'entre mes fesses. Mes yeux posés sur son visage, je l'observe, lui, ses dents martyrisant sa lèvre, s'enthousiasmer sur son sexe qui s'enfonce de plus en plus en moi. « Oui...oui...j'y suis... J'suis en toi, bébé... T'es tellement serré, tellement chaud... Fais-moi jouir maintenant. J'veux que tu m'prouves que tu m'aimes. J'veux que tu m'prouves que quoiqu'il arrive, aucune autre queue ne viendra s'enfoncer à toi. J'veux que tu m'prouves que t'es à moi. Alors fais-le. » revendique-t-il autoritairement, de ce regard ténébreux et sexy. C'est moi qui suit sur lui, pourtant, je sais que c'est lui qui a le dessus sur notre relation, sur moi. Et j'adore ça. J'en oublie mon stress et la douleur que j'ai à le ressentir aussi profondément. Je me laisse tomber sur lui, mes mains se posant avec force sur son torse pour commencer ma danse. Je veux le faire jouir et tout de suite. Je veux qu'il sache, qu'il comprenne qu'aucun autre ne partagera ce que nous partageons en ce moment. Je sautille sur son sexe, m'exaltant à chaque soupire qu'il m'offre. Il prend son pied et moi aussi. « T'es tellement sexy, tellement bandant, putain... Laisse-toi aller, bébé. Libère-toi. Oublie tout l'reste. Soit juste ici, avec moi. » m'encourage-t-il de cette voix presque surnaturelle, érotique. C'est une toute autre aura qui émane de ce moment et de celui que nous partagions hier. Hier, c'était romantique, doux, intense. Ce soir, c'est sensuel, lubrique, voluptueux.

– « Oui... » soufflais-je. « Je suis avec toi... C'est tellement bon...tellement... » Je me débarrasse du reste, de tout ce que je peux ressentir, de tout ce que je subis chaque jour. J'oublie ma vie, ce qu'elle est, ce qu'elle a été et ce que j'aimerai qu'elle soit. Je ne me concentre que sur lui, lui et son sexe, gonflant en moi. Je m'applique plus rapidement à nous faire perdre la tête. Je me régale du regard qu'il me porte, de ce léger sourire en coin qu'il arbore. C'est moi qui lui fait du bien, c'est moi qu'il admire avec un tel désir, c'est moi qu'il savoure, c'est moi qu'il aime. Je me sens comme invincible, irrésistible, capable de toutes les folies du monde. Je me sens beau, sexy, séduisant, appétissant. « Tu aimes ? » lui demandais-je lascivement. Minjae acquiesce, incapable d'utiliser sa voix, bien trop concentré sur mes hanches, sur les gémissements qu'elles lui offrent en ce moment. « Minjae... Dis-moi...dis-moi que tu aimes me voir te sauter dessus. » exigeais-je, ma main caressant mon sexe, à la recherche d'un plaisir encore plus grand.

– « Je n'ai jamais rien vu d'aussi excitant. » confesse-t-il, son bas-ventre s'élançant à mon rythme contre le mien. « Continue d'te branler. Je meurs d'envie d'la mettre dans ma bouche. Elle est tellement imposante. Si exclusive...indéfiniment vierge, indéfiniment mienne. » Je ne l'ai jamais vu avec ce regard, je ne l'ai jamais vu aussi désireux face à moi. Mais cela me comble sexuellement et psychologiquement. Oui. je lui appartiens et ça lui plaît. Tout autant qu'à moi. Minjae continue de malmener ses lèvres comme s'il se retenait de gémir totalement.

– « Tu devras faire en sorte qu'elle le reste...tu devras me donner toujours plus si tu n'veux pas qu'elle appartienne à quelqu'un d'autre. » me réjouissais-je. Suis-je vraiment celui qui a prononcé ces mots ? Minjae s'empare de mon pénis pour le torturer à son tour, m'obligeant à geindre un peu trop fort.

– « Putain, me menace pas, bébé. J'suis en train d'venir. » Je jouis le premier, après qu'il ait frôlé ma verge une dernière fois. Les yeux fermés, la tête penchée en arrière, mon corps s'étirant de tout son long, je savoure ce plaisir me foudroyer sur place. Minjae me suit quelques secondes après, poussant une énième fois en moi. « Putain... » susurre-t-il de bien-être. Sa main se pose subitement sur mon cou m'obligeant à ouvrir les yeux tout aussi rapidement. Je n'ai même pas le temps de croiser son regard qu'il cache déjà ses yeux avec son bras comme pour ne pas avoir à m'affronter. Est-ce qu'il s'en est rendu compte ? Est-ce qu'il...se souvient ? Je ressens un étrange embarras. Il s'est souvenu de l'effet qu'avait eu ce geste la dernière fois et cela me met terriblement mal à l'aise. Je me lève et attrape mon boxer et le reste de mes vêtements pour les enfiler, alors que lui est toujours allongé sur le canapé, ne me laissant apercevoir que ses lèvres. Je ne sais même pas quoi dire... J'aurai dû lui dire que ce n'était rien, j'aurai dû dire quelque chose immédiatement au lieu de laisser ce silence prendre de plus en plus de place. Je suis en train de tout gâcher... Je me rassois à côté de ses pieds, attendant je ne sais quoi. Je me sens stupide et honteux. Minjae se redresse finalement pour remonter son pantalon, à l'autre bout du sofa.

– « Excuse-moi. » prononcais-je timidement, sans oser croiser son regard. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu que cela se produise maintenant, juste après ce que nous étions en train de partager ? C'est tellement embarrassant...

– « Non, c'est plutôt à moi d'm'excuser. Je sais que t'aimes pas que j'te touche à cet endroit, du moins, pas de cette façon et je... »

– « C'est moi qui surréagis. » affirmais-je distinctement.

– « Arrête. Tu sais que c'est faux. C'est juste que...t'étais... Sans réfléchir...parce que j'te trouvais...j'ai... J'sais pas, tes veines étaient... J'ferai mieux d'la fermer... Excuse-moi. » J'esquisse un sourire et m'approche de lui pour poser ma main sur sa cuisse. Pourquoi cela me blesse de savoir qu'il pense avoir mal agi ? Ce n'est pas de sa faute si j'ai auparavant été traumatisé alors pourquoi s'excuse-t-il ? C'est moi qui ai tout gâché...

– « Tu m'trouvais beau ? » me renseignais-je, l'obligeant à me regarder en même temps. Minjae me détaille du regard quelques secondes, ses doigts venant caresser mes joues avec sensualité.

– « Putain, oui... T'étais tellement sexy. Ta peau luisait, j'ai eu envie d'te toucher. » me confie-t-il, sa bouche baisant la mienne à plusieurs reprises. J'aime la façon dont il me parle. Je sais que son geste n'avait rien de néfaste ou de malfaisant. C'est pour ça que je m'en veux d'avoir réagis ainsi avec lui la première fois, cela l'empêche d'être spontané envers moi et ça nous mène à des situations vraiment gênantes alors que nous devrions être en train de nous nourrir du plaisir que nous nous offrions.

– « Fais-le. Je sais que c'est pas... Je sais que c'était pas malsain alors fais-le. Touche-moi autant que tu veux, où tu veux. » réclamais-je. Minjae secoue négativement sa tête d'un sourire amusé.

– « J'le ferai plus. La prochaine fois, je t'embrasserai à la place. J'te lècherai, j'te mordrai, j'aspirerai ta peau, je te dévorerai...c'est bien plus excitant. » énonce-t-il lascivement, sa bouche et sa langue exécutant ses actes à chaque mot. Il est si adorable... J'apprécie ses dires et ses efforts même si j'accepterai certainement tout venant de lui. Le fait qu'il soit attentif à mes ressentis, à mes envies, à mes préférences, tout ça me comble. Je le ressens comme un désir authentique de me faire plaisir, je le ressens motivé par l'amour, par l'affection qu'il me porte et ça me rend encore plus amoureux. C'est pour ça que je l'aime. C'est comme ça qu'on finit par tomber amoureux du grand Kim Minjae. Et savoir qu'il n'en a même pas conscience ne peut qu'intensifier son charme.

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